Aujourd'hui
deux fables qui n'en font qu'une; comme presque toutes les fables,
elles se sont inspirées d'Esope. L'une en vers par le grand
fabuliste espagnol Samaniego, l'autre en prose par Phèdre ( « Caius
Iulius Phaedrus », auteur Latin né autour de 14 avant J.-C.
et mort vers 50 après J.-C.)
Hoy
dos fábulas que sólo son una; como casi todas la fábulas están
inspiradas por Esopo. Una en versos del gran fabulista español
Samaniego, la otra en prosa por Phèdre ( « Caius Iulius Phaedrus »
fue una autor latino nacido alrededor de 14 AC y muerto hacia el año
50 DC).
Le
chauve et la mouche Samaniego
Une Mouche insolente
Piquait impertinente
La spatieuse calvitie d'un Ancien.
Il voulut la tuer, leva la main,
Frappa un coup, mais elle s'en fut, sauve,
Blessant le coup la ronde calvitie.
Avec un rire démesuré
La Mouche cria: “Chauve maudit,
Si m'ôter la vie
Tu essayas pour un léger délit,
À quelle peine condamnes-tu ton bras,
Barbare exécuteur d'un tel coup?”
“À celui qui oeuvre avec malice,
Lui répondit l'homme prudemment,
Une justice rigoureuse
Doit appliquer le juste châtiment
Et il est bon d'exercer la clémence
Pour celui qui pèche par inadvertance.
Vous savez, Mouche scélérate,
Que la condition humaine
mesure l'offense reçue
Selon la main d'où elle est venue”.
L'offense
grandit d'autant plus
Que
celui qui offense est vil
(Trad: Colo)
(Trad: Colo)
El calvo y la mosca Samaniego
Picaba impertinente
En la espaciosa calva de un Anciano
Una Mosca insolente.
Quiso matarla, levantó la mano,
Tiró un cachete, pero fuese salva,
Hiriendo el golpe la redonda calva.
Con risa desmedida
La Mosca prorrumpió: «Calvo maldito,
Si quitarme la vida
Intentaste por un leve delito,
¿A qué pena condenas a tu brazo,
Bárbaro ejecutor de tal porrazo?»
«Al que obra con malicia,
Le respondió el varón prudentemente,
Rigurosa justicia
Debe dar el castigo conveniente,
Y es bien ejercitarse la clemencia
En el que peca por inadvertencia.
Sabe, Mosca villana,
Que coteja el agravio recibido
La condición humana,
Según la mano de donde ha venido»;
Que el grado de la ofensa tanto asciende
Cuanto sea más vil aquel que ofende.
LE
CHAUVE ET LA MOUCHE Phèdre
Liber
IV, Fabula XXXICALVUS ET MUSCA
Une
Mouche piqua la tête d'un Homme chauve; celui-ci, cherchant à
l'écraser, se donna une forte tape. « Tu voulais te venger
d'une légère piqûre par la mort d'un petit être ailé, lui dit la
Mouche en se moquant; comment te puniras-tu du mal et de l'affront
que tu t'es faits? » L'Homme répondit: « Je ferai
promptement la paix avec moi-même, parce que je sais que je n'avais
pas l'intention de m'offenser. Quant à toi, vil et méchant animal,
qui te plais à sucer le sang humain, je voudrais te tuer, dût-il
m'en coûter plus encore. »
Cet
exemple nous apprend qu'il faut pardonner une faute involontaire;
mais celui qui cherche sciemment à nuire, je le juge digne de tout
châtiment.
Voici
le texte en latin!
Calvi
momordit musca nudatum caput ; quam opprimere captans alapam sibi
duxit gravem. Tunc illa inridens : « Punctum volucris
parvulae voluisti morte ulcisci ; quid facies tibi, injuriae qui
addideris contumeliam ? » Respondit : « Mecum
facile redeo in gratiam, quia non fuisse mentem laedendi scio. Sed te
contempti generis animal improbum, quae delectaris bibere humanum
sanguinem, optem necare vel majore incommodo. »
Hoc
argumento veniam dari docet qui casu peccat quam qui consilio est
nocens, illum esse quamvis dignum poena judico.
Una
Mosca picó la cabeza de un Hombre calvo; este, intentando
aplastarla, se dio un fuerte golpe en la cabeza. “Querías
vengarte de una ligera picadura con la muerte de un diminuto ser
alado, le dijo la Mosca burlándose; ¿cómo te castigarás del daño
y de la afrenta que te hiciste?”
El
Hombre contestó:”Pronto haré las paces conmigo mismo, porque sé
que no tenía intención de ofenderme. En cuánto a ti, vil y
malévolo animal, que te complaces en chupar la sangre humana, me
gustaría matarte, aunque me cueste mucho más aún.”
Ese
ejemplo nos enseña que hay que perdonar una ofensa involuntaria;
pero el que busca perjudicar a sabiendas, le juzgo digno de todo
castigo.
(Trad. Colo)
Je préfère la formulation de la deuxième, encore que ... la première m'a fait sourire davantage. La conclusion est à méditer. Bon dimanche Colo.
RépondreSupprimerLa version de Samaniego est plus recherchée, travaillée et drôle, oui!
SupprimerExcellente journée Aifelle. ( je vois que nous nous levons toutes deux à l'aube!)
Des textes jouissifs pour évoquer les subtilités de la justice telle qu'elle est ressentie ou pratiquée.
RépondreSupprimerDans un style un peu différent, cela me fait penser au conte de la toute petite bonne femme, de la mouche et du commissaire. Elle se trouve aisément sur Internet. Là, c'est la façon du commissaire d'appliquer la justice qui va se retourner contre lui ... pour notre plaisir !
Merci Lily, je viens de le lire et j'ai bien ri! Le nez à la place du crâne...
SupprimerBonne journée à toi.
Quelques variantes autour de l'offense et un beau travail de collecte des sources. J'ai bien aimé la rhétorique du monsieur mise en scène en poésie mise en scène par Samaniego mais la version en prose latine va encore plus loin dans la philosophie et la morale.
RépondreSupprimerTout cela est très actuel, intemporel, et peut se lire dans l'actualité de tous les jours.
Bon dimanche, Colo.bisous.
Tu comprends bien le latin Maïté? Moi j'ai pris plaisir à me rappeler mes vingt ans, quand je le comprenais très bien... j'ai beaucoup oublié depuis mais entre l'espagnol, le français et mes souvenirs...
SupprimerC'est, oui, le côté intemporel des fables qui en font leur succès. J'aime beaucoup en lire, relire.
Bonne journée, je t'embrasse
me voilà en train de copier un texte latin un dimanche matin ! mazette qu'est ce que tu me fais faire ....
RépondreSupprimerj'aime les fables et celles ci m'amusent beaucoup, je ne connaissais pas le nom de ce fabuliste espagnol
Hahaha, ça sert aussi à ça le dimanche matin! J'ai hésité à mettre l'original latin, ça faisait un peu "pédant" peut-être, mais je vois que non, tant mieux!
SupprimerSi tu cliques sur la section Poésie en haut, tu trouveras 3 autres fables de Samaniego traduites.
Bonne journée, amusons-nous!
ça m'était inconnu aussi, merci Colo!
RépondreSupprimerAvec plaisir Adrienne!
Supprimer"...Sur la tête des Rois et sur celle des Anes
RépondreSupprimerVous allez vous planter; je n'en disconviens pas;
Et je sais que d'un prompt trépas
Cette importunité bien souvent est punie..."
La Fontaine
Cette pauvre mouche quelles que soient les mains au travers desquelles elle passe il lui arrive toujours des malheurs
Merci pour ces deux fables que je ne connaissais pas
Oui, dans les fables les mouches sont toujours du mauvais côté Aloïs!
SupprimerIl paraìt qu'elle sont utiles pour la pollinisation, mais il faut dire que les humains me les apprécient guère!
Bonne semaine et merci pour La Fontaine.
Merci pour la découverte de Samaniego, je trouve la fable du chauve et de la mouche délicieuse. Et pour revenir à la source celle de Phèdre est également remarquable !
RépondreSupprimerMerci de les apprécier, j'ai Samaniego en grande estime; il manie la langue magnifiquement et avec beaucoup d'humour.
Supprimer"À celui qui oeuvre avec malice,
RépondreSupprimerLui répondit l'homme prudemment,
Une justice rigoureuse
Doit appliquer le juste châtiment
Et il est bon d'exercer la clémence
Pour celui qui pèche par inadvertance"
Ta traduction est parfaite : je ne connaissais pas cette fable, mais les deux versions sont drôles et sages !
Bonne soirée, Colo.
Merci beaucoup, la traduction ne s'est pas faite en un jour, compliquée à rendre cette fable de Samaniego....
SupprimerSans doute la justice devrait-elle se souvenir de ces vers..plus souvent!
Bonne semaine Tania, un beso.
Je ne sais pas si les mouches nous piquent volontairement et méritent la mort comme châtiment . Elles vivent leur vie de mouche en nous suçant le sang par nécessité, comme nous vivons la nôtre en tuant des animaux souvent beaucoup plus cruellement .
RépondreSupprimerCe sont surtout les taons les plus voraces , les mouches "domestiques" sont peut-être "énervantes mais plutôt inoffensives . Et puis personnellement je n'ai jamais parlé à une mouche , même pas en latin :)
Car je ne le comprends pas plus que l'espagnol mais je trouve ces deux poèmes amusants...et surtout très bien traduits :) .
Et il y a une citation qui m'a toujours fait rire "les personnes nées sous le signe du poisson prennent souvent la mouche" (je ne sais pas de qui elle est)
Et par contre pour finir je reprends ici une citation de feue ma grand-mère à propos d'un type qui l'énervait à cause de son air supérieur ..."il n'y a bien que lui et les mouches pour chier au plafond" :)
Très bonne soirée Colo
Bonjour Gérard, votre grand-mère avait un langage très imagé!! Je retiens l'expression bien sûr.
SupprimerLe moins qu'on puise dire des mouches c'est que ce sont des mêle-tout, vous ne trouvez pas? Que viennent-elles faire sur/autour des personnes? Ah, qu'on ne me dise pas qu'elles pensent nous polliniser! :-))
Merci d'avoir apprécié la traduction...c'est parfois un travail de haute voltige qui me tient éveillée la nuit.
Bonne semaine Gérard, un été si étrange ici, ce matin il fait gris et on annonce de la pluie.
Eh oui Colo, ces mouches se prennent souvent pour ce qu'elles ne sont pas. Le Coche et la mouche de La Fontaine en est une belle illustration.
SupprimerIci il fait beau ..entre les gouttes , mais nous sommes habitués , c'est la Bretagne :)
Connaissez-vous ce superbe ballet de mouche? https://www.youtube.com/watch?v=4fTPoOCeIdU
SupprimerDe quoi se réconcilier avec elles....un peu?
bonjour Colo,
RépondreSupprimerje ne connaissais pas ce fabuliste espagnol, il vivait quand ? merci pour la découverte. ces deux textes ont une saveur piquante !
je te souhaite un bel été.
Carole
Chouette, c'est toi, bonjour Carole!
SupprimerSamaniego c'est 1750, fin du XXVIIIº.
Oui, il y a une volonté de "piquant"....
Pour toi un été agréable, je l'espère vraiment....un saut au Portugal?
Un beso fuerte
le 28ème siècle : c'est futuriste :)
Supprimernon, pas de Portugal cet été... Je me mets un peu au vert en France, avec la famille au complet.
mais pour le moment, le soleil se fait attendre et j'ai encore du boulot.
des bises
Hihihi, oh, oui, un grand bond, les fabulistes ont ce don! :-))
SupprimerBonne réunion familiale dans la verte (et si belle) France!
Ces deux versions sont savoureuses. Les fables restent toujours d'actualité, frappant autant les jeunes esprits que les adultes. Une mine ! Merci pour ce délicieux moment.
RépondreSupprimerAvec grand plaisir Danièle, contente de te lire.
SupprimerMerci pour l'explication que je m'apprêtais à te demander pour le premier texte.
RépondreSupprimerLa morale des histoires, c'est qu'une petite bête peut drôlement inspirer une grande qui ignore qu'elle l'est aussi (bête, j'entends)
J'entends bien aussi...et tu as raison! On ajouterait bien plusieurs morales, ce serait à faire un jour: prendre une fable et y mettre nous-mêmes des morales....j'y penserai, merci!
SupprimerJ'imagine cette petite mouche, guillerette, espiègle, patinant comme une folle en riant aux éclats sur le crâne lisse du Monsieur ! Quel merveilleux terrain de jeu. L'image de cette scène me fait beaucoup rire. Du coup, pour moi, la morale de cette fable passe au second plan ! ! !
RépondreSupprimerBonne journée, je t'embrasse très fort.
Hihhi, je ris aussi bien sûr et vois tu as remarqué le cheval pour ses folles cavalcades dans les vastes plaines chauves!
SupprimerExcellente journée dame Sable, un beso.
Ici on ne parle que de Jean de La Fontaine oubliant d'autres fabulistes tout autant intéressants ! Merci Colo pour ces découvertes notamment Samaniego que j'ai presque honte de dire que je ne connaissais pas.
RépondreSupprimerSurtout aucune honte cher Obni!
SupprimerIl est toujours stupéfiant de constater combien la culture a du mal à franchir les frontières! (contrairement aux produits dits de consommation, alimentaires et autres, bref ce qui rapporte...)
Bonne semaine, un beso.
On devrait pouvoir traduire en justice les mouches et les moustiques.
RépondreSupprimerEt quand je me cogne ou me blesse par inadvertance, je me traite de con maladroit.
C'est donc vrai, j'ai davantage de mansuétude pour moi-même.
Rions pour chasser les nuages...
Le mot "mansuétude" convient parfaitement, vous avez raison!
SupprimerLa pluie belge éloigne-t-elle les mouches? Pauvres coureurs du Tour, ils en ont bavé aujourd'hui. Protégez-vous...
Ce n'est plus de la pluie : le brouillard, la purée, une chape humide sous une lumière d'octobre. Et point de mouches, c'est l'avantage.
RépondreSupprimerSubtile petite fable, et si juste aussi... Finalement, beaucoup trouvent le moyen, par une pirouette, de minimiser ses fautes et de ne pas réduire celles d'autrui
RépondreSupprimerC'est ça, un habile tout de passe passe où l'on garde la bonne place! :-)
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