“ La
ridícula idea de no volver a verte” que je traduirais par “L'idée
saugrenue de ne plus te revoir”, le dernier roman de Rosa Montero,
est écrit suite à la mort rapide de son mari mais aussi et
surtout, en parallèle, après la lecture du journal que Marie Curie
écrivit après le décès soudain de son mari, Pierre. Deux jeunes
femmes, veuves.
“
La ridícula idea de no volver a
verte” , la última novela de Rosa Montero fue escrita
tras la muerte rápida de su marido pero también y principalmente,
en paralelo, después la lectura del diario que Marie Curie escribió
después de la muerte súbita de su marido, Pierre.
Inclassifiable
mélange de détails inconnus de la vie personnelle de Marie, de sa
relation avec les autres et avec elle-même, de réflexions sur les
hommes et les femmes, l'éternel sentiment du devoir, de la
culpabilité de ces dernières, et puis d'anecdotes sur le radium,
par exemple. L'auteure précise que ce n'est pas un livre sur le
deuil, que son mari n'aurait pas aimé ce qu'elle écrit mais qu'elle
sent qu'il l'approuverait quand même...Le deuil, les moments de
bonheur, les succès et efforts.
Ce
n'est pas du tout un livre lugubre, il nous emporte, fait sourire
parfois, intéresse souvent par ses explications scientifiques, nous
rapproche de ces intimes que nous avons perdus.
Inclasificable
mezcla de detalles desconocidos de la vida de Marie, de su relación
con los demás y con si misma, de reflexiones sobre los hombres y las
mujeres, el eterno sentimiento del deber, de la culpabilidad de esas
últimas, y también anécdotas, sobre el radio, por ejemplo. La
autora precisa que no es un libro sobre el duelo, que a su marido no
le hubiera gustado lo que escribe pero que siente que sin embargo la
aprobaría....El duelo, los momentos de felicidad, el éxito y
esfuerzos.
No
es en absoluto un libro lúgubre, nos lleva, nos hace sonreír a
veces, despierta a menudo nuestro interés por sus explicaciones
científicas, nos acerca a los íntimos que hemos perdido.
Diego Rivera, dos mujeres
Et
enfin la force salvatrice de l'écriture qui comble un peu les
failles des non-dits, crée des ponts entre les fissures, aide à
surmonter en créant du beau.
Y
por fin la fuerza salvadora de la escritura que llena un poco las
fallas de los silencios, crea puentes entre las fisuras, ayuda a
superar creando belleza.
Il
n'est pas encore traduit en français, mais en voilà un extrait, sur
la littérature:
“...
La créativité est justement ça : une tentative alchimique de
transmuer la souffrance en beauté. L'art en général, la
littérature en particulier, sont de puissantes armes contre le Mal
et la Douleur.
Les romans ne les vainquent pas (ils sont invincibles)
mais ils nous consolent de l'épouvante. En premier lieu parce qu'ils
nous unissent au reste des humains : la littérature nous
entraîne à faire partie du tout et, dans le tout, la douleur
individuelle semble faire un peu moins mal. Mais en plus le sortilège
fonctionne parce que quand la souffrance nous brise l'échine, l'art
consiste à transformer ce laid et sale en quelque chose de beau. Je
raconte et partage une nuit de cauchemars et ce faisant j'arrache des étincelles de
lumière à la noirceur (du moins cela m'est utile, à moi). C'est
ainsi que Conrad écrivit Le coeur des ténèbres : pour
exorciser, neutraliser son expérience au Congo, si épouvantable
qu'elle le rendit presque fou. C'est pourquoi
Dickens créa Oliver Twist et David Copperfield : pour pouvoir
supporter la souffrance de sa propre enfance.
Il
faut faire quelque chose de tout cela avec
le fracas du désespoir, (...), avec la furieuse peine de
vivre quand la vie est cruelle, afin de ne pas être détruits . Les
humains nous nous défendons de la douleur insensée en la décorant
de la sagesse de la beauté. Nous écrasons du charbon avec les mains
et parfois nous parvenons à le faire ressembler à des diamants. »
Trad : Colo
«
...La creatividad es justamente esto : un intento alquímico de
trasmutar el sufrimiento en belleza. El arte en general, y la
literatura en particular, son armas poderosas contra el Mal y el
Dolor. Las novelas no los vencen (son invencibles), pero nos
consuelan del espanto. En primer lugar, porque nos unen al resto de
los humanos : la literatura nos hace formar parte del todo y, en
el todo, el dolor individual parece que duele un poco menos. Pero
además el sortilegio funciona porque, cuando el sufrimiento nos
quiebra el espinazo, el arte consigue convertir ese feo y sucio en
algo bello. Narro y comparto una noche lacerante y al hacerlo arranco
chispazos de luz a la negrura (al menos, a mi me sirve). Por eso
Conrad escribió El corazón de las tinieblas: para
exorcizar, para neutralizar su experiencia en el Congo, tan espantoso
que casi le volvió loco. Por eso Dickens creó a Oliver Twist y a
David Copperfield: para poder suportar el sufrimiento de su propia
infancia. Hay que hacer algo con toso eso para que no nos destruya,
con ese fragor de la desesperación, (…), con la furiosa pena de
visir cuando la vida es cruel. Los humanos nos defendemos del dolor
sin sentido adornándolo con la sensatez de la belleza. Aplastamos
carbones con las manos y a veces conseguimos que parezcan diamantes.”
La
ridícula idea de no volver a verte, de Seis Barral, p. 119.
chouette alors, nous retrouvons le chemin de votre blog :
RépondreSupprimer- "Pour aller dans les Palais
Prends la route numéro trois
Tu suis la file des voitures
Et tu t´en vas tout droit, tout droit...
C´est un billard, c´est une piste,
Pas un arbre, pas une fleur,
Comme c´est beau, comme c´est triste,
Tu feras du cent trente à l´heure
Mais Colo, ces routes goudronnées,
Toutes ces routes
La dégoûtent,
Si vous l´aimez, venez, venez,
Venez chanter, venez flâner
Et nous prendrons un raccourci :
Le petit chemin que voici
Celui de Colo...
Ce petit chemin... qui sent la noisette
Ce petit chemin... n´a ni queue ni tête
On le voit
Qui fait trois
Petits tours dans les bois
Puis il part
Au hasard
En flânant comme un lézard
C´est le rendez-vous de tous les insectes
Les oiseaux pour nous, y donnent leur fêtes
Les lapins nous invitent
Sourions, courons vite
Ne craignons rien,
Prenons-nous la main
Dans ce petit chemin !
(...)
A bas les routes rabattues
Les tas de pierres,
La poussière
Et l´herbe jaune des talus...
(...)
Nous avons pris un raccourci :
Le petit chemin que voici
Celui de Colo...
Ce petit chemin... qui sent la noisette
Ce petit chemin... nous a tourné la tête..."
d'après Mireille qui ne nous en voudra pas, que du contraire
Comment vous remercier pour un tel enthousiasme juvénil JEA? J'ai adoré votre mot.
SupprimerMais Internet n'est pas vraiment revenu, munie d'un pendrive que je viens d'apprendre à utiliser, ayant marre d'attendre, j'ai publié mon billet de chez ma fille.
Aujourd'hui lundi, le technicien va-t-il trouver le raccourci de Mireille?
Dès que je serai connnectée chez moi, je reprendrai le chemin de votre/vos blogs.
Un très affectueux merci!
Pour faire un résumé : je reconnais le chemin du coeur !
SupprimerAlors, c'est sûr, je prends mon bâton de pérégrine, etnje chemine vers ma " Magette " et ses lumières ... Quel beau voyage !
Oui, oui....l'herbe est jaune, il y a des lézards..
SupprimerUn beso "sans queue ni tête", Sable!
Effectivement, laissons ce texte et celui de Pascal Quignard s'entrelacer et se parler. Merci Colo.
RépondreSupprimerCe qui m'étonne souvent Bacchante, c'est le besoin qu'ont beaucoup d'écrivains d'expliquer pourquoi ils écrivent...comme une justification?
SupprimerBelle journée à toi.
Comme un étonnement face à cette activité étrange?
SupprimerNancy Huston disait que les écrivains menaient une vie tout à fait anormale : enfermés et seuls, coupés de la vie, des autres pendant des mois entiers chaque année.
SupprimerTon explication tient la route!
Vivement la traduction, ce roman (?) a l'air passionnant.
RépondreSupprimerTu as raison de mettre ce point d'interrogation Aifelle. Rosa Montero précise à la fin que tous les faits de la vie de Marie Curie qu'elle rapporte sont absolument vrais; elle-même y apporte des réflexions, des mises en relief, crée des ponts entre les époques.
SupprimerJ'ai trouvé ce livre pasionnant, profond, émouvant...enfin, oui, je le recommande vivement. Il te faudra patienter un peu...c'est bien la raison pour laquelle je parle rarement de mes lectures ici, elles sont principalement espagnoles et pas traduite (ou pas encore).
J'espère que tu te sens mieux, bonne journée.
Le sujet fait peur, mais si Rosa Montero y glisse un sourire, alors...
RépondreSupprimerL'extrait que tu as choisi est si expressif : se défendre de la douleur insensée par la sagesse de la beauté - c'est ce que nous offrent les écrivains, les artistes, pour leur consolation et pour la nôtre.
Patience pour cette ligne défaillante et douceur pour cette semaine estivale à souhait, chère Colo.
Salut Tania, le sujet peut inquiéter mais il est traité de telle façon qu'il n'est pas larmoyant: c'est l'amour qui y prime.
SupprimerOui, oui, je suis patiente, des tas de choses à faire : le potager bat son plein donc conserves et puis les poussins, super marrants, les cours d'été...je ne m'ennuie pas une seconde.
Profite du soleil, ici c'est pas la douceur en été, choc de température entre l'intérieur, fermé, frais,et les 32º extérieurs..
Un beso!
100% d'accord avec ce texte superbe ! Je m'étais fait la même réflexion sur la créativité, autrefois, dans un vieux journal intime, mais en nettement moins bien formulé. Sans comparaison, bien sûr.
RépondreSupprimerMerci pour cette précieuse traduction !
Avec plaisir Euterpe, voilà un livre qui te plairaît énormément, j'en suis sûre.
SupprimerJe vais essayer de guetter sa traduction pour te prévenir.
Belle semaine!
Ah Marie Curie, ce nom, je l'ai beaucoup entendu les vingt premières années de ma vie où j'ai vécu à Sceaux et où j'ai fréquenté le lycée Marie Curie 7 ans... Dès que ce livre sera traduit... Tu m'as vraiment donné envie de le lire!
RépondreSupprimerTrès belle journée ! J'espère que tes soucis d'internet vont être réglés!
À surveiller donc cette traduction!
SupprimerJournée hyper chaude, la nature, immobile, attend le coucher du soleil...
Merci, Internet toujours en panne...voyons si mañnana!!!
Bonne soirée Enitram.
j'ignorais que Marie Curie avait écrit sur son mari, j'ai lu un roman sur elle qui m'avait beaucoup plus
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup l'expression "transmuer la souffrance en beauté" sans doute plus accessible aux écrivains, aux peintres, aux musiciens qu'au commun des mortels
Bonsoir Dominique, emcore un saut chez ma fille! ;-)
SupprimerEn fait c'est un journal que Marie a tenu pendant exactement un an après la mort de Pierre. Elle s'adresse à lui, lui parle et raconte, lui dit surtout combien il lui manque, combien vivre lui pèse...et puis elle lui fait part de tous ses progrès, ses difficultés dans ses recherches. Dans l'édition espagnole, ce journal est inclus à la fin du livre, vraiment intéressant!
Un beso.
Je fais un nouvel essai: mon commentaire s'est perdu dans les méandres de Google!
RépondreSupprimerJe disais donc:
Très intéressée par le personnage de Marie, ses réussites, ses combats, ses peines, son parcours. parfois, quand je pense à elle j'ai mal au cœur.
Aussi, j'aimerais que ce livre arrive à être traduit en français.
Bon courage, Colo, avec les problèmes d'internet.Ce n'est vraiment pas une science exacte...Surtout quand elle est couplée à des intérêts qui nous dépassent.
Je t'embrasse.
Bonsoir Maïté, pourquoi n'essayerais-tu pas de le lire en espagnol? Je te l'enverrais avec grand plaisir!
SupprimerIl semble que demain le problème sera résolu..pom...pom...pom...allons, croyons-les cette fois.
Belle soirée, je t'embrasse aussi!
Ma mère adorerait ce livre, on attendra la traduction ...
RépondreSupprimerComme c'est intéressant ce qu'elle dit, à travers cet extrait, je me passionne déjà pour ses mots, comme tu le dis, ses impressions, réflexions, une femme si brillante aimante.
Aimantée tout ...
ça boue en or ...
D'instinct, le mot nous délivre
Quand des livres lumière ...
Candélabre
Je t'embrasse chère Colo, je me passionne toujours pour tes billets si riches et choisis.
Merci, merci Veronica pour tes mots toujours si affectueux et enthousiastes.
SupprimerUn livre à lire, sans aucun doute!
Bel été à toi, aux couleurs de roses.
Comme Maïté, mon petit mot a du aller mourir au cimetière des commentaires.
RépondreSupprimerMagnifique extrait de Rosa Montero traduit comme toujours avec beaucoup de grâce et de délicatesse. Avec en prime un tableau de Diego Riviera très connu pour ses fresques murales.
Femme passionnée et passionnante que cette Marie Curie.
" Les humains nous nous défendons de la douleur insensée en la décorant de la sagesse de la beauté. Nous écrasons du charbon avec les mains et parfois nous parvenons à le faire ressembler à des diamants."
Mais le noir a-t-il disparu pour autant?
Tania parle de "vert". Ici en ce moment c'est plutôt lumineux, doré voire brûlé! Vivement la pluie :)...non je blague, ça réchauffe les coeurs.
Oh, désolée Gérard. Merci d'avoir eu le courage de recommencer par ces chaleurs!
SupprimerMerci pour le compliment-traduction, il me fait grand plaisir.
Non, le noir ne disparaìt pas, elle dit bien "semble faire un peu moins mal". Se distraire de ses peines en partageant celles des autres, de la façon que chacun peut et sait, (arts-lectures-entraide...) est une voie qui m'est bénéfique, je suis d'accord avec Rosa. Marie Curie se noyait dans le travail,les seuls moments positifs de sa vie après le départ de Pierre...puis d'un amour fort mais perturbant.
Ah, je vous l'avais annoncé Gérard, quand il ferait trop sec, trop chaud (34 à l'ombre ici), nous parlerions de la pluie..la semaine prochaine.(je ne blague pas...hihihi)
on en revient ainsi à la question de savoir si oui ou non l'écriture, la lecture, l'art... peuvent être thérapeutiques. Il me semble que oui et je suis toujours étonnée quand un auteur prétend le contraire...
RépondreSupprimerRosa Montero dit que, du moins pour elle, l'écriture met un peu de bleu dans le noir. Oui, je le crois aussi. De là à penser que tous les écrivains le font dans ce but, je ne crois pas,même si le résultat est souvent un mieux-être.
SupprimerBelle soirée, au chant des cigales?
Je voudrais lire ce livre. J'espère qu'il est traduit en français - car mon espagnol est bien lointain....
RépondreSupprimerMerci beaucoup. Très bonne journée.
Il n'est pas encore traduit Bonheur du jour, il vous faudra un peu de patience..
SupprimerExcellente journée à vous aussi.
Chez nous Rosa Montero est éditée chez Métali
RépondreSupprimerOh zut de zut les tablettes c'est bien mais parfois cela joue des tours si le doigt glisse un peu !
RépondreSupprimerJe voulais dire qu'elle était éditée chez Métalié et que manifestement la traduction n'était pas encore disponible
Nous patienterons maintenant que tu nous a mis l'eau à la bouche
Douce journée
Glisser entre les touches...ça m'arrive même sur mon clavie fixe...en fait les doigts s'emballent pasrfois! ;-)
SupprimerMerci de nous donner le nom de l'éditeur Aloïs, guettons maitenant...
Belle fin de journée à toi aussi, un beso.
Grand merci pour la traduction du passage de Rosa Montero sur la littérature: tout cela vibre d'espoir. Je le range dans un dossier "Littérature" (avec votre permission) et n'oublie pas de guetter une éventuelle traduction française.
RépondreSupprimerIl fait beau temps espagnol ici Colo, que c'est bon !
Bonjour Christw, contente de vous retrouver!
SupprimerAprès maints problèmes de connexion, qui ne sont pas encore résolus, je fais des sauts fréquents chez ma fille d'où je vous écris.
Olé! temps espagnol...vive le gaspacho bien frais.
Profitez-en bien, à bientôt.
merci pour m'avoir communiqué ce lien, colo - je ne l'avais pas trouvé en faisant mes habituelles petites recherches sur le web vu que je suis toujours la dernière à avoir lu les livres que tout le monde lit ;-)
RépondreSupprimerj'ajoute ton lien (ton billet est épatant) épatant dans mon billet
Oh grand merci Niki; 2013, il y a déjà si longtemps que j'ai dû relire mon billet prsque oublié!!
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