Et pourtant, de chansons en fables, de pensées en citations, en opéras, je vous livre un peu pêle-mêle « le rossignol dans tous ses états ».
Mayo; las rosas y los ruiseñores, los amores y tralalalala. Bonitos tópicos.
Y sin embargo, de canción en fábula, de pensamientos en citas, en óperas, os dejo, un poco en desorden “el ruiseñor en todos sus estados”.
Fable d’Esope
Perché sur un haut chêne, un rossignol chantait comme d’habitude. Un épervier affamé le vit et, se lançant immédiatement sur lui, il l’emprisonna dans ses griffes.
Sûr de sa mort `proche, le rossignol le pria de le lâcher en lui disant que lui seul ne suffirait pas à lui remplir le ventre, et que s’il avait vraiment faim, il devrait attraper d’autres proies plus grandes. L’épervier lui répondit :
--Je serais idiot si je t’écoutais et laissais échapper la proie que j’ai pour aller en chercher une que je n’ai même pas vue.
Ne laissons pas les biens que nous avons déjà pour des illusions que nous n’apercevons même pas.
Fábula de Esope
Subido en un alto roble, un ruiseñor cantaba como de costumbre. Lo vio un gavilán hambriento, y lanzándose inmediatamente sobre él, lo apresó en sus garras.
Seguro de su próxima muerte, el ruiseñor le rogó que le soltara, diciéndole que con sólo él no bastaría para llenar su vientre, y que si en verdad tenía hambre, debería de apresar a otros más grandes. El gavilán le repuso:
-- Necio sería si te oyera y dejara escapar la presa que tengo, por ir a buscar a la que ni siquiera he visto.
No dejemos los bienes que ya tenemos, por ilusiones que ni siquiera divisamos.
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Épervier, rossignol…tiens, ça me fait penser, - pas vous ?-, au rossignol polyglotte de Hugues Aufray ...chante, chante trois couplets en espagnol et le reste en anglais : bravo l’oiseau.
Gavilán, ruiseñor…anda, me recuerda el ruiseñor políglota de Hugues Aufray, canta, canta, tres estrofas en español y el resto en inglés: bravo el pájaro.
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Mais aussi à cette chanson populaire catalane « Rossinyol que vas a França » où une belle dit à un rossignol qui s’en va en France qu’il prenne soin de sa mère, mais pas de son père qui l’a « mal mariée » à un berger qui lui fait garder les moutons. En échange elle donnera au rossignol un baiser et une embrassade.
Saviez-vous, amis français, que votre gloire nationale, votre rossignol d’Avignon, Mireille Mathieu, l’a chantée en catalan ? Aaaaah !
Je vous épargnerai sa version, la voici chantée par Joan Baez.
Pero también esta canción popular catalana « Rossinyol que vas a França » donde una doña le dice a un ruiseñor que se va a Francia que cuide de su madre pero no de su padre que le ha « mal casado » con un pastor que le hace guardar el rebaño. A cambio ella le dará al ruiseñor un beso, un abrazo.
Hay muchas versiones, os propongo la de Joan Baez, en catalán, sí, sí.
Quelques citations / Algunas citas
- Un poète est un rossignol qui, assis dans l’obscurité, chante pour égayer de doux sons sa propre solitude. Percy B. Shelley
- Un poeta es un ruiseñor que, sentado en la oscuridad, canta dulces sonidos para alegrar su propia soledad.
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-Lejos un trino. El ruiseñor no sabe que te consuela.
Au loin un trille. Le rossignol ne sait pas qu’il te console
Jorge Luis Borges
-Un ruiseñor, fascinado por las gracias de una rosa, todas las noches, constante, le cantaba su pasión.
Un rossignol, fasciné par les grâces d’une rose, constant chaque nuit, lui chantait sa passion.
Juan Ramón Jiménez
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- Jean de La Fontaine - ... je crois qu'on est vieux la première fois...
- Le Rossignol - Qu'on aime ?
- Jean de La Fontaine- Ah! Non. La première fois qu'on cesse d'aimer.
J.D.La.Fontaine: ---creo que se es viejo la primera vez…
El Ruiseñor- ¿Qué se ama?
JDLF.- Ah! No. La primera vez que se deja de amar.
Sacha Guitry
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En voici trois....moins romantiques.
Aquí van tres… menos románticas.
-Dans un monde sans mélancolie, les rossignols se mettraient à roter.
-En un mundo sin melancolía, los ruiseñores empezarían a eructar.
E. Cioran
- Quadrumane : Qui a quatre mains. Exemple : le rossignol n'est pas quadrumane.
- Cuadrumano: que tiene cuatro manos. Ejemplo: el ruiseñor no es cuadrumano.
Pierre Desproges
-On peut discuter des limites du beau, mais le chant du rossignol s’imite très bien au moyen d’un bouchon frotté contre un verre. D. Hillenius
- Se puede debatir de los límites de lo bello, pero el canto del ruiseñor se imita muy bien por medio de un tapón frotado contra un vaso.
Classique, opéras
Ici on a l’embarras du choix, le rossignol, comme de juste, a inspiré des compositeurs comme Saint-Saëns, Amadeo Vives, Rimsky Korsakov, Ygor Stravinsky….De nombreuses interprètes aussi, excellentes rossignoles. (clic et vous les verrez, entendrez)
J’ai choisi Mimi Coertse, née le 12 juin1932 à Durban, en Afrique du sud…écoutez !
Aquí hay de sobra para escoger, el ruiseñor, cómo es normal, ha inspirado compositores como Saint-Saëns, Amadeo Vives, Rimsky Korsakov, Ygor Stravinsky…Numerosas intérpretes también, excelentes ruiseñoras. (clic para verlas, oirlas)
He elegido a Mimi Coertze, nacida el 12 de junio 1932 en Durban, Afríca del sur… ¡escuchad!
Voici un superbe ROUXINOL brésilien envoyé par Armando, ¡gracias amigo!
Et le rossignol des voleurs qui faisait chanter les serrures les plus sophistiquées...
RépondreSupprimer**JEA, ah, ces merveilles, oui! On en est loin maintenant, l'ère de l'électronique, sophistiquée elle aussi, mais si hermétique..
RépondreSupprimermagnifique ! le rossignol est un de mes animaux fétiches !
RépondreSupprimerQuel bonheur tous ces chants l'un plus merveilleux que l'autre. J'ai adore Mimi Coertse.
RépondreSupprimerMerci ma cherie. Besos. Nadine
Bonne nuit, Colo.
RépondreSupprimerAttendu que «le rossignol se tait à l’aube» (Elsa Triolet), voici un poème saturnien (malgré la mélancolie, Verlaine est né au début du printemps):
«Le Rossignol
Comme un vol criard d’oiseaux en émoi,
Tous mes souvenirs s’abattent sur moi,
S’abattent parmi le feuillage jaune
De mon cœur mirant son tronc plié d’aune
Au tain violet de l’eau des Regrets,
Qui mélancoliquement coule après,
S’abattent, et puis la rumeur mauvaise
Qu’une brise moite en montant apaise,
S’éteint par degrés dans l’arbre, si bien
Qu’au bout d’un instant on n’entend plus rien,
Plus rien que la voix célébrant l’Absente,
Plus rien que la voix – ô si languissante! –
De l’oiseau qui fut mon Premier Amour,
Et qui chante encore comme au premier jour;
Et, dans la splendeur triste d’une lune
Se levant blafarde et solennelle, une
Nuit mélancolique et lourde d’été,
Pleine de silence et d’obscurité,
Berce sur l’azur qu’un vent doux effleure
L’arbre qui frissonne et l’oiseau qui pleure.»
**Lautreje, bien que vivant sur une petite île, j'habite en pleine campagne, ne vois pas la mer, et les rossignols, très nombreux, étonnent mes insomnies un mois par an!
RépondreSupprimer** Ça me fait bien plaisir Nadine, tu connais mon goût pour les voix, l'opéra, mais j'ai toujours peur de vous casser les oreilles, d'abuser de votre patience....
Note qu'ici (encore j'allais dire, hihi)ce ne sont que de superbes voix de femmes-rossignol(e)s, je n'ai pas trouvé d'homme rossignols, ce qui ne veut pas dire qu'il n'en existe pas, bien sûr!
Bonne semaine, je t'embrasse.
**Bonjour Hélder, comment avez-vous deviné que j'étais "en panne" de poème cette fois-ci?
RépondreSupprimerLe printemps engendre la mélancolie chez plus d'un, c'est sûr. Une frissonnante mélancolie ici.
Un tout grand merci, le ciel s'illumine peu à peu, place au soleil aujourd'hui je crois.
De clic en clic, un enchantement. Merci pour toutes ces voix de rossignol, les Aufray et Joan Baez d'alors, les divines, les conseils du jour et les clins d'oeil. Un baiser pour toi.
RépondreSupprimerQuel beau tour d'horizon du rossignol dans la poésie et la chanson ! On ne parle pas assez, c'est vrai, de ce fabuleux chanteur. Il a commencé très tôt à Berlin cette année : dès le dernier dimanche d'avril !
RépondreSupprimerPar contre les chansons où il est dit qu'il chante sur la plus haute branche sont mensongères puisqu'il préfère les branches les plus basses.
Il adore Berlin. Si vous vous voulez en entendre dans tous les coins d'une grande ville, c'est chez moi !
**Tania, de clic en clic je me suis bien amusée, un peu de nostalgie, de mélancolie, de sourires et rires aussi; la vie, je t'embrasse.
RépondreSupprimer**Euterpe, Nachtigall en allemand, nachtegaal en néerlandais, nightingale en anglais...ah, les nuits musicales.
Oui, les chansons mentent, "sur la plus haute branche un rossignols chantait..." mais dans cette chanson-ci tout semble mensonger...on ne perd pas son amie, fort heureusement, pour lui avoir refusé un bouquet de roses!
Chez toi, Berlin, je meurs d'envie d'y aller...en mai 2012, pourquoi pas?
Belle semaine Euterpe.
" j'entends la chanson sereine du rossignolet joli" ...
RépondreSupprimeret Joan Baez, mon amie ma complice!
Merci Colo, je t'embrasse.
**Sable, il chantait là où tu étais, le rossignol?
RépondreSupprimerMuchos besos.
oui, oui, tout le temps, du matin au soir et du soir au matin ... dans ma tête !!!
RépondreSupprimer**Sable: Oh, l'heureux élu qui s'y loge!
RépondreSupprimerOh oui je serais ravie de te connaître "pour de vrai" !
RépondreSupprimerRendez-vous en mai 2012 ! Je te ferais visiter si tu veux !
**Euterpe, je veux, je veux, bien sûr et merci beaucoup! Bon dimanche, amicalement.
RépondreSupprimerMerveilleux billet Colo !!
RépondreSupprimerJ'ai adoré, c'est triste, beau,joyeux et fabuleusement enchanteur !!
MerciiiiihihihhahaHAhahahahHAhahhaAhHaAhahahahHAAAhahahaHAhahAhaHAhaHAhahahahaaaahaaaAHAHAaaaHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA là je suis en train de casser ma voix, j'arrête ;-))
Bises
MH, tes trilles enchanteurs m'arrivent à l'instant et me ravissent!!! Merci, merci!...un peu de miel pour la gorge? :))
RépondreSupprimerBesos de ..sol (enfin, le voilà!)
Bonjour Colo !
RépondreSupprimerJ'ai un petit faible pour la citation de Borges et celle de Desproges :) et je pense à cette chanson-poème que j'aime beaucoup.
Je me dis que le rossignol
Est sans pitié
Il ne chante pas la pitié
Ni par pitié
Il se chante
Il s'enchante
Il s'habitue au monde
Pendant le temps qu'il a
Pour vivre et pour chanter
Il chante
Il mange
Il dort, pense qu'il a mangé, chanté
Qu'il va dormir
Chanter encore
Vous admettez le rossignol
Un poème de Elsa Triolet et Eugène Guillevic chanté par Jeanne Moreau.
Bisouxxx
**Bonsoir Miss K. et un énorme merci, je ne connaissais pas du tout ce poème...je pense que...je vais tout de suite le recopier dans ce carnet spécial et essayer de trouver la chanson de Mme Moreau.
RépondreSupprimerNon seulement je l’admets, je l'adopte!
Je t'embrasse, bonne nuit!
De retour de la capitale je viens prendre un bol de chants , tu ne m'entends pas (et c'est tant mieux) mais je chante avec Hugues Auffray avec ardeur, pour l'opéra là je fais l'impasse.
RépondreSupprimerje cherche dans ma mémoire le conte d'Andersen mais impossible de me rappeler l'histoire complète du rossignol et de l'empereur ...pfffttt envolée
Voilà un magnifique billet comme j’aime découvrir. Comme quoi le bonheur est simple comme un chant joyeux de rossignol. Il me vient de te remercier en t’offrant une chanson magnifique composé par un grand du Brésil, Milton Nascimento. Le titre est « Roxinol » et vous allez l’adorer.
RépondreSupprimerhttp://www.youtube.com/watch?v=kn6jQtlxYHY
Bisous
**Dominique, prends tous les bols que tu désires ma belle et chante haut et fort! Ça ne peut être pire que...chuuuuuuut!
RépondreSupprimerLe conte d'Andersen, Mr google nous rafraîchira la mémoire car j'en ai également oublié les détails, REpfffffffffff
Bonne semaine à toi!
**Armando, le bonheur ne peut être que simple je pense, enfin des moments d'euphorie, de plaisir.
MERCI, la chanson est magnifique, je vais l'intégrer à mon billet pour que tout le monde...l'adore!
Un besito.
J'espère que mon comm passera, tu es un des blogs blacklisté par je ne sais quel virus...
RépondreSupprimerUn tien vaut mieux que deux tu l'auras, n'est-ce pas? J'adore les voix qui s'envolent, celles des hommes et des rossignols.
**Chère Delphine, nos blogs communiquent mal, hélas! Un virus entre nous? ¡Ojalá no! mais chez toi il me faut beaucoup de ténacité aussi.
RépondreSupprimerL'aura, l'aura pas... qui sait si tout s'envole?
Restent les voix, merveilleuses.
Un besito.
Un très beau thème, Colo ! Qui se lasserait du chant du rossignol ? Il porte tous les espoirs du monde.
RépondreSupprimer**Danièle, il y a un très beau lai de Marie de France à ce sujet. Merci de votre passage
RépondreSupprimerJe reprends mon retard et m'arrête ici...
RépondreSupprimerLe bonheur, en effet, tient à des choses toutes simples...