Pour tous ceux qui ont le moral raplapla, voilà la traduction d’une partie de « Que c’est romantique » publié en 2003 (Otro verano contigo, ed. Aguilar, Tinto de verano 3).
Para los que tienen la moral por los suelos, he aquí unos pasajes de una de las crónicas humorísticas escritas por Elvira Lindo y publicadas por el diario El País durante los veranos 2001, 2002 y 2003.
Esta está sacada de “Tinto de verano 3” “Otro verano contigo” y se llama Qué romántico.
Esta está sacada de “Tinto de verano 3” “Otro verano contigo” y se llama Qué romántico.
Note : pour la compréhension de l’extrait : son mari est l’écrivain Antonio Muñoz Molina qu’elle appelle ici « mon saint ».
« Grande nouvelle : nous avons eu une tomate.
La figure de mon saint était un poème quand il est entré le légume miniature à la main. Trois jours durant il refusa de le mordre mais moi, voyant qu’il pourrissait, je l’ai coupé en deux (pour cela les femmes nous avons plus de sang froid) et nous l’avons mangé. Aïe, ce couple d’intellectuels partageant une tomate de leur propre récolte. Je trouve cela fort tendre.
La figure de mon saint était un poème quand il est entré le légume miniature à la main. Trois jours durant il refusa de le mordre mais moi, voyant qu’il pourrissait, je l’ai coupé en deux (pour cela les femmes nous avons plus de sang froid) et nous l’avons mangé. Aïe, ce couple d’intellectuels partageant une tomate de leur propre récolte. Je trouve cela fort tendre.
(…) quand mon saint s’assied sur le perron et contemple notre parcelle de cent mètres, comme Scarlett regardait Tara, je lui demande : « Chéri, sans vouloir t’offenser, crois-tu qu’arrivera le jour où tous les efforts que tu fais, et que je valorise, aboutiront à nous faire une petite salade ?, car si nous allons de tomate en tomate tous les 15 jours, je trouve que c’est un peu coïtus interruptus ». « Qui sait » me répond-il, « peut-être que nous ne le verrons pas, mais nos petits-enfants mangeront des pommes de ce pommier et chaque bouchée contiendra toutes nos ardeurs ». Il m’en tomba une larme qu’il interpréta comme un signe de mon extrême sensibilité, bien que la vérité soit que moi, penser que je suis morte et que des descendants mangent ce qui est à moi, ça me fait chier. Pourquoi le nier.
Mais ces discussions frugales ne peuvent dissimuler ce qui saute aux yeux : nous sommes amoureux. ( …). Que sonnent les violons ! Javier Sampedro dit, c’est à la fois illustratif et amusant, que nous tombons amoureux par l’odeur, parce que nous nous voyons comme de bons reproducteurs (nous, nous n’avons plus que des tomates), et à cause de notre doigt majeur. L’histoire du majeur est ce que je trouve le plus sensé. Surtout pour une femme ce doigt du milieu peut être définitif. Lázaro Carreter le disait déjà : « L’orgasme des hommes est analogique, celui des femmes, digital ». Ce doigt du milieu…je le trouve fondamental." (trad. Colo)
“Grandes noticias: hemos tenido un tomate.
La cara de mi santo era un poema cuando entró con la diminuta hortaliza en la mano. Estuvo tres días sin querer hincarle el diente pero yo, viendo que se nos pudría, lo partí por la mitad (la mujeres para eso tenemos más sangre fría) y nos lo comimos. Ay, esa pareja de intelectuales compartiendo un tomate de su propia cosecha. Lo encuentro entrañable.
(…) cuando mi santo se sienta en el pollete, contemplando nuestra parcela de cien metros, como escarlata miraba Tara, yo le pregunto:”Cariño, no te molestes por la pregunta pero, ¿crees que llegará un día en que todo ese esfuerzo que estás haciendo, y que yo valoro, dé para que nos hagamos siquiera una ensalada?, porque si vamos de tomate en tomate cada 15 días, lo encuentro un poco coitus interruptus”. “Quién sabe”. Me contesta, “tal vez nosotros no lo veamos, pero nuestros nietos comerán manzanas de este manzano y en cada bocado estarán contenidos todos nuestros anhelos”. Se me cayó una lágrima, que él interpretó como signo de mi extremada sensibilidad, aunque la verdad es que a mí, pensar en estar yo muerta y unos descendientes comiéndose lo mío, me jode. A qué negarlo.
Pero esas frugales discusiones no pueden disimular lo que a la vista está: estamos enamorados.(…) ¡Que suenen los violines! Dice Javier Sampedro, que ilustra a la par que entretiene, que nos enamoramos por el olor, porque nos vemos pinta de buenos reproductores (nosotros ya sólo tenemos tomates), y por nuestro dedo medio. Lo del dedo medio es lo que encuentro más sensato. Sobre todo para una mujer ese dedo medio puede ser definitivo. Ya lo decía Lázaro Carreter:”El orgasmo de los hombre es analógico, y el de las mujeres, digital”. Ese dedo medio…lo encuentro fundamental”.
Le bon doigt pour tous ceux qui ont le moral raplapla ? Ojala que ese dedio medio nunca no tenga la moral por los suelos.
RépondreSupprimerRen, ¡ojalá, sí, sí!
RépondreSupprimerTrès drôle ! L'affaire me rappelle quelques tentatives tomatières dans mon jardin en pots. Les tomates étaient petites, délicieuses, juste le plaisir d'une bouchée - frivole, mais pas inconsistante.
RépondreSupprimer-Tania, pas inconsistante pour un sou en effet! Un nouveau roman d'elle vient de paraître, j'en ai lu de magnifiques critiques, il s'appelle:"Lo que me queda por vivir". Tu sais que j'aime beaucoup cette écrivain, alors...
RépondreSupprimerBon weekend, un beso.
Je vois que l'humour est roi dans les colonnes d'El Pais, cette histoire est fort drôle mais j'ai une petite critique , appelé "mon saint" un tel écrivain, n'est ce pas un tantinet moqueur ??? :-)))
RépondreSupprimer( il ne faut pas le répéter mais j'ai un gros faible pour Munoz Molina )
Je ne sais pas si j'ai les idées mal placées mais c'est pas un peu cochon sur les bords cette histoire ? Que vient faire le doigt majeur dans une conversation sur les tomates ? Il faudra m'expliquer, Colo !
RépondreSupprimerEn tout cas, l'autre jour une voisine m'a offert une mini tomate cultivée avec amour sur son balcon, je l'ai trouvé savoureuse comme aucune autre au monde. Et aujourd'hui mon plan de courgette m'a fait un chef-d'oeuvre de fleur. Alors cet extrait de livre qui fait écho à ma propre vie, me plaît bien quand même.
Ce qui fait mal au coeur, c'est de constater que ce sont les feuilles de tomates qui ont maintenant plus d'odeur que celles que l'on achète dans les supermarchés. Ce qui fait mal au coeur, c'est de se dire que l'amour n'est peut-être qu'une histoire d'odeur, de doigt et de tomate. Ce qui est rassurant c'est que l'amour, finalement, n'est peut-être pas aussi compliqué que cela.
RépondreSupprimerJ'ai aodré ce texte, ah oui! Quant aux tomates, nous n'en cultivons plus chez nous: les écureuils ont perfidement attendu qu'elles murissent pour s'en régaler. Je leur ai souhaité à tous une diarrhée carabinée dans leur nid. Mais ... je n'ai pas eu mes tomates!
RépondreSupprimerDamien, c'est vrai que les feuilles de tomates, ça sent divinement bon!
J'adore cette histoire et j'adore les tomates, je les mange comme d'autres croquent une pomme mais sans les croquer !
RépondreSupprimerCela me rappelle des souvenirs d'enfance, on les chipait dans le potager de ma grand-mère... elles étaient plus vertes que rouges mais on se régalait, plaisir de la chair ;-)
-Dominique, ce gros faible secret...un saut à New York où il habite s'impose donc.
RépondreSupprimer-Euterpe, un cochon dans le potager? Oh, il ferait bien plus de dégâts que les écureuils d'Edmée. Pomme/tomate de la discorde, amour musical et... "amélioré", réconciliation!
Nos courgettes ont "raté" cette année, trop ou trop peu de...? les fleurs sèchent et tombent.
-Damien, cher Damien, tu oublies les violons!!!; c'est important les violons en amour, non?
Les tomates de mon potager, gorgées de soleil, sentent très bon, mais j'ai arrêté d'en acheter hors saison, tu as raison, manque d'odeur, de goût, de tout.
Hum, tu te fais de frictions aux feuilles de tomates????¿¿¿¿¿
-Edmée, comme tu y vas avec ces pauvres écureuils!!! Ici dans le potager il y a quantité de vieux CD's qui pendent et tournent en brillant au-dessus de presque toutes les plantations...ce qui fait fuir les merles- déterreurs et goulus - à défaut de les bercer en musique.
-MH, ravie que ça t'ai plu autant qu'à moi! Alors... la tomate que tu vois sur la photo (en fait il y en a plein dans le potager mais j'en ai isolé une pour la photo), c'est une tomate-kumato à la peau épaisse et dure, on peut la croquer comme une pomme mais l'intérieur juteux, pfffuuuuuuuuit... tu imagines les conséquences!
Et bien mais c'est vrai quelles rougissent à tour de rôle les tomates! Nous en avons des joufflues, des fessues, des ventrues, des rebondies, vertes, jaunes, oranges, mais pas de quoi en faire une salade. On ne va pas en faire un plat quand même! Plus esthétique que tes CD, nous avons un sureau qui surplombe les tomates; les oiseaux ont vite fait leur choix... Ah oui, ne pas oublier les violons qui feront rougir la femme d'émoi...
RépondreSupprimerJ'ai adoré cette histoire, j'en rougis de plaisir comme une tomate bien mûre :-)
RépondreSupprimerMarcelle
-Delphine, oui, un sureau c'est plus joli! Mais le potager est assez loin de la maison... Je t'envoie de quoi faire une copieuse salade pour ta grande famille. Quelques poivrons? Un beso.
RépondreSupprimer-Marcelle, bien contente de vous avoir amusée!
Ah, les tomates, toute une histoire.Mais rien n'est aussi beau que de voir les yeux de Leila s'illuminer quand elle va chercher les "bebes tomates" dans la serre et qu'elle les croque a pleines dents. Angie ce serait plutot les concombres.Et toi Colo?
RépondreSupprimerBisous, ta petite soeur.
génial! j'adore...
RépondreSupprimerSi cette dame écrit des livres, donne-moi les coordonnés...
je suis en Allemagne et je t'envoie mes amitiés...à bientôt.
-Nadina, des tomates cherry pour Leila? Moi j'adore les tomates en ce moment. Un bol de gaspacho? Il est délicieux aujourd'hui. Besos.
RépondreSupprimer-Sable, oui elle écrit des articles, des livres, je ne sais s'ils sont traduits en français, je regarderai. J'aime beaucoup aller en Allemagne, surtout pour voir mon fils qui y habite! Amicalement.
Et bien , on en lit des choses "olé olé" dans votre blog, chère soeurette - tout ça grâce aux tomates ! Vive les potagers !
RépondreSupprimerOlivier
-Olivier, "il faut bien que le corps exulte". Et puis rire, surtout.
RépondreSupprimerToujours pas de tomates dans ton étang?
Besos, muchos.