Le vent et l’âme
Luís Cernuda (Sevilla 1902-1963)
Le vent vient de la mer
avec une telle violence, que ses sons
élémentaires contaminent
le silence de la nuit.
Seul dans ton lit tu l’écoutes
insistant sur les vitres
frapper, pleurer et appeler
comme perdu sans personne.
Mais ce n’est pas lui qui te
tient éveillé, mais une autre force
dont ton corps est aujourd’hui une prison,
qui fut vent libre, et se souvient.
Eduardo Vega de Soane, Madrid 1955 "El viento y el alma·"
El viento y el alma
-- de Luis Cernuda --
Con
tal vehemencia el viento
viene del mar, que sus
sones
elementales contagian
el silencio de la noche.
Solo
en tu cama le escuchas
insistente en los cristales
tocar,
llorando y llamando
como perdido sin nadie.
Mas no es él
quien en desvelo
te tiene, sino otra fuerza
de
que tu cuerpo es hoy cárcel,
fue viento libre, y recuerda.
bien que je chante comme une casserole en te lisant je me suis aussitôt mise à chanter mais ça me fait penser aussi aux Hauts de Hurlevent et le vent sur la landes qui pleure et gémit
RépondreSupprimerJe crois que le vent comprend même les fausses notes tu sais. Mais oui, le vent a tous les registres, depuis la brise caressante qui souffle aujourd'hui ici, jusqu’aux pires hurlements...
SupprimerParfois le vent me fait peur, quand il secoue la maison, alors je me cache sous les couvertures pour ne pas l'entendre. J'aime ce poème, surtout pour la conclusion. Nous retenons tellement de choses dans notre corps, notre coeur et notre âme. Parfois, on devrait se délester de toutes ces peurs et respirer librement en laissant le vent entrer et tout emporter. Bises alpines.
RépondreSupprimerOh je comprends bien cette terreur, les hurlements du vent sont parfois terrifiques ici aussi.
SupprimerIl y a des gens qui, par grand vent, se mettent face à lui et crient au plus fort; peut-être est-ce une façon de libérer tout ce qui est emprisonné...Un beso mediterraneo pour toi Dédé.
L'âme, le souffle, la liberté... Je ne sais pourquoi cela me rappelle la toute petite fenêtre des vieux chalets suisses, qu'on gardait ouverte pour que l'âme du mourant puisse s'envoler - librement.
RépondreSupprimerMerci pour ce détail que je ne connaissais pas, beau symbole de liberté, oui!
SupprimerBonne journée Tania, un beso
Je n'aime pas du tout les jours de grand vent, je le ressens comme une agression ; et nous en avons souvent, à cause de la proximité des côtes de la Manche. Sentirais-je quelque chose d'emprisonné ? Bises Colo.
RépondreSupprimerLe grand vent coupe le souffle, risque de nous renverser...une agression, oui je comprends. La mer se déchaîne à son tour chez toi, les arbres plient ici...vont-ils casser? Tomber sur la maison?
SupprimerBref, il faudrait peut-être apprendre à l'apprivoiser pour se libérer, je n'en sais rien.
Un beso, bonne journée.
J'ai noté que beaucoup d' Avignonnais aiment le Mistral qu'ils associent à la liberté. Moi, non, je ne l'aime pas ! Je le trouve trop violent, trop irrespectueux, trop insistant. On ne peut s'en défendre !
RépondreSupprimerD'où l'expression "libre comme l'air" mais comme tu dis, la modération est bienvenue à aussi.
SupprimerLe commentaire sur le mistral était de claudialucia !
SupprimerJ'ai encore oublié de signer le message sur le Mistral !
RépondreSupprimerÇa y est, pas de problème, mais c'est pénible depuis leurs changements...
SupprimerJ'aime tant le vent ! Quand je quitte ma région, très ventée, il me manque très vite. C'est un compagnon du quotidien.
RépondreSupprimerUn compagnon de vie, sûr qu'il est content avec toi !
SupprimerJ'aime écouter le vent, tout comme la pluie sur la vitre, bien à l'abri dans ma maison, encore mieux sous ma couette.
RépondreSupprimerJ'ai lu quelque part que ce sentiment de bien-être nous rappelle, inconsciemment, celui éprouvé dans le ventre de notre mère, quand nous parvenaient les bruits de l'extérieur ?
Mais si le vent se déchaine, je suis pas rassurée du tout.:-)
Pour le poète, le vent lui rappelle une liberté perdue.
Pluie, vent et soleil se sont succédé aujourd'hui.
Bises printanières.
Bonjour Fifi, ici il parle de "telle violence", rien de plaisant en effet, mais certains l'aiment ainsi aussi.
SupprimerC’est intéressant cette comparaison avec le fœtus à l'abri, merci.
Ah tu es gâtée par les éléments donc, tous les climats en un jour!!!
Besos pour toi aussi.
Comme Marie, le vent même puissant ne me déplait pas. Je ne parle pas des tornades que l'on voit aux infos actuellement, mais d'un vent qui comme l'orage, la pluie sont des spectacles dont je ne me lasse pas.
RépondreSupprimerComment comprends-tu les dernières phrases ? Le corps emprisonné par la vieillesse ?
Besos Colo !
Bonjour, jeune j'adorais comme Marie et toi me balader dans le grand vent, l'affronter en quelque sorte ou me laisser porter par lui.
SupprimerAlors les dernières phrases, je les comprends d'abord (c'est personnel, bien sûr!) selon le titre, donc nos âmes enfermées en nous. Bon je pars de là, après cette force prisonnière peut être nos peurs comme dit Dédé, et/ou nos préjugés, limitations, notre âge....
Besos pour toi aussi, bon week-end.
entre concert et mystère
RépondreSupprimerles vents chantent
nous affolent, nous affriolent, nous enchantent...
cognent aux fenêtres et en nos têtes
nous suggèrent l'échappée peut-être,
sourire à Vous dame Colo, entre mots et vents déments !!
Hola Soulilouve, c'est gentil de revenir, d'écouter le vent avec nous. Douce brise ici aujourd'hui, peut-être n'est-ce pas assez pour libérer ce qui mijote en nous...? Mystère, oui.
SupprimerBonne fin de semaine, et merci pour ce beau sourire.
Ah oui, c'est la chanson qui disait : "écoute la réponse est dans le vent", dans les années 60. Merci pour la découverte de ce poème et bon week end.
RépondreSupprimerThe answer my friend, is blowing in the wind...oui, c'est ça. Bon week-end à toi aussi Élisabeth.
SupprimerLorsque j'étais enfant j'aimais la tempête lorsque dans mon lit je me sentais dans une bulle douillette et sécuritaire. Maintenant, les tempêtes de plus en plus violentes, si elles ne m'empêchent pas de dormir suscitent malgré tout davantage un sentiment d'oppression. Etais je inconscient dans ma jeunesse, non plutôt porté par une force tranquille ! Aujourd'hui les vents violents qui agitent les volets et font geindre les arbres ne m'inspirent plus du tout le même sentiment. Mais pour l'auteur qu'elle est donc cette force qui tient le corps prisonnier qui fut vent libre ? Je me le demande. En tous cas tout ça c'est concis et bien envoyé.
RépondreSupprimerqui fut vent libre, et se souvient.
Sans doute, en vieillissant pensons-nous plus aux dangers et accidents produits parces vents violents.
SupprimerEnsemble sur le blog nous avons émis des hypothèses: cette force emprisonnée est-elle nos peurs, l'âge, ou...? Un peu de tout sans doute qu'elle résume en "âme".
Bon week-end Sergio
Joie du vent qui passe
RépondreSupprimerAllons dans le grand vent...
Vent frais du matin
caressant le sommet des grands pins....
Une chanson, de qui ? Souvenir d'enfance...
Ces chansons de nos jeunesses.....merci, bon dimanche
RépondreSupprimerCes chansons de nos jeunesses....merci! Bon dimanche à toi
RépondreSupprimerLe vent, je l'aime très fort :-) Merci.
RépondreSupprimerComme le café ? Je blague, ici où je vis je crains souvent la chute d'arbres, de branches sur moi/nous ou la maison (ou les poules, le chien etc. ) quand le vent souffle à pleins poumons.
SupprimerMais j'aime l'entendre hurler....Bonne journée.
Ne faisons pas les malins, les importants, devant autant de vent ( Merci Nougaro) !
RépondreSupprimerEn effet, merci ! La question suivante est: est-il jamais avisé de faire les malin?
SupprimerÀ bientôt K, bonne journée.
Puisque l’on en est aux comptines sur le vent fripon, le vent maraud, comme le chantait Tonton Georges, une vieille chanson québécoise, swinguée façon country, une interprétation qui en vaut bien autre ma foi…
RépondreSupprimerhttps://www.youtube.com/watch?v=aOYG5ugi-0A
Hola Gislebert, contente de vous lire ici!
SupprimerSuper cette version de V'là l'bon vent, quel rythme, j'aime vraiment beaucoup, même si le fils du Roi n'en devient pas plus sympathique:-))
Je me demande si les cloches pascale, animées par le vent, arriveraient à suivre ce rythme....
on en remet une couche : Le vent vient de la mer nous dit Cernuda, un autre poète renchérit, pas trop hermétique pour une fois :
RépondreSupprimerLe vent se lève ! … il faut tenter de vivre !
L’air immense ouvre et referme mon livre,
La vague en poudre ose jaillir des rocs !
Envolez-vous, pages tout éblouies !
Paul Valéry, Le cimetière marin.
« Il faut regarder la vérité en poète. » J. Renard, Journal
Cette vague en poudre qui jaillit des rocs est une magnifique image. Gracias señor Gislebert
RépondreSupprimerRien à faire, le vent n'est pas mon ami, et ne le fut jamais... Il me rend nerveuse, m'inquiète et même me fait parfois peur. Je ne sais pas pourquoi. Mais quand je pense à ma vie en Provence, c'est le souvenir du mistral qui m'agresse et gâche tout :) Ceci dit... en poésie, c'est tellement mieux!
RépondreSupprimerOn ne peut être amie avec tout le monde chère Edmée:-)) Ce matin un très douce brise, peut-être te plairait-elle...? Bon week-end.
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