Peut-être
vous sentez-vous d'humeur vagabonde et m'accompagnerez-vous au centre
de l'île, dans le village de Sineu. Cette partie de l'île s'appelle
« Es pla », vous avez compris, une zone plate, dédiée à
l'agriculture.
Voiture,
route bucolique, musique douce, du jazz - flamenco, le saxophoniste
et flutiste Jorge Pardo qui vient de recevoir au Châtelet, Paris,
le prix du meilleur jazzman européen.
Voici un morceau de flûte-jazz.
Tal
vez os sentís de humor vagabundo y os apetece acompañarme al centro
de la isla, en el pueblo de Sineu. Este parte de la isla se llama
« Es pla », zona llana, dedicada a la agricultura.
Coche,
ruta bucólica, música suave, jazz-flamenco, el saxofonista y
flautista Jorge Pardo que acaba que recibir en el Châtelet, París,
el premio del mejor jazzman europeo.
Déjà,
c'est un peu tôt, les premières fleurs sur les amandiers ;
partout des moutons, des agneaux encore malhabiles.
Ya,
aunque es un poco pronto, las primeras flores de almendro; ovejas por
doquier, corderitos todavía patosos.
Le mercredi est le
jour du marché à Sineu, il occupe tout le centre du village, places
et rues. Un marché qui date de 1306 et où les fermiers venaient
acheter et vendre des animaux vivants ; il y en a moins
maintenant mais on y trouve encore poules, canards, lapins, moutons,
chèvres, porcs....Concentration d'enfants, excités, suppliant
leurs parents de leur offrir un jeune animal, même un petit cochon
leur ferait plaisir !
Ce
marché a vraiment gardé un caractère rural et artisanal, est
devenu cosmopolite aussi (beaucoup d'immigrés nord-africains
travaillent dans les champs). L'ambiance y est souriante, amicale. Et
tout est lent, comme la vie ici ; la lenteur fait partie du
caractère des insulaires et, une fois qu'on s'y habitue, elle est
fort relaxante.
El
miércoles es día de mercado en Sineu, ocupa todo el centro del
pueblo, plazas y calles. Un mercado que data de 1306 y donde los
agricultores venían a vender y compara animales vivos ; hay
menos animales ahora pero todavía se encuentran gallinas y gallos,
patos, conejos, ovejas, cabras, cerdos....Concentración de niños,
excitados, suplicando a sus padres el regalo de un animalito, el que
sea, incluso un cerdito !
Este
mercado ha guardado realmente un carácter rural y artesanal, se ha
vuelto cosmopolita (muchos inmigrantes norteafricanos trabajan en el
campo). El ambiente es sonriente, amistoso. Y todo es lento, al igual
que la vida aquí; la lentitud forma parte del carácter insular y,
una vez que uno se acostumbra a ello, es muy relajante.
J'achète
quelques plats en terre cuite, tout mijote si bien dans ces
casseroles , un foulard rouge à un africain couleur ébène qui se
fait un plaisir de se le mettre autour du cou pour me le faire
admirer, des bottes d'oignons à planter et je remplis mon panier de
fruits et légumes ; un beau pain majorquin, sans sel ici le
pain, et quelques parts de Coca de verduras ( pâte fine recouverte
d'un mélange d'oignons frais émincés et de bettes/blettes coupées).
Compro
algunas fuentes de barro, la comida se hace tan bien en esas ollas,
un pañuelo rojo a un africano color ébano que, con mucha gracia, se
lo pone al cuello para que lo admire, unos manojos de cebollas para
plantar y lleno mi cesta de fruta y verdura ; un bonito pan
mallorquín, aquí el pan es sin sal, y algunos trozos de coca de
verdura.
Retour ;
je vous laisse, comme souvent avec un étrange et délicieux poème.
Vuelta ;
os dejo, como muchas veces, con un extraño y delicioso poema.
Page
blanche Mario Benedetti
Je
suis descendu au marché
et
j'ai rapporté
tomates
journaux averses
endives
et envies
gambas
croupes et amen
farine
monosyllabes jerez
instantanés éternuements riz
artichauts
et cris
rarissimes
silences
page
blanche
voilà,
je te laisse tout
fais-en
ce que tu veux
débrouille-toi
ou
du moins organise-toi
moi
je ferai une sieste
pourvu
que tu m’éveilles
avec
une chose originale
et
suggestive
afin
que je la signe.
(Trad: Colo)
Página
en blanco Mario Benedetti
Bajé
al mercado
y traje
tomates diarios aguaceros
endivias y envidias
gambas grupas y amenes
harina monosílabos jerez
instantáneas estornudos arroz
alcachofas y gritos
rarísimos silencios
y traje
tomates diarios aguaceros
endivias y envidias
gambas grupas y amenes
harina monosílabos jerez
instantáneas estornudos arroz
alcachofas y gritos
rarísimos silencios
página
en blanco
aquí te dejo todo
haz lo que quieras
espabílate
o por lo menos organízate
aquí te dejo todo
haz lo que quieras
espabílate
o por lo menos organízate
yo
me echaré una siesta
ojalá me despiertes
con algo original
y sugestivo
para que yo lo firme
ojalá me despiertes
con algo original
y sugestivo
para que yo lo firme
Quel bonheur que cette page blanche Colo ! pour démarrer le jour nouveau ! Merci, je t'accompagne sur ce marché au soleil, avec cette lenteur si douce, cette atmosphère et ces odeurs que j'imagine, alors que chez moi la neige et le froid tombent et recouvrent tout ... bonheur ! tes photos et ce pain de blettes oignons, miam ! et la poésie de Benedetti, j'aime ! +++
RépondreSupprimerJe t'embrasse !
Merci pour ce bel enthousiasme Veronica!
SupprimerMagie des blogs qui font passer d'un coup de la neige au soleil, du blanc aux couleurs!
Un beso para ti, te deseo un excelente día.
A propos d'une autre page blanche :
RépondreSupprimer- "Avant de tourner une page, il faut d'abord l'écrire..."
Joël Kotek
"Noir sur blanc
Supprimerj'écris mes maux les nerfs à cran
sans garde-fou ni faux-semblants
de but en blanc trop souvent
blanc ou noir
peut-être qu'il n'est pas trop tard
pour sortir de ma tour d'ivoire ?" Françoise Hardy.
Ces marchés locaux ont un cachet inimitable. Ici à Liège, celui dit de La Batte a beaucoup de colorations étrangères (quand le ciel et la température veulent se montrer en accord).
RépondreSupprimerJ'apprécie le jeu de sonorités dans le poème, endivas, envidas, etc...
Enfin j'espère que nous verrons prochainement Jorge Pardo au festival de jazz à Liège ou nous nous rendons chaque année.
À bientôt !
Je connais votre marché coloré, mon frère habite près de Liège et m'y a emmenée il y a quelques années; beaucoup de tout, de monde aussi, c'était fort gai, moins artisanal et "champêtre" que celui de Sineu cependant.
SupprimerLe site de Jorge Pardo est: http://jorgepardo.com/ , je n'y vois aucun concert annoncé prochainement mais c'est à suivre de près!
Excellent weekend à vous!
ça y est tu m'as donné faim ! faim de couleurs évidemment :-)
RépondreSupprimerdis moi cette coca est elle faite avec des pois chiches ?
je reste encore un moment pour profiter du marché !
Ha, ha, gourmande!
SupprimerNon, pas de pois chiches: la pâte, trop épaisse sur la photo, est faite de farine et huile + sel, un peu de levure en sachet si on veut.
Reste le temps que tu veux amie!
Les agneaux, les petits cochons,
RépondreSupprimerles olives, les poteries de cuisson
Et puis le Coca de verdures
C'est émouvant, chargé d'histoire
Et ça nourrit son petit monde
Alors que demander de plus ?
Un poème qui démarre très bien
Qui aurait pu continuer ...
Que cette fin est étrange !
Se débrouiller ? Se dé-brouiller ?
Ôter la brouille de l'intérieur ?
Mais Mario c'est aussi à toi !
Bonjour Lily, oui, cette fin est curieuse....moi qui suis devenue une adepte des courtes siestes, elle m'inspire!
SupprimerTrès étonnée par les fleurs d'amandiers quand notre matin fleurit de givre.
RépondreSupprimerLe marché dont tu as bien su rendre l'ambiance et les particularités: je prends les olives d'emblée!
J'aime beaucoup la page blanche à la poésie très suggestive dont j'aime le style approprié.Et bien sûr la musique.
Les amandiers fleurissent toujours fin janvier, début février Maïté.
SupprimerUne légende raconte qu'un Roi majorquin avait épousé une princesse nordique qui était triste de ne pas avoir de neige en hiver. Le bon roi fit planter partout des amandiers qui donnent, c'est vrai, l'impression de neige!
Beau weekend!
Autant de couleurs, de senteurs, de saveurs, de musicalité ! et olé ! finie l'angoisse de la page blanche.
RépondreSupprimerJ'adore le poème, les mots mêlés j'adhère complètement,un vrai régal!
Merci, Colo. Je t'embrasse
Tu aimerais ce village transformé en marché, sûr de sûr!
SupprimerEt je n’ai pas parlé de l'artisanat, ce sera pour un autre jour!
Un beso pour toi aussi Sable.
Le parcours du petit marché traditionnel est un vrai plaisir. J'aimerais savourer le Coca de verduras ou bien encore arriver une fois la page blanche tournée !
RépondreSupprimerTout est encore à écrire alors....il est vrai que sur ce village je n'ai rien dit et Mario Benedetti est endormi!
SupprimerBelle journée Serge.
Quel grand écart entre tes images et les miennes. On pourra mettre côte à côte nos rétroviseurs... ;)
RépondreSupprimerEt bien sûr culture du Sud oblige, je ne peux m'empêcher de citer Nougaro :
"Il faut tourner la page
Changer de paysage
Le pied sur une berge
Vierge
Il faut tourner la page
Toucher l'autre rivage
Littoral inconnu
Nu
Et là, enlacer l'arbre
La colonne de marbre
Qui fuse dans le ciel
Tel
Que tu quittes la terre
Vers un point solitaire
Constellé de pluriel
Il faut tourner la page...
Redevenir tout simple
Comme ces âmes saintes
Qui disent dans leurs yeux
Mieux
Que toutes les facondes
Des redresseurs de monde
Des faussaires de Dieu
Il faut tourner la page
Jeter le vieux cahier
Le vieux cahier des charges
Oh yeah
Il faut faire silence
Traversé d'une lance
Qui fait saigner un sang
Blanc
Il faut tourner la page
Aborder le rivage
Où rien ne fait semblant
Saluer le mystère
Sourire
Et puis se taire"
Oh, merci Lou, je l'avais un peu oubliée cette magnifique chanson-là!
Supprimerbeau weekend...blanc!
Merci beaucoup hermanita pour ce soleil, ce marché en couleurs, plats en terre cuite où tu fais mijoter des plats délicieux, la pâte fine recouverte d'un mélange d'oignons frais émincés et de bettes/blettes coupées… Et voilà, c’est malin ! Tu me donnes faim. Et je connais déjà ta réponse…. Que je n’ai pas besoin de ça pour avoir toujours faim. Et le pire, c'est que tu as raison :-) Besito
RépondreSupprimerTiens, tu grossis à vue de photos? C'est quoi ce surnom...hum, faudra que j'aille te rendre visite bientôt pour vérifier! :-)
SupprimerMuchos besos, gracias.
Formidable poème sur une page qui sent bon ! J'aime la démonstration du foulard rouge, je m'étonne du pain sans sel. Tu me gardes une part de coca de verduras ?
RépondreSupprimerUn baiser frais de Bruxelles où il neigeote.
Odeurs et bruits, oui!
SupprimerJe t'en ferai une de coca, ok? Au choix, verte en hiver, rouge en été (poivrons-tomates).
Ici le baiser sera doux, gris, pleuvineux!
ah la beauté des amandiers en fleurs! j'en ai vu à Malaga, une année, début janvier...
RépondreSupprimerah les couleurs et les odeurs d'un vrai marché local
ah le contraste avec la blancheur qui m'entoure ces jours-ci ;-)
(j'aime beaucoup ce poème aussi!)
Ah, tant mieux si tout cela te plaît. Tu vois, un saut de blog et hop!
SupprimerBelle soirée à toi.
Mon humeur du jour aurait bien aimé vagabonder ailleurs...
RépondreSupprimerAi-je manqué plusieurs mois: cela sent le printemps, chez toi Colo. Ici: neige bourrasquée par les rafales. Si si!
Je t'aurais promenée avec plaisir....
SupprimerEn janvier le printemps a toujours l'air d'être arrivé; février l'efface rapidement. N'est-ce pas curieux?
De la neige bourrasquée, brrrrrrrrrrrrrrr.
Je me suis baladée sur ta page, lentement, accompagnée de cette belle musique du sud qui me fait rêver...
RépondreSupprimerIl y a déjà des agneaux ! Ici, ce sera seulement fin février...
On dirait des petits cochons vietnamiens, les petits noirs, adorables !
Que dire de cette page blanche et de poème sinon qu'il m'ont emportée très vite dans une île, au pays de la sieste !
Très bon week-end à toi !
Bonjour Enitram, la sieste est devenue plus un mythe qu'une réalité, sauf en été où la chaleur écrasante y oblige...dommage.
SupprimerOui, les agneaux seront sacrifiés à Pâques, ils sont la base de toutes les préparations culinaires alors.
Merci de ta visite,excellent weekend!
Vu d'ici, dans la neige, le froid et le verglas, ton billet du jour me paraît surréaliste ! que j'aime ces marchés qui ont gardé une authenticité. C'est un des plaisirs des vacances. Le poème est un délice de plus .. bon week-end Colo.
RépondreSupprimerNous partageons ce goût pour les marchés, les "vrais" comme tu dis. J'en parlais hier avec mon frère; à Sineu pas de hot dogs ni modernités, les majorquins sont très attachés à leurs traditions culinaires et autres; un plaisir.
SupprimerCouvre-toi bien ce weekend!
Incroyable de penser - et puis de lire et voir grâce à ton billet! - qu'ailleurs dans le monde il reste de l'été... Mais c'est charmant, et je goûterais volontiers de la coca de verduras et ma foi... caresser un petit cochon me plairait beaucoup...
RépondreSupprimerPoème bien gai et sautillant!
Il est permis de cajoler les petits cochons noirs, une race autochtones, de luxe!
SupprimerBon weekend Edmée.
Tu me fais avoir faim. Cette coca de verduras me semble irrésistible. Est-ce que tu en as une recette ?
RépondreSupprimerOui, bien sûr Ren. Tiens, je vais en faire un billet avec un la recette d'un GATÓ aux amandes aussi.
SupprimerLe Jazz-flamenco, quel petite merveille !
RépondreSupprimerPas de petits cochons noirs ici mais quatre moutons noirs comme du charbon au milieu d'un pré tout blanc. Mais aujourd'hui la neige a fondu pour laisser place à l'éternelle pluie.
Je ne connaissais pas la Coca de verduras qui me ferait bien envie mais malheureusement je n'aime pas les oignons..on..on , je préfère les moutons..on..on.
Très bon Dimanche Colo
Bonjour Gérard, je suis bien contente que vous aimiez ce morceau. On connait mieux (moi du moins) le jazz-saxo que flûte, et ce mélange de styles, est très réussi.
SupprimerPluies ici aussi depuis deux jours, moins joli que la neige....voyons ce que février nous réserve. La cheminée fume sans cesse.
Alors, pour la Coca, il y a plusieurs possibilités, certaines sans oignons bien sûr....vous verrez, je vous prépare ça.
Excellent dimanche à vous aussi!
Chut , faut pas le dire, mais j'ai joué de la flûte traversière-jazz quand j'étais "petit"...enfin un peu et même beaucoup plus jeune . Très inspiré à l'époque par Jethro Tull
Supprimerhttp://www.dailymotion.com/video/x4zfhq_jethro-tull-bourree_music#.UPumJeS8_X8
mais en plus "jazzy"comme Hubert Laws.
http://www.youtube.com/watch?v=3K8eJXY8_4A
Merci pour la Coca sans oignons. Ma foi c'est délicieux.
Et puis j'aurais pu aussi écrire QUELLE petite merveille, mais un dimanche matin, au saut du lit, mon clavier de PC n'est pas trop bien éveillé (on se disculpe comme on peut).
Joyeux Dimanche en musique Colo
Vous êtes un homme plein de surprises Gérard, magnifique en musicien!
SupprimerJ'aime beaucoup Jethro Tull mais ne connais pas encore Hubert Laws, merci!
Jeune, beaucoup plus jeune moi aussi, je jouais de la guitare classique. Je me dis toujours que quand j'arrêterai de travailler, dans pas trop longtemps donc, je m'y remettrai. Mes doigts seront-ils encore assez souples?
Musique toujours ici, belle journée.
Oh oui, cette lenteur, ce calme, on le ressent bien quand on vient ici. On rêve de venir à Majorque, à force ! ;)
RépondreSupprimerḾais n'y a t-il donc pas partout d'énervants touristes allemands ?
J'adore le poème !!!! Il m'a bien fait rire !
Et le flamenco-jazz, c'est l'une de mes musiques préférées ! J'aime aussi beaucoup beaucoup beaucoup Gerardo Nunez.
Les touristes, allemands et autres, se dorent long des côtes, on ne les voit pas beaucoup circuler. Ceux qui le font sont des curieux de l'île, de ses habitants, ils sont chouettes.
SupprimerSieste et lenteur, un joli programme, non? :-)
Après un terrible orage, nous voici a nouveau sans Internet...patience!
Merci de tes mots, à bientôt.
Un billet qui respire la vie sous toutes ses formes. J'aime beaucoup toute cette fantaisie en musique, en mots, en couleurs et parfums !
RépondreSupprimerMerci Danièle, belle journée fantaisiste!
SupprimerMerci pour cette balade sur ton île... Pensées alors qu'ici, le froid s'est installé. A chaque lieu sa beauté et sa particularité.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoupe ce poème ;-)
Oh, le temps a changé depuis...c'est l'hiver gris et pluvieux, mais ça va passer!
SupprimerMerci, belle journée.