Ma lecture du moment est “Une femme
inconnue”, écrit par la fille de Robert Graves, Lucia Graves.
Tania en avait fait une chronique (ici), me l'avait gentiment passé
et je suis emballée . A travers son récit autobiographique, la vie
de l'écrivain et de sa famille à Deià, Mallorca; tout m'est si
familier.
J'ai senti l'urgence d'interrompre
ma lecture pour aller visiter leur maison maintenant ouverte au public et
qu'elle décrit fort bien; urgence aussi de me balader dans ce village
entouré de montagnes que je connais depuis si longtemps.
Le village/ el pueblo de Deià |
Mi lectura del
momento es “Mujer desconocida”, escrito por la hija de Robert
Graves, Lucia.
Apenas empecé
que sentí la urgencia de interrumpir mi lectura e ir a visitar su
casa en Deià, Mallorca, ahora abierta al público, y que Lucia describe
tan bien; urgencia también de pasear por ese pueblo rodeado de
montañas que hace tiempo que conozco.
Robert Graves y a vécu de 1929 à
1936, l'a quitté durant et à cause de la guerre civile, mais y
revint en 1946 et y resta jusqu'à sa mort en 1985. Sa tombe se
trouve dans le petit cimetière, au sommet du village, et en visitant
la maison on se rend compte qu'il était très proche des habitants
(hijo-fils adoptivo)
Robert Graves
vivió allí de 1929 a 1936, se fue durante y por culpa de la guerra
civil, pero volvió en 1946 y se quedó hasta su muerte en 1985. Su
tumba se encuentra en el pequeño cementerio, en lo alto del pueblo,
y al visitar su casa uno se da cuenta que vivía muy cerca de los
habitantes (hijo adoptivo).
Dans le musée (clic pour agrandir) |
C'est ici qu'il écrivit la majeure
partie de son oeuvre dont “Moi, Claudio” ou la magnifique “Déesse
Blanche” (mythes celtes) ou "Mythes grecs".
Es aquí donde
escribió la mayor parte de sus obras, entre otras, “Yo, Claudio”
o la magnífica "Diosa Blanca” (mitos celtas) o "Mitos griegos".
Dans la maison, un miroir, et
l'enregistrement de ce poème “The face in the mirror” que j'ai
traduit du mieux possible, mais toute suggestion est bienvenue!
Le visage dans le miroir
Dans de grandes orbites inégales; un sourcil légèrement
Penché sur un œil
A cause d'un débris de missile logé dedans,
Profond dans la peau, comme un souvenir fou d'une vieille guerre mondiale.
Nez cassé et tordu; un placage au rugby en fut le coupable.
Joues sillonnées; cheveu grossier et gris qui flotte avec délire;
Front haut et ridé;
Menton proéminent; grandes oreilles; mâchoire “pugilistique”;
Dents rares; lèvres grosses et rouges; bouche ascétique.
J'arrête de me raser, je retire la lame, renfrogné, me moquant
De l'homme dans le miroir dont la barbe exige mon attention,
Et je lui demande une fois de plus pourquoi
Avec une présomption juvénile, il se dispose encore
A faire la cour à la reine dans son haut pavillon de soie.
En la casa, un
espejo y la grabación de ese poema “The face in the mirror” .
EL
ROSTRO EN EL ESPEJO
Ojos
grises atormentados, luminosos y ausentes
En grandes órbitas desiguales; una ceja ligeramenteC
Caída sobre un ojo
A causa de una esquirla de misil alojada dentro,
Muy dentro de la piel, como un loco recuerdo de una vieja guerra mundial.
En grandes órbitas desiguales; una ceja ligeramenteC
Caída sobre un ojo
A causa de una esquirla de misil alojada dentro,
Muy dentro de la piel, como un loco recuerdo de una vieja guerra mundial.
Rota
y torcida la nariz: un placaje en el rugby fue el culpable.
Mejillas surcadas; pelo tosco y gris que flota con delirio;
Alta frente arrugada;
Prominente mentón; grandes orejas; quijada pugilística;
Dientes escasos; labios gruesos y rojos; ascética boca.
Mejillas surcadas; pelo tosco y gris que flota con delirio;
Alta frente arrugada;
Prominente mentón; grandes orejas; quijada pugilística;
Dientes escasos; labios gruesos y rojos; ascética boca.
Dejo
de afeitarme, retiro la navaja, burlándome ceñudo
Del hombre en el espejo cuya barba exige mi atención,
Y una vez más le pregunto por qué
Todavía, con presunción juvenil, se dispone
A cortejar a la reina en su alto pabellón de seda.
Del hombre en el espejo cuya barba exige mi atención,
Y una vez más le pregunto por qué
Todavía, con presunción juvenil, se dispone
A cortejar a la reina en su alto pabellón de seda.
(Traducción
encontrada aquí:
http://www.poesiagrupocero.com/seleccion/editados/2002/julio2002.htm
Je chercherai ce livre.
RépondreSupprimerMoi aussi je suis en Espagne depuis les années 1960, imagine.
Je comprends ton envie de visiter ce lieu en pleine lecture.
Je t´envie ce moment.
Belle journée Colo.
Je suis certaine que tu vas "disfrutar" de cette lecture Alba. Lucia y mélange des tas de souvenirs, son enfance au village puis à Palma, sa vie après à Barcelone, elle raconte des histoires de personnes, de lieux, des coutumes locales si opposées à la vie anglaise qu'elle menait à la maison. Le côté historique est fort intéressant aussi, l'Espagne dans les années '50, la vie pendant le franquisme.
RépondreSupprimerBelle lecture, merci de ton passage.
Quand on lit le poème, on croit que l'auteur est horrible à voir et après quand on regarde la vidéo, on le trouve vachement beau. Je me suis complètement focalisée sur le sourcil qui tombe à cause du débris de missile.
RépondreSupprimerC'est indécelable.
Il n'y a que soi pour lire sa propre histoire sur son visage !
Merci Colo. Passionnant, une fois de plus.
La lecture de nos visages,de nos corps, qui autre que nous-mêmes pour bien les réaliser? Tu as raison. J'adore son expression "flying frenetic" parlant de ses cheveux..L'anglais dit souvent si bien les choses, de façon si concise.
SupprimerGraves a été fort marqué par la première guerre où il a été très gravement blessé.
Belle semaine Euterpe.
Ah si tous les hommes avaient de telles pensées en se rasant...!!
RépondreSupprimerÀ quoi pensent-ils en ces moments? Tu as des infos peut-être...mon IL est barbu:-)
SupprimerMon Elle a juste un poil au menton!
SupprimerUn seul? Pas assez pour penser à rien ça...
SupprimerJe le trouve très beau ton Graves et cette vidéo de lui s'observant dans le miroir en train de se raser pour sa belle (nous les femmes c'est surtout quand on se "crème de nuit" qu'on s'observe;-) est magnifique... oh que j'aimerais faire cette visite dans ton pays chaud et lumineux ! Ici, il fait tout gris.
RépondreSupprimer"Mon" Graves!!! Enfin, oui, c'était un bel homme.
SupprimerMH, nous sommes dans ces 2-3 mois de l'année où on vit calfeutrés, enfermés (ou à la plage) de 12h à 19h...trop chaud pour penser à bouger, pour penser même parfois.
Mais les soirées et les nuits.
La visite fut fort plaisante, à son ouverture matinale.
À bientôt, un beso.
Oké, je ne suis pas trop jalouse, s'il fait si chaud alors je préfère encore la pluie d'ici... mais les soirées, snif.
RépondreSupprimerMerci aussi pour tes traductions, tes textes toujours bien tournés, visiblement la chaleur n'entame pas tes neurones ;-)
j'avais vu le livre chez Tania et je sais qu'un jour ou l'autre je le lirai
RépondreSupprimerC'est un auteur que j'ai lu et aimé, surtout ses écrits sur les mythes et aussi un livre que j'aime particulièrement sur T E Lawrence , une sorte de bio de lawrence d'Arabie
ça ne me déplairait pas d'écrire dans ce bureau, a t-il la vue sur la mer ?
Tiens, je ne connais pas du tout ce livre sur Lawrence d'Arabie.
SupprimerLe bureau est paisible et lumineux, tout à côté se trouve une pièce avec sa presse personnelle, magnifique, tu las verras dans mon prochain billet. Sinon, c'est un village de montagne, on voit la mer de loin et ce n'est que de sa terrasse, en allongeant le cou vers la droite, que son bleu apparaît.
À bientôt Dominique.
Il est charmant ce village, j'aimerais le découvrir...
RépondreSupprimerMon mari est aussi barbu et je ne sais à quoi il pensait aujourd'hui en se rasant...
mais il s'est raté d'un côté et puis il a rectifié et le résultat est bizarre !!!
Ah, un barbu qui se rase? Ou juste une coupe d'été peut-être...
SupprimerEnquête à mener sur les pensées des "Raseurs" Pâques!
Bonne soirée.
Une belle découverte qui tombe à pic: ce matin j'évoquais l'envie de m'informer sur les celtes et leurs mythes . Je verrai si je trouve ce livre.
RépondreSupprimerQuant à sa fille, ses réflexions me plaisent beaucoup et j'ai bien aimé aussi le billet de Tania.
Ses réflexions sur le sort des femmes espagnoles sous le franquisme me font penser à ce qui m'a démoralisée l'autre jour:En Afghanistan, puisque les troupes vont partir, il faut trouver un compromis avec les talibans... Pour que la vie puisse continuer. Le premier(et sûrement pas le dernier) vient d'être écrit noir sur blanc : ce sont les restrictions concernant les femmes: se sous-produit qu'on doit remettre à sa place.Le combat n'est jamais fini.
Bonjour Maïté, Mr Graves est un spécialiste des mythes et tu devrais trouver ce livre facilement.
SupprimerY a-t-il des compromis possibles au sujet des femmes avec les talibans??? Je ne suis pas optimiste du tout, hélas.
ce Mr Graves est bien sévère avec lui-même, où alors peut-être a-t-il un miroir déformant ?!!!
RépondreSupprimerOui, c'est étonnant cette distance entre ce que nous voyons et ce qu'il perçoit...notre histoire est-elle plus importante que ce qui est visible quand nous nous regardons?
SupprimerBelle journée Sable.
Ta traduction est très bien. S'il fait la cour à la reine par sa voix, son humour et son charme, elle aura du mal à lui dire non.
RépondreSupprimerOh, merci Ren! Parfois certaines nuances échappent et la traduction s'en ressent...notamment l'humour.
SupprimerJ'ignore s'il était un Don Juan, mais 3 femmes ont partagé sa vie.
À bientôt, merci de ta visite.
Apparemment deux auteurs à découvrir. Ainsi qu'une ile, un village. La famille Graves semble s'être réellement adaptée aux habitants et à leur façon de vivre. Mon grand-père qui était Hollandais n'a jamais vraiment réussi à se lier aux gens de son village dans le sud-ouest de la France. Il avait gardé un fort accent, portait un béret au lieu d'une casquette et mangeait parfois des harengs marinés au p'tit déj'
RépondreSupprimerCeci dit, merci pour la découverte qui semble fort intéressante.
À travers la lecture du livre de Lucia, on comprend que,tout comme ton grand-père, Robert, son père, avait bien gardé ses habitudes anglaises, et que, si le village , l'île lui semblaient être le paradis sur terre, il y avait une grande distance entre lui et les habitants qui l'avaient adopté (ce qui ne veut pas dire intégré).
SupprimerDes harengs, qu'ils appellent des maatjes ( en tout cas en Belgique du nord), je les adore mais pas à l'aube.
Bonne fin de semaine Lily.
Quel magnifique autoportrait ! Quelqu'un qui ne reculait pas devant l'auto-dérision. Et le village... il a l'air bien pittoresque.
RépondreSupprimerOui, je le trouve superbe ce portrait!
SupprimerAlors ce village, tout petit, rues étroites et escarpées, assez isolé, est devenu, avec Valldemossa, le lieu de prédilection des artistes.
Deux découvertes pour moi, votre blog bilingue, super pour réviser "mon" espagnol qui remonte aux années lycée !
RépondreSupprimerJe viens juste du blog d'Alba !
Et je découvre cet auteur ! Merci
A bientôt
Merci de votre visite Enitram; il me semble avoir également vu votre nom chez la dame "ivre de livres", Dominique.
SupprimerRévisez cette langue à votre aise!
J'ai rapidement vu l'entête de votre blog, que de beaux bleus...j'y retournerai tranquillement.
Buenas noches.
Voila une pages qui pourrait figurer dans le livre Maisons d'écrivains.
RépondreSupprimerJe trouve la couverture de A Woman Unknown beaucoup plus dans l'esprit
http://librairie-en-ligne.gibertjeune.fr/GIBERTJ/fr/BOOK/graves-lucia/a-woman-unknown-voices-from-a-spanish-life,5493666.aspx
J'ai vu Une femme inconnue sur la table hispanique de mon libraire mais je n'y avais pas spécialement prêté attention,alors que je repère souvent ce qu'édite Anatolia
Merci de ces jolies lignes
Tu as raison pour la couverture de la version originale.
SupprimerJe l'ai dit, ce récit, fort bien écrit, me parle beaucoup, mais je pense qu'il doit accrocher également ceux qui ne connaissent ni Mallorca ni Barcelone et peu sur l'époque franquiste. Elle fait des sauts entre le présent et le passé qui sont très illustratifs des changements opérés.
Beau weekend!
Bonheur de découvrir, et l'humour de ce poète et ton plaisir à le visiter ... ah ton beau pays, Colo, riche d'hommes et d'âmes !
RépondreSupprimerBesos, dans la longue de chêne-houx !
Merci de ta visite Veronica, bel été, besos.
Supprimer