Le cheval et l’âne--- Jean de La Fontaine
En ce monde il se faut l'un l'autre secourir :
si ton voisin vient à mourir,
c'est sur toi que le fardeau tombe.
Un âne accompagnait un cheval peu courtois,
Celui-ci ne portant que son simple harnois,
Et le pauvre baudet si chargé qu'il succombe.
Il pria le cheval de l'aider quelque peu :
Autrement il mourrait devant qu'être à la ville.
«La prière, dit-il, n'en est pas incivile :
Moitié de ce fardeau ne vous sera que jeu.»
Le cheval refusa, fit une pétarade :
Tant qu'il vit sous le faix mourir son camarade,
Et reconnut qu'il avait tort.
Du baudet, en cette aventure,
On lui fit porter la voiture,
Et la peau par-dessus encor.
El caballo y el asno – Jean de La Fontaine
si muere tu vecino,
caerá sobre ti su carga.
Iba un asno en compañía de un caballo descortés.
No llevaba éste más que sus arneses,
Y el pobre jumento tal carga que más no podía.
Rogó al caballo ayuda, aunque poca fuese;
Si no, antes de llegar al pueblo reventaría.
“No pido mucho, le decía,
La mitad de mi carga para ti no es nada”
Negose el caballo con el mayor desprecio;
Más bien pronto vio morir a su camarada,
Y conoció cuán mal obrado había.
Del borrico hubo de llevar la carga
Y el pellejo del difunto por añadidura.
(Trad. MAH, muchas gracias)
**Ces dessins m'ont été envoyés par une amie, ils sont signés mais je n'arrive pas à déchiffrer le nom de leur auteur.
Esos dibujos me han sido mandados por una amiga, están firmados pero no consiguo descifrar el nombre de su autor.
Grâce à JEA et à ses habilités technologiques, voici la signature, grand merci à vous!
Envoyé par Hélder, grand merci!
Juan de la Cruz, muerto hace hoy 420 años:
«El que cargado cae,
dificultosamente se levantará cargado.»
Jean de la Croix, mort il y a juste 420 ans :
«Celui qui tombe chargé d’un pesant fardeau se relève difficilement avec sa charge.»
savoir tendre la main, ouvrir les yeux, écouter ... aimer l'autre en somme.
RépondreSupprimerà méditer.
**Oui, Sable, les dessins avaient pour titre "images à méditer". Merci.
RépondreSupprimerLundi soir, Paul Hermant (vous vous souvenez, chroniqueur à la RTBF radio 1ère) choisit cette chute :
RépondreSupprimer- "Votre verre à moitié vide, à moitié plein, à moitié chaud, à moitié froid ? A votre santé ! Vous ne l'avez pas bu ? Alors il est bu..."
J'ai la tête pleine des mots : dette, profit, inflation, stock option........
RépondreSupprimerUn peu de solidarité cela fait le plus grand bien et avec les mots de La Fontaine ...un must
Ces dessins sont bien beaux et leur tonalité chaude est réconfortante
Ce cher La Fontaine, un plaisir de le relire.
RépondreSupprimerMerci Colo.
à méditer en effet ! L’œuvre de La Fontaine est une source inépuisable d'humanité et de bon sens : on y retourne toujours avec profit - pas dans le sens capitaliste du terme :)... Merci Colo !
RépondreSupprimerFable bien à propos ! J'aime beaucoup la première illustration que tu as choisie.
RépondreSupprimer(Dans un genre plus littéral, celle-ci : http://www.la-fontaine-ch-thierry.net/fablesit/chevane.jpg )
**JEA, soyez vivement remercié, j'ai inclus la signature agrandie dans le billet.
RépondreSupprimerJe me souviens de Paul Hermant, sa "chute" tombe à pic...si j'ose dire.
Belle journée à vous.
**Dominique, comme disait Michel Onfray, qu'il y ait des riches ne me dérange pas, mais qu'il y ait des pauvres, énormément.
RépondreSupprimerBien contente que tu apprécies les dessins.
Merci et à bientôt.
**K.role, oui, oui, j'avais compris -:)) Profitons donc des pistes de réflexion non capitalistes!
Bonne journée, un besito.
**Tania, merci pour ce lien. On a parfois besoin d'aide pour pouvoir s'aider soi-même, oui, bien sûr.
Le vent secoue les branches du palmier devant ma fenêtre, le soleil "gigote" donc dans la pièce...superbe.
**Alba, distraite, je t'avais "sautée", pardon.
RépondreSupprimerSamaniego a une version un peu différente de cette fable d'Ésope, tu peux la lire en español ici par exemple:
http://www.cuentosyfabulas.com.ar/2009/11/el-asno-y-el-caballo-felix-maria.html
¡Hasta pronto!
Cette fable me touche beaucoup, l'âne en particulier, c'est le mouton noir du troupeau des bêtes depuis la nuit des temps !
RépondreSupprimerJe ressens aussi un grand sentiment de culpabilité en voyant tes illustrations, elles sont très violentes.
Une histoire entre un enfant blond et un enfant 'basané'... cela sur fond d'actualité 'diverse' qui ne rapprochera pas les couleurs.
La preuve par je ne sais combien que La Fontaine bien français est intemporel et que sa traduction en espagnol lui va bien, tout comme lui conviendrait toute autre langue puisque les personnages sont des archétypes du comportement humain.
RépondreSupprimerQuant aux deux mondes qui se côtoient dans les illustrations par le biais de l'enfance, je les trouve un peu trop manichéens. Le problème n'est pas entre les enfants mais dans les adultes qui les entourent et dans ce qu'ils leur communiquent, à savoir une possible supériorité.
Excellent choix, Colo.
Il y a beaucoup de bon sens dans les fables de La Fontaine, j'espère qu'elles sont toujours lues dans les écoles.
RépondreSupprimer**MH, fable et images, illustrations du sort des plus faibles, cela nous ébranle, c'est leur but bien sûr.
RépondreSupprimerLe dessinateur a choisi des enfants, mais le message n'aurait-il pas été le même avec des ados, des gens âgés? Je médite...
Bonne journée.
**Maité, tu as raison pour le manichéisme bien sûr, mais tant les fables que les illustrations à message ne sont-elles pas toujours des caricatures?
Sinon relire La Fontaine, toujours!!, et si tu comprends bien l'espagnol,(ou en traduction) il est fort intéressant de lire les fables de Samaniego qui "suivent" souvent celles de La Fontaine (qui lui suit Ésope). On peut trouver parfois trois versions d'une même fable.
Merci d'avoir partagé tes réflexions.
**Marcelle, je n'en ai aucune idée, mais peut-être y a-t-il quelqu'un qui pourra te/nous répondre!?
Merci pour tes mots.
@Colo, le message n'aurait pas été le même.
RépondreSupprimerLa violence est là aussi.
Merci pour cette fable. J'adore La Fontaine.
RépondreSupprimerTrès Beau !
RépondreSupprimerJuan Ramón Jiménez, PLATERO Y YO:
RépondreSupprimer«Acaricié a Platero y, como pude, lo enganché a la carretilla, delante del borrico miserable. Le obligué, entonces, con un cariñoso imperio, y Platero, de un tirón, sacó carretilla y rucio del atolladero, y les subió la cuesta.»
PLATERO ET MOI :
«J’ai caressé Platero que j’ai attelé, tant bien que mal, à la charrette, devant le misérable bourricot. Et lui, obéissant à mon ordre affectueux, a sorti d’un trait du bourbier charrette et âne, auxquels il a fait monter le talus.»
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Juan de la Cruz, muerto hace hoy 420 años:
«El que cargado cae,
dificultosamente se levantará cargado.»
Jean de la Croix, mort il y a juste 420 ans :
«Celui qui tombe chargé d’un pesant fardeau se relève difficilement avec sa charge.»
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August Strindberg, EL MAESTRO OLOF:
«Si el caballo conociera su propia fuerza, ¿estaría tan loco como para aceptar el yugo al que suele someterse? Pero, si se volviese sensato y se escapase, entonces diríamos que está loco…»
MAÎTRE OLOF :
« Si le cheval connaissait sa force, serait-il assez fou pour accepter le joug, comme il le fait ? Mais qu’il devienne sensé et s’échappe, alors on dira qu’il est fou... »
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« Les chevaux courent les bénéfices,
et les ânes les attrapent.»
«Los caballos obtienen los beneficios,
y los asnos los cogen.»
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Fabulosa noche |
Fabuleuse soirée, Colo.
Je lis l'espagnol et je te remercie pour l'info Samaniego (pour Esope, je savais).
RépondreSupprimerBonne soirée.
**Euterpe, La Fontaine, intemporel et si juste...
RépondreSupprimerBon weekend à toi.
**Cédric, merci!
**Hélder, comment vous remercier pour tant et tant...que le tout forme à lui seul un beau billet!
RépondreSupprimerDouceur et tendresse qui donnent force chez Platero.
La phrase de Juan de la Cruz s'applique parfaitement ici, je vais l'inclure dans le billet, merci!
J'aime beaucoup la réflexion de Maître Olof, une fable à elle seule...ah, si les hommes, unis, étaient conscients leur force...
Un tout grand merci, excellente journée Hélder.
Il y a des perles dans les fables ... en voilà une ...merci Colo
RépondreSupprimer**Olivier, les redécouvrir régulièrement avec tant de plaisir. Belle journée, frisquette je crois.
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas cette fable. Elle mériterait qu'on la lise à haute voix partout dans les rues... Bravo pour les illustrations, je suis très touchée par la deuxième, l'enfant qui ne peut pas jouer parce qu'il a faim.
RépondreSupprimerJ'étais passée lire un soir cette superbe fable toujours d'actualité par sa sagesse. La Fontaine reste un auteur intemporel l'apanage des grands. Très bon choix. Je les relis de temps à autre, j'adore. Je les fais apprendre au petit fils en cuisinant des cookies. Alors maintenant quand il vient, il me récite un vers (qu'on a pas vu ensemble) histoire de m'épater et il parait que je joue à merveille la surprise. Bref aimer c'est communiquer à l'autre un peu de sa passion ce que tu fais par l'entremise de tes billets.Ces vers sont remplis de bon sens. Les illustrations sont justes touchantes.biz bien cordiale amie lointaine
RépondreSupprimerLes images sont extraordinaires et illustrent à merveille cette fable éloquente. S'il y en a d'autres, je suis partante! Et puis elles nous changent de Gustave Doré.
RépondreSupprimermil besos
PS: amusant de lire La Fontaine es espagnol: une première!
**Lautreje, la crier sur tous les toits cette fable, mais oui!
RépondreSupprimerDes dessins très forts...merci de ta visite.
**Veb, grand merci pour tous tes com. C'est émouvant ce que tu racontes de ton petit fils, émouvant et vraiment bien....pour tous les deux.
Je t'embrasse.
**Delphine, il y en a des tas d'autres, je te les envoie/mail illico. Le style est quelque peu différent de celui de Gustavo, en effet!
Muchos besos.