Félix María de Samaniego 1745-1801, fabuliste espagnol, était d'ascendance noble et argentée ce qui lui permit de faire des études en France où on peut supposer, sans trop se tromper, qu'il a pris connaissance des fables de La Fontaine.
Félix María de Samaniego 1745-1801, fabulista español, era de familia noble y adinerada lo que le permitió estudiar en Francia donde se puede suponer sin equivocarse mucho, que supo de las fábulas de Jean de La Fontaine.
Nous poursuivons avec la même fable: le ton est ici différent, le lion plus majestueux, magnanime, un peu pédant, le rat est devenu une souricette...
Seguimos con la misma fábula: el tono es aquí diferente, el león más majestuoso, un poco magnánimo y pedante, la rata se ha trasformado en un ratoncillo...
Le
Lion et la souris
Une
petite souris était prisonnière
des
griffes d'un lion ; la malheureuse
ne
fut pas attrapée dans telle souricière
pour vol de lard ni de fromage,
mais
parce qu'avec d'autres elle dérangeait
le
lion, qui dans son antre se reposait.
Elle
demande pardon, pleurant son insolence ;
à
l'entendre implorer sa royale clémence,
le
roi répond d'un ton majestueux :
- Titus
ne dirait pas mieux - “Je te pardonne”.
Un
peu plus tard le lion chassant trébuche
sur
un filet caché dans les taillis :
il
veut en sortir, mais il reste prisonnier ;
il
assourdit la jungle de rugissements féroces.
La
souris, libre, qui l'entend,
arrive
en courant : diligente elle ronge
les
noeuds du filet de telle façon
qu'enfin
elle rompt les liens de la bête sauvage.
Il
convient au puissant
d'avoir
pitié des malheureux ;
il
se peut qu'il ait besoin
de
l'aide d'un plus nécessiteux.
(trad.
Colo, //Traduction
ardue, vos suggestions seront bienvenues.)
EL LEÓN Y EL RATÓN
Estaba un ratoncillo aprisionado
en las garras de un león; el desdichado
en la tal ratonera no fue preso
por ladrón de tocino ni de queso,
sino porque con otros molestaba
al león, que en su retiro descansaba.
Pide perdón, llorando su insolencia;
al oír implorar la real clemencia,
responde el rey en majestuoso tono
—no dijera más Tito—: «Te perdono».
Poco después cazando el león tropieza
en una red oculta en la maleza:
quiere salir, mas queda prisionero;
atronando la selva ruge fiero.
El libre ratoncillo, que lo siente,
corriendo llega: roe diligente
los nudos de la red de tal manera,
que al fin rompió los grillos de la fiera.
Conviene al poderoso
para los infelices ser piadoso;
tal vez se puede ver necesitado
del auxilio de aquel más desdichado.
Evidemment chacun des auteurs y va de ses choix et de l'orientation de sa morale.
RépondreSupprimerEn cherchant à relire La Fontaine, j'ai vu que Clément Marot aurait lui aussi écrit une version de la fable d'Esope sous forme d'épître à son ami Le Lion alors qu'il était enfermé au Châtelet. Il est dit aussi que La Fontaine aurait voulu se mesurer à lui!
http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/clement_marot/a_son_ami_lion.html
Grand merci Maïté, je ne connaissais pas du tout cette version, bien antérieure à celles La Fontaine et Samaniego! Ce serait Clément qui demande clémence en quelque sorte! Suite à tes mots j'ai trouvé ceci: http://www.bacdefrancais.net/epitre.php.
SupprimerL'égo de certains écrivains est....je ne dirai rien!
Belle journée à toi.
Les différences sont là, mais la morale est tout aussi explicite. Je connaissais cette version et elle me plaît bien. Bonne journée Colo.
RépondreSupprimerOui, ne pas écraser les "petits", ne pas abuser de sa force...
SupprimerBonne journée à toi aussi Aifelle.
Je connais certains "lions" actuels qui passent allègrement entre les mailles des filets! Et pourtant ce n'est pas une souris qu'ils tiennent entre leurs griffes mais des millions. Ces fabulistes nous auraient donc fait espérer en vain?
RépondreSupprimerBonne journée Colo
Ces lions sont légion ici aussi... et partout je crains Gérard. L'union faisant la force, les souris trouveront-elles la riposte adéquate?
SupprimerOn annonce 30º ici aujourd'hui, c'est trop pour moi, mais la semaine dernière j'allumais encore la cheminée!!! Bonne journée à vous aussi.
Esope inspirateur de LaFontaine, qui inspira à son tour Samaniego. Éternel retour.
RépondreSupprimerJe trouve que la souris répond mieux que le rat à l'idée de ma fable, ceci vu du XXIè siècle...
La prochaine fois je mettrai la version de Marie de France, du XIIº siècle donc, où elle parle également de souris. L'Histoire unit les siècles, les histoires relient les Hommes.
SupprimerBelle fin de journée Christw, vous aimeriez, j'en suis sûre, vous asseoir à l'ombre de la vigne de ma terrasse et essayer de photographier les très nombreux oiseaux qui passent..
Je regrette vraiment en effet le manque d'opportunités pour photographier les oiseaux: d'abord le temps à nouveau venteux et trop maritime qui, sans véhicule pour le moment, me laisse peu d'occasion de partir "en billebaude". Puis la faune locale un peu trop commune, mais bon, je n'ai aucun pouvoir la-dessus....
SupprimerHeureusement j'ai beaucoup de loisirs d'intérieur. Je viens de terminer un billet sur un bouquin qui m'a moyennement plu: Maudit soit Dostoïvski !
À bientôt Colo.
Temps moyen, livre moyen...ça arrive, oui. Mais je sais qu'il en faut plus pour vous décourager!
SupprimerJ'essaye de lire, de me concentrer à l'extérieur, mais il y a trop de distractions (bienvenues!): un joli nuage, une buse, des insectes sur l'arbre à papillons...alors je me régale avec le "Dictionnaire de la pluie" rempli de courtes histoires, d'anecdotes, de croyances du monde entier. J'en reparlerai car je suis enchantée.
Belle journée Christian.
A relire les deux fables, titillée par la remarque de Christw, j'observe que le rat d'Esope pousse son avantage : "Tu vois..." La souricette de Samaniego agit en silence. Je n'en tirerai pas de morale.
RépondreSupprimerHors sujet : Clément, Clémence... As-tu lu le billet de Zoë Lucider ?
http://zolucider.blogspot.be/2013/06/mourir-dix-huit-ans.html
Hola Tania, je suis allée lire le billet de Zoë, merci.
SupprimerClémence et bienveillance seraient si bienvenues par ces temps qui ne courent pas trop bien...
Besos!
Super de faire connaissance avec ce fabuliste
RépondreSupprimerpourquoi les fables ont un tel succès ? j'aime ces raccourcis parfois vengeurs, parfois humoristiques .............
Dominique, mes recherches sur la toile d'autres fables de Samaniego en français a été infructueuse, il en a pourtant écrit des tonnes!
SupprimerIl est contemporain de l'autre fabuliste espagnol, Iriarte; ils étaient rivaux, j'en ai déjà parlé et traduit une fable il y a un temps: http://espacesinstants.blogspot.com.es/2012/05/de-fables-et-de-poules-de-fabulas-y-de.html
Bonne fin de journée!
Merci, Colo, de nous faire connaître ce fabuliste. Il n'est pas étonnant que La fontaine l'ait inspiré, ses fables sont tellement savoureuses.
RépondreSupprimerSavoureuses est le mot Danièle, et, comme dit Dominique, le ton est parfois moqueur, vengeur...on y trouve de tout.
SupprimerÀ bientôt.
Les fables sont intemporelles, celle-ci ne déroge pas à la règle.
RépondreSupprimerDe là tout le plaisir de les lire, étudier, réciter à chaque époque....un peu comme les pièces de Molière!
SupprimerBelle fin de journée Serge, grand bleu et soleil ici.
Parfait, et maintenant je vais m'installer et prendre le temps de lire ce fabliaux... enfin même avant, c'était très bien, quand même ;)
RépondreSupprimerMerci professeur pour tous tes conseils-ponctuation, c'est bien utile!
SupprimerPrends ton temps, je suis fort occupée en ce moment moi aussi, rien ne presse!
Belle journée!
Faire lire cette fable à nos responsables politiques.
RépondreSupprimerMes pieds de tomate se demandent quelle est cette terre d'exil où le soleil est rare!
Tu l'as dit!
SupprimerSinon les exilés font souvent preuve d'une grande faculté d'adaptation...bonne chance.
Peut-être que l'auteur, pour le lion s'est inspiré de son roi.
RépondreSupprimerPeut-être bien, Carlos III était un grand réformateur mais je ne le connais pas assez pour le lier à l'attitude de ce lion! Merci, belle journée!
SupprimerLa Fontaine ou Félix María de Samaniego ? Les deux fables me plaisent bien, elles sont tellement intemporelles !!! Mais j'avoue que je découvre ce fabuliste espagnol, merci à toi !
RépondreSupprimerBelle soirée !
Amusantes, critiques, poétiques parfois, les fables me semblent toujours intéressantes à lire.
SupprimerBon weekend Enitram!
J'ai trouve par hasard le site suivant
RépondreSupprimerJe pense que cela devrait t'intéresser si tu ne le connais pas déjà
Bonne fin de semaine
Bises
http://lapurdum.revues.org/1878?lang=en
Grand merci Aloïs, cet article sue la fable dans la littérature basque ets bien intéressant en effet. Je connais Iriarte, mais le reste m'a appris plein de choses.
SupprimerBeau dimanche, un beso!
Il faudrait que les dirigeants de ce monde relisent ces fables ...
RépondreSupprimerBon week-end !
..et qu¡ils les apprennent par coeur en plus!
SupprimerExcellent dimanche Marcelle.
Les puissants qui ont pitié des malheureux ? Hum, ces mots ont une drôle de résonance aujourd'hui! Mais le pardon sincère et la reconnaissance sont des valeurs qui faudrait davantage cultiver pour la vie collective.
RépondreSupprimerAh, tu as bien raison Lily!! La morale de la fable est une injonction, un souhait peut-être aussi. Ce devrait être une obligation, mais...la compassion ne semble pas être une valeur en vogue. À pleurer.
SupprimerBonne journée à toi!
Dans certains contes et mythes anciens, la clémence qui entraîne la solidarité semble avoir été considérée comme une vertu "féminine" refoulée par les hommes qui se voulaient "virils". Les épreuves pour parvenir à l'accomplissement de soi d'un héros masculin consistaient donc parfois à épargner autrui pour se sauver soi-même.
RépondreSupprimerCette fable a quelque chose de cette sorte de contes, je trouve.
Tu as raison pour les femmes, je pense à Athena par exemple.
SupprimerPar contre je ne trouve, à première vue, pas d'homme qui répond à ce que tu en dis (et que je suis persuadée est vrai). J'y penserai, merci Euterpe.