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29 sept. 2013

Djuna Barnes la baroque / Djuna Barnes la baroca


Qui était Djuna Barnes? Avant de lire le deuxième chapitre de “7 femmes” de Lydie Salvayre je n'en avais aucune idée. Tour à tour raffinée ou grossière, riche ou pauvre, sociable ou recluse, amoureuse d'un homme ou d'une femme, Djuna était une américaine qui vécut à Paris dans les années '20 et dont le meilleur roman, semble-t-il, Le Bois de la Nuit, retrace l'histoire de son amour désespéré pour Thelma Wood.

Une grande partie du chapitre consiste en des anecdotes passionnantes sur ses rencontres à Paris. On y retrouve tous les “grands”, bien sûr: Joyce, Hemingway, Becket, Man Ray...des femmes aussi: Gertude Stein (qu'elle déteste), Sylvia Beach, Berenice Abbot, Peggy Guggenheim, Solita Solano...”toutes singulières et talentueuses, toutes indépendantes et assoiffés de liberté, et toutes, ou presque, lesbiennes.”
Quelques extraits.

¿Quién era Djuna Barnes? Antes de leer el segunda capítulo de “7 Mujeres” de Lydie Salvayre no tenía ni la más mínima idea. A su vez refinada o basta, rica o pobre, sociable o recluida, enamorada de un hombre o de una mujer, Djuna fue una americana que vivió en París en las años '20 y cuya mejor novela, al parecer, El Bosque de la Noche relata la historia de su amor desperado por Thelma Wood.

Una gran parte del capítulo consiste en anécdotas apasionantes sobre sus encuentros en París. Allí están todos los “grandes”: Joyce, Hemingway, Becket, Man Ray...mujeres también: Gertrude Stein (que ella odia), Sylvia Beach, Berenice Abbot, Peggy Guggenheim, Solita Solano..”todas singulares y talentuosas, todas independientes y sedientas de libertad, y todas, o casi todas, lesbianas.”
Algunos extractos.



Belle comme la nuit, élégante et sombre, toujours enveloppée de sa fameuse cape noire, elle séduisit les hommes en nombre et finit par épouser un journaliste acquis aux idées socialistes, Courtenay Lemon, avec lequel elle éleva un perroquet. Mais ce ciment parental ne suffit pas à préserver la relation conjugale.(...)”

Bella como la noche, elegante y sombría, siempre envuelta en su famosa capa negra, seduce gran cantidad de hombres y termina por casarse con un periodista ganado a las ideas socialistas, Courtenay Lemon, con el que cría un papagayo. Pero ese cemento familiar no alcanza a preservar la relación conyugal,(...)”
Drawing, Joyce by Djuna Barnes



(…) “Elle se lia d'amitié avec Hemingway, qui jouait les durs au Dingo Bar, lui qui était, selon Joyce, un coeur doux et sensible.” Hemingway “...quant à lui, trouva de son vivant que son amie Djuna était une grande dame.
C'est très précisément parce qu'elle l'était que Djuna eut le privilège insigne de se promener au Bois de Boulogne en compagnie de Nora et James Joyce (lequel souffrait d'une peur phobique des chiens – ce détail, je ne sais pourquoi, m'enchante).”
(…) “Trabó amistad con Hemingway, que se hacía el duro en el Dingo Bar, aún cuando tenía, según Joyce, un corazón dulce y sensible. Hemingway, por su parte, siempre pensó que su amiga Djuna era una gran dama.
Y es porque lo era por lo que Djuna tuvo el privilegio insigne de pasearse en el Bois de Boulogne en compañía de Nora y James Joyce (el cual sufría un miedo fóbico a los perros – ese detalle, no se por que, me encanta).”

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 André Kertesz: “En el café”, “Bar”, “Le café du Dôme ”, París, 1927.

La vie des Américains était, en ce temps-là, (…) des plus trépidantes.” “Les surréalistes, Aragon en tête, n'étaient jamais en reste et, s'ils occupaient une table au Dôme, elle était, inévitablement, la plus tapageuse. Car, à l'époque (j'en pleurerais de nostalgie), les jeunes écrivains faisaient de la liberté des abus divers et précieux."
La vida de los americanos era, en ese tiempo,(...) de lo más trepidante.” “Los surrealistas, Aragon a la cabeza, no se quedaban atrás y, si ocupaban una mesa en el Dôme, era ella, inevitablemente, la más escandalosa, ya que en aquella época (yo lloraría de nostalgia), los jóvenes escritores abusaban de la libertad de maneras diversas y rebuscadas."


"Quant à Djuna, c'est par son élégance qu'elle attirait les yeux, une élégance qui ne l'empêchait nullement de jurer, à l'occasion, comme un charretier, de repousser les avances masculines avec une vulgarité déconcertante et de viser les crachoirs à plus de trois mètres avec une diabolique précision.
Djuna était intacte et fruste, disait Natalie Barney, autant que follement élégante, et ces deux mondes s'affrontaient en elle, se juxtaposaient, se défiaient et s'entrelaçaient constamment.
Djuna était baroque.
Son écriture idem, merveille des merveilles.”
Por lo que se refiere a Djuna, era su elegancia lo que atraía las miradas, una elegancia que no la impedía en absoluto jurar, a veces, como un carretero, rechazar las insinuaciones masculinas con una vulgaridad desconcertante y apuntar a las escupideras a más de tres metros con una precisión diabólica.
Djuna era intacta y basta, decía Natalie Barney, tanto como locamente elegante, y esos dos mundos se afrontaban en ella, se yuxtaponían, se desafiaban y se enlazaban constantemente.
Djuna era barroca.
Su escritura ídem, maravilla de las maravillas.”

Djuna and Thelma

Le malheur est ce que nous cherchons tous, dit le Dr O'Connor dans Le Bois de la nuit.
Djuna trouva-t-elle dans sa relation à Thelma le malheur qu'elle cherchait? Je serais assez portée à le croire.
Le comportement de son amante, en tout cas, la ruina.
Elle se mit à boire avec outrance. A oublier de manger, dormir, d'écrire, à tout oublier excepté son amante. (…) A ne rien faire d'autre que l'attendre et l'attendre. (…)
Ma vie est devenue un enfer, confia-t-elle un soir de désespoir à son ami Robert Mc Almon.”
La desdicha es lo que todos buscamos, dice el Dr. O'Connor en Le Bois de la nuit.
¿Encontró Djuna la desdicha que buscaba en su relación con Thelma? Me inclino a creerlo.
En todo caso, el comportamiento de su amante la quebró.
Empezó a beber en demasía. Se olvido de comer, de dormir, de escribir, de todo aquello que no fuese su amante. (…) A no hacer nada que no fuera esperarla y esperarla.(...)
Mi vida se ha convertido en un infierno, le dice a su amigo Robert Mc Amon una tarde de desesperación."
 
Solita Solano and Djuna Barnes in Paris
 
A dater des années 50, Djuna Barnes vécut claquemurée dans son petit appartement”
Elle mourut définitivement le 18 juin 1982.
Elle avait quatre-vingt-dix ans.
Longévité sur laquelle j'attire l'attention, afin de mettre mon lecteur, bouleversé par l'annonce que je fis des destins tragiques qui frappèrent ces femmes, afin de mettre mon lecteur, disais-je, de bonne humeur et mieux le disposer ainsi en ma faveur.”
A partir de los años 50, Djuna Barnes vivió emparedada en su pequeño piso”.
Murió definitivamente el 18 de junio de 1982.
Tenia entonces noventa años.
Longevidad sobre la cual llamo la atención, a fin de poner al lector, trastornado por el anuncio, que hice, del destino trágico de esas mujeres, a fin de poner al lector, decía, de buen humor y mejor disponerle así en mi favor.”

Extraits de "7 femmes", Lydie Salvayre. Traducción: Colo y MAH.

25 sept. 2013

L'imagination d'Emily / La imaginación de Emily


Emily Brontë a surtout écrit des poèmes, nous les connaissons peu. Avant de lire celui-ci, quelques mots.

Après quelques essais infructueux de vie en dehors de la propriété familiale, “Elle restera donc à Haworth, là où, pense-t-elle, est sa vie, là où les gens vivent plus sérieusement, plus eux-mêmes, moins en surface, en changements, en frivolités intérieures.
Et n'en bougera plus.”
(Virginia Woolf visitant Haworth, en 1904, écrira: Haworth exprime les Brontë; les Brontë expriment Haworth; elles y sont comme un escargot dans sa coquille.)”*

* Extrait de 7 Femmes – Lydie Salvayre
 
Haworth


Vivre éloignée de tout et de tous; et pour écrire, faire appel à son imagination. D'où le choix de ce poème.


Emily Brontë escribió una novela pero muchos poemas, poco conocidos.

Después de algunos infructuosos intentos de vivir fuera de la propiedad familiar “Ella decide quedarse en Haworth donde, piensa ella, está su vida, donde la gente vive con más seriedad, más auténticidad, menos en superficie, en cambios, en frivolidades interiores.
Y ya no se moverá de allí.”
(Virginia Woolf, visitando Haworth, en 1904, escribirá: Haworth expresa las Brontë, las Brontë expresan Haworth; ellas están allí como un caracol en su concha.)”

Vivir alejada de todo y todos, y, para escribir, apelar a su imaginación. De allí el poema que elegí.






À l'imagination


Lorsque, lassée du long souci du jour
Et ballottée de peine en peine
Je suis perdue, prête à désespérer,
Ta bonne voix de nouveau me rappelle.
Ô ma fidèle amie, comment serais-je seule
Tant que tu peux parler sur pareil ton ?

Le monde du dehors est si vide d’espoir
Que m’est deux fois précieux le monde du dedans,
Ce tien monde où jamais ne règnent ruse et haine
Non plus que doute et froid soupçon ;
Où toi et moi et la Liberté,
Exerçons souveraineté indiscutée.

Qu’importe que, de toutes parts,
Le Péril, le Péché, la Ténèbre nous pressent
Si nous gardons ancré au fond de notre cœur
Un brillant ciel immaculé,
Chaud des mille rayons mêlés
De soleils qui jamais ne connaissent l’hiver ?

La Raison peut souvent se plaindre en vérité
Du triste train de la Nature,
Et révéler au cœur souffrant combien ses rêves
Sont voués à demeurer vains ;
Et la Réalité peut piétiner, brutale,
Les fleurs de l’Imagination à peine écloses.

Mais tu es toujours là pour ramener
Les visions latentes, pour parer
Le printemps dépouillé de nouvelles splendeurs
Et tirer de la mort une vie plus exquise,
Évoquant d’un souffle divin
De vrais mondes aussi lumineux que le tien.

Je ne crois guère en ta félicité fantôme,
Mais à l’heure apaisée du soir,
C’est toujours, oui, toujours avec reconnaissance
Que je te vois venir, ô bienfaisant pouvoir,
Infaillible consolatrice
Et quand l’espoir se meurt, plus radieux espoir.
Emily Brontë, 3 septembre 1844, traduction Pierre Leyris, éditions Gallimard, 1963






A la imaginación


Cuando, cansada de las preocupaciones del día

 y rebotando de pena en pena
 estoy perdida, dispuesta a la desesperación
De nuevo tu cálida voz me llama
Oh mi fiel amiga, ¿como podría estar sola
si de tal tono hablarme puedes?


Tan falto de esperanza esta el mundo de fuera
que dos veces preciado me parece el de dentro,
Ese mundo tuyo donde nunca reina ni la treta ni el odio
como tampoco la duda y la sospecha
donde tú y yo y la Libertad
Ejercemos una soberanía indiscutida.


¿Qué importa que a la ronda
el Peligro, el Pecado, las Tinieblas nos acechen
Si anclado en el corazón guardamos
Un brillante cielo inmaculado
Caliente de mil rayos enredados
De soles que el invierno desconocen?


De verdad la Razón puede quejarse
Del triste paso de Natura
Y revelar al corazón
sufriente como esos sueños
condenados están a resultar vanos;
Y la Realidad puede atropellar, brutal,
Las flores de la imaginación apenas broten.


Pero siempre estás allí para devolver
las visiones latentes, para adornar
la primavera despojada de nuevos esplendores
y sacar de la muerte una vida más amable,
Evocando con divino soplo
Verdaderos mundos tan luminosos como el tuyo.


Ya no creo en tu felicidad fantasma
Pero en las horas quietas de la noche
Siempre, sí, siempre con agrado
veo tu llegada, oh benéfico poder,
consoladora infalible.
La más brillante esperanza nace
allí donde la esperanza muere.


Traduction réalisée par MAH y Colo à partir du texte français.


Poème en anglais: online literature

21 sept. 2013

"Sept folles je vous dis" / "Siete locas os digo"



Glissée dans 7 femmes” de Lydie Salvayre, arrivé par la poste tout droit des Îles Indigo, la carte disait: “J'attends avec impatience d'en voir des passages traduits en espagnol sur ton blog”.
Entre las páginas de « 7 mujeres » de Lydie Salvayre (todavía no traducido al español), llegado por correo desde las Islas Indigo, la tarjeta decía : « Espero, con impaciencia, ver en tu blog pasajes traducidos al español »

7 chapitres pour 7 femmes présentées de façon très personnelle par l'auteure.
7 capítulos para 7 mujeres presentadas por la autora de una manera muy personal.

En attendant que vous le lisiez, car vous allez le lire, vous aurez, peu à peu, quelques extraits de tranches de vie et des poèmes de: Emily Brontë, Marina Tsvetaeva, Virginia Woolf, Colette, Sylvia Plath, Ingeborg Bachmann et Djuna Barnes.
Antes de que lo leáis, ya que lo leeréis, tendréis poco a poco, algunos extractos de retazos de vida y poemas de: Emily Brontë, Marina Tsvetaeva, Virginia Woolf, Colette, Sylvia Plath, Ingeborg Bachmann y Djuna Barnes.

Pour toutes, écrire et vivre étaient un tout et “vivre sans écrire revenait à mourir” écrit Lydie qui fit aussi un sombre constat: “... ces femmes vécurent presque toutes un destin malheureux”.
Para todas ellas, escribir y vivir era un todo y « vivir sin escribir equivalía a morir »nos dice Lydie y al mismo tiempo hace esta constatación sombría : « ...esas mujeres vivieron, casi todas, un destino desgraciado »

Mais, vous verrez, les récits ne sont pas noirs, l'auteure a veillé à y mettre de la légèreté, des touches d'humour, souvent entre parenthèses.
Pero, ya veréis, los relatos no son negros; la autora se ha cuidado, con frecuencia entre paréntesis, en poner pinceladas de humor, de la levedad. 
 

  1. EMILY BRONTË

Un seul roman publié de son vivant : Les Hauts de Hurlevent.
Una sola novela publicada en vida : Cumbres Borrascosas.




« Parfois, le livre ouvert sur sa poitrine, elle s'interrompt de lire comme le font tous les lecteurs du monde et parcourt el Mundo por dentro, comme aurait dit Quevedo, à la poursuite d'un songe, ou d'une image, ou de rien, ou d'une histoire pleine de bruits et de rebonds qui ira grossir les Gondal Chronicles.
« Algunas veces, el libro abierto sobre su pecho, interrumpe la lectura como lo hacen todos los lectores del mundo y recorre el Mundo por dentro, como habría dicho Quevedo, a la búsqueda de un sueño, o de una imagen, o de nada, o de una historia llena de ruidos y sobresaltos que engordará las Gondal Chronicles.



Si vide d'espoir est le monde du dehors
Que deux fois précieux m'est le monde du dedans.
Et son esprit l'emporte loin, très loin des quatre murs qui l'entourent, par delà les collines du Yorkshire, dans une Italie irréelle, dans une Espagne faramineuse, ou ailleurs, ailleurs, sur la mer adriatique aux côtés de Shelley, en vertu de cette loi mystérieuse qui veut que nous n'imaginons que cela qui nous manque, élan qui l'amènera bientôt à écrire un roman, Les Hauts de Hurlevent, lequel renverra d'une gifle le réalisme à la misère : je veux dire à sa soumission à l'utile, à ses significations bien fixées et à sa fermeture totale à l'idée d'infini. »
Tan vacío de esperanza está el mundo de fuera
que dos veces preciado me parece el mundo de dentro.
Y su mente la lleva lejos, muy lejos de las cuatro paredes que la rodean, más allá de las colinas de Yorkshire, a una Italia irreal, a una España asombrosa, o más allá, más allá, sobre el mar Adriático al lado de Shelley, en virtud de esa misteriosa ley según la cual sólo nos imaginamos aquello que nos falta; ese impulso la llevará pronto a escribir una novela, Cumbres borrascosas, la cual devolverá de un golpe el realismo a la miseria: quiero decir a su sumisión a lo útil, a sus significados bien establecidos y a la incomprensión total de la idea de infinito.

Les Hauts de Hurlevent, et son héros, inoubliable, Haethcliff. « ...roman que je lis à quinze ans, me transporte. »



« Heathcliff, heath bruyère et cliff falaise,
Heathcliff, le ciel et l'enfer, le Bien et le Mal, la grâce et la laideur.
Heathcliff passionné, excessif, sexy à mort (dans mes imaginations lubriques, je lui prête les traits de Laurent Terzieff, mon idole du moment), dont le seul regard fait tomber les femmes en catalepsie (James Dean peut aller se rhabiller) et qui renvoie à leur fadeur tous ces personnages romanesques faits de pâte molle, comme il en pleut.
Heathcliff intransigeant, comme moi me dis-je. Solitaire, comme moi me dis-je. Dur à la douleur, comme moi. Orgueilleux, comme moi. D'une sensibilité si vive qu'elle peut sembler une arrogance.
Comme moi, comme moi.
Heathcliff c'est moi. Sa nature est la mienne,.
Révélation.
Du coup je me coiffe à la diable.
Je fais la gueule (..)



Cumbres borrascosas, y su héroe, inolvidable, Haethcliff, « novela que leo a los quince años, me arrebata. »

Heathcliff, de heath brezo y cliff acantilado.
Heatthcliff, el cielo y el infierno, el Bien y el Mal, el donaire y la fealdad.
Heatthcliff apasionado,excesivo, sexy a ultranza (en mis imaginaciones lubricas, le doy los rasgos de Laurent Terzieff, mi ídolo del momento) que con sólo su mirada hace caer a las mujeres en catalepsia (James Dean no tiene nada que hacer) y que resalta la insipidez de todos esos personajes novelescos hechos de pastaflora que tanto abundan.
Heatthcliff intransigente, como yo. Solitario, como yo. Resistente al dolor, como yo. Orgulloso, como yo. De una sensibilidad tan a flor de piel que puede parecer una arrogancia.
Como yo, como yo.
Heatthcliff soy yo. Su natura es la mía.
Revelación.
Por eso me peino a lo diablo.
Me pongo de morros (..)

Lydie Salvayre 7 femmes. édition Perrin 2013

18 sept. 2013

Il faut le dire / hay que decirlo

Malheur à toi si tu ne connais pas la coutume, tu seras ignoré, condamné à attendre ton tour, en vain.
Même si tu as repéré qui est le dernier arrivé avant toi, si tu ne t'es pas enquis, expressément, à voix haute, de "Qui est le dernier?", rien à faire, le suivant passera devant toi, tu seras invisible.


Cette pratique qui existe encore dans les marchés, certains bureaux de poste, de magasins, - de plus en plus remplacée par un numéro -, m'a toujours enchantée. 
Et la réponse, fréquente : "servidor" ou "servidora" (votre serviteur, servante), anachronique.  




Pobre de ti si no conoces la costumbre; seras ignorado, condenado a esperar tu turno en vano.
Incluso si has reparado en quien es el último llegado antes de ti, si no has preguntado en voz alta" ¿Quién es el último?", no hay nada que hacer, el próximo pasará delante de ti, serás invisible.

Esta práctica que aún existe en los mercados, algunas oficinas de correos, algunas tiendas, -cada vez más sustituida por un número-, siempre me ha encantado.

Y la respuesta, frecuente: "servidor" o "servidora", anacrónica.

Photo trouvée sur la toile.

13 sept. 2013

Toujours souviens-toi / Siempre acuérdate


Le calendrier ne blague pas avec les dates et le billet suivant se doit d'être publié aujourd'hui: transition difficile après le celui d'hier. Mais le poète écrit:
"La vie nous pousse
comme un cri interminable"

Un beau diplôme ça se fête, un 22º anniversaire aussi, Julie.
Bien loin d'ici, tu écouteras, liras le poème, (j'espère) et tu viendras peut-être, un jour, me présenter ton amoureux....



 
















Ce poème a été écrit par José Agustín Goytisolo pour sa fille et adapté par Paco Ibañez. Il est génereux, encourage et sonne mieux en espagnol, c'est clair, mais …

Un diploma se festeja, un 22º cumpleaños también, Julie.
Muy lejos de aquí, escucharás, leerás, espero, el poema, y tal vez vendrás, un día, para presentarme tu enamorado.

Todos tenemos cerca, claro está, unos jóvenes para animar, para intentar de aconsejar, guiar. El texto escrito por José Agustín Goytisolo para su hija y adaptado por Paco Ibañez no tiene pérdida, es generoso, da ánimos.



Palabras para Julia
Paroles pour Julia

Tú no puedes volver atrás
porque la vida ya te empuja
como un aullido interminable.
Tu ne peux revenir sur tes pas
car déjà la vie te pousse
comme un cri interminable

Te sentirás acorralada
te sentirás perdida o sola
tal vez querrás no haber nacido.
Tu te sentiras traquée
Tu te sentiras perdue ou seule
ou voudras-tu ne pas être née

Entonces siempre acuérdate
de lo que un día yo escribí
pensando en ti como ahora pienso.
Alors toujours souviens-toi
de ce qu'un jour j'écrivis
pensant à toi, comme maintenant.


La vida es bella, ya verás
como a pesar de los pesares
tendrás amigos, tendrás amor. 
La vie est belle, tu verras
comment, malgré les chagrins
tu auras des amis, de l'amour


Un hombre solo, una mujer
así tomados, de uno en uno
son como polvo, no son nada. 
 
Un homme seul, une femme
pris comme ça, un à un
c'est de la poussière, ils ne sont rien.


Otros esperan que resistas
que les ayude tu alegría
tu canción entre sus canciones.
D'autres attendent que tu résistes
que ta joie les aide
que ta chanson soit parmi leurs chants.


Nunca te entregues ni te apartes
junto al camino, nunca digas
no puedo más y aquí me quedo.
Ne te rends pas, ne t'écarte pas
sur le chemin ne dis jamais
je n'en peux plus, je reste là.

Entonces siempre acuérdate
de lo que un día yo escribí
pensando en ti
como ahora pienso.
Alors toujours souviens-toi
de ce qu'un jour j'écrivis
pensant à toi, comme maintenant.


(...)
                                 (Trad: Colo)


 Pour écouter Goytisolo réciter son poème entier: ici
Para escuchar al poeta recitar su poema entero: aquí

12 sept. 2013

Adios amigo


À JEA qui vient de nous quitter "sur la pointe des pieds". 

Je sais que vous n'auriez pas aimé trop de larmes, alors un poème, des fleurs que vous ne manquiez pas de m'envoyer à chaque missive. 

Vos mots remplis de savoir, d'encouragements, de tendre humour me manquent déjà.

 

                                  Photos JEA/DR



LA HORA DEL ADIOS
(Antonio Gala Velasco )



Esta es la hora más difícil
Esta es la hora del silencio
Esta es la hora del adiós

Tenía que llegar y lo sabías:
pero ha llegado demasiado pronto
Estoy yo triste y tú estás triste
y todo alegre alrededor.


L'Heure de l'Adieu

C'est l'heure la plus difficile
C'est l'heure du silence
C'est l'heure de l'adieu

Elle devait arriver et tu le savais;
mais elle est arrivée trop tôt.
Je suis triste et tu es triste
et tout si joyeux alentour.

(Trad: Colo)

7 sept. 2013

Au galop / Rafael Alberti / A galopar


Sur une suggestion venant du blog de K, voici la traduction d'un poème de Rafael Alberti, poème mis en musique par Paco Ibañez et qui est un peu devenu l'hymne des Républicains. 
Rafael Alberti, membre du Parti Communiste, s'exila en France après la guerre civile; mauvaise idée car un peu plus tard le Général Pétain lui retira le permis de travail le considérant comme “dangereux”... Il partit alors pour un long exil en Amérique du sud et ne revint en Espagne qu'en 1977, après la mort de Franco.



A galopar,              Rafael Alberti

Las tierras, las tierras, las tierras de España,
las grandes, las solas, desiertas llanuras.
Galopa, caballo cuatralbo,
jinete del pueblo,
al sol y a la luna.

¡A galopar,
a galopar,
hasta enterrarlos en el mar!

A corazón suenan, resuenan, resuenan
las tierras de España, en las herraduras.
Galopa, jinete del pueblo,
caballo cuatralbo,
caballo de espuma.

¡A galopar,
a galopar,
hasta enterrarlos en el mar!

Nadie, nadie, nadie, que enfrente no hay nadie;
que es nadie la muerte si va en tu montura.
Galopa, caballo cuatralbo,
jinete del pueblo,
que la tierra es tuya.

¡A galopar,
a galopar,
hasta enterrarlos en el mar!





Au galop              Rafael Alberti

Les terres, les terres, les terres d’Espagne,
les grandes, solitaires, désertes étendues.
Galope, cheval balzan
cavalier du peuple
sous le soleil et la lune

Au galop, au grand galop,
jusqu’à les ensevelir dans la mer!

Son du cœur qui sonne et résonne
résonnent sous les quatre fers les terres d’Espagne.
Galope, cavalier du peuple,
cheval balzan
cheval d’écume

Au galop, au grand galop,
Jusqu’à les ensevelir dans la mer!

Personne, personne, en face personne;
car la mort n’est rien si elle chevauche ta monture.
Galope, cheval balzan
cavalier du peuple
car la terre est à toi.

Au galop, au grand galop,
jusqu’à les ensevelir dans la mer!

(Trad: Colo)

Paco Ibañez et R. Alberti étaient d'excellents  amis / eran buenos amigos




6 sept. 2013

Enfin / Por fin

Voilà, c'est arrangé;  à demain pour la poésie, la musique...






Ya está arreglado: hasta mañana para la poesía, la música...