Glissée
dans “7
femmes” de Lydie Salvayre, arrivé par la poste tout droit
des Îles
Indigo, la carte disait: “J'attends avec impatience d'en voir
des passages traduits en espagnol sur ton blog”.
Entre
las páginas de « 7 mujeres »
de Lydie Salvayre (todavía no traducido al español), llegado por
correo desde las Islas Indigo, la tarjeta decía : « Espero,
con impaciencia, ver en tu blog pasajes traducidos al español »
7
chapitres pour 7 femmes présentées de façon très personnelle par
l'auteure.
7
capítulos para 7 mujeres presentadas por la autora de una manera muy
personal.
En
attendant que vous le lisiez, car vous allez le lire, vous aurez, peu
à peu, quelques extraits de tranches de vie et des poèmes de: Emily
Brontë, Marina Tsvetaeva, Virginia Woolf, Colette, Sylvia Plath,
Ingeborg Bachmann et Djuna Barnes.
Antes
de que lo leáis, ya que lo leeréis, tendréis poco a poco, algunos
extractos de retazos de vida y poemas de: Emily Brontë, Marina
Tsvetaeva, Virginia Woolf, Colette, Sylvia Plath, Ingeborg Bachmann y
Djuna Barnes.
Pour
toutes, écrire et vivre étaient un tout et “vivre sans écrire
revenait à mourir” écrit Lydie qui fit aussi un sombre constat:
“... ces femmes vécurent presque toutes un destin malheureux”.
Para
todas ellas, escribir y vivir era un todo y « vivir sin
escribir equivalía a morir »nos dice Lydie y al mismo tiempo
hace esta constatación sombría : « ...esas mujeres
vivieron, casi todas, un destino desgraciado »
Mais,
vous verrez, les récits ne sont pas noirs, l'auteure a veillé à y
mettre de la légèreté, des touches d'humour, souvent entre
parenthèses.
Pero,
ya veréis, los relatos no son negros; la autora se ha cuidado, con
frecuencia entre paréntesis, en poner pinceladas de humor, de la
levedad.
- EMILY BRONTË
Un
seul roman publié de son vivant : Les Hauts de Hurlevent.
Una
sola novela publicada en vida : Cumbres Borrascosas.
« Parfois,
le livre ouvert sur sa poitrine, elle s'interrompt de lire comme le
font tous les lecteurs du monde et parcourt el Mundo por dentro,
comme aurait dit Quevedo, à la poursuite d'un songe, ou d'une image,
ou de rien, ou d'une histoire pleine de bruits et de rebonds qui ira
grossir les Gondal Chronicles.
« Algunas
veces, el libro abierto sobre su pecho, interrumpe la lectura como lo
hacen todos los lectores del mundo y recorre el Mundo por dentro,
como habría dicho Quevedo, a la búsqueda de un sueño, o de una
imagen, o de nada, o de una historia llena de ruidos y sobresaltos
que engordará las Gondal Chronicles.
Si
vide d'espoir est le monde du dehors
Que
deux fois précieux m'est le monde du dedans.
Et son esprit l'emporte loin,
très loin des quatre murs qui l'entourent, par delà les collines du
Yorkshire, dans une Italie irréelle, dans une Espagne faramineuse,
ou ailleurs, ailleurs, sur la mer adriatique aux côtés de Shelley,
en vertu de cette loi mystérieuse qui veut que nous n'imaginons que
cela qui nous manque, élan qui l'amènera bientôt à écrire un
roman, Les Hauts de Hurlevent, lequel renverra d'une gifle le
réalisme à la misère : je veux dire à sa soumission à
l'utile, à ses significations bien fixées et à sa fermeture totale
à l'idée d'infini. »
Tan
vacío de esperanza está el mundo de fuera
que
dos veces preciado me parece el mundo de dentro.
Y su mente
la lleva lejos, muy lejos de las cuatro paredes que la rodean, más
allá de las colinas de Yorkshire, a una Italia irreal, a una España
asombrosa, o más allá, más allá, sobre el mar Adriático al lado
de Shelley, en virtud de esa misteriosa ley según la cual sólo nos
imaginamos aquello que nos falta; ese impulso la llevará pronto a
escribir una novela, Cumbres borrascosas, la cual devolverá
de un golpe el realismo a la miseria: quiero decir a su sumisión a
lo útil, a sus significados bien establecidos y a la incomprensión
total de la idea de infinito.
Les Hauts de Hurlevent,
et son héros, inoubliable, Haethcliff. « ...roman que je lis à
quinze ans, me transporte. »
« Heathcliff, heath
bruyère et cliff falaise,
Heathcliff, le ciel et l'enfer,
le Bien et le Mal, la grâce et la laideur.
Heathcliff passionné, excessif,
sexy à mort (dans mes imaginations lubriques, je lui prête les
traits de Laurent Terzieff, mon idole du moment), dont le seul
regard fait tomber les femmes en catalepsie (James Dean peut aller se
rhabiller) et qui renvoie à leur fadeur tous ces personnages
romanesques faits de pâte molle, comme il en pleut.
Heathcliff intransigeant, comme
moi me dis-je. Solitaire, comme moi me dis-je. Dur à la douleur,
comme moi. Orgueilleux, comme moi. D'une sensibilité si vive qu'elle
peut sembler une arrogance.
Comme moi, comme moi.
Heathcliff c'est moi. Sa nature
est la mienne,.
Révélation.
Du coup je me coiffe à la
diable.
Je fais la gueule (..)
Cumbres
borrascosas, y
su héroe, inolvidable, Haethcliff, « novela que leo a los
quince años, me arrebata. »
“Heathcliff,
de heath brezo
y
cliff acantilado.
Heatthcliff,
el cielo y el infierno, el Bien y el Mal, el donaire y la fealdad.
Heatthcliff
apasionado,excesivo, sexy a ultranza (en mis imaginaciones lubricas,
le doy los rasgos de Laurent Terzieff, mi ídolo del momento) que con
sólo su mirada hace caer a las mujeres en catalepsia (James Dean no
tiene nada que hacer) y que resalta la insipidez de todos esos
personajes novelescos hechos de pastaflora que tanto abundan.
Heatthcliff
intransigente, como yo. Solitario, como yo. Resistente al dolor, como
yo. Orgulloso, como yo. De una sensibilidad tan a flor de piel que
puede parecer una arrogancia.
Como yo,
como yo.
Heatthcliff
soy yo. Su natura es la mía.
Revelación.
Por eso me
peino a lo diablo.
Me pongo
de morros (..)
Lydie Salvayre 7 femmes. édition Perrin 2013
Mais mais mais pourquoi je ne connais pas ce livre ?
RépondreSupprimerAh merci à toi et à île indigo pour ce futur moment de lecture et de plaisir
Le moins qu'on puisse dire c'est que c'est un livre "à tiroirs". Par exemple, je n'avais jamais lu aucun poème d'Emily Brontë, sans parler de Djuna Barnes dont j'ignorais jusqu'au nom. De fil en aiguille, je suis partie sur de nombreuses recherches sur Internet...et j'ai très peu dormi, mais c'est passionnant, tu verras.
SupprimerC'est le seul livre avec ceux de Colette que j'ai lu de cette constellation de femmes. Et c'était il y a encore plus longtemps que L.S. puisque je n'avais pas encore quinze ans (encore que je suis plus jeune qu'elle).
RépondreSupprimerJe trouve super que Lydie Salvayre ait fait un livre réunissant des écrivaines car j'aime beaucoup son style humoristique et détaché. Peut-être qu'elle va me donner envie de lire la très très célèbre (en Allemagne) Ingeborg Bachmann.
Du coup, J'attends ton billet, Colo, sur l'Ingeborg Bachmann de Lydie Salvayre ! ;) Parfois on arrive à quelqu'un par des chemins très tortueux.
Aujourd'hui "Les Hauts de Hurlevent" ne me rappelle plus que la série littéraire pour ados "Le journal de Georgia Nicholson" (par Louise Remingon) où l'héroine Georgia, 14 ans, se plaint d'avoir à étudier ce livre en classe (mais pas que, elle se plaint aussi des autres livres à étudier et des autres matières) et s'amuse à crier "Heathcliff", "Heathcliff" dans la lande écossaise pour singer le héros du livre. C'est une petite rigolote anglaise qui ne sait pas "quoi faire de son trop plein d'énergie" (je cite). C'est l'anti Emily Brontë, en fait !
Ingeborg et Djuna m'étaient également inconnues, tu feras leur connaissance!
SupprimerLe journal de Georgia Nicholson m'est inconnu mais je vais chercher, bien sûr.
À bientôt pour la suite, je travaille dur sur les traductions.
Bon weekend Euterpe.
Ca y est! En exclusivité sur ce blog, la version espagnole de 7 femmes!!!
RépondreSupprimerC'est d'autant plus émouvant que Lydie Salvayre est fille d'exilés espagnols.
Cette fois-ci, j'ai lu en français -rien de nouveau là-dedans- et tout lu en espagnol -voilà la nouveauté!
Belle journée Colo
P.S.: dernière récolte de tomates ramallet dans la journée.
Oui, j'ai lu que Lydie tremblait à chaque fois qu'elle devait parler en public, craignant d'employer des tournures espagnoles. Il m'arrive aussi, fatiguée ou énervée, de mélanger les langues..ou de ne pas savoir dans laquelle je parle, houuuuuuuuuu là, là!
SupprimerJe vois avec plaisir que tu lis en español, muy bien!
Bonne récolte, bonne journée Bacchante et encore mil gracias.
Heathcliff! Oui, le sombre et dérangé Heathcliff que l'on trouvait tout normal, alors, de veiller comme un plant d'orties urticantes que l'on sait devoir être là... et chérir malgré tout car il est si beau, si odorant, et a tant souffert!
RépondreSupprimerCe livre semble vraiment passionnant!
Que tu décris bien notre relation à lui, c'est ça, oui.
SupprimerAttends les suites, mais oui, vraiment passionnant Edmée.
Bon weekend!
Une belle constellation de femmes au destin fâcheux.
RépondreSupprimerBien sûr mon adolescence a été bercée par "Les hauts de Hurlevent", nous habitions une maison en haut d'une crête fouettée pas des vents lugubres d'ouest. J'avais l'ambiance pour lire Émily.
J'attends le chapitre de Bachman, l'amie intime de Paul Celan, dont la destinée prémonitoire (le feu) m'étonne. j'écrivais à l'instant à Dominique que je n'arrive pas à terminer "Malina", sans comprendre pourquoi. Il y a de la folie chez cette poétesse.
J'espère que vous nous ferez découvrir celles qu'on connaît moins. Merci pour les belles traductions - inédites! -en espagnol.
Folie, oui dans un sens elle existe en chacune d'elles.
SupprimerEmily n'allait nulle part, elle a vécu sa courte vie de 40 ans au même endroit, le seul où elle se sentait bien, sans voir pratiquement que son frère et ses soeurs. Son oeuvre sort de son imagination, vous lirez sous peu le beau poème qu'elle lui a dédié.
J'avais pensé me limiter à 2 ou 3 d'entre elles, mais vu l'intérêt de plusieurs d'entre vous, pourquoi pas toutes? Et nous parlerons de Paul Celan bien sûr.
Merci à vous, bon weekend
Si vide d'espoir est le monde du dehors, Que deux fois précieux m'est le monde du dedans Voilà.
RépondreSupprimerTu as donc du pain sur la planche, pour ces prochaines semaines, ma chère Colo...J'attends mes préférées : Marina Tsvetaeva, Virginia Woolf.
Voilà comme tu dis. D'où sa vie recluse, ses longues balades solitaires dans les bruyères...et sa vie, l'écriture.
SupprimerOui, beaucoup de travail, mais si plaisant, intéressant.
À bientôt donc Carole.
Et bien voilà, un livre à ajouter à ma liste "A lire absolument !!"
RépondreSupprimerMerci Colo.
Absolument!
SupprimerTon chaton installé sur tes genoux, de belles heures en perspective!
Heu pour le coup je vais attendre que le chaton soit endormi loin et profondément ...
SupprimerHistoire de pouvoir profiter tranquillement et pleinement de ce livre sans qu'il ne soit en train de se faire grignoter par des petites dents pointues !
J'ai l'intention de lire oui, merci de me le rappeler :-)) Je serais heureuse de relire Lydie Salvayre dont j'ai adoré les premiers romans.
RépondreSupprimerJe l'ignorais, mais tant mieux, tu ne seras pas déçue! ;-)
SupprimerIl m'a tant intéressée et plu que j'ai envie de donner envie de le lire à tout le monde, tu comprends?
Bon weekend Aifelle.
Quelle merveilleuse idée, Colo, que ces traductions pour nous. Voilà qui promet encore de très bons moments. Beau dimanche.
RépondreSupprimerBonjour Danièle, tu sais le livre est écrit en français, cette fois la traduction est vers l'espagnol.
SupprimerJ'espère bien que vous aimerez la suite, certaines sont fort peu connues...
Bon dimanche à toi aussi.
Alors c'est encore plus simple. Mais j'attends la suite avec impatience.
SupprimerOui je lirai le livre, mais plus tard, lorsque tu nous auras présenté toutes ces dames.
RépondreSupprimerJ'ai aimé le téléfilm " les Hauts de Hurlevent " ( 1968 en noir et blanc )avec la talentueuse et si belle Geneviève Casile ... et ma passion de jeune fille pour Heathcliff, oh la la ! ! !
Moi aussi,j'attends Tsvétaïeva avec impatience,j'adore ses poèmes.
Merci Colo et bon week-end.
Hola Sable, mon "vous le lirez" était un espoir de vous donner envie de le faire, pas un ordre!!!!
SupprimerTsvétaïeva...y-a-t-il des poèmes que tu chéris spécialement? Si tu m'en envoies par mail, j'essayerai d'en traduire en espagnol...il y en a tant.
Bonne journée dominicale, douce et chaude.
Je vais immédiatement commander ce livre. Merci. Bon dimanche.
RépondreSupprimerJ'espère, mais je crois bien, que vous serez aussi passionnée que moi!
SupprimerBon dimanche à vous aussi, grand bleu-soleil aujourd'hui sur nos sud.
Ce livre me tente depui sa parution ! Il va falloir que je m'y mette !
RépondreSupprimerOn s'y met sans peine Annie. Les courts chapitres permettent de s'arrêter, de le reprendre plus tard; le sujet est différent à chacun.
SupprimerBonne soirée.
J'ai également beaucoup ri: "je lui prête les traits de Laurent Terzieff, mon idole du moment), dont le seul regard fait tomber les femmes en catalepsie (James Dean peut aller se rhabiller)"
RépondreSupprimerUne lecture pas triste pour du tout Olivier!
SupprimerBonne journée, encore estivale ici.
Bonsoir Colo
RépondreSupprimerce livre est maintenant inscrit dans mon petit carnet où je note les livres que je devrai acheter prochainement.
En attendant...le temps de la belle bruyère est revenu: un très beau décor pour personnages de légende.
Merci.
Bonjour Maïté, au fil des semaines tu auras tout le loisir de t'en faire une bonne idée.
SupprimerBruyères, superbes....un souvenir de jeunesse pour moi car il n'y en a pas ici.
Bonne journée à toi.
Un livre que je lirai certainement, tu t'en doutes ! Mais d'abord, en goûter ta présentation, chère sorcière.
RépondreSupprimerNous n'en sommes qu'au début, patience, mais je suis sûre que tu seras passionnée, aide-sorcière!!!
SupprimerJe me note ce livre truffée d'histoires et d'auteures pour moi inconnues. Je ne vais pas laisser la situation perdurer, car je vais remédier à cette lacune et le demander à ma biblio. Merci Colo pour cette traduction fantastique. Biz bien amicale
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