Sur une suggestion venant du blog de K, voici la traduction d'un poème de Rafael Alberti, poème mis en musique par Paco Ibañez et qui est un peu devenu l'hymne des Républicains.
Rafael Alberti, membre du Parti Communiste, s'exila en France après la guerre civile; mauvaise idée car un peu plus tard le Général Pétain lui retira le permis de travail le considérant comme “dangereux”... Il partit alors pour un long exil en Amérique du sud et ne revint en Espagne qu'en 1977, après la mort de Franco.
A galopar, Rafael Alberti
Las
tierras, las tierras, las tierras de España,
las
grandes, las solas, desiertas llanuras.
Galopa, caballo cuatralbo,
jinete del pueblo,
al sol y a la luna.
Galopa, caballo cuatralbo,
jinete del pueblo,
al sol y a la luna.
a galopar,
hasta enterrarlos en el mar!
A corazón suenan, resuenan, resuenan
las tierras de España, en las herraduras.
Galopa, jinete del pueblo,
caballo cuatralbo,
caballo de espuma.
¡A galopar,
a galopar,
hasta enterrarlos en el mar!
Nadie, nadie, nadie, que enfrente no hay nadie;
que es nadie la muerte si va en tu montura.
Galopa, caballo cuatralbo,
jinete del pueblo,
que la tierra es tuya.
¡A galopar,
a galopar,
hasta enterrarlos en el mar!
Au
galop Rafael Alberti
Les
terres, les terres, les terres d’Espagne,
les grandes, solitaires, désertes étendues.
Galope, cheval balzan
cavalier du peuple
sous le soleil et la lune
les grandes, solitaires, désertes étendues.
Galope, cheval balzan
cavalier du peuple
sous le soleil et la lune
Au
galop, au grand galop,
jusqu’à les ensevelir dans la mer!
jusqu’à les ensevelir dans la mer!
Son
du cœur qui sonne et résonne
résonnent sous les quatre fers les terres d’Espagne.
Galope, cavalier du peuple,
cheval balzan
cheval d’écume
résonnent sous les quatre fers les terres d’Espagne.
Galope, cavalier du peuple,
cheval balzan
cheval d’écume
Au
galop, au grand galop,
Jusqu’à les ensevelir dans la mer!
Jusqu’à les ensevelir dans la mer!
Personne,
personne, en face personne;
car la mort n’est rien si elle
chevauche ta monture.
Galope, cheval balzan
cavalier du peuple
car la terre est à toi.
Galope, cheval balzan
cavalier du peuple
car la terre est à toi.
Au
galop, au grand galop,
jusqu’à les ensevelir dans la mer!
jusqu’à les ensevelir dans la mer!
(Trad:
Colo)
Paco Ibañez
et R. Alberti étaient d'excellents amis / eran buenos amigos
Fureur, tristesse, amour de sa terre, un court et beau poème pour nous dire cela
RépondreSupprimerJe crois que c'est J Semprum qui m'a donné à lire ce poète pour la première fois et toi bien sûr
Peut-on faire taire les poètes?
SupprimerOui, tu as raison, Semprun en parle en (beaucoup) de bien et maintes occasions...
Bonne journée Dominique.
Le français, enfin votre traduction, restitue à merveille le galop,
RépondreSupprimergalogalogalo terretatoi galo-ograngalop, et je découvre Alberti, Ibañez et l'adjectif balzan.
Beau partage, merci, bon week-end !
Grand merci à vous pour le compliment et pour vos talents de "rythmeur" de poème!
SupprimerJe suis contente de vous faire découvrir ces deux hommes remarquables. Paco Ibañez vit encore, Rafael Alberti est mort en '99 à 96 ans.
Si cela vous intéresse, il y a cette magnifique vidéo où le poète récite lui-même son poème puis est chanté et chante avec Paco Ibañez: http://www.youtube.com/watch?v=RXuA4eiZfgA
Bon weekend à vous.
Merci pour le lien !
SupprimerJ'aime beaucoup la poésie politique d'Alberti, pour le peu que j'en connais à présent, et j'aimerais approcher son surréalisme.
Une belle suggestion dont je tiendrai compte cette année lors du choix de poèmes à traduire!
SupprimerLa voix de Paco Ibañez me replonge dans les années 70. Galop d'images, de mots, ta traduction du poème est parfaite, oui.
RépondreSupprimerMerci Tania, oui, tant de souvenirs encore très vivants, non?
SupprimerBonnes vacances, je te suivrai régulièrement.
Cela semble si loin. Cependant, lors de la dernière tentative de coup d'état d'un colonel, j'ai été en urgence apporter à Madrid de vrai faux passeports pour des Espagnols dont la vie aurait peu pesé en cas de retour des franquistes. Nous tournions dans des trams et mes guides chantonnaient : Ay Carmela
RépondreSupprimerEl Ejército del Ebro
Rumba la rumba la rumba bam bam!
Una noche el río pasó,
Ay Carmela, ay Carmela.
Y a las tropas invasoras
Rumba la rumba la rumba bam bam !
Buena paliza les dió,
Ay Carmela, ay Carmela.
El furor de los traidores
Rumba la rumba la rumba bam bam !
Lo descarga su aviación,
Ay Carmela, ay Carmela.
Pero nada pueden bombas
Rumba la rumba la rumba bam bam !
Donde sobra corazón,
Ay Carmela, ay Carmela.
Contrataques muy rabiosos
Rumba la rumba la rumba bam bam !
Deberemos resistir,
Ay Carmela, ay Carmela.
Pero igual que combatimos
Rumba la rumba la rumba bam bam !
Prometemos resistir...
Prometemos resistir est toujours de mise JEA. Cela parait si loin et pourtant des drapeaux, symboles franquistes apparaissent encore régulièrement, une extrême vigilance s'impose...ay, Carmela!
SupprimerJ'avais un 33 tours de Paco Ibanez et je l'ai beaucoup écoutée cette chanson-là, sans en comprendre forcément les paroles. J'apprécie d'autant plus ta traduction d'aujourd'hui.
RépondreSupprimerJ'étais dans ton cas à 20 ans, je chantais même sans comprendre les mots, hihihi. Peut-être avons-nous le même 33 tours, la pochette noire et blanche...
SupprimerBonne fin de journée, je passerai chez toi demain.
Merci Colo. Belles, la ferveur intarissable de la chanson et ta traduction vont l'amble. Le grain de la voix de Paco est plein d'humanité.
RépondreSupprimerBises ;-)
Tu m'apprends une expression: aller l'amble, merci.
SupprimerC'était avec grand plaisir K, et beaucoup de temps pour la bichonner aussi!
Un beso.
merci beaucoup pour ce moment de poésie et de chanson.... et c'est bien que tu sois de retour :-)
RépondreSupprimermerci beaucoup pour ce moment de poésie et de chanson.... et c'est bien que tu sois de retour :-)
RépondreSupprimerUn long temps inattendu sans Internet, comme la vie chamboulée au début, puis on se réorganise à l'ancienne, c'est marrant. Écrire de vraies lettre, chercher un mot dans le dictionnaire, acheter des journaux...
SupprimerMerci d'être passé.
Magique ! Lire et écouter et rajeunir de quarante ans ! Quel beau texte, quelle belle voix et quelle énergie ! Merci, vraiment !
RépondreSupprimerBienvenue Annie, c'est avec grand plaisir!
Supprimer40 ans, vous avez raison, je me souviens si bien avoir assisté à deux spectacles de Paco Ibañez en Belgique à l'époque...il était envoûtant même en ne comprenant que trois mots d'espagnol!
À bientôt sur votre blog, bonne soirée.
Merci Colo d’ avoir traduit ce poème. Moi aussi je chantais sans tout comprendre, et cela m’arrivera encore. Le rythme du galop s’entend bien dans la rythmique de la chanson. Et elle ne me quitte plus depuis ce matin.
RépondreSupprimerGalope cher Olivier, mais por favor, arrête-toi avant d'arriver au rivage...
SupprimerBonne soirée, un beso.
Que la musique va bien avec les mots... un beau galop vigoureux. Et... Punta del Este, quelle coïncidence que nous nous y rendions toute les deux cette semaine!
RépondreSupprimerMais oui, alors que je ne savais pas, encore ce matin, où se trouvait exactement cette Punta, voilà que deux fois sur la journée...!
SupprimerBon weekend Edmée.
Moi aussi j'avais un 33 tours de Paco et j'étais allée le voir chanter à Paris avec mon Amoureux !!!
RépondreSupprimer"Como tu , pierra pequena" ! C'est celle que je préférais !
A galopar est un très beau texte !
Merci Colo pour ce rappel !
Beau dimanche
Une superbe chanson "Como tú, piedra pequeña". Comme j'ai toujours adoré la poésie, je connaissais par coeur "La poesía es un arma cargada de futuro" aussi.
SupprimerExcellent dimanche Enitram.
WAAOUW... en cliquant, on allume la flèche et le feu en même temps, on se sent transporté sur un magnifique cheval !!
RépondreSupprimerLes cavaliers du peuple, où sont-ils ?
Joyeux retour, Colo !
Ah, si la chanson pouvait faire revenir les cavaliers du peuple...soupirs.
SupprimerMais cavalons joyeusement, tu as raison!
Excellent weekend MH.
Ton poème me fait songer à cette phrase d'Alexandre Dumas
RépondreSupprimer"Je revêtis à la hâte un habit d'amazone, avec lequel j'avais l'habitude d'accompagner mes frères à la chasse. "
Belle journée
Je vois bien, oui, mais la chasse aux nationalistes était quelque peu différente quand même!
SupprimerBonne journée à toi aussi, ici nous avons terminé les conserves de tomates..:-)
J'ai du entendre ce chant dans le passé, mais n'en comprenais pas toute la portée. Merci de cette redécouverte !
RépondreSupprimerAvec plaisir Lily!
SupprimerUNe longue panne d'Internet m'a coupée de toutes et tous, je reprends peu à peu le chemins des blogs...
Emotion quand le public reprend en choeur.
RépondreSupprimerOui, tu as raison, même qu'il galoperait plus vite que Paco....
SupprimerC'est un peu le "Bella ciao" espagnol ! On est emporté par la musique et le sens des palabras ...
RépondreSupprimerOui, c'est la version españole du Bella ciao, c'est vrai...dictatures partagées.
SupprimerQue du bonheur!
RépondreSupprimerLa remarque de Jeanmi est judicieuse: je n'y avais pas pensé!
Que de souvenirs en réécoutant Paco Ibañez. Comme le dit la bacchante, émotion vécue quand le public reprend en choeur.
Tu retrouveras Paco dans mon prochain billet...
RépondreSupprimerPaco Ibañez a chanté l'an dernier au théâtre de ma ville, une dizaine d'années que je ne l'avais pas vu. J'ai regretté de ne pas comprendre la langue...
RépondreSupprimerL'an dernier? Tu as eu de la chance car il fait peu de concerts depuis un temps...l'âge, sa voix...
SupprimerIl a toujours mis en musique/voix des poèmes très choisis, superbes.
Bonjour
RépondreSupprimerJe cherche la version originale espagnole d'un poème de Pablo Neruda dont le texte français est:
Si chaque jour tombe dans chaque nuit,
il existe un puits où la clarté se trouve enclose.
Il faut s'assoir sur la margelle du puits de l'ombre
Pour y pêcher avec patience
La lumière qui s'y perdit.
Merci pour votre aide
Bonjour Lavande, c'est un magnifique poème, le voici en espagnol.
SupprimerSi cada día cae
dentro de cada noche
hay un pozo
donde la claridad está encerrada.
Hay que sentarse a la orilla
del pozo de la sombra
y pescar luz caída
con paciencia.
Pablo Neruda