Pages

29 févr. 2012

"Oubliés" sur l'île de Cabrera / "Olvidados" en la isla de Cabrera

À 15km du sud de l'île de Majorque, l'archipel de Cabrera dont l'île la plus grande du même nom est un havre de paix et de beauté.

Grâce à l'occupation militaire depuis 1916, il n'y a là âme qui vive, pas de touristes non plus. De plus cette mini île de 15,69km2 a été déclarée en 1991 Parque Nacional Maritimo Terrestre.

Flore et faune endémiques, magnifiques, il faut demander la permission pour s'y rendre, – au maximum une journée – et bien sûr la chasse et la pêche y sont interdites. Un paradis.

A unos 15km al sur de la isla de Mallorca, el archipiélago de Cabrera y la isla mayor del mismo nombre es un remanso de paz y belleza.Gracias a la ocupación militar a partir de 1916, no hay allí alma viva ni turistas. Además esa mini isla de 15,69km2 fue declarada en 1991 Parque Nacional Marítimo y Terrestre. Flora y fauna endémicas, magníficas, hay que pedir permiso para pasar un día allí y, claro está, la pesca y la caza están prohibidos. Un paraíso.

Et rien, ou presque, ne laisse deviner la «tragédie inhumaine» qui s'y déroula pendant les cinq ans où l'île fut transformée en prison, «le premier camp de concentration de l'Histoire». Les prisonniers, sans prison ni barreaux, étaient des grognards, soldats français de l'armée de Napoléon. Voici le récit, en grandes lignes de cinq ans en enfer.

Y nada, o casi, deja adivinar la “tragedia inhumana” que tuvo lugar allí durante los cinco años donde la isla fue trasformada en cárcel “el primer campo de concentración de la Historia”. Los presos, sin cárcel ni barrotes, eran "grognards", soldados franceses del ejército de Napoleón. Aquí el relato, en grandes lineas, de cinco años en el infierno.


Après la défaite de l'armée française lors de la bataille de Bailén (guerre d'Indépendance Espagnole 1808), plus ou moins 18.000 soldats français furent faits prisonniers. Les plus haut gradés furent renvoyés (et fort mal reçus par Napoléon!) en France; 4.000 furent embarqués pour les îles Canaries où ils s'intégrèrent peu à peu aux habitants et le reste, 9.000...ah, les malheureux!

En principe ils allaient être envoyés en France, échangés contre des prisonniers espagnols, mais ceci ne se fit pas (en partie à cause des Anglais) et ils restèrent d'abord confinés dans des bateaux au large de Cadix (maladies à bord, ...), puis ils partirent enfin: espoir de revoir leur pays.

Mais hélas leur voyage se terminera aux Baléares. Mallorca ne voulut pas d'eux, prétextant un manque d'infrastructures pour les accueillir; les Anglais qui occupaient Menorca non plus, alors on les abandonna sur l'île de Cabrera, l'île aux chèvres.

Después de la derrota del ejército francés en la batalla de Bailén (guerra de Independencia española 1808), unos 18.000 soldados franceses fueron hechos presos. Los de mayor rango fueron devueltos (¡y muy mal acogidos por Napoleón!) a Francia; 4.000 fueron embarcados para las islas Canarias donde se integraron poco a poco a la población y el resto, 9.000...¡pobres desgraciados!

Se suponía que se les iba a llevar a Francia e intercambiar por presos españoles, pero eso no se hizo (en parte por culpa de los Ingleses) y se quedaron primero hacinados en unos buques a lo largo de Cádiz (enfermedades a bordo...), y por fin zarparon: esperanza de volver a su país.

Pero por desgracia acabaron en Baleares. Mallorca no les quiso, alegando falta de infraestructuras para acogerlos; los Ingleses que ocupaban Menorca tampoco los quiso, entonces se decidió abandonarlos en la isla de Cabrera, la isla de las cabras.

Beaucoup étaient déjà atteints de dysenterie et l'euphorie de se retrouver en terre ferme disparut rapidement en découvrant le manque quasi total de ressources en eau douce et nourriture.

En principe un bateau venant de Majorque devait les ravitailler tous les quatre jours, mais suite à de nombreuses péripéties, ils ont été très souvent «oubliés», une fois même pendant deux mois, sur leur île-prison.

Folie, famine, tous les maux imaginables et inimaginables comme, semble-t-il le cannibalisme et la coprophagie, s'emparèrent des prisonniers au cours des cinq ans que dura cet enfer.

Car ce n'est qu'en 1814 et grâce à la signature d'un traité de paix que les quelque 3.000 survivants furent rapatriés.

Et certains ont raconté.

Muchos de ellos padecían disentería y la euforia de encontrarse en tierra firme desapareció rápidamente al descubrir la carencia casi total de recursos en agua dulce y comida.

En principio un barco procedente de Mallorca debía abastecerles cada cuatro días, pero debido a diversas peripecias, eran “olvidados”, una vez incluso durante dos meses, en su isla-cárcel.

Locura, hambruna, todos los males imaginables e inimaginables como, parece ser, el canibalismo y la coprofagia, se apoderaron de los presos en el curso de los cinco años que duró aquel infierno.

Sólo fue en 1814 gracias a la firma de un tratado de paz que los 3.000 sobrevivientes fueron repatriados.

Y algunos han contado.











NB: Les chiffres de prisonniers cités varient d'une source à l'autre et je me suis limitée à vous raconter ce mortel cauchemar de façon très succincte, mais vous pourrez lire l'histoire en détails à diverses adresses, par exemple :

http://lesapn.forumactif.fr/t7352-les-grognards-de-cabrera

http://desaix.unblog.fr/2007/11/10/page-sombre-au-coeur-de-lepopee-napoleonienne/

http://philippepoisson-hotmail.com.over-blog.com/article-31853181.html


NB: Las cifras de presos varían según las fuentes y me he limitado a contar esa mortal pesadilla de manera muy sucinta, pero podéis leer la historia con todo detalles en varios sitios, por ejemplo:

http://historiasdelahistoria.com/2011/01/21/memorias-de-un-prisionero-frances-en-la-isla-de-cabrera/

http://abelgalois.blogspot.com/2007/03/lost-en-cabrera-el-cementerio-de-los.html


23 févr. 2012

Le fleuve de la musique/ O.Paz III / El río de la música

Deux semaines qu'on ne se quitte plus ; jours et nuits ses vers, ses mots occupent mon esprit, mes yeux s'attachent au rythme de ses poèmes. Je l'ai laissé m'envahir pour mieux le traduire.

Puis il faut choisir, ne pas vous submerger sous trop de couches, souvent transparentes il est vrai, mais tout lasse...

Voici donc le troisième et dernier billet (pour le moment!) : des mots d'Octavio Paz (1914-1998), Prix Nobel en 1990

Hace dos semanas que convivimos ; días y noches sus versos, sus palabras ocupan mi mente, mis ojos se fijan en el ritmo de sus poemas. Le dejé invadirme para traducirle mejor.

Ahora se trata de elegir, no sumergiros bajo demasiadas capas, a menudo transparentes es cierto, pero todo cansa....

Aquí va el tercer y último post (¡por el momento!): palabras de Octavio Paz (1914-1998). Premio Nobel 1990.


Concert dans le jardin

Il a plu.
L'heure est un œil immense.
En elle nous marchons comme des reflets.
Le fleuve de la musique
entre dans mon sang.
Si je dis: corps, il répond: vent.
Si je dis: terre, il répond: où?

Fleur double, le monde s'ouvre:
tristesse d'être venu,
joie d'être ici.

Je suis perdu en mon propre centre.

(Trad:Colo)

Fatima el Hajj "Les jardins de l'âme"

CONCIERTO EN EL JARDIN

Octavio Paz

Llovió.

La hora es un ojo inmenso.

En ella andamos como reflejos.

El río de la música

entra en mi sangre.

Si digo: cuerpo, contesta: viento.

Si digo: tierra, contesta: ¿dónde?


Se abre, flor doble, el mundo:

tristeza de haber venido,

alegría de estar aquí


Ando perdido en mi propio centro.

Merci à Autourdupuits qui m'a envoyé le lien suivant, écoutez c'est fort beau: d'Octavio Paz.

21 févr. 2012

Heure sensuelle, Octavio Paz II / Hora sensual

Dans un style fort différent, ce poème court et peu connu d'Octavio Paz.

En un estilo muy diferente, ese poema corto y poco conocido de Octavio Paz.


L'heure est transparente

L’heure est transparente :

voyons, si est invisible l'oiseau,

la couleur de son chant.


Mes yeux te découvrent

nue

et te couvrent

d'une chaude pluie

de regards.


Descend

nue


la lune

par le puits


la femme

par mes yeux.

(Trad. Colo)

La hora es transparente


La hora es transparente:
vemos, si es invisible el pájaro,

el color de su canto.

Mis ojos te descubren
desnuda
y te cubren
con una lluvia cálida
de miradas

Baja

desnuda

la luna
por el pozo

la mujer
por mis ojos


Illutration: William Degouve de Nuncques, The Angels of the Night, 1894

17 févr. 2012

Quand les mots s'ouvrent / Cuando las palabras se abren

Quel lien existait-il entre le poète mexicain Octavio Paz et le linguiste Roman Jakobson? J'ignore s'ils se connaissaient personnellement, mais ce qui est sûr c'est qu'à la mort du russe, le poète écrivit ce poème-hommage.

Un poème sur la poésie qui « sème des yeux sur les pages ».

¿Qué lazo existía entre el poeta mejicano Octavio Paz y el linguista Roman Jakobson ? Ignoro si se conocían personalmente, pero lo seguro es que, a la muerte del ruso, el poeta escribió ese poema-homenaje.

Un poema sobre la poesía que « siembra ojos en las páginas ».

Dire Faire Octavio Paz


Entre ce que je vois et dis,

Entre ce que je dis et tais,

Entre ce que je tais et rêve,

Entre ce que je rêve et oublie

La poésie.

Se glisse entre le oui et le non :

elle dit

ce que je tais,

elle rêve

ce que j'oublie.

Ce n'est pas un dire :

c'est un faire.

C'est un faire

qui est un dire.

La poésie se dit et s'entend :

elle est réelle.

Et à peine je dis

elle est réelle

qu'elle se dissipe.

Plus réelle ainsi ?

Idée palpable,

mot

impalpable :

la poésie

va et vient

entre ce qui est

et ce qui n'est pas.

Elle tisse des reflets

et les détisse.

La poésie

sème des yeux sur les pages.

Les yeux parlent

les mots regardent

les regards pensent.

Entendre

les pensées

voir ce que nous disons

toucher

le corps

de l'idée.

Les yeux

se ferment

Les mots s'ouvrent.

(Trad: Colo)

Decir, Hacer de Octavio Paz


A Roman Jakobson

Entre lo que veo y digo,
Entre lo que digo y callo,
Entre lo que callo y sueño,
Entre lo que sueño y olvido
La poesía.
Se desliza entre el sí y el no:
dice
lo que callo,
calla
lo que digo,
sueña
lo que olvido.

No es un decir:
es un hacer.
Es un hacer
que es un decir.
La poesía
se dice y se oye:
es real.

Y apenas digo
es real,
se disipa.
¿Así es más real?
Idea palpable,
palabra
impalpable:
la poesía
va y viene
entre lo que es
y lo que no es.

Teje reflejos
y los desteje.
La poesía
siembra ojos en las páginas
siembra palabras en los ojos.
Los ojos hablan
las palabras miran,
las miradas piensan.

Oír
los pensamientos,
ver
lo que decimos
tocar
el cuerpo
de la idea.
Los ojos
se cierran
Las palabras se abren.

Pour en savoir plus sur Octavio Paz et ses publications en français : http://poezibao.typepad.com/poezibao/2005/02/almanach_potiqu_6.html

Image batik : http://tierradegenistas.blog.com.es/






11 févr. 2012

Un fruit frais de Mallorca? / ¿Una fruta fresca?

À nouveau ce matin, une aube bleutée.
Otra vez esta mañana, un alba azulada.



Oreilles rougies, bouche fumante...
Orejas enrojecidas, boca husmeante...





Dessert, postres on the tree. Pour vous ce sera... des dattes croquantes?
Para usted será...¿unos dátiles crujientes?



7 févr. 2012

Ce qu'il me reste à vivre / Lo que me queda por vivir

C'est le titre du dernier roman d'Elvira Lindo. Du moins je le suppose, car, à ma connaissance, il n’est pas encore traduit en français.

Je ne vais donc pas vous raconter toute l'histoire, mais vous situer les courts passages que j'ai traduits.

Une jeune femme, Antonia, vit à Madrid où elle élève seule son fils de quatre ans. Loin de son village natal. Les temps changent vite en cette période post- franquiste et ce beau et profond roman alterne souvenirs et portraits - dont certains, superbes, des femmes qui ont entouré son enfance, – et sa vie «en ville» avec son fils, son complice.

Le fil conducteur, du moins l’un d’eux, celui qui m’a le plus frappée, est le thème de la loyauté envers nos propres désirs.

Es el título de la última novela de Elvira Lindo.

Encontraréis aquí una reseña por Juan Cruz mil veces mejor que cualquier cosa que yo pueda escribir.

Os copio aquí unos párrafos que expresan lo que me pareció ser el hilo conductor, o uno de ellos, de la novela: la lealtad a nuestros propios deseos.

Il y a toujours un moment où tout aurait pu être évité, pense-t-on après. Surtout ce qu'on a commencé sans beaucoup de conviction, plus pour des motifs fantaisistes que pour ce qu'on avait vraiment là, devant nos yeux. Mais qui veut voir ce qui est devant ses yeux, qui est disposé à admettre qu'en réalité aucune connexion n'est possible. (…)

La jeunesse, si encline à la témérité, devient soudain conservatrice et renonce à ses rêves, se conforme au premier amour qu’elle a connu. Peut-être est-ce là la façon la plus tordue d'être téméraire.

Combien on parle et on écrit sur ces couples où les conjoints sont ancrés au malheur durant toute une vie, et combien peu de tous ces couples jeunes qui, sans plus de liens qu'une fidélité mal comprise, se livrent docilement à l'ennui de samedis et dimanches interminables.(...)

...Et au milieu se trouvent les amis qui, à cet âge où tu ne connais d'autre morale que celle dictée par tes pairs, se transforment en gardiens d'un malheur de façon plus implacable que ne le fera plus tard la famille même. (..)

Qu’il était et est difficile de trahir le groupe et qu'il est facile d'être déloyal envers soi-même. La déloyauté à soi-même ne se remarque généralement pas dans le présent, elle se camoufle en mal- être; en anxiété diffuse, car ces sensations sont bien plus aisées à supporter. Moi je n'ai jamais fini d'identifier ce qui n'était rien de plus qu'une trahison à mes désirs.»

Trad : Colo

Siempre hay un momento en el que todo podía haberse evitado, se piensa luego. Sobre todo en aquello que se comenzó sin mucho convencimiento, más por motivos fantasiosos que por lo que se tenía de verdad delante de los ojos. Pero quién quiere ver lo que está delante de los ojos, quién está dispuesto a admitir que en realidad no hay posible conexión. (…)

La juventud, tan proclive a la temeridad, de pronto se vuelve conservadora y renuncia a sus sueños, se conforma con el primer amor que ha conocido. A lo mejor sea ésa la manera más retorcida de ser temerario.

Cuánto se habla y se escribe sobre esos matrimonios en los que los cónyuges están aferrados a la infelicidad durante todo una vida, y qué poco de todas esas parejas jóvenes que, sin mayores lazos que una fidelidad mal entendida, se entregan dócilmente al aburrimiento de unos sábados y unos domingos larguísimos, (…)

...Y por medio andan los amigos que, en esa edad en la que no entiendes nada más moral que la que te dictan tus iguales, se convierten en guardianes de una infelicidad de manera más implacable que la que en un futuro ejercerá la propia familia.. (…)

Qué difícil era y es traicionar al grupo y qué fácil ser desleal con uno mismo. La deslealtad a uno mismo no se suele advertir en el presente, se camufla de malestar; de ansiedad difusa, porque éstas son sensaciones mucho más fáciles de sobrellevar. Yo nunca acabé de identificar aquello que no era más que una traición a mis deseos.”

Lo que me queda por vivir, Elvira Lindo, Ed:Seix Barral p50-51.



1 févr. 2012

Silences et bruits d'arbres / Silencios y ruidos de árboles

Une vieille photo retrouvée, quelques arbres qui entouraient la maison de grand-mère.

Tous les étés, les jeux de ma jeunesse.
Des lieux, des arbres, des moments de vie.

Una vieja foto encontrada, unos árboles que rodeaban la casa de la abuela.


Cada verano, los juegos de mi juventud.

Lugares, árboles, momentos de vida.


Deux rangées de marronniers devant ma maison natale en Flandres ; là c’était se rouler et donner gaiment des coups de pied dans les couches humides et colorées des feuilles tombées, et ouvrir les coques dures des fruits en se blessant les mains, et admirer les pyramides de fleurs blanches qui annonçaient les vacances.


Dos filas de castaños ante mi casa natal en Flandes; allí era revolcarse y dar alegres patadas a las capas húmedas y coloradas de hojas caídas, y abrir las duras cápsulas de los frutos hiriéndose las manos, y admirar las pirámides de flores blancas que anunciaban las vacaciones.

L'arbre

L'arbre attendait.
Puis il fit sombre.

Il restait là-bas.
L'enfant le regardait.

Il dit : il fait nuit.
Et cela dit il rentra

On dîna. On veilla.
Et l'arbre ? dit-il.

Se demanda l'enfant
Sous le clair de lampe

L'enfant à qui l'arbre
Vint fermer les yeux.

Mohammed Dib


El árbol


El árbol esperaba.
Después oscureció.

Se quedaba allí.
El niño lo miraba.

Dijo: hace de noche.
Y dicho esto entró en casa.

Cenamos. Velamos.
¡Y el árbol? dijo.

Se preguntó el niño
Bajo la luz de la lámpara.

El niño a quien el árbol
Vino a cerrar los ojos.

Mohammed Dib

(Trad. Colo y MH)

Dans mes souvenirs diffus de la première année passée en Espagne, aux îles Canaries, ce sont les gigantesques avocatiers chargés de fruits; puis ce fut la découverte sur une autre île, Ibiza, des amandiers et oliviers qui me suivront ici à Majorque.

En mis difusos recuerdos del primer año pasado en España, en las islas Canarias, son los gigantescos aguacates cargados de frutos; luego fue el descubrimiento en otra isla, Ibiza, de los almendros y olivos que me seguirán hasta aquí, Mallorca.


Ici …hésitation. Et puis non, pourquoi choisir? Les palmiers et les pins, tous deux habitent mon paysage quotidien.

Solitaire, le palmier aux gestes lents se suffit à lui seul, il est le décor. Tandis que ce sont les forêts de pins qui donnent la couleur générale; odeurs et bruits dans le vent.

Aquí....hesitación. Pero no,¿por qué elegir? Las palmeras y los pinos, ambos habitan mi paisaje cotidiano.

Solitaria, la palmera de gestos lentos se basta a si misma, ella es el decorado. Mientras que son los bosques de pinos que dan el color general; olores y ruidos en el viento.

Pins

Pins qui restez debout à crier, malhabiles,
Sur l'étendue des landes

Où rien ne vous entend que l'espace en vous-mêmes
Et peut-être un oiseau qui fait la même chose

Lorsque vous avez l'air d'être ailleurs, occupés,
Livrés à tous les ciels qui sont livrés aux vents,

C'est pour mieux retenir le silence et le temps,
Et vous continuez à ne pas abdiquer,

Et vous êtes pareils
Aux hommes dans la ville.

Eugène Guillevic

Gallimard, 1966

Pinos

Pinos que os quedáis de pie gritando, torpes,
Sobre las extensas landas

Donde nada os oye salvo el espacio en vosotros mismos
Y quizás un ave que hace lo mismo

Cuando aparecéis como idos, ocupados
Entregados a todos los cielos que son abandonados al viento,

Es para retener mejor el silencio y el tiempo,
Y seguís sin abdicar,

Y os parecéis
A los hombres en la ciudad.
Eugène Guillevic
(Trad: Colo y MH)

Merci Hélder



Une chanson de Jean Ferrat, merci Gérard