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26 sept. 2024

Cycles de vie /Ciclos de vida

 

Vous souvenez-vous de ce fruit inconnu, le melon-poire ?

Et bien il a mûri, nous l’avons goûté. Est-ce le climat d’ici qui est différent de celui de l’Amérique du sud? 



 

Enfin voilà: la texture ressemble à celle de la poire, mais le goût, très peu sucré, fade, ne nous a rappelé ni le melon, ni le concombre. Bref, un coup dans l’eau…

De l’eau il en est tombé un peu, mais l’humidité est telle en ce moment que tout prolifère: la petite route qui mène à notre cul de sac est abondamment fleurie maintenant, ça c’est côté agréable, l’autre est que les moustiques pullulent, des légions, vraiment.

 




  Mais la nature est bien faite, les hirondelles, des centaines d’entre elles, ont accouru. Il paraît que chacune mange 1.700 insectes par jour, ce qui nous arrange bien en ce moment...

 

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Sur les fils, elles guettent les nuées de moustiques, il faut se nourrir mais surtout bien nourrir les jeunes nées cet été, afin qu’elles puissent réaliser la migration jusqu’au golf de Guinée, 5000 km, où elles passeront l’hiver.


Manger, être mangé, survivre. Voilà quelques nouvelles d'ici. 

Bonne semaine.


20 sept. 2024

En haut, en bas / Arriba, abajo

 

Lune, celle que nous regardons, là, en haut.

Le poème d’aujourd’hui parle. -le point de vue est différent et très imagé -, de la lune d’en bas.

Luna, la que miramos, allí, arriba.

El poema de hoy habla, -el punto de vista es diferente y lleno de imágenes-, de la luna de abajo.





La lune d’en bas

Ángel González.(Oviedo, 1925)



Lune d’en bas,

dans le fond du puits,

blanche dans les flaques de l’entrée de la mine,

immobile

dans les eaux du fleuve

qui ne peut l’emporter

-elle, si légère -

dans son courant.



               Lune

qui ne reflète pas le soleil

mais elle même,

comme un rêve engendrerait un rêve



Lune du bas

lunes au sol

pour les passants de la nuit,

qui rentrent chez eux la tête basse.



Lune entre les boues, entre les joncs, entre

les barques qui sommeillent dans les ports;

                                                       Lune

qui est à la fois mille lunes et aucune,

évanescente, lune trompeuse

si proche de nous, et pourtant

plus inaccessible encore que l’autre.

(Trad: Colo)




Luna de abajo» de Ángel González (Oviedo 1925)

Luna de abajo,


en el fondo del pozo,

blanca en los charcos de la bocamina,

inmóvil

en las aguas del río

que no pueden llevarla

a ella, tan ligera—

en su corriente.

 

                              Luna

que no refleja al sol

sino a sí misma,

igual que un sueño que engendrase un sueño.



Luna de abajo,

luna por los suelos

para los transeúntes de la noche,

que vuelven a sus casas cabizbajos

 

Luna entre el barro, entre los juncos, entre 

las barcas que dormitan en los puertos;

                                                              Luna

que es a la vez mil lunas y ninguna, 

evanescente, mentirosa luna,

tan próxima a nosotros, y no obstante 

aún más inalcanzable que la otra



 

13 sept. 2024

Enfin ! / ¡Por fin !

 Après un mois d'août torride, voici ce matin nuages et fraîcheur, peut-être même 

quelques gouttes de pluie, on ne peut rêver mieux.

Voici une photo du sommet du Galatzo, la montagne derrière chez nous.


Después de un mes de agosto abrasador, he aquí esta mañana nubes y frescor, tal vez 

unas gotas de lluvia, no se puede soñar nada mejor.

Aquí una foto de la cima del Galatzo, la montaña detrás de nuestra casa.




La femme et le paysage    Stefan Zweig

Jusqu'au plus loin qu'atteignait ma vue je trouvais la même attente qu'il y avait en moi, des fissures s'étaient ouvertes dans la terre qui maintenant s'élargissaient comme de petites bouches assoiffées; pore à pore elles s'ouvraient et répandaient, cherchant de la fraîcheur, le plaisir froid, bouleversant de la pluie, et moi je sentais quelque chose de pareil dans mon propre corps. 
Sans que j'en sois consciente, mes doigts se crispèrent comme si je pouvais saisir les nuages et les entraîner d'un coup vers un monde évanoui...” (Trad.Colo)

La mujer y el paisaje    Stefan Zweig

«Hasta donde alcanzaba la vista encontraba la misma expectación que había en mí, se habían abierto grietas en la tierra que ahora se ensanchaban como si fueran pequeñas bocas sedientas; poro a poro se abrían y se expandían buscando frescor, el placer frío, estremecedor de la lluvia, y yo experimentaba algo semejante en mi propio cuerpo. 
Sin que fuera consciente de ello, mis dedos se crisparon como si pudieran agarrar las nubes y arrastrarlas de una vez hasta este mundo desfallecido...»

8 sept. 2024

D'autres "entre" / Otros "entre"

 L’avant dernier billet parlait de cet état, confortable ou non, de se trouver ou 

voguer entre Nord et Sud.

Cette notion d’Entre a fait son chemin et j’ai lu, entre autres, des passages du Livre 

de l’intranquillité de Pessoa, merci Marie, et un poème sur ce vaste sujet "l'entre" auquel 

je réfléchis depuis de longues années.



Entre

Marta Navarro



Entre les coutures des jours

on peut entendre

la voix des petites choses,

leur impatience à vouloir sortir,

à ne plus avoir ni peur ni silence.

Entre les coutures des jours

habite un monde qui rêve

de vivre dans d’autres mondes.

Trad: Colo

ENTRE

Marta Navarro


Entre las costuras de los días
se puede escuchar
la voz de las cosas pequeñas,
su pataleo por querer salir,
por dejar de tener miedo y silencio.
Entre las costuras de los días
habita un mundo que sueña
vivir en otros mundos.

 

Le rêve de Jacob. José Ribera

"Je sais que je me suis éveillé, et que je dors encore. Mon corps ancien, recru de ma fatigue de vivre, me dit qu'il est bien tôt encore. Je me sens fébrile de loin. Je me pèse à moi même, je ne sais pourquoi…


Dans une torpeur lucide, lourdement incorporelle, je stagne, entre sommeil et veille, dans un rêve qui n’est qu’une ombre de rêve. Mon attention flotte entre deux mondes, voit aveuglément la profondeur d’un océan et la profondeur d’un ciel ; et ces profondeurs se mêlent, s’interpénètrent, et je ne sais plus ni où je suis, ni ce que je rêve."

Pessoa, Le livre de l’intranquillité.


"Sé que desperté y que duermo todavía. Mi cuerpo antiguo, molido de tanto vivir, me dice que es muy temprano aún... Estoy muy febril de lejos. Me siento apesadumbrado y no sé muy bien por qué...


En un sopor lúcido, pesadamente incorpóreo, atrancado entre el sueño y la vigilia, en un sueño que es la sombra de soñar. Mi atención flota entre dos mundos y ve ciegamente la profundidad de un mar y la profundidad de un cielo; y estas profundidades se interpenetran, mezclándose, y yo no sé donde estoy ni lo que sueno.”

Libro del desasosiego, Pessoa.


 

4 sept. 2024

"Voyager pour peindre" "Viajar para pintar" est le titre de l'expo.

Dimanche matin, 9h10, il ne fait pas encore trop chaud et nous sommes seuls dans la salle d’exposition du Musée de Mallorca.
L’idéal pour admirer les quelques tableaux peints par Sorolla durant l’été 1919 à Mallorca.
 
Il les a réalisés pour son plaisir, “ libre de toute commande, Sorolla peint pour lui-même”; la plupart des tableaux ne sont d’ailleurs pas signés, peut-être même pas vraiment terminés.
Il s’était installé à Cala San Vicente et a choisi le même côté de la calanque à différents moments de la journée. Le côté appelé “El Cavall Bernat”, avec un peu d’imagination on y voit la tête d’un cheval.

Peintre de la lumière.



(click pour agrandir)








Pour ceux qui le connaissent peu, cette vidéo de l’exposition à Paris en 2016 est fort intéressante.