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29 déc. 2020

Toc, toc !

 Nous voilà en fin d'Année, souhaitons pour 2021 que le tempête s'éloigne et que chacun de nous puisse donner et recevoir visites, baisers et caresses, avoir travail, logement, tout ce qui lui manque.


 

Foto: https://www.ultimahora.es/noticias/local/2020/12/29/1226099/tiempo-mallorca-amaina-borrasca-bella.html

 

Gioconda Belli Poeta Nicaragua 1948-

 

Dis-moi que tu ne me façonneras jamais, 

ni ne me donneras le bonheur de la résignation 

mais celui dont souffrent les élus, ceux qui peuvent

 embrasser des yeux la mer et le ciel 

et amener l'Univers dans leurs corps.”(Trad: Colo)

 

Bonne Année, Feliz Año

 

Dime que no me conformarás nunca, 

ni me darás la felicidad de la resignación, 

sino la felicidad que duele de los elegidos, 

los que pueden abarcar el mar y el cielo con sus ojos 

y llevar el Universo dentro de sus cuerpos.” 


Nota:  Poema entero aquí.


24 déc. 2020

Fêter

 

Quand une amie de blog publie un livre.

 

 


Quand il arrive au 100º exemplaire vendu, il faut fêter ça, vous ne pensez pas?


Alors pour toi, Marie. 

 

Ode à l’âge, Pablo Neruda (extraits)



Je ne crois pas à l’âge

Tous les vieux

portent

dans les yeux

un enfant,

et les enfants

parfois

nous observent

comme des vieillards profonds.


(…)


Maintenant,

temps, je t’enroule,

je te dépose dans ma

boîte sylvestre

et je m’en vais pêcher

avec ta longue ligne

les poissons de l’aurore.



Et pour la fête, ces quelques fleurs,




Et un gâteau maison à l’orange




C'est la fête aussi chez:


Tania : http://textespretextes.blogspirit.com/

Dominique : http://asautsetagambades.hautetfort.com/

Emma : https://www.emmacollages.com/

Quichottine : https://quichottine.fr/

Plumes d’Anges : https://www.plumesdanges.com/

Anne Le Maître: http://lesmomentsbleus.blogspot.com/

Denise: https://lesrevesdeugenie.com/ 

Claudie : http://www.lapetiteverriere.com/

 

Photo fleurs : https://www.bergamotte.fr/le-journal-vegetal/fleurs-et-fleurs-sechees/astuces-entretien-fleurs/quelles-fleurs-offrir-pour-un-anniversaire-3-idees-originales

23 déc. 2020

Risette / Sonrisita

 Voilà une carte postale, achetée je ne sais plus où et toujours gardée.

He aquí una postal, comprada ya no sé donde y siempre guardada.

Elle s'intitule "Risette". Se titula "Risette" (sonrisita)

 


 


Passez une agréable fin d'Année, et souvenez-vous des mots de Charlie Chaplin: 

"Un sourire signifie beaucoup. Il enrichit celui qui le reçoit sans appauvrir celui qui l'offre. Il dure une seconde  mais son souvenir, parfois, ne s'efface jamais.

 

Os deseo un agradable fin de Año, y acordaos de las palabras de Charlie Chaplin:

"Una sonrisa significa mucho. Enriquece a quien la recibe; sin empobrecer a quien la ofrece. Dura un segundo pero su recuerdo, a veces, nunca se borra."



Foto: Foto, Jugendfrei, Baby, Witziges, Kind, Niedlich, Schwarz-Weiß, Weiß, Hochformat, artconcept, Ecki Design, Lächeln, Junge, Lachen, International, Fliege, Grinsen


16 déc. 2020

Kinépoèmes

 

Il y a un temps, Deylan Caylon (pseudo) m’a contactée après avoir parcouru mon

blog car il voulait faire une section “kinépoèmes “ sur le thème Péninsules.


Un Kinépoème, m’a-t-il expliqué, ce sont quelques lignes d’un poème que je mets

 en mouvement, images et musique. !Muy bien!


Depuis lors, et sur son site Lisière , il a ajouté une autre section Latinos et nous 

échangeons des poèmes, puis je découvre avec grand plaisir ce qu’il en a fait.


Aujourd’hui, et pour vous souhaiter des jours agréables, en voici deux.


Alfonsina Storni




Le second ne vient pas de chez moi bien sûr, mais comment résister à cet appel de la poésie ?







10 déc. 2020

Le sablier / El reloj de arena

 Si la littérature s'est emparée du sablier pour signifier le temps qui passe et nous mène inexorablement vers la mort, cet objet, tombé en désuétude, avait jadis de multiples usages, vous le savez; navigation, cuisine, église (messe)...

 
Si la literatura ha convertido el reloj de arena en signo del tiempo que pasa y nos lleva irremediablemente a la muerte, ese objeto, hoy en desusso, tenía antaño múltiples usos; navegación, cocina, iglesia (misa)...
 

El reloj de arena (Le sablier) José Cirilo Henao, artista Colombiano
 

 

 
Le sablier
joue
à se remplir de lumière
à se vider d'ombre.
Nous le retournons
jouons à ne pas nous perdre
à ne pas nous vider de lumière
à ne pas nous remplir d'ombre.
 
(Trad: Colo)
 
 
Jorge H Cadavid (poète et essayiste Colombien (1962-   ))
 
 
El reloj de arena
juega
a llenarse de luz
a vaciarse de sombra.
Nosotros le damos vuelta
jugamos a no perdernos
no vaciarnos de luz
no llenarnos de sombra.


NB: Ce billet est plus ou moins une reprise d'il y a des années...

7 déc. 2020

Sur la route

 

un monde flottant
tout au bout de la route
vient la lumière 
 

 

 

 Le señor K  publiait récemment sur son blog un texte "Simplement bon".

C'est ainsi qu'hier, entre averses de pluie et grêle, une courte balade pas loin de chez nous. Tonifiant, joues rougies. La route monte, descend.'à l’ombre.

Et tout à coup cette vue.

 



 

1 déc. 2020

Ah ces baisers... / Ah, esos besos...

 

Des lèvres sur les peaux, des bras qui enserrent les corps, ces gestes de tendresse déconseillés depuis des mois.

Ils me manquent cruellement ; quand pourrais-je sans risque, embrasser mes enfants, serrer mes amis dans mes bras ? 

 

Les souvenirs de baisers suffisent-ils ? 

 

 

                             E. Munch Beso en la orilla bajo la luz de la luna / Museo Thyssen
 

 

 

Ce baiser

Claribel Alegría, Nicaragua (1924-2018)



Ce baiser d'hier

m'a ouvert la porte

et tous les souvenirs

que je croyais fantômes

têtus, se levèrent

pour me mordre.

(Trad : Colo)

 

Ese beso

Claribel Alegría (1924-2018)
Nicaragua



Ese beso de ayer
me abrió la puerta
y todos los recuerdos
que yo creí fantasmas
se levantaron tercos
a morderme.




24 nov. 2020

Éternellement en fuite, comme la vague / Eternamente en fuga, como la ola

 Aujourd'hui un poème très connu par ici, de  Pablo Neruda. 

Il a été chanté par plus d'un mais principalement par le Cubain Pablo Milanés et par l'Espagnol Paco Ibañez.

 


 

    À mon cœur suffit ta poitrine,
    à ta liberté mes ailes
    De ma bouche atteindra au ciel
    tout ce qui dormait sur ton âme.

    En toi
    est l'illusion quotidienne.
    Tu arrives comme la rosée sur les corolles.
    Tu creuses l’horizon par ton absence.
    Éternellement en fuite, telle la vague.


    J'ai dit que tu chantais au vent
    comme les pins
    et comme les mâts
    Comme eux tu es haute, taciturne.
    Et t’attristes soudain, telle un voyage.


    Accueillante, pareille à un
    vieux chemin.
    Tu es peuplée d’échos et de voix nostalgiques.
    À mon réveil parfois émigrent et s'en vont
    des oiseaux qui
    dormaient dans ton âme.

    Trad. Colo inspirée par celle trouvée ici:http://www.pierdhelune.com/neruda5.htm

NB: Cette oeuvre a été écrite par Pablo Neruda, publiée à l’origine à Santiago de Chile en 1924

 


 

 

Para mi corazón basta tu pecho,

para tu libertad bastan mis alas.

Desde mi boca llegará hasta el cielo

lo que estaba dormido sobre tu alma.



Es en ti la ilusión de cada día.

Llegas como el rocío a las corolas.

Socavas el horizonte con tu ausencia.

Eternamente en fuga como la ola.



He dicho que cantabas en el viento

como los pinos y como los mástiles.

Como ellos eres alta y taciturna.

Y entristeces de pronto, como un viaje.



Acogedora como un viejo camino.

Te pueblan ecos y voces nostálgicas.

Yo desperté y a veces emigran

y huyen pájaros que dormían en tu alma.


Esta obra fue escrita por Pablo Neruda Publicada originalmente en Santiago de Chile por Editorial Nascimento © 1924

17 nov. 2020

Allergies / Alergias

 Aujourd'hui, un poème pour rire et sourire...

 Hoy un poema para reír y sonreír...

 

Test                    Mario Benedetti

 

Aujourd’hui on m’a fait un test / le décisif

je suis allergique à la noix à la fumée à la poussière

à la saisissante beauté de l’iguane

et au concert de piano de rachmaninov

aux brusques galernes de novembre

et à l’ardeur importune des opportunistes

à l’occulte violence des conciliateurs

au papamobile et aux pompes funèbres


aujourd’hui on m’a fait le test / tout est clair

je suis allergique au soja aux acariens et au moisi

au sourire et rires des hyènes et jocondes

à la main que cache napoléon bonaparte

à l’otan le usis le kgb et la cia

et à l’inutile parapluie contre le vent

au faible syndicat des fainéants

et au matriarcat de l’abeille reine


aujourd’hui on m’a fait le test / je l’apprends enfin

je suis allergique au cognac / à la tomate/ au tanin

aux singes en cage / au doublage au cinéma

au marteau piqueur / à l’heure de l’angélus

et même aux présidents au joli toupet

à l'opus dei et aux postmodernistes

aux gaudeamus et aux gueuletons

et/ bien sûr/ aux tests sur les allergies

(Trad: Colo)

 


Mario Benedetti


Test


Hoy me hicieron un test/ el decisivo
tengo alergia a la nuez al humo al polvo
a la estremecedora belleza de la iguana
y al concierto de piano de rachmáninof
a las bruscas galernas de noviembre
y al importuno celo de los oportunistas
a la oculta violencia de los conciliadores
al papamóvil y a las pompas fúnebres

hoy me hicieron el test/ todo está claro
tengo alergia a la soja al ácaro y al moho
a risas y sonrisas de hienas y giocondas
a la mano que esconde napoleón bonaparte
a la otan el usis el kgb y la cia
y al inútil paraguas contra el viento
al débil sindicato de los zánganos
y al matriarcado de la abeja reina

hoy me hicieron el test/ al fin me entero
tengo alergia al coñac/ al tomate/ al tanino
a los monos en jaulas/ al doblaje en el cine
a la picana eléctrica/ a la hora del ángelus
y hasta a los presidentes con pulcro bisoñé
al opus dei y a los posmodernistas
a los gaudeamus y a las cuchipandas
y/ no faltaba más/ a los tests sobre
alergias


10 nov. 2020

Nous rendre idiots / Volvernos tontos

 J’ignore à quel moment de sa vie J.R Wilcock, homme culte s’il en était, écrivit ce poème, ou plutôt ces réflexions.  Mais, pour une raison ou une autre, il devait être en pétard contre les idée reçues. Bienvenu donc !

 

HORS DES LIMBES PAS D’ÉLYSÉE*

Juan Rodolfo Wilcock


La société t’enseigne: ceci est beau,

est bon, est vrai, et tu ne dois pas faire cela.


À chaque homme elle offre, déjà bien établies, l’éthique,

la métaphysique, la logique et l’esthétique.


Mais, de temps en temps, apparaît un voyant

qui explique aux autres que rien n’est vrai.


Ensuite il disparaît et la société s’emploie

à déformer le sens de son œuvre.


Il est vraiment curieux, alors qu’elle est nous-mêmes,

qu’elle s’obstine tant à nous rendre idiots.


Quelle communauté du monde animal

enseigne aux siens l’art de se faire du tort?


Mais les animaux ne possèdent pas, c’est vrai,

la faculté d’exprimer la pensée.


L’homme, par contre, est un être extraordinaire,

il ne peut se réjouir que s'il jouit du vocabulaire..


Prenons, par exemple, le mot heureux:

s’il n’existait pas, qui serait malheureux?


Il en va de même avec le mot honneur,

avec l’histoire, avec Dieu et avec l’amour.


Essayez de renoncer aux concepts abstraits

et de vivre en ne prêtant attention qu’aux faits.


On vous expulsera immédiatement de la société

et vous retournerez aux limbes des premiers âges.

(Trad:Colo)


* L'Élysée ou les champs Élysées, dans la mythologie grecque, font partie des Enfers.


(Note: Peinant à trouver une illustration pour ce billet, j'ai tapé Eliseo, et voilà qu'est apparu un peintre catalan intéressant, Eliseo Meifrén Roig)

                                               


                             Mallorca, noche de luna, Eliseo Meifren Roig



FUERA DEL LIMBO NO HAY ELISEO

Juan Rodolfo Wilcock

 

La sociedad te enseña: esto es bello,
es bueno, es verdadero, y no debes hacer aquello.

A cada hombre le ofrece, ya establecidas, la ética,
la metafísica, la lógica y la estética.

Mas, de vez en cuando, surge un vidente
que explica a los demás que nada es verdadero.

Luego desaparece y la sociedad se dedica
a tergiversar el sentido de su obra.

Es en verdad curioso que siendo ella nosotros mismos
tanto se empeñe en volvernos tontos.

¿Qué comunidad del mundo animal
enseña a los suyos el arte de hacerse daño?

Pero los animales no poseen, es cierto,
la facultad de expresar el pensamiento.

El hombre, en cambio, es un ser extraordinario,
sólo goza si goza el vocabulario.

Tomemos, por ejemplo, la palabra feliz:
si no existiera, ¿quién sería infeliz?

Lo mismo ocurre con la palabra honor,
con la historia, con Dios y con el amor.

Tratad de renunciar a los conceptos abstractos
y de vivir atendiendo solamente a los hechos.

Os expulsarán de inmediato de la sociedad
y regresaréis al limbo de la primera edad.






5 nov. 2020

Il pleut ? / ¿Llueve?

 

Sans doute n’est-ce pas ce qu’on appelle “un grand poème” celui d’aujourd’hui, il lui manque du rythme je trouve.

Mais ce regard par la fenêtre, ces petites rencontres et ces mots quotidiens puis, inattendue, cette vue sur la Villa Hadrien qui nous transporte là-bas, loin de nos fenêtres à nous...


À la fenêtre J.R. Wilcock


De gris variés se compose le vent.

Schubert croyait en l’amitié:

un homme regarde au balcon entre deux draps

et un autre lui sourit du patio

assis à la fenêtre

un tournevis à la main.

Il pleut?”, demande l’homme au balcon;

l’autre n’entend pas mais montre les nuages:

comment des voiles grises passent sur les toits

dans la pénombre d’un soir d’octobre,

mois de pluie, de lumières sales, de raisin.

Là, sous le mont, est Tívoli,

          la villa d’Este avec ses fontaines,

   la villa construite par Hadrien

sur les terres de sa femme,

                    et les différentes typographies romaines.

(Trad:Colo)

 


                             Villa Adriana Tivoli

 

En la ventana J. R Wilcock

De grises varios se compone el viento.
Schubert creía en la amistad:
un hombre se asoma al balcón entre dos sábanas
y otro le sonríe desde el patio
sentado en la ventana
con un destornillador en la mano.
"¿Llueve?", pregunta el hombre del balcón;
el otro no oye pero señala las nubes:
como velas grises pasan sobre los techos
en la penumbra de un atardecer de octubre,
mes de lluvias, de luces sucias, de uva.
    Allá, bajo aquel monte, está Tívoli,
    la Villa d'Este con sus fuentes,
    la villa construida por Adriano
    en las tierras de su mujer,
    y las diferentes tipografías romanas.

27 oct. 2020

Croquer un soupir / Dibujar un suspiro

 A part les doux appels de la pluie, tout était silencieux; elle lisait, le chien, couché sur le canapé interdit, dormait, paisible.

Soudain un long soupir.

Qui?

Oubliant l’obligation de passer inaperçu et pouvoir ainsi prolonger son confortable somme, ce souffle lui avait échappé.

Bien-être ? Ennui ?

Elle écarta, peut-être à tort, l’idée d’un mal d’amour ou de mélancolie.


Musique de la pluie ; notes, silences, soupirs.


Le soupir entendu semblait plutôt léger….

Tant de soupirs, exaspérés ou satisfaits. Quand, pourquoi soupirons-nous ? Y faisons-nous attention, parfois ?

 

                                                      Distorsión de un suspiro Cristobal Delgado- España

 

Excepto las dulces llamadas de la lluvia, todo estaba en silencio; ella leía, el perro, tumbado en el sofá prohibido, dormía, apacible.

De repente un largo suspiro.

¿Quién?

Olvidándose de la obligación de pasar desapercibido y poder así prolongar su confortable sueño, ese soplo le había escapado.

¿Bienestar? ¿Aburrimiento?

Descartó, tal vez sin razón, la idea de un mal de amores o de melancolía.

Música de la lluvia; notas, silencios, suspiros.

El suspiro parecía mas bien ligero…. 

 

 

 

 


Poème d'Antonio Gala chanté par Clara Montés

                                

A pied vont mes soupirs

chemin de mon bien

 

Avant qu’ils n’arrivent

j’arriverai


Mon coeur  avec des ailes

mes soupirs à pied


Tiens la porte ouverte

et ouverte l’âme aussi.


Avant qu’ils n’arrivent

j’arriverai


Mon coeur a des ailes

mes soupirs vont à pied

(Trad:Colo) 

 

 

A PIÉ VAN MIS SUSPIROS poème d’Antonio Gala

 

 A pié van mis suspiros

camino de mi bien.

Antes de que ellos lleguen
yo llegaré.

Mi corazón con alas
mis suspiros a pié.

Abierta ten la puerta
y abierta el alma ten.

Antes de que ellos lleguen
yo llegaré.

Mi corazón con alas
mis suspiros a pié.



Tantos suspiros, exasperados o satisfechos. ¿Cuándo, por qué suspiramos? ¿A veces les prestamos atención a esos suspiros?

 

Cette note a été en partie publiée ici il y a des années.

22 oct. 2020

La vie, quelle beauté / La vida ¡qué hermosura!

 

MaríaZambrano, plus philosophe que poète, écrivait des textes en prose, en vers aussi, Ce poème je l’ai trouvé sous les deux formes. Elle appelait la poésie, “mes délires”

…………………….


"...Y yo había pasado por la vida
tan sólo de paso, lejana de mí misma."


..Et j’étais déjà passée par la vie

seulement de passage, loin de moi-même”






La penseuse de l’aura



Naître sans passé

sans rien d’antérieur à quoi se référer

et pouvoir alors tout voir

tout sentir

comme doivent sentir l’aurore les feuilles qui reçoivent la rosée

ouvrir les yeux à la lumière en souriant

bénir le matin

l’âme

la vie reçue

la vie, quelle beauté!


N’étant rien ou presque rien

pourquoi ne pas sourire à l’univers, au jour qui avance?

Accepter le temps comme un splendide cadeau

le cadeau d’un Dieu qui nous connaît

qui sait notre secret

notre inanité

et que ça ne le dérange pas

qui ne nous garde pas rancœur de ne pas être…


...Et comme je suis libre de cet être, que je croyais avoir,

je vivrai simplement

je lâcherai cette image que j’avais de moi-même

puisqu'elle ne correspond à rien

et toutes, quelconque obligation

qui découlent d'être moi, ou de vouloir l’être.


(Trad:Colo)


Sera-t-il possible qu’un jour heureux la poésie récupère que ce que la philosophie sait, tout ce qu’elle a appris dans sa prise de distance et ses doutes, pour fixer lucidement et pour tous son rêve?”(Dans Philosophie et poésie)


«¿No será posible que algún día afortunado la poesía recoja todo lo que la filosofía sabe, todo lo que aprendió en su alejamiento y en su duda, para fijar lúcidamente y para todos su sueño?» en Filosofía y poesía. 


La pensadora del aura



Nacer sin pasado

sin nada previo a que referirse

y poder entonces verlo todo

sentirlo

como deben sentir la aurora las hojas que reciben el rocío

abrir los ojos a la luz sonriendo

bendecir la mañana

el alma

la vida recibida

la vida ¡qué hermosura!


No siendo nada o apenas nada

por qué no sonreír al universo? al día que avanza?

aceptar el tiempo como un regalo espléndido

un regalo de un Dios que nos sabe

que conoce nuestro secreto

nuestra inanidad

 y no le importa

que no nos guarda rencor por no ser...


...Y como estoy libre de ese ser, que creía tener

viviré simplemente

soltaré esa imagen que tenía de mí misma

puesto que a nada corresponde

y todas, cualquier obligación

de las que vienen de ser yo, o del querer serlo.


Maria Zambrano 

En Delirio y Destino, Madrid,



Versión en prosa.


     Nacer sin pasado, sin nada previo a que referirse, y poder entonces verlo todo, sentirlo, como deben sentir la aurora las hojas que reciben el rocío; abrir los ojos a la luz sonriendo; bendecir la mañana, el alma, la vida recibida, la vida ¡qué hermosura! No siendo nada o apenas nada por qué no sonreír al universo, al día que avanza, aceptar el tiempo como un regalo espléndido, un regalo de un Dios que nos sabe, que nuestro secreto, nuestra inanidad y no le importa, que no nos guarda rencor por no ser...
     ...Y como estoy libre de ese ser, que creía tener, viviré simplemente, soltaré esa imagen que tenía de mí misma, puesto que a nada corresponde y todas, cualquier obligación, de las que vienen de ser yo, o del querer serlo.