Sans doute avons-nous tous un ou plusieurs de nos billets auxquels nous tenons
beaucoup, moi c’est celui-ci basé sur un article très original écrit par Susana Fortes
et intitulé « Les figures d’il y a 500 ans » (El País 25-05-2008).
Je l’ai déjà publié il y a 13 ans mais qu’importe...
Il débute ainsi : « Beaux, étranges, puissants. Les artistes de la Renaissance réussirent à capter l’âme dans un visage. (…) Derrière chaque visage il y a un secret, une histoire que nous ignorons et que nous avons un besoin urgent de connaître, quand nous le contemplons, seuls, dans un tableau. Il n’est pas aisé d’expliquer cette pulsion qui bat dans certains portraits, mais il existe également dans la vie des figures qui ont sur nous un puissant ascendant. (…) Ceci n’a rien à voir avec la beauté, mais avec le mystère. Parfois ce qui attire notre attention dans un visage c’est un détail aussi insignifiant que le lobe d’une oreille, ou un point blanc, minuscule et brillant dans les pupille ». C’est ainsi, explique-t-elle, que la première fois qu’elle a vu La Joconde, elle n’a pensé ni à son sourire ni à son regard, mais au son de sa voix .
Elle s’est imaginé une voix grave, un peu rauque, semblable à celle de Jeanne Moreau.
Peindre la voix. « Il suffit parfois d’un coup de pinceau estompé juste sur le bord supérieur de la lèvre, comme un souffle, pour que le tableau parle. La vie n’est qu’un souffle d’air, mais à travers lui émergent peu à peu le désir, la douleur, l’incertitude, le mépris, l’expérience…Tous les masques de l’âme ».
Ici elle nous raconte l’histoire d’une autre femme, Ginevra de Benci, à travers le mystérieux portrait réalisé par Leonardo. « Il y a quelque chose dans son visage qui inquiète. Peut-être son intrépidité statique, la sévérité de son expression, l’air fantomatique. » Cette jeune fille, intelligente, cultivée et riche venait d’une excellente famille florentine qui fréquentait le palais des Médicis. Pourtant ce n’est pas avec un poète, mais avec un marchand de chiffons, que ses parents la marièrent peu avant ses seize ans.
On a cru très longtemps que c’était un portrait de mariage commandé par son mari.
Mais l’histoire est plus croustillante...plus banale aussi. Une vraie histoire d’amour et d’infidélité.
Il y a peu on a découvert que ledit portrait avait été commandité par un diplomate vénitien de 40 ans qui, arrivé à Florence en 1475 avec femme et enfants, était tombé follement amoureux de la jeune fille. Leur idylle passionnée durera cinq ans, moment où il fut envoyé ailleurs. Éplorée Ginevra se retira du monde et vécut à la campagne.
Les seules choses qui sont restées d’elle sont le tableau de Leonardo da Vinci et un unique vers, écrit de sa main :
J’implore la clémence ; je suis un tigre sauvage.
«
Il faut contempler son portrait en tenant compte de ces mots,
prononcés sans doute avec un timbre de voix plus sombre que
mélancolique. La voix du tableau.» (Traductions, Colo)
Para agradar a MA, vuelvo a publicar ese texto basado en un artículo muy original escrito por Susana Fortes y titulado « Las caras de hace 500 años » (El País 25-05-2008).
Empieza así:” Bellos, extraños, poderosos. Los artistas del Renacimiento lograron captar el alma en un rostro (…). Detrás de cada cara hay un secreto, una historia que desconocemos y que necesitamos urgentemente conocer, cuando la contemplamos a solas en un cuadro. No es fácil explicar esa pulsión que late en algunos retratos, pero en la vida también hay rostros que ejercen sobre nosotros un poderoso influjo (…). No es algo que tenga que ver con la belleza, sino con el misterio. A veces lo que nos llama la atención de un rostro es un detalle tan insignificante como el lóbulo de una oreja, o un punto blanco diminuto y brillante en las pupilas”. Es así. Explica, que la primera vez que vio la Gioconda, no pensó ni en su sonrisa ni en su mirada, sino en el sonido de su voz. Se imaginó un tono grave, un poco ronco, parecido al de Jeanne Moreau.
Pintar la voz. “A veces basta una pincelada difuminada justo al borde superior del labio como un soplo para que el retrato hable. La vida no es más que un soplo de aire, pero a través de él empieza a asomarse el deseo, el dolor, la incertidumbre, el desprecio, la experiencia…Todas las máscaras del alma”.
Aquí nos cuenta la historia de otra mujer, Ginebra de Benci, a través del misterioso retrato realizado por Leonardo. “Hay algo en su rostro que inquieta. Tal vez su impavidez estática, la severidad de la expresión, el aire fantasmal”. Esa chica joven, bella, culta y rica pertenecía a una excelente familia florentina que frecuentaba el palacio de los Médicis. Sin embargo no fue con un poeta sino con un comerciante de paños que sus padres la casaron, poco antes de cumplir los 16 años.
Durante mucho tiempo se creyó que el retrato era un encargo de su marido.
Pero la historia es más crujiente…banal también. Una verdadera historia de amor e infidelidad.
Se descubrió, hace poco, que dicho retrato había sido encargado por un diplomático veneciano de 40 años quien, llegado a Florencia en 1475 con mujer e hijos, se había enamorado locamente de la joven. Su idilio duró cinco años y terminó cuando le mandaron lejos de Florencia. Desconsolada, Ginebra se retiró del mundo y vivió en el campo.
Las únicas cosas que quedaron de ella fueron el cuadro de Leonardo da Vinci y ese único verso, escrito de su mano:
Pido clemencia; soy un tigre salvaje.
“Hay que contemplar su retrato al amparo de estas palabras, pronunciadas tal vez con un timbre más oscuro que melancólico. La voz del retrato”.