Des millions de femmes réalisent des travaux ménagers, s'occupent des
enfants, certaines avec aigreur ou frustration, d'autres avec plaisir. Voici un poème
très simple, dédié à ces dernières.
À cette femme
Circé Maia ( Uruguay)
Un pleur éveille cette femme:
elle se lève, moitié endormie.
Elle prépare un lait dans un silence
entrecoupé de petits bruits de cuisine.
Regarde comment son temps l’enrobe
et en lui elle est vivante.
Ses heures
solidement tramées
sont faites de fibres résistantes
comme des réalités: pain, avoine,
linge lavé, laine tissée.
De chaque heure germent d’autres heures
et toutes sont des marches
qu’elle monte et qui retentissent.
Elle sort et entre et bouge
et son labeur l’illumine.
(Trad: Colo)
Jorge Jorge Blanco (Argentina)
Mujer en la cocina
A esta
mujer
poema de Circe Maia
A
esta mujer la despierta un llanto:
se levanta medio
dormida.
Prepara una leche en silencio
cortado por pequeños
ruidos de cocina.
Mira
cómo envuelve su tiempo
y en el está vida.
Sus
horas
fuertemente tramadas
están hechas de fibras
resistentes
como cosas reales: pan, avena,
ropa lavada,
lana tejida.
Cada
hora germina otras horas
y todos son peldaños
que ella
sube y resuenan.
Sale y entra y se mueve
y su hacer la
ilumina.
J'aime beaucoup ce poème sur la vie dans sa simplicité et sur la présence lumineuse de cette femme. Tu as trouvé une illustration qui lui correspond très bien.
RépondreSupprimerWikipedia ne renseigne qu'une seule traduction française de Circé Maia contenant des "Poèmes choisis", il en faudrait d'autres. Merci, Colo.
Hola Tania, tu as raison, pas un seul poème d'elle en français sur la Toile, je peux peut-être poursuivre....
SupprimerBonne journée.
Bonne idée !
SupprimerLa simplicité d'une évidence, très beau. Merci.
RépondreSupprimeret pour "La mujer en la cocina" merci aussi.
RépondreSupprimerContente de te lire Elise, c'est avec plaisir. Faire simple est parfois compliqué, et la poétesse a réussi je trouve.
SupprimerC'est la simplicité de ce poème qui le rend si touchant. On sent une femme en accord avec elle-même, à travers les gestes du quotidien. Bonne journée Colo. Bises.
RépondreSupprimerCes gestes qu'on prend parfois ou souvent plaisir à faire; j'aime pétrir le pain par exemple, repasser...cela fait rarement un poème, ici c'est beau, oui.
SupprimerBonne journée à toi aussi, un beso
les gestes du quotidien, la lassitude aussi qui va avec mais la beauté des gestes qui contiennent de l'amour
RépondreSupprimerTu as raison bien sûr, mais la lassitude n'est pas uniquement le lot des travaux ménagers...
SupprimerLa vie simple, tout simplement. Depuis toujours des générations de femmes endossent ce rythme pour accomplir les taches quotidiennes et élever leurs enfants ....dans l'amour et la joie si possible, parfois....
RépondreSupprimerUn poème simple et beau
Bonjour Anda, "y su hacer la ilumina", ces derniers mots m'ont décidée à le choisir, traduire.
SupprimerMerci de ta visite, bonne journée.
Bonjour chère Colo, j'apprécie ce merveilleux poème qui accompagne cette très belle toile. Les activités d'une femme à la maison sont parfois rudes, fatigantes mais fait avec amour pour sa famille.
RépondreSupprimerGros bisous.
Bonjour Denise, il n'est pas fréquent de lire qu'une femme est heureuse de réaliser ces tâches, alors je n'ai pas hésité! Ça existe aussi ! Bonne journée, besos
SupprimerJ'aime beaucoup ce poème qui évoque bien ces journées vécues par des générations de femmes. C'est ainsi, sans doute, que le monde tient.
RépondreSupprimerBien sûr, le socle de nos sociétés réside là. Des travaux simples mis en un poème qui l'est tout autant.
SupprimerLa vraie vie n'est-elle pas dans les choses simples ? on y revient, heureusement, c'est de la lumière pure. Merci dame Colo, bises du soir. brigitte
RépondreSupprimerSourire illumine la vie quotidienne, les "chosettes", aucun doute. Bonne fin de semaine Brigitte, un beso.
SupprimerUne poésie du quotidien pour mieux le comprendre et pour l'apprécier davantage !
RépondreSupprimerVoir de la poésie là où, souvent, on ne voit qu'ennui, répétition !
SupprimerLe débat est ouvert: aimer ou ne pas aimer les tâches simples et répétitives du quotidien, comment y trouver son bonheur?????? Gros bisous
RépondreSupprimerÀ chacune et chacun de voir, en effet! Un beso
SupprimerJe ne sais te dire à quel point j'ai adoré ce poème et ce qu'il évoque, ce qu'il fête. J'ai souvent mis en évidence de telles femmes dans mes nouvelles ou romans (modestement inconnus :D ) parce que moi aussi je connais le plaisir de ces gestes quotidiens et "sans importance" mais tellement importants puisqu'ils sont la base de ce qui tient une famille ensemble et une vie propre, et puis les heures s'enchainent d'une tache à l'autre.
RépondreSupprimerCes gestes, multiples et "banals" qui, tu as raison, forment la base non seulement de la famille, mais de la société entière. Nougaro chantait "rien n'est plus beau que les mains d'une femme dans la farine"...je ne sais si c'est ce qu'il y a de plus beau mais c'est certainement indispensable.
SupprimerContente donc que ce poème te parle autant qu'à moi!
Oui, bien sûr, solidarité avant tout. Ici dans sommes dans le général...qui perdure de par le monde.
RépondreSupprimerAnonyme, qui? (je sais, c'est pénible cette nouvelle version de Blogspot, espérons qu'ils la changent vite!)
C'est Sergio mais j'ai validé comme une lettre à la poste sans qu'il n'y ait aucune alerte sur les infos manquantes.
RépondreSupprimerAh oui Sergio, en fait à côté de "ajouter un commentaire en tant que": tu peux choisir entre Anonyme, Nom (là tu peux juste mettre Sergio si tu veux), Compte google....désolée.
RépondreSupprimerMerci Colo pour ce poème sobre qui parle si bien des choses toutes simples...je ne peux m’empêcher de penser au partage des taches, mais ce poème n'en est pas le propos.
RépondreSupprimerJe pense aussi à ma belle-mère qui exécutait toutes ces tâches avec joie et organisation, qui était respectée infiniment pour tout cela par sa famille nombreuse. Je l'ai toujours vue comme un pivot central et totalement indispensable.
Tu as vraiment bien choisi le tableau ! Un Besos.
Bonjour et merci pour cet bel exemple de ta belle-mère. La mienne de belle-mère était comme ça aussi, par contre ma mère détestait le ménage, comme quoi il y a de tout.
SupprimerPartager les tâches est récent, du temps de mes parents on n'en parlait pas....
Bonne semaine et à bientôt pour un autre poème du quotidien. Un beso
Comment trouver son bonheur dans ces tâches routinières et obligatoires!
RépondreSupprimerC'est un travail solitaire et non rémunéré, d'où les frustrations. Car il y a énormément de gens qui réalisent des travaux qui ne sont pas gratifiants, hélas.
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