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24 août 2018

Moudre les instants / Moler los instantes



Peut-être parce que l’été ici tout est immobile - l’air chaud, le ciel sans nuages, la nature figée – ai-je choisi un autre poème “qui tourne”. Cette fois c’est un moulin, non non pas celui de Don Quichotte!, nous sommes au Chili avec le poète surréaliste Vicente Huidobro.


http://www.urbansketchers.org/2014/11/by-marc-taro-holmes-in-montreal-qc-ca.html

Moulin, Vicente Huidobro.

Plus qu’un âne, le vent est patient.

Tourne tourne tourne
Moulin qui moud les heures
Bientôt arrivera le printemps
Et tes ailes seront couvertes de fleurs

Tourne tourne tourne
Moulin qui moud les jours
Bientôt arrivera l’été
Et tu auras des fruits sur ta tour

Tourne, tourne tourne
Moulin qui moud les mois
Bientôt viendra l’automne
Et tu seras triste sur ta croix

Tourne tourne tourne
Moulin broyeur d’années
Bientôt viendra l’hiver
Et tes larmes gèleront

Voici le vrai moulin
N’oubliez jamais sa chanson
ll fait la pluie et le beau temps
Il fait les quatre saisons

Moulin de mort, moulin de vie
Mouds les instants comme une montre
Eux aussi sont des grains Moulin de la mélancolie
Farine du temps qui rendra nos cheveux blancs.
(Trad: Colo)



Molino V. Huidobro

El viento más que un asno es paciente.

Gira gira gira
Molino que mueles las horas
Pronto será la primavera
Y tendrás tus alas cubiertas de flores

Gira gira gira
Molino que mueles los días
Pronto será el estío
Y tendrás frutos en tu torre

Gira gira gira
Molino que mueles los meses
Pronto vendrá el otoño
Y estarás triste en tu cruz

Gira gira gira
Molino moledor de años
Pronto vendrá el invierno
Y se helarán tus lágrimas

He aquí el verdadero molino
No olvidéis jamás su canción
Él hace llover y hace el buen tiempo
Él hace las cuatro estaciones

Molino de la muerte Molino de la vida
Muele los instantes como un reloj
Éstos también son granos Molino de la melancolía
Harina del tiempo que pondrá nuestros cabellos blancos.
Vicente Huidobro (Chileno)
Paris,1922

29 commentaires:

  1. C'est très beau. Et j'aime beaucoup le choix illustratif.

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    1. Merci Anne, j'ai été un peu paresseuse cet été et suis peu allée sur les blogs, mais dès que la chaleur diminuera... je reprends la route, à bientôt

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    2. Mes propres blogs étaient en pause : il nous faut ces moments de retrait...
      Amicalement.

      ANNE

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  2. "Avec le temps, va, tout s'en va"... Je ne sais pas pourquoi, ces grains de mélancolie et sa farine du temps m'ont fait penser à la chanson de Léo Ferré. Comme elle, un poème beau et triste à la fois. J'aime beaucoup le vers d'ouverture.

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    1. Oui, Léo Ferré, c'est un peu ça, mais avec cet élément vital qu'est la farine.
      Je ne sais s'il est triste, c'est plutôt un constat je trouve.(moi qui ai tant de cheveux blancs:-))
      Bonne soirée ma belle, un beso

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  3. Bonjour chère Colo, que ce poème est beau, je le trouve très doux et ces deux aquarelles sont magnifique. Je suis allée voir le lien.
    Un grand merci pour ton magnifique billet avec mes bisous et douce fin de semaine ♥

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    1. Bonjour Denise, c'est un poème d'apparence simple, en tout cas facile à lire.
      Bon week-end, besos

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  4. Le passage des saisons et le passage de la vie ... tout un mouvement. Les aquarelles sont parfaites pour illustrer.

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    1. Un poème marqué par différents mouvements, au rythme des ailes du moulin, du vent, de nos vies...
      J'ai longtemps cherché un tableau de moulin pour illustrer...ils faisaient tous penser, de près ou de lin, à Don Quichotte. Finalement cette aquarelle venue du...Canada!
      Bon week-end Aifelle.

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  5. Je ne sais pas si je préfère le poème ou les dessins. Entre les deux mon coeur balance

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    1. Ah mais tu n'es pas obligée de choisir...
      Bonne journée chère Dominique.

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  6. Très joli... ça tient de la comptine d'enfants. Ca commence gaiement, et puis le broyage nous semble un peu rapide tout d'un coup, puisque les saisons de nos vies se mettent à défiler et faire un peu mal....

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    1. Oui, comme une ritournelle qui avance inéluctablement...
      Bon week-end Edmée.

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  7. La farine à la fois comme le sang et comme le sable.
    Beau texte !

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    1. C'est ça, oui...et l'obstination du vent.
      À très bientôt K.

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  8. C'est vraiment un très beau poème!
    J'aime aussi beaucoup l'illustration...

    Merci pour ce partage

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    1. Avec plaisir Marie, l'aquarelle trouvée me plaît beaucoup aussi.

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  9. J'ai beaucoup aimé le poème et l'illustration choisie.
    Me revient en tête ce moulin omniprésent et tragique de ce si beau film qui m'a tant marquée: "Bruegel, le moulin et la croix de Lech Majewski - (2011).

    "Moulin de mort, moulin de vie
    Mouds les instants comme une montre
    Eux aussi sont des grains Moulin de la mélancolie
    Farine du temps qui rendra nos cheveux blancs."
    J'ai beau ne pas avoir de cheveux blancs... le temps passe: à la vie. à la mort.
    Bon we chère Colo...

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    1. Entre-temps, bouger est vital, tant que le vent soufflera...
      Excellent week-end à toi aussi, je t'embrasse

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  10. Un bon moment de lecture sur ton blog, à chq fois. Bisous

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  11. Superbes aquarelles ! Le poème est un peu mélancolique mais c'est une bonne observation du monde et de la vie, c'est ainsi. Pour garder le moral, on peut écrire des poèmes, en traduire d'autres ou faire de l'aquarelle, c'est ainsi, c'est la vie et c'est bien. Bises, douce journée Colo. brigitte

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    1. Mais oui, ce vent qui nous pousse à travers la vie, et nous la remplissons de choses et d'autres...
      Bonne semaine Brigitte.

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  12. Le texte est superbe, merci à toi découvreuse de talents.

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    1. Avec plaisir Sergio, contente que cela t'ai plu.

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  13. Qu'elle belle conclusion que cette : "Farine du temps qui rendra nos cheveux blancs". Entre le premier vers et le dernier que de belles images. J'aime beaucoup tout ce qui s'intéresse aux saisons de l'année, comme de la vie. J'aurais beaucoup de mal à vivre sans elles.

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    1. Oh oui, moi aussi! Un éternel été serait infernal, non?
      Contente que tu aies aimé le poème, autant que moi.

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  14. Merci, Colo, Tu viens de m'offrir un bien joli calendrier perpétuel.....un peu mélancolique mais tellement proche de la réalité et du temps qui passe inéxorablement

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