Ana Pérez Cañamares
Santa Cruz de Tenerife, 1968
LES
ASSIETTES offertes par ma mère
sont
maintenant ternes et démodées.
Quand
nous faisons le ménage
elles
nous regardent tels des malades agonisants
qui
ne comprennent pas ce que nous leur voulons.
Mais
ce sont les assiettes de ma mère
qui
ne m’offrira jamais plus
rien.
Si
un jour nous nous décidions à les jeter
j’essayerai
d’avoir sa voix en tête :
“les
choses, ma fille, ne
sont
que des choses”.
Ma
mère n’est pas dans l’assiette.
Ma
mère est dans le pain que je mange.
Trad: Colo
Trad: Colo
http://souris-blanche.over-blog.com/pages/De_vieilles_choses-1230162.html |
LOS
PLATOS que me regaló mi madre
están ya deslucidos y pasados de moda.
están ya deslucidos y pasados de moda.
Cuando hacemos limpieza
nos miran como enfermos agonizantes
que no entienden qué queremos de ellos.
Pero son los platos que me regaló mi madre
que ya nunca volverá a regalarme
nada.
Si un día nos decidiéramos a tirarlos
intentaré escuchar su voz en mi cabeza:
“las cosas, hija, son sólo cosas“.
Mi madre no está en un plato.
Mi madre está en el pan que como.
magnifique! ça me parle terriblement, j'ai du mal à me dire “las cosas, hija, son sólo cosas“ quand il s'agit d'objets ayant appartenu à ma grand-mère... que fait chez moi par exemple son encombrante et inutilisable machine à coudre Singer d'avant la guerre?
RépondreSupprimerbises!
Un souvenir bien encombrant mais sûrement que tu la vois encore penchée, à appuyer sur la pédale...
SupprimerMoins encombrante la chemise de nuit de ma mère qui se trouve, sans jamais la porter, depuis plus de 15 ans dans mon armoire.
Chers objets...
Besos!
Qui n'a pas dans ses armoires l'une ou l'autre pièce de vaisselle qui lui parle d'autrefois, d'une personne chère ? J'aime ces choses qui me rappellent quelqu'un. Joli texte, merci Colo.
RépondreSupprimerOui, des souvenirs remontent d'un coup presque à la demande.
SupprimerJ'ai ainsi plusieurs petits oiseaux, des hirondelles je pense, en porcelaine...
Bonne journée.
Voila qui m'atteint en plein coeur, ma maison est pleine d'objets- souvenirs dont je n'ai jamais pu me défaire? Aujourd'hui, j'ai simplement l'espoir que ma descendance prendra le relais.Tu as des hirondelles? celles que l'accroche au mur.Nostalgie, nostalgie..le poème est très émouvant...Colo, je te lis mais je suis devenue bien paresseuse..in gros bètch..
RépondreSupprimerBonjour Danièle, qu'il est en effet difficile de se débarrasser d'objets souvenirs, de se dire que ce ne sont que des objets...puis un jour, souvent par manque de place...ce que feront nos enfants, aucun doute!
SupprimerQuand il fat chaud, je suis moi aussi très paresseuse et lente, mais lente!;-))
Un beso, merci d'être passée.
si tendre et joli
RépondreSupprimerUn poème qui touche, oui!
Supprimerles objets souvenirs ce sont les seuls auxquels je suis attachée, je me fiche complètement de mes meubles, de ma vaisselle (heureusement car je casse à tout va ) mais les quelques objets offerts, glanés auxquels s'attachent des souvenirs là ce n'est pas pareil, et tu sais quoi moi aussi j'ai une petite pile d'assiettes pas vraiment jolies mais j'y tiens très fort
RépondreSupprimerMerci de nous raconter Dominique! Certains objets "hérités" ou reçus m'ont accompagnée à travers les pays et les îles, chacun a une histoire, comme tes "pas trop jolies" assiettes!
SupprimerBonne journée, un beso
Comme ce texte me parle, et parle à toutes les filles de mères disparues ou bien âgées. Oui moi aussi je garde des choses parce qu'elles ont passé par les mains de ma mère, et je sais que pourtant je dois les laisser partir si personne d'autre que moi n'a envie de connaître leur histoire.
RépondreSupprimerBonjour Edmée, tu parles de l'histoire des objets reçus ou hérités, c'est ça, ou parfois l'image que nous avons gardée de la personne les employant ou portant...
SupprimerBonne journée.
J'ai récupéré les assiettes (plates, creuses, à dessert et le service de saladiers assorti, avec la saucière) de ma grand-mère, en 1983. Nous mangeons tous les jours dans ces assiettes où j'ai mangé les dimanches étant toute petite. Voilà un beau texte qui me parle. Merci beaucoup et bon après midi.
RépondreSupprimerQue de souvenirs et émotions parfois en mangeant, mettant la table alors!
SupprimerMerci à toi Elisabeth, bonne journée.
Magnifique ce texte ! Merci Colo pour sa traduction ! Je garde un pull qui n'est plus à ma taille depuis longtemps mais tricotée par ma mère, un foulard qui lui appartenait, un livre offert par elle et dont l'auteur porte le même prénom qu'elle....
RépondreSupprimer"Mais ce sont les assiettes de ma mère
qui ne m’offrira jamais plus
rien".
"Ma mère n’est pas dans l’assiette.
Ma mère est dans le pain que je mange." Comme une scène eucharistique où la nourriture que nous mangeons est le symbole de ce qui nous fait vivre et jadis nous fut donné par elle.
Bonjour Fifi, les vêtements sont des objets intimes que je garde aussi précieusement, croyant encore parfois y retrouver l'odeur de ma mère...
SupprimerJe n'avais pas pensé à ce symbole eucharistique, bien vu!
Bonne journée au frais...
Merci chère Colo pour ce magnifique texte et bien sûr les souvenirs reviennent. J'ai quelques objets qui ont appartenu à ma mère dont un joli vase aux belles formes.
RépondreSupprimerDouce soirée et mes bisous.
Bonjour Denise,
SupprimerUn joli vase, sûr que des tas de souvenirs émus te prennent quand tu y mets quelques fleur!
Bonne journée, un beso!
C'est magnifique ce poème. Toutes ces choses qui nous relient aux gens, et toutes celles qui nous survivront, finiront dans des brocantes. J'aime beaucoup la chute....
RépondreSupprimerCes objets-liens, parfois puissants, entre des personnes proches...je me demande parfois ce que mes enfants garderont des miens. Sûrement une partir pour les brocantes, tout comme j'ai fait moi à la disparition de mes deux parents, de ma vieille tante sans enfants...
SupprimerC'est très touchant et nous avons tous fait ou faisons tous cette expérience... Bises, douce journée Colo. brigitte
RépondreSupprimerCes liens qui nous unissent aux gens...
SupprimerBonne fin de semaine Brigitte
et j'ajouterai....ta mère sera éternellement dans ton cœur, dans le regard que tu jettes sur les objets, la vie, les autres. Une famille" laisse toujours une empreinte.
RépondreSupprimerTout à fait d'accord Chinou!
SupprimerBon week-end
Si tu savais comme ce texte me parle ! Merci !
RépondreSupprimerJe peux parfaitement imaginer Nikole...
SupprimerBonne journée.
Nos souvenirs prennent attache dans bien des choses ou des lieux ordinaires dans lequel le mystère fait son oeuvre! Bien joli poème!
RépondreSupprimerBonjour Alezandro, le mystère, il s'agit bien de ça aussi. Pourquoi tel lieu, tel objet?
SupprimerMerci de ta visite, à bientôt.
On est quelque part par là...
RépondreSupprimer“Objets inanimés, avez-vous donc une âme qui s’attache à notre âme et la force d’aimer ?”
Tout à fait par là! Je ne connaissais pas ces vers du père Lamartine, merci!
SupprimerJe suis allée faire un tour chez "Janie" et j'y ai retrouvé les assiettes qui attirent toujours mon regard dans les vide-greniers. J'en ai certaines et quelques couvercles de petites soupières accrochés au mur.
RépondreSupprimerLorsque nous cassons quelque chose, nous avons "l'antienne" en tête, ce ne sont que des choses matérielles, rien de plus.
Bien jolis mots, pour, malgré tout, parler de la perte d'un être cher qui a laissé des objets après son départ...
Ah ces vieilles soupières à couvercle, que je les aime!
SupprimerBonne journée Lou!
Très émouvant...
RépondreSupprimerOui, très...
Supprimer