Dans
la série de poèmes de F. García Lorca, miroirs et reflets, et parce qu'il faut
bien s'arrêter un jour, voici ce dernier poème.
De nombreux problèmes de traduction cette fois aussi, notamment pour "niño" et "muchacho".
Il apostrophe le jeune, donc "enfant" pour "niño" ne convenait pas, j'ai choisi "petit".
Mais voilà que plus loin, il emploie "muchacho", garçon. Même problème. "jeune homme" n'est pas vraiment satisfaisant, si vous avez une suggestion...
En la serie de poemas de F. García Lorca, espejos y reflejos, y porque hay que parar un día, he aquí un último poema.
Traducirlo fue muy arduo...
De nombreux problèmes de traduction cette fois aussi, notamment pour "niño" et "muchacho".
Il apostrophe le jeune, donc "enfant" pour "niño" ne convenait pas, j'ai choisi "petit".
Mais voilà que plus loin, il emploie "muchacho", garçon. Même problème. "jeune homme" n'est pas vraiment satisfaisant, si vous avez une suggestion...
En la serie de poemas de F. García Lorca, espejos y reflejos, y porque hay que parar un día, he aquí un último poema.
Traducirlo fue muy arduo...
Narcisse F. García Lorca
Petit.
Tu
vas tomber dans le ruisseau!
Au
fond il y a une rose
et
dans la rose un autre ruisseau.
Regarde
cet oiseau! Regarde
cet oiseau jaune!
cet oiseau jaune!
Mes
yeux sont tombés
dans l'eau.
dans l'eau.
Mon
Dieu!
Il glisse! Muchacho!
Il glisse! Muchacho!
...et
dans la rose je suis, moi.
Quand
il se perdit dans l'eau
je compris. Pourquoi expliquer.
je compris. Pourquoi expliquer.
(trad:
Colo)
Narciso Arturo Martini |
Narciso F. García Lorca
Niño.
¡Que te vas a caer al río!
En lo hondo hay una rosa
y en la rosa hay otro río.
¡Que te vas a caer al río!
En lo hondo hay una rosa
y en la rosa hay otro río.
¡Mira aquel pájaro! ¡Mira
aquel pájaro amarillo!
Se
me han caído los ojos
dentro del agua.
dentro del agua.
¡Dios mío!
¡Que se resbala! ¡Muchacho!
... y
en la rosa estoy yo mismo.
Cuando
se perdió en el agua
comprendí. Pero no explico.
comprendí. Pero no explico.
“vi
interminables ojos inmediatos escrutándose en mí como en un espejo,
vi todos los espejos del planeta y ninguno me reflejó” Borges, Aleph.
«
je vis des yeux tout proches, interminables, qui s'observaient en moi
comme dans des miroirs, je vis tous les miroirs de la planète et
aucun ne me refléta” » JLB in l'Aleph
(Merci
K)
Tania nous en envoie un autre, merci!
Tania nous en envoie un autre, merci!
Le narcisse et la jonquille
Es-tu narcisse ou jonquille ?
Es-tu garçon, es-tu fille ?
Je suis lui et je suis elle,
Je suis narcisse et jonquille,
Je suis fleur et je suis belle
Fille.
Robert Desnos, Chantefleurs Chantefables
Es-tu narcisse ou jonquille ?
Es-tu garçon, es-tu fille ?
Je suis lui et je suis elle,
Je suis narcisse et jonquille,
Je suis fleur et je suis belle
Fille.
Robert Desnos, Chantefleurs Chantefables
oui, pourquoi expliquer
RépondreSupprimerque les oiseaux volent
et les poissons nagent
même si des poissons volent
et des oiseaux surnagent...
...et des étoiles brillent au fond de l'eau.
SupprimerJe lis en ce moment un magnifique roman où un vieil homme dit le vieux et une enfant dite la petite cheminent ensemble
RépondreSupprimerj'imagine tout à fait le vieux disant le début de ce poème à la petite à qui il veut nommer le monde
une rose au fond d'un ruisseau et un oiseau qui vole
Jolie correspondance en effet...tendresse.
SupprimerBelle journée, merci Dominique.
Je me demande si ce n'est pas avec vous que j'ai déjà avoué ma passion pour les problèmes de traduction. Un domaine que je ne pratique aucunement mais qui me plait beaucoup: votre exemple en est une belle illustration qui pose de nombreuses interrogations sur la façon de nommer et dire.
RépondreSupprimerVos choix me semblent convenir... mais je ne connais pas l'espagnol.
Nous avions en effet effleuré le sujet mais je pensais que vous traduisiez vous aussi. Une passion plus qu'un passe-temps bien sûr, et plus le texte semble simple, plus il est compliqué! Surtout la poésie bien sûr qui pose tant de questions. Nous en discutons souvent longuement avec mon compagnon qui est espagnol car certains sous-entendus parfois m'échappent.
SupprimerMerci et bonne journée à vous!
Depuis ce matin, je vis avec le "pourquoi expliquer". Ces deux poèmes que tu viens de publier me 'parlent' beaucoup. Oui, ils me disent des choses.... Merci Colo
RépondreSupprimerLe vent pousse les mots de Lorca vers toi, ¡muy bien!
SupprimerMerci d'être passé, un beso!
Pourquoi pas gamin ? je sens que mes méninges vont se triturer voire se... "torturer"... :)
RépondreSupprimerGamin, oui, c'est une idée, il me semblait que le muchacho faisait plus référence à un garçon plus âgé que le niño du début; comme une évolution dans le poème. Mais je peux me tromper bien sûr.
SupprimerSurtout ne te torture pas l'esprit Lou!
L'important est qu'il ait compris ... et nous eh bien contentons-nous du rêve et de la musique des mots en reflet.
RépondreSupprimerTu sais quoi ? j'ai du mal à regarder la sculpture qui te sert d'illustration, elle me glace. Et je ne peux pas expliquer pourquoi.
Je comprends ton "glaçage" Sable, je crois qu'il est dû au côté brut de la pierre; je veux dire que les lignes et angles sont droits, bras, genou. Pas humains. Tu ne penses pas?
SupprimerSi tu cliques sur le nom du sculpteur, un italien fort connu, tu verras que ce n'est pas du tout une constante dans son oeuvre.
Merci d'être passée, beaux rêves et oiseaux jaunes!
Oui, cela pourrait rappeler les moulages des corps à Pompeï. Oui un peu "mortuaire"... dans l'abandon d'un corps sur le sol.
RépondreSupprimerEn effet...
SupprimerDu garçon au jeune homme, je ne vois rien de plus.
RépondreSupprimerDes yeux tombés dans l'eau, le miroir qui avale les regards, la glissade où l'on se perd... Etonnant poème.
En voici un autre, qui te plaira peut-être.
Le narcisse et la jonquille
Es-tu narcisse ou jonquille ?
Es-tu garçon, es-tu fille ?
Je suis lui et je suis elle,
Je suis narcisse et jonquille,
Je suis fleur et je suis belle
Fille.
Robert Desnos, Chantefleurs Chantefables
Il me plaît beaucoup Tania, merci! Je vais l'intégrer dans le billet!
SupprimerBelle soirée.
Une très belle lecture(à haute voix, bien entendu!) et son pendant français.
RépondreSupprimerIl semble que dans ce cas précis de "muchacho" on soit en limite de l'hispanisme avec la variété de nuances de la langue espagnole sur cette tranche d'âges; pas tout-à-fait- comme l'expression "hombre" mais pas très loin quand même.
J'en veux pour preuves le point d'exclamation.
à la limite,le mot "muchacho" pourrait rester tel quel, en italique, dans le texte avec la petite explication de nuance que tu as apportée.
mais je ne suis pas experte en la matière. ce n'est que mon ressenti.
Cependant, j'ai trouvé une explication de ce genre dans le Larousse en ligne, quand j'ai tapé dans le moteur de recherche" traduction de l'expression muchacho".
Merci bien sûr pour ton billet que j'aime beaucoup.
Merci pour ta collaboration Maïté, j'ignorais si en français, le mot muchacho avait une quelconque résonance; je m'en vais illico remplacer ce "jeune homme" donc!
SupprimerBien amicalement, ¡hasta pronto!
Ce beau poème donne le vertige, la photo aussi. Estoy cayendo!
RépondreSupprimerJe suis du même avis que Maïté : garder "muchacho".
Vertige, oui Danièle! Comme le dit Tania, étrange ce poème de Lorca, très différent de ceux qu'on connaît de lui.
SupprimerAdopté le "muchacho", merci!
Pourquoi expliquer ?
RépondreSupprimer"Narcisse s'aima. Pour ce crime les Dieux le changèrent en fleur. Cette fleur donne la migraine et son oignon ne fait même pas pleurer."
Le Grand Ecart (1923)
Citations de Jean Cocteau
Read more at http://www.dicocitations.com/citation.php?mot=Narcisse#Eowc5wBPz4UkVEgF.99
Autres citations : Narcisse - Citations - Dicocitations ™ - Citation
Belle journée Colo !
Migraine le narcisse? Ah, je n'avais jamais entendu cela! farceur le Cocteau!
SupprimerMerci Enitram, belle journée à toi aussi.
j'ai trouvé sur le net cette traduction
RépondreSupprimerNARCISSE
Enfant.
Tu vas tomber dans le fleuve !
Au plus profond il y a une rose,
et dans la rose un autre fleuve.
Regarde cet oiseau ! Regarde
cet oiseau jaune !
Mes yeux sont tombés
dans l’eau.
Mon Dieu !
Il glisse ! Enfant !
… et dans la rose il y a moi-même.
Quand il se fut perdu dans l’eau,
Je compris. Mais je n’explique pas.
Federico Garcia LORCA, Chansons (1921-1924)
in Anthologie poétique
(Ed. Charlot)
http://www.abebooks.fr/Anthologie-po%C3%A9tique-Federico-Garcia-Lorca-Charlot/3389970360/bd
Ainsi que cette belle vidéo
http://www.youtube.com/watch?v=gimPH7GEnY4
Très bonne soirée
Grand merci Aloïs! Ici ils ont traduit par/ et répété "enfant", une traduction plus littérale donc; c'est un choix.
SupprimerLa vidéo est belle, oui, la musique douce aussi. Tu es la reine des découvertes!
Belle journée et encore gracias!
J'aime beaucoup les quatre premiers vers. Cette mise en abyme du ruisseau, vertigineuse et pourtant délicieuse. Par contre, la fin me dérange un peu ... Ce mythe, qui je pense est une mise en garde, n'a pas rempli sa fonction. "Mon Dieu! Il glisse! Muchacho!" (Très bon !)Je m'attendais à une réaction. Mais non ! Le poète est dans sa rose, dans sa "bulle" pourrait-on dire. Et il ne cherche même plus de mots. Tout reste intérieur et frustrant ... pour moi ! Amitié Colo.
RépondreSupprimerMerci beaucoup Lily; le poète décide en effet de ne pas réagir, de laisser Narcisse plonger et se perdre dans son reflet, dans sa découverte de lui-même. Mais faudrait-il l'en empêcher?
SupprimerConnais-tu "L'esprit de solitude" de J. Kelen? Elle analyse ce mythe d'une façon personnelle, autre que freudienne, et fort intéressante.
Belle journée, amicalement.
Je suis allée voir sur un site et ce livre m'a l'air tout à fait intéressant. Mais je pense que découverte de soi n'est pas amour exclusif de soi-même. La découverte intérieure, la solitude, sont importantes pour développer sa personnalité. Narcisse, lui, il est incapable d'aimer l'autre et bouffi d'admiration, de passion, pour lui-même. Cela est tout de même assez différent. Le véritable objectif de la connaissance de soi étant, pour moi, de parvenir à se décentrer. Merci beaucoup Colo, pour tes réflexions qui nous conduisent plus loin. Bonne journée !
SupprimerLily, il y a longtemps, sur un autre blog, j'avais écrit un billet résumant ce que J. Kelen en dit, elle qui conteste absolument cette incapacité à aimer l'autre, ce " bouffi d’admiration". Je te l'envoie par mail, c'est trop long ici. Je ne pense pas te convaincre bien sûr, juste un autre point de vue!
SupprimerMerci à toi...cheminements de la pensée!
J'aime vous lire les unes et les autres ... :)
RépondreSupprimerJ'aime ta traduction et ton Muchacho conservé, dear Colo ! Il donne toute l'apostrophe à la traduction française et le goût du pays de Lorca et de ses eaux profondes où narcisse se noie ...
Une fois qu'on s'est bien vu en face mais sous toutes nos coutures ! alors on peut commencer à mieux s'aimer pour mieux aimer l'autre, apostrophe d'apôtre, m'accompagneras-tu ?
Bisous en Colo-nid !!!
Merci pour tes mots toujours pleins de fantaisie affectueuse; un chemin où il est difficile ne pas te suivre!
SupprimerBelle journée, besos!
Encore de la beauté pure. Je vais finir pas trouver les poètes français lourds à côté ! ;)
RépondreSupprimerJ'avais pensé à "enfant" et "enfantelet" (mais c'est du vocabulaire de la Renaissance) ou "garçon", "garçonnet" ?
Néanmoins c'est très joli aussi comme ça.
Parfois un peu pompeuse la poésie française, c'est vrai, certains poètes espagnols aussi tu sais! Mais pas Lorca!
SupprimerEnfantelet! J'aime bien ce mot, merci.
Bon weekend Euterpe!
Je suggere petit ou gamin pour le second muchacho
RépondreSupprimermerci Kwarkito, bon dimanche.
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