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26 févr. 2011

En vert / En verde



Une balade lente ce samedi; mon île est une belle-verte en cette fin février.
Du vert à respirer, à déguster, contempler....à caresser aussi, pourquoi pas?
Un paseo lento este sábado; mi isla es una guapa-verde en este fin de febrero.
Verde para respirar, paladear, contemplar...acariciar tambien, ¿por qué no?







Escrito con tinta verde Octavio Paz

La tinta verde crea jardines, selvas, prados,

follajes donde cantan las letras,

palabras que son árboles,

frases que son verdes constelacions.
(...)

Écrit à l'encre verte Octavio Paz

L'encre verte crée jardins, forêts, prés,
feuillages où chantent les lettres,
mots qui sont des arbres,
phrases qui sont de vertes constellations.
(..)



Champ d'artichauts




Asperges sauvages, espárragos trigueros. Délicieuses en omelette.


Romarin.... respirez! Romero...¡respirad!

Pour terminer une photo d'un tableau de mon ami peintre Ken Orton.

Para terminar una foto de un cuadro de mi amigo pintor Ken Orton.

22 févr. 2011

23F un coup d'Etat raté / 23F, un golpe de estado fallido

Ce fut le 23 février, « el 23-F » 1981 vers 18h.

Il y a 30 ans.

Franco était mort depuis 6 ans.

La transition faisait son chemin, poco a poco, prudemment, le sol espagnol semblait s’affermir.

Puis tout à coup surgit dans la salle du Congrès l’arme au poing, le colonel Tejero tirant en l’air en hurlant : « Restez tranquilles.....Tout le monde à terre..... asseyez-vous bordel ! »

Stupéfaction, panique dans le pays entier… des blindés dans les rues de Valencia… on avait presque oublié la dictature.

Les nouvelles étaient contradictoires ; les amis réunis chez nous pour écouter la radio, pour que je leur traduise aussi ce qu’en disait la radio française.

L’intervention décisive du Roi, chef des armées, à 1h00 du matin. « À 01h00 du matin, Juan Carlos Ier intervient à la télévision, en uniforme de capitaine général des armées pour s'opposer au coup d'État, défendre la Constitution… « (Wikipedia).

L’armée retourne dans les casernes, les insurgés seront punis.

Un sentiment de fragilité qui a mis des années à s’estomper.

Il n’y a que 30 ans de cela….

Fue el 23 de febrero, « El 23F » 1981 hacia las 18h.

Hace 30 años.

Hacía 6 años que Franco había muerto.

La transición hacía su camino, poco a poco, prudentemente, el suelo español parecía volverse más firme.

Cuando de repente surgió en la sala de Congreso, arma al puño, el coronel Tejero disparando y vociferando " Quietos.... todo el mundo al suelo.... ¡Se sienten, coño!".

Estupefacción, pánico en el país entero…unos vehículos blindados en las calles de Valencia… casi habíamos olvidado la dictadura

Las noticias eran contradictorias; los amigos reunidos en nuestra casa para escuchar la radio, para que les tradujera lo que decía de ello la radio francesa.

La intervención decisiva del Rey, jefe de los ejércitos, a la 1 de la madrugada. “A la 01h00 Juan Carlos interviene por televisión, en uniforme de capitán general de los ejércitos para oponerse al golpe de Estado, defender la Constitución…” (Wikipedia)

El ejército vuelve a sus cuarteles, los insurrectos serán castigados.

Un sentimiento de fragilidad que tardó años en disiparse.

Sólo han pasado 30 años…

Sur la guerre d’Espagne je vous recommande de lire le billet de JEA, Mosaïques 2, sur un film-documentaire de l’espagnol José Luís Peñafuente qui a obtenu le prix Magritte en Belgique en 2010.

Puis aussi un article (en espagnol) paru dimanche dernier dans le journal El País où des personnalités politiques racontent ce qu’ils firent ce 23 février à 18h.

Et chez Dominique, cette chronique dun livre sur la guerre civile.

Una película-documental del español José Luís Peñafuente sobre la guerra civil ha recibido el premio Magritte en Bélgica en 2010, leed aquí.

Tambien muy interesante este artículo publicado por el diario El País el domingo pasado donde personajes políticos cuentan lo que hicieron aquél 23 F a las 18h.

17 févr. 2011

La nature, l'enfance et Lorca / La naturaleza, la infancia y Lorca

En mi “Obras completas” de G.G. Lorca, muy gastado, unas entrevistas.

-¿Mi vida? ¿Es que yo tengo vida? Estos mis años, todavía me parecen niños. Las emociones de la infancia están en mí. Yo no he salido de ellas. Contar mi vida sería hablar de lo que soy, y la vida es un relato de lo que se fue. Los recuerdos, hasta los de mi alejada infancia, son en mí un apasionado tiempo presente…

Dans mon “Oeuvres complètes » de G.G. Lorca, fort usé, quelques interviews.

-Ma vie? Ai-je une vie? Les ans que j’ai appartiennent encore à l’enfance. Les émotions de l’enfance sont en moi. Je n’en suis pas sorti. Raconter ma vie serait parler de ce que je suis, et la vie est un récit de ce qui s’en est allé. Les souvenirs, même ceux de mon enfance la plus lointaine, sont en moi un temps présent passionné….

-Y se lo contaré. Es la primera vez que hablo de esto, que siempre ha sido mío solo, íntimo, tan privado, que ni yo mismo quise nunca analizarlo. Siendo niño, viví en pleno ambiente de naturaleza. Como todos los niños, adjudicaba a cada cosa, mueble, objeto, árbol, piedra, su personalidad. Conversaba con ellos y los amaba. En el patio de mi casa había unos chopos. Una tarde se me ocurrió que los chopos cantaban. El viento, al pasar por entre sus ramas, producía un ruido variado en tonos, que a mí se me antojo musical. Y yo solía pasarme las horas acompañando con mi voz la canción de los chopos…

- Et je vous le raconterai. C’est la première fois que j’en parle, cela n’a toujours appartenu qu’à moi seul, intime, si privé que même moi je n’ai jamais voulu l’analyser. Enfant j’ai vécu en pleine nature. Comme tous les enfants, j’assignais à chaque chose, meuble, objet, arbre, pierre, sa personnalité. Je conversais avec eux et je les aimais. Dans le patio de ma maison il y avait des peupliers. Un après-midi j’ai eu l’idée que les peupliers chantaient. Le vent, en passant entre leurs branches, produisait un bruit aux tons variés, qui à moi me sembla musical. Et j’avais l’habitude de passer les heures à accompagner de ma voix la chanson des peupliers…

- Amo a la tierra - dice Lorca -. Me siento ligado a ella en todas mis emociones. Mis más lejanos recuerdos de niño tienen sabor de tierra. La tierra, el campo, han hecho grandes cosas en mi vida. Los bichos de la tierra, los animales, las gentes campesinas, tienen sugestiones que llegan a muy pocos. Yo las capto ahora con el mismo espíritu de mis años infantiles. De lo contrario, no hubiera podido escribir Bodas de Sangre. Este amor a la tierra me hizo conocer la primera manifestación artística…

- J’aime la terre - dit Lorca-. Je me sens lié à elle dans toutes mes émotions. Mes souvenirs d’enfance les plus lointains ont une saveur de terre. La terre, la campagne, ont fait de grandes choses dans ma vie. Les bestioles de la terre, les animaux, les gens des campagnes ont des suggestions qui touchent bien peu de gens. Je les capte maintenant avec le même esprit que dans mes années d'enfance. Sinon je n’aurais pas pu écrire Noces de sang. C’est cet amour de la terre qui m’a fait connaître la première manifestation artistique… (trad. Colo)

(Foto olivos: http://revista.consumer.es/web/es/20070301/actualidad/informe1/71301.php)

10 févr. 2011

L'oeil d'Osiris, Malte / El ojo de Osiris, Malta

Pourquoi Malte ? D’abord parce que, comme les Baléares, c’est un archipel qui, au long de l’histoire, a été convoité par tous, envahi, colonisé : il semble que les îles Baléares constituent un point stratégique de contrôle de l’entrée dans la Méditerranée depuis l’Atlantique ; l’archipel de Malte l’est tout autant vers le Moyen Orient.


Ensuite parce que, à part l’histoire des chevaliers de Malte, les séjours anglo-linguistiques qu’y font certains jeunes gens et son appartenance à L’union Européenne, j’ignorais tout le reste.

Fortifications, bords de mer dangereux et pêche aventureuse (là-bas les bateaux ont l’œil d’Osiris peint sur la proue pour les protéger) sont le lot des deux archipels pendant des siècles. Les habitants vivent plus volontiers, plus en sécurité, à l’intérieur des terres et la cuisine traditionnelle en est le témoin. Ici à Malte j’ai trouvé « une soupe de la veuve » faite de légumes et fromage de chèvre fondu et puis le plat le plus apprécié, le lapin. (Il y a bien sûr des poissons et une forte influence de la cuisine italienne, la Sicile est à deux pas.)

¿Por qué Malta? Primero porque, al igual que las Baleares, es un archipiélago que a lo largo de su historia ha sido codiciado, invadido, colonizado: parece ser que las islas Baleares son un punto estratégico para el control de la entrada en el Mediterráneo desde el Atlántico; el archipiélago de Malta no lo es menos hacia el Oriente Medio.

Después porque, aparte de la historia de los caballeros de Malta, de las estancias anglo-lingüísticas que realizan algunos jóvenes allí y su pertenencia a la Unión Europea; lo demás, lo ignoraba.


Fortificaciones, costas peligrosas y pesca venturosa (allí los barcos tienen el ojo de Osiris pintado en la proa para protegerlos) son el destino de los dos archipiélagos durante siglos. Los habitantes eligen vivir en terrenos más resguardados, seguros, en el interior de las tierras y la cocina tradicional lo refleja: Aquí en Malta he encontrado una “sopa de la viuda” hecha con verduras y queso fresco de cabra fundido y el plato más apreciado que es el conejo. (Por supuesto hay pescado y una fuerte influencia de la cocina italiana, Sicilia está a dos pasos.)

Les illustrations sont du peintre maltais Edward Caruana Dingli

Las ilustraciones son del pintor maltés Edward Caruana Dingli.



Et pour terminer un poème que je trouve très réussi écrit en maltais par Oliver Friggieri

et traduit en français par Martine Vanhove.

Y para terminar un poema que encuentro muy expresivo, escrito en maltés por Oliver Friggieri , traducido al francés por Martine Vanhove y al español, por MA y yo, Colo.

LE RITUEL DU CRÉPUSCULE

Le désir pénètre chevauchant la vague,

chacun l'observe et le salue,

mon coeur sur la jetée attend

comme à l'appel du crépuscule :

l'espoir lui fait délier les filets et voir le contenu,

l'amour lui a appris à ne rien demander et il se tait,

l'angoisse lui a enseigné que la prise n'est pas pour lui.


El ritual del crepúsculo

El deseo penetra cabalgando la ola,

todos le observan y le saludan,

mi corazón en el malecón espera

como cuando suena el crepúsculo:

la esperanza le hace desatar las redes y ver el contenido,

el amor le ha enseñado a no pedir nada y se calla,

la angustia le ha enseñado que para él no es lo cogido.

(trad. MA y Colo)



3 févr. 2011

En longeant les côtes... / Costeando...

Un peu de musique ? Voici la belle voix de l’algérienne Souad Massi.

¿Un poco de música ? Hé aquí la bonita voz de la argelina Souad Massi.


Embarquons à bord d’un ou plusieurs llaouds…combien sommes-nous ?- ces modestes bateaux de pêche traditionnels majorquins. Si l’archipel de Malte est notre prochaine escale, nous resterons en mer cette semaine. Le temps de regretter les rires des femmes algériennes, les amandiers en fleur et celui dont nous n’avons pas parlé : le désert.

Embarquemos a bordo de uno o más llaudes… ¿cuántos somos? - esos modestos tradicionales barcos de pesca mallorquines. Si el archipiélago de Malta es nuestra próxima escala, esta semana nos quedaremos en el mar. El tiempo de echar de menos las risas de las mujeres argelinas, los almendros en flor y él que no hemos mencionado: el desierto.

CASIDA DEL SEDIENTO Miguel Hernández

Arena del desierto
soy: desierto de sed.
Oasis es tu boca
donde no he de beber.

Boca: oasis abierto
a todas las arenas del desierto.

Húmedo punto en medio
de un mundo abrasador,
el de tu cuerpo, el tuyo,
que nunca es de los dos.

Cuerpo: pozo cerrado
a quien la sed y el sol han calcinado.

Casida de l’assoiffé - Miguel Hernández (casida: composition poétique arabe ou persane)

Sable du désert
je suis : désert de soif.
Oasis est ta bouche
où je ne dois boire.

Bouche : oasis ouverte
à tous les sables du désert.

Point humide au milieu
d’un monde brûlant,
celui de ton corps, le tien,
qui n’est jamais des deux.

Corps : puits fermé
que la soif et le soleil ont calciné. (Trad. Colo)


Le temps aussi, en longeant les côtes, de croquer des khobz tounes, ces gâteaux algériens aux amandes parfumés au citron ou alors ces délicieux kaâk ambar tunisiens à l’amande et eau de rose.

El tiempo también, costeando, de hincar el diente en unos khobz tounes, esos pastelitos de almendras argelinos perfumados al limón o esos deliciosos kaâk ambar tunecinos de almendras y agua de rosas.

Le temps enfin et bien sûr, de suivre attentivement les nouvelles venant des pays en ébullition démocratique.

Mais voilà que les îles ….à la semaine prochaine.

El tiempo por fin y por supuesto, de seguir atentamente las noticias procedentes de los países mediterráneos en ebullición democrática.

Pero allí están las islas…hasta la semana que viene.