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13 janv. 2011

En Méditerranée / En el Mediterraneo

Je vous propose, et ce pendant quelques semaines, de m’accompagner dans un projet que je nourris depuis longtemps : faire un tour poétique de par les îles et pays bordant la Méditerranée.

Tant de paysages, lumières, cultures nous unissent… Je vais donc sortir pendant un temps du cadre hispanique qui était le mien et nous naviguerons hors de mon archipel des Baléares.

Os propongo, y eso durante unas semanas, acompañarme en un proyecto que tengo desde hace tiempo: dar una vuelta poética por las islas y países lindando el Mediterráneo.

Tantos paisajes, luces, culturas nos unen….Saldré pues durante un tiempo del cuadro hispano que era el mío y navegaremos fuera de mi archipiélago Balear.

Un fort sentiment de solidarité et d’encouragement m’a fait choisir la Tunisie comme point de départ.

Un fuerte sentimiento de solidaridad y de ánimo me ha hecho elegir Túnez como punto de partida.


LE VENT SANS ABRI Tahar Bekri

Comme une rose sauvage
Brûlée par le soir
Perdant le sommeil
L'absence
Suspend les saisons à tes paupières
La chevauchée du rêve rebelle
Quittant la frémissante rosée

Par les matins
Où s'évade la lumière
Lumière après lumière
S'effritent les années
Aux confins des injustes frontières

Lueurs impénitentes
Alliées aux réminiscences des aurores.


Cette porte depuis longtemps
Ouverte à la mer
Pour accueillir le vent sans abri
Dans la course des heures
Dans la nuit inconsolable
Des vagues venaient
Reposer leur âme pourpre
Comme ton souvenir
Ou les feux de l'océan
L'écume laissée là
Sur le seuil
Fleur de sel
Dans les bras de l'éphémère. (Extrait)

EL VIENTO SIN REFUGIO Tahar Bekri

Como una rosa salvaje
Abrasada por el ocaso
Perdiendo el sueño
La ausencia
Suspende las estaciones en tus párpados
La cabalgada del sueño rebelde
Dejando atrás el trémulo rocío
En las mañanas
En las que escapa la luz
Luz tras luz
Se desmoronan los años
En los confines de las injustas fronteras
Destellos impenitentes
Aliados con las reminisciencias del alba

Desde hace tiempo esta puerta
Abierta al mar
Para acoger al viento sin refugio
En la carrera de las horas
En la noche incansable
Venían olas
A reposar su alma púrpura
Como tu recuerdo
O los fuegos del océano
La espuma allí dejada
En el umbral
Flor de sal
En los brazos del efímero (Extractos) Trad. Colo.

Illustrations. Artistes tunisiens: Lamine Sassi, Nejib Belkhodja & Nja Mahdaoui

18 commentaires:

  1. Merci de ce partage, je sens déjà la chaleur du voyage !

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  2. Ah super! Des îles et des poèmes. J'attends, là. Bon, tu viens? les vapeurs n'attendent pas.

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  3. C'est magnifique ! merci pour ce tour en Tunisie, artistes du verbe ou de la toile réunis ... voyage en Méditerranée, en terre de maux, qui me fait méditer et dire à haute voix, après vous, ce texte si beau, en français et en espagnol, je l'ai lu à voix haute ...

    Merci aussi Colo de votre agréable visite !
    Je reviendrai lire ici, ça c'est sûr !

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  4. Lautreje, en route, cap sur le sud donc.

    Je passe te chercher Damien et on met les voiles...on s'expliquera mutuellement les îles, sans doute.

    Merci Servanne, il y a tant de trésors partout!

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  5. Quel beau poème !
    Mais la Tunisie : n'est-ce pas un peu risqué (au moment où la révolte qui gronde, d'après ce qu'on entend dans les médias, s'accompagne d'une violente répression) ?

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  6. Oui, L'Algérie, la Tunisie... éveillons nos consciences à tant de beauté réprimée ! pourquio est-ce toujours dans les plus beaux pays que vivent les tyrans, que le sang est versé ? aux confins des injustes frontières ? le vent est rebelle et sans abri.
    Ce poème est très émouvant et joliment illustré, grand merci Colo.

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  7. Le plus excitant dans le voyage c'est juste avant, alors me voilà toute impatiente, j'ai pris mon billet pour ce voyage, je suis prête à utiliser tous les moyens de transport et à faire des sauts dans le temps et l'espace
    Mon carnet va se remplir, je vais furieusement faire des copier coller pour enrichir ma banque poétique personnelle, du bonheur en perspective

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  8. Quelle bonne idée de nous emmmener autour de la Méditerranée, chère Colo, et de nous faire lire des poètes méconnus.
    Je vois sur son site que Tahar Bekri a déjà beaucoup publié et certains de ses titres - "La brûlante rumeur de la mer", "L'horizon incendié", "Les Songes impatients" - semblent parler de ce qui se passe aujourd'hui dans ce pays pour lequel on est à la fois plein d'espoir et plein de crainte (tant de "révolutions" sans lendemains qui chantent....). Ce midi, j'entendais un jeune Tunisien euphorique de parler sans peur qui disait: "Que c'est beau, d'être libre, que c'est beau !"
    "Le vent sans abri" souffle aussi sur Bruxelles aujourd'hui.

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  9. Euterpe, s'il y a un point sur lequel tout le monde méditerranéen semble d'accord c'est la beauté de la lumière; nous sommes vraiment gâtés!

    MH, notre prochaine étape sera l'Algérie; c'est comme si tu l'avais deviné...un vent rebelle nous y emporte.

    Dominique, chouette, t'as pas le mal de mer? Comme le dit Tania, Tahar Bekri, en asile en France depuis 1976, a écrit beaucoup de magnifiques poèmes. Note, note!
    Voici un lien où il parle de son amour de la poésie:
    http://ecrits-vains.com/editoriaux/bekri.htm

    Tania, tu seras du voyage toi aussi...bien sûr!
    Espoir et crainte, oui. Tu sais bien, et je l'ai vécu ici, combien le passage d'une dictature à la démocratie est délicat, difficile à réussir. Pourvu que...!
    Si tu veux ajouter des poèmes, poètes en cours de route je suis "preneuse" de tout!!!
    Je t'embrasse.

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  10. Pourquoi pas? On te suivrait partout.Euh, pour la Tunisie je préfère attendre un peu.

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  11. Allez, on met les voiles et on lève l'ancre ( ou l'inverse )... peu importe, je te suis ... Je n'ai pas le pied marin, mais j'aime bien les poètes!
    Je t'embrasse.

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  12. Alex, le poème et les toiles de ce billet sont tunisiens, nous quittons ce pays... mais peut-être, espérons, finirons-nous notre périple dans une Tunisie transformée.

    Sable, merci de me faire confiance, de te laisser porter "dans les bras de l'éphémère" -:) Un beso.

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  13. J'ai vu. Mais l'histoire nous rattrape au large d'Hammamet.Pardon de cette tentative de politiser la poésie.

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  14. @Alex. Tu connais ce poème de Celaya (chanté par Paco Ibañez)?

    “Maldigo la poesía concebida como un lujo
    cultural por los neutrales
    que, lavándose las manos, se desentienden y evaden.
    Maldigo la poesía de quien no toma partido hasta mancharse. “

    Gabriel Celaya. Estrofa de su poema: La poesía es un arma cargada de futuro

    « Je maudis la poésie conçue comme un luxe
    culturel pour les neutres
    qui, s’en lavant les mains, s’en désintéressent et s’évadent.

    Je maudis la poésie de celui qui ne prend pas parti jusqu’à se salir. »

    Gabriel Celaya. Extrait de son poème : La poésie est une arme chargée de futur

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  15. contente de te retrouver pleine d'entrain et de projets. Et que vive la poésie chargée d'un futur plus beau, plus grand, plus fort... j'aime bien "dans les bras de l'éphémère", c'est sans doute là qu'est la vie, entre joie et douleur, et le poète nous guide vers ce qui n'a pas de nom, pour le meilleur et pour le pire.

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  16. Bonsoir Colo, merci pour ce voyage inattendu.

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  17. -K, des projets plein la tête, oui! Le corps suit doucement, poco a poco.
    Tu as raison, ce voyage ne sera pas pour "touristes à la recherche de l'Éden"; chaque pays, chaque île a ses beautés mais ses douleurs que reflète la poésie. Le meilleur et le pire comme tu dis....on verra bien.

    -Go, contente de te retrouver amigo, je te croyais parti loin, si loin! Mais nous voyagerons ensemble, poétiquement.

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  18. La poésie rime avec la Tunisie !!!
    N'en déplaise à Mytherrand, ministre français de la Culture...

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