Pages

17 oct. 2024

Chasser les soupirs / Cazar suspiros

 Le piano et la guitare furent les inséparables compagnons de vie de Federico G.

 Lorca

Voici un poème dédié à la guitare: pleurs et sanglots, images...reflets d'une époque.

El piano y la guitarra fueron los inseparables compañeros de vida de Federico.
Aquí dos poemas dedicados a la guitarra: llantos y sollozos, imágenes...reflejos de una época.


Les six cordes

La guitare
fait pleurer les songes.
Le sanglot des âmes
perdues
s'échappe par sa bouche
ronde.

Et comme la tarentule,
elle tisse une grande étoile
pour chasser les soupirs
qui flottent dans sa noire
citerne en bois.



(Federico Gracia Lorca, Poème du Cante Jondo.
Poésies 1921-1927)
(trad: Colo)



Las seis cuerdas, F, García Lorca

La guitarra
hace llorar a los sueños.
El sollozo de las almas
perdidas
se escapa por su boca
redonda.
Y como la tarántula,
teje una gran estrella
para cazar suspiros,
que flotan en su negro
aljibe de madera.



1924


Dessins de Lorca

16 commentaires:

  1. ah le sanglot des âmes perdues merci merci M Lorca et merci aussi pour vos dessins.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oh oui, il faut être Lorca pour faire soupirer les guitares...

      Supprimer
  2. Il est sûr que Lorca connaissait la musique, en écrivant de main de maître, ce poème ingénieusement imagé et très harmonieux !
    J'aime bien également ses deux dessins, d'une simplicité qui ne nuit pas à leur finesse.
    Bonne fin de semaine

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Antoine, c'est à chaque fois une découverte Lorca, même si on a déjà lu le poème.
      Bon week-end à toi aussi

      Supprimer
  3. Sur un air de guitare, on entend les sanglots qui s'échappent des cordes..
    "C’est un pleur monotone,
    Comme le pleur de l’eau,
    Comme le pleur du vent
    Sur la neige tombée.
    Il est impossible
    De la faire taire.
    Elle pleure sur des choses
    Lointaines." Federico Gracia Lorca

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. L'époque se prêtait aux pleurs en Espagne...merci Marie, le pleur du vent...

      Supprimer
  4. Quel joli poème et comme j'aime les deux dessins qui l'accompagne...quel talent ! Souvent le son de la guitare est comparé à des pleurs. C'est bien vrai, j'aime l'idée que jouer leur permet de s'échapper de sa "citerne en bois"...Merci pour cette nouvelle traduction

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci pour cet enthousiasme Manou, je suis contente que cela t'ait plu.
      Bon week-end!

      Supprimer
  5. j'ai dû chercher aljibe dans mon dictionnaire ;-)
    quel drôle de mot, drôle de choix pour une si petite cavité, sèche en plus!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Aljbe, vient tout droit de l'arabe, un mot que j'aime bien prononcer..
      Un réservoir sec, ou rempli de larmes...oui, un choix étrange, mais relié sûrement à sa terre natale (mais il y en a beaucoup ici aussi).

      Supprimer
  6. Merci à Marie pour le poème supplémentaire, aussi beau que le premier. Ils me donnent envie d'écouter tout de suite de la guitare. Bon week-end Colo. Bises.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tu as le choix dans les solos de guitare espagnol!
      Je t'embrasse

      Supprimer
  7. Une guitare fort mélancolique, les personnages joliment dessinés aussi.
    Bonne après-midi, Colo.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. La poésie espagnole de l'époque est triste et/ou tragique, on le comprend bien.
      Bonne après-midi à toi aussi Tania

      Supprimer
  8. Les dessins sont dans le ton, en moins tristes grâce aux couleurs pastels.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Christian, vous avez raison, oui, le pastel adoucit les sanglots, certainement. Peut-être employez-vous ces tons doux dans vos tableaux.
      Bonne journée.

      Supprimer