Née en Argentine en 1934 et exilée en France depuis 1961, Silvia Baron Supervielle a toujours écrit des poèmes, d'abord en espagnol, puis, dans une écriture de plus en plus minimaliste, en français.
Ce poème a été écrit par elle en français, je me suis permise de le traduire en espagnol, bien qu’elle ait elle-même énormément traduit.
Que
j’aille par le nord
que
j’aille par le nord
où s’avancent mes pas
ou que je
reste au sud
saisie par mes pensées
que je voyage
ailleurs
sans mémoire imaginant
un souvenir dépouillé
de
distance et de rivage
que j’habite les règnes
du rêve
ou les empires
de la passion tout sera
équidistant du
même
centre imprenable
Que vaya por el norte
que vaya por el norte
por donde avanzan mis pasos
o que me quede en el sur
invadida por mis pensamientos
que viaje a otra parte
sin memoria imaginando
un recuerdo despojado
de distancia y de ribera
que viva en los reinos
del sueño o en los imperios
de la pasión todo será
equidistante del mismo
centro inexpugnable
Trad: Colo
J’aime beaucoup Nicolas de Stael
RépondreSupprimerIl a peint de magnifiques tableaux, oui.
SupprimerCoucou. C'est d'abord le tableau de Stael que je relève. J'adore ce peintre et je ne sais dire pourquoi. Peut-être parce qu'il laisse la part belle à l'imagination. Couplé avec le poème, je me suis évadée un peu au Nord, un peu au Sud, j'ai voyagé, tout simplement. Bises alpines.
RépondreSupprimerHola Dédé, contente de te lire. Le voyage pour toi, pour elle ses deux pays entre lesquels elle navigue. Un beso mediterraneo
SupprimerLe poème est très beau. Cette histoire de centre et de distance fait un peu penser á Juarroz. C’est très agréable à lire á voix haute. La traduction est très belle
RépondreSupprimerHum...quelqu'un qui connaît bien Juarroz. je crois savoir.
SupprimerTu as raison, lu à voix haute il est émouvant et superbe.
Coucou chère Colo, que j'aime la toile de Nicolas de Staël, elle permet de s'évader et j'aime le poème. Belle semaine et gros bisous.
RépondreSupprimerHola Denise, s'évader oui, bonne semiane à toi aussi Denise, un beso
SupprimerUn poème admirable que j'habite volontiers, en inversant nord et sud. J'aime beaucoup le rythme de cette poésie "minimaliste". Quant à ce Nicolas de Staël, merci de l'avoir mis en grand format, il captive le regard. Beauté des mots et des couleurs.
RépondreSupprimerIl me parle beaucoup aussi, tu l'imagines bien, et ce centre qu'est l'humain...
SupprimerCe tableau, je l'ai essayé dans plusieurs formats pour ce billet, et finalement en grand...c'était plus percutant, oui.
Bonne journée Tania
une auteure que je connais mieux grâce à toi
RépondreSupprimerj'aime particulièrement ce poème sur l'ailleurs, je lis beaucoup en ce moment sur Israël et la Palestine et sur l'Ukraine des ailleurs douloureux en ce moment
Tant d'ailleurs en souffrance, hélas. Au Soudan aussi...
SupprimerSilvia Baron Supervielle a écrit tant de poèmes superbes, je suis occupée en à en choisir un autre pour la semaine prochaine.
Un beso Dominique.
Cette peinture de Nicolas de Staël est particulièrement belle. Je connaissais Silvia Supervielle, mais tu m'as permis de la connaître davantage. Bises Colo.
RépondreSupprimerBonjour Aifelle, je suis très attachée à cette dame si talentueuse et fine.
SupprimerJ'espère que tu continues à aller mieux, un beso
Ce "centre imprenable" me fait penser à la méditation, ce lieu de silence et de paix au centre de nous-mêmes, , si difficile à apprivoiser.
RépondreSupprimerJ'aime ce poème simple, précis, senti et l'illustration choisi du tableau de Nicolas de Staël, qui encore une fois est un éloge à la simplicité, à la liberté de l'imaginaire. Merci Colo de tes belles pages !
Bises ensoleillées.
Bonjour Fifi, je pense comme toi à ce centre de nous-mêmes, d'où tout est mis à distance.
SupprimerMerci pour tes mots, besos de grand soleil dans une ciel bleu paisible.
Y-a-t-il un centre sur notre planète ? Et chaque pas, chaque région peut faire remonter des souvenirs à chacun. J'aime sa façon de s'exprimer, merci pour la découverte. Bon après midi, bises.
RépondreSupprimerMerci à toi, bonne semaine, un beso Élisabeth
SupprimerMagnifique poème, magnifique tableau de De Staël (cette brèche ouverte sur peut-être l'océan ou une montagne, cette maison tapie dans le coin). Le centre imprenable chez de Staël était cet esprit tourmenté, dont il n'a pu se départir malgré l'explosion des couleurs de ses tableaux. L'association que tu as composée me fait penser à cela...Besos.
RépondreSupprimerMerci pour cette belle suggestion Claudie, une brèche dans un esprit tourmenté....Un beso
SupprimerUn très bel ensemble texte peinture.
RépondreSupprimerAvec Silvia Baron Supervielle, on ne perd jamais le nord !
Du nord au sud, en suivant les étoiles, jamais on ne se perd cher K.
SupprimerNicolas de Stael.......tu ne pouvais faire meilleur choix de mariage entre ce -presque - monochrome et ce poème que l'auteur a voulu minimaliste. J"aime.
RépondreSupprimerMerci Chinou, bleus chauds, bleus froids....
SupprimerUn beau voyage à travers les nuances de bleu de Nicolas de Staël qui rejoint les mots du poème entre le bleu des glaciers du Nord et le bleu des ciels du sud
RépondreSupprimerMerci Marie, bon dimanche
SupprimerLe "centre imprenable" sur lequel conclut Silvia Baron Supervielle me fait songer à un fragment de Andrée Chedid (Textes pour un poème - "Au midi des contradictions") :
RépondreSupprimer"Le dénué d'amour trace partout des cercles dont le centre n'est pas."
Bon dimanche, Colette.
Bonjour Christian, matinal amigo, je connais peu la poésie d'Andrée Chedid, merci pour ce vers.
SupprimerSans doute le centre se trouve-t-il toujours en nous, d'où tout part, où tout revient.
J'espère que vous allez bien, bon dimanche.
Centre imprenable... Oui ! Etre partout chez soi quand on est bien vivant en soi-même... Quel magnifique poème. Merci beaucoup.
RépondreSupprimerJ'ai pensé à toi en le traduisant. Un beso
SupprimerDe retour aujourd'hui.
RépondreSupprimerLa variété des bleus de N. de Staël ! J'aime beaucoup ce tableau équilibré, harmonieux, sans fausse note. Une belle économie de moyens que l'on observe aussi dans le poème de S.Supervielle. Tout sera en fin de compte, à la même distance du "centre imprenable" de nous-même, c'est à dire de notre conscience, de nos idéaux, qui eux, ne bougerons pas. Un poème chaleureux et très humain.
À bientôt, Colo
Oh, plaisir de te retrouver Antoine.
SupprimerMerci et à bientôt, ici ou là.
C'est joliment exprimé, ne serait-ce pas la sagesse, celle de la maturité ? Douce semaine dame Colo, j'espère que tout va bien sur ton île, bises. brigitte
RépondreSupprimerOui, sûrement, la sagesse de l'âge Brigitte.
SupprimerÇa va, ça va, il faut absolument qu'il pleuve, sans doute chez toi aussi.
Je t'embrasse
Du français à l'espagnol ... Qu'est-ce qui est le plus difficile en poésie ? la version ou le thème ?
RépondreSupprimerAh, bonne question, pour moi plus facile de l'espagnol au français...
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