Pages

13 sept. 2023

Le calme délicieux du couchant / La divina calma del ocaso

 











 

 

 

A force de scruter le ciel, de palper l’air 

humide, d’écouter le vent des îles, tout comme

 le paysan ou le marin, je savais samedi dernier

 que ce serait le dernier jour de grosse chaleur.

Courte excursion à la côte à l’heure du coucher

 du soleil avec mon appareil photo.

Il y régnait une étrange lumière mais ce n’est

 qu’en regardant les photos sur mon écran, 

tard le soir, que j’ai pensé : pourquoi ne suis-

je pas peintre ?

 

 

A fuerza de escrutar el cielo, de palpar el aire húmedo, de escuchar el viento de las islas, tal como el campesino o el marinero, sabía el sábado pasado que sería el último día de calor.

Corta excursión a la costa a la hora de la puesta del sol con mi cámara de fotos.

Reinaba una luz extraña pero sólo fue al mirar las fotos en mi ordenador, tarde por la noche, que pensé: ¿por qué no seré pintora?



J’ai découvert un sonnet du Mexicain Manuel José Othon (1858-1906). J’en aime 

le rythme, les couleurs.

                                        

A un peintre

Voici, peintre, ton splendide paysage:
un lac obscur, des rafales marines
trempées de teintes cramoisies
et, dans le bleu profond des nuages,

un tronc qui balance son feuillage
au souffle des vents vespéraux,
et tachés de vert les coteaux
et de jaune le fond du bocage;

un rocher de lichens couvert;
une langue de terre illuminée
par le dernier rayon du soleil mort;

et dans la lueur de la soirée
une voile au loin, noyée
dans le calme délicieux du couchant.

 
(Trad. Colo)

He descubierto un soneto del Mejicano Manuel José Othon (1858-1906). Me gustan los colores y el ritmo.


A un pintor

He aquí, pintor, tu espléndido paisaje:
un lago oscuro, ráfagas marinas
empapadas en tintas cremesinas
y en el azul profundo del celaje,

un tronco que columpia su ramaje
al soplo de las auras vespertinas,
y manchadas de verde las colinas
y de amarillo el fondo del boscaje;

un peñasco de líquenes cubierto;
una faja de tierra iluminada
por el último rayo del sol muerto;

y de la tarde al resplandor escaso,

una vela a lo lejos, anegada
en la divina calma del ocaso.



35 commentaires:

  1. Après la lune, le soleil couchant j'aime ça aussi, ici aussi fin de canicule ouf
    Question peinture je suis pour mille fois mais à condition que ce ne soit pas moi car j'ai deux mains gauches
    j'aime le souffle des vents vespéraux

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tes mains sont pareilles aux miennes donc, tristement inutiles pour le dessin ou la peinture...allez, dans une prochaine vie peut-être..
      Bonne journée Dominique

      Supprimer
  2. Nous étions donc en phase en cette fin de semaine avec le début de la fin de la grosse chaleur de la semaine. Hélas je n'avais pas un ciel aussi beau devant les yeux, tes photos sont magnifiques. J'imagine le calme de fin de journée qui allait avec. Très beau sonnet à un peintre. Bises Colo, bonne journée.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tu as raison, il y avait cette lumière particulière, le très léger souffle de l'air, un très léger clapotis...un rêve.
      Bonne journée à toi aussi Aifelle. Un beso

      Supprimer
  3. très jolies photos!
    et oui, on "sent" que la canicule perd de sa force, enfin :-) et on scrute le ciel: "oh! là-bas! un petit nuage!"

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Adrienne, le ciel, presque imperceptiblement, change de couleur ici, le bleu est différent quand s'achève le fort de l'été, oui.

      Supprimer
  4. Peintre tu n'es pas mais tu es une photographe qui sait magnifiquement "prendre" le soleil à son coucher ! C'est beau, serein et apaisant ! J'admire !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Enitram, ce n'était pas très compliqué, tout était si calme et beau!

      Supprimer
  5. ni peintresse (?!!), ni photograph..ieuse, mais regardeuse, regardrice, regarderesse...
    regard'rieuse !!

    en ce moment, 'la vie en rose' ici au couchant...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ici le rose annonce du vent le jour suivant...je ne sais pas chez toi !!
      "regard'rieuse", toujours.

      Supprimer
  6. Ecrire, photographier c'est peindre avec des mots, avec de la lumière... Beaucoup d'émotions en lisant le poème...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est vrai Marie, mais cette fois il y avait tant de nuances dans le ciel, la mer, qu'il m'a semble que seule la peinture pourrait les rendre,
      Merci, bonne soirée.

      Supprimer
  7. Pourquoi vouloir peindre ? Tes deux photos montrant le coucher du soleil paraissent tout à fait réussies !
    J'aime bien le sonnet, en le lisant, on sent l'air du large, le ciel immense et on imagine une terre exotique, des palmes qui se balancent sous les alizées...On en redemande, après la chaleur étouffante qu'on a dû endurer !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Pourquoi? Sûrement pour immortaliser et donner à voir à tous ces moments, ces nuances....l'avantage de la peinture sur la poésie, les mots, c'est qu'on a d'emblée une impression d'ensemble je crois.

      Ça me fait plaisir de savoir que tu as aimé ce poème, imaginé l'ambiance.
      Bonne journée.

      Supprimer
  8. ce soleil couchant est aussi beau que la poème dédié à la lune, et accompagné de belles photos

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Niki, j'ai essayé en photo et mots de garder plus longtemps ces courts moments, si beaux.

      Supprimer
  9. Pas besoin d'être peintre pour apprécier les beautés de la nature, il suffit d'ouvrir les yeux et d'avoir gardé un peu de notre âme d'enfant pour être capable de s'émerveiller, ou d'avoir l'âme d'un poète comme tu l'as soit dit en passant...C'est vrai pourtant que parfois la peinture nous oblige à aller au plus près des éléments pour les voir encore plus précisément afin d'en retracer l'ambiance et notre ressenti, de créer l'émotion...En tous les cas, tes photos sont superbes et les mots qui vont avec également. Bon jeudi

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Manou, pour apprécier non, mais pour figer un moment aussi éphémère qu'un coucher de soleil, il me semble, ou il m'a semblé à ce moment-là, que peindre ce que je voyais prolongerait l'enchantement...
      Merci, bonne journée à toi aussi!

      Supprimer
  10. Cc et merci de m'avoir signalé le pb sur mon blog. En principe, à 21h, le nouveau lien est en ligne. Je ne sais pas pourquoi, sur plusieurs vidéos, ça a fait ça. Bisous

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je vais y retourner alors, merci, bonne journée Val

      Supprimer
  11. Outre la mer et les couleurs magnifiques, le cv bateau ressemble de loin à un vieux gréement !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je ne l'ai vu que de loin, comme toi, nettement plus beau qu'un de ces gigantesques bateaux à moteur des nombreux millionaires qui circulent par ici!
      Merci Thaïs

      Supprimer
  12. traduire, faire lire et entendre de la poésie oui c'est vraiment utile et nécessaire... quant à ce coucher de soleil il est splendide. J'espère que la fin de l'été sera douce. On n'est plus certain de rien avec la météo...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci, ça m'encourage Kwarkito.
      On n'est tellement pas certain de rien, qu'il faudra se laisser étonner chaque jour.

      Supprimer
  13. « Impression soleil couchant » ? Pourquoi regretter de n’avoir pas de palette et le don de peintre ? Munie de votre reflex, Colette, vous nous avez tiré une série de clichés à la Monet, avec douze heures de retard certes, lui c’était au levant et vue du Port du Havre…
    La fin du jour, l’ocaso, a toujours inspiré les peintres et les poètes, me suis rappelé l’un des plus connus du Père Hugo :
    https://www.poesie-francaise.fr/victor-hugo/poeme-soleils-couchants-VI.php
    Mélancolique le Totor… S’il avait mieux lu Lucrèce, il aurait su que tout a une fin, la nature, le soleil et les glaces des montagnes (ça c’est en bonne voie). Sauf le salami qui en a deux, ajouteront les facétieux.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Hola Gislebert, un tableau est sans doute moins éphémère qu'une photo...?
      Les Romantiques oui, se sont beaucoup inspiré du coucher du soleil, l'ocaso de su vida para V. Hugo.
      Merci pour le salami:-))

      Supprimer
  14. Bonjour Colo, j'adore les levers et couchers de soleil sur la mer ou partout ailleurs. Merci pour ces photos. Bon dimanche.

    RépondreSupprimer
  15. Superbes lumières du couchant qui nous émerveillent encore davantage quand les nuages s'en mêlent - "la divina calma del ocaso", si.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tu as raison, sans nuages c'est nettement plus monotone. Contente de te retrouver .

      Supprimer
  16. Les couchers de soleil font de beaux tableaux, c'est vrai. Tes photos sont magnifiques. Merci pour le poème si près et si attentif à la nature.

    RépondreSupprimer
  17. J'ai oublié de mettre mes coordonnées pour mon commentaire ci-dessus au sujet de tes photos magnifiques et merci pour le poème si près de la nature.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Élisabeth, c'est pénible cette histoire de noms etc...Tu es courageuse d'être revenue !

      Supprimer