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24 sept. 2023

P(l)ages , poésie de la mer, du sable....

 

Tout est original, joliment présenté dans ce recueil de poésie.

D’abord son format agréable à manier, à lire car il y a des “respirations”, des blancs, quelques photos. Ensuite il a été réalisé par 4 poètes : Brigitte Bardou,Viviane Fournier, Marion Le Braz et Alcyon. mais on ne sait pas qui a écrit quoi: les poèmes ne sont pas signés quoique quelques pistes...

Voici la couverture de P(l)ages


Sur la page de garde on lit ceci:

"À celles et ceux qui nous ont fait découvrir nos premières plages.

À celles et ceux à qui nous avons eu la joie de les faire découvrir à notre tour".


Tous les poèmes, parfois très courts ou d’autres racontant une histoire, ont trait à la plage, la mer, l’eau. Aux couleurs, aux mouvements des vagues, au sable...Aux personnes, beaucoup d’enfants, mais aussi aux migrants, aux amours, aux souvenirs. 





Parfois, en bas du poème, en bas de page, un mot qui fait écho.

 



Pour que vous vous en fassiez une idée, j’ai préféré photographier quelques pages plutôt que de recopier les mots.

 


Publié par Lisières, un joli cadeau à vous faire, à offrir aussi.

19 sept. 2023

Expressions imagées / Expresiones evocadoras

Tout le monde sait que la partie la plus délicate à manier dans une langue étrangère est celle des expressions. Une fois bien comprises, les placer à bon escient dans la conversation sans en changer un seul mot est vraiment compliqué.

Combien de fois ai-je provoqué l’hilarité de ma famille espagnole ? Ça vous est peut-être arrivé dans une autre langue…..

Voici deux expressions que j’aime, si imagées.


« Hacer la vista gorda » 

Ici une courte histoire d’antan. Jeune et fraîchement arrivée en Espagne avec une vieille Dyane, voilà qu’un douanier m’attrape, me dit que j’aurais dû changer la plaque belge depuis 2 mois, enfin, qu’il me donne une semaine et qu’entre-temps il fera « la vista gorda ».

Je comprends les mots, vista = vue et gorda=grosse…il va faire la grosse vue ? Je suis perplexe mais ris sous cape car une image s’installe dans ma tête : le même douanier avec des lunettes aux verres si épais qu’il ne voit rien. Presque.

L’expression veut dire : faire comme si on ne voyait pas, détourner la vue.

aquí una corta historia de antaño. Joven y recién llegada a España en un viejo Dyane, un aduanero me atrapó y me leyó la cartilla: hubiera tenido que cambiar la matrícula belga desde hacía 2 meses, pero que bueno, me daba una semana y mientras haría la vista gorda.

Yo entendía las palabras “vista” y “gorda”…pero juntas, ¿qué diablos querían decir? Me quedé perpleja pero riéndome por lo bajo ya que una imagen se instaló en mi cabeza: la del mismo aduanero con unas gafas con cristales tan espesos que no podía ver nada. Casi.


                             Foto: Colo, Mallorca

 

No todo el monte es orégano.

Oh qu’elle sent bon celle-ci, un mont couvert d’origan...

D’après Wiki « Le mot « origan » est issu du grec ὀρίγανον / origanon, signifiant « qui se plaît sur la montagne », composé de ὄρος / oros « montagne » et γάνος / ganos « éclat, aspect riant » ; pour les anciens cette plante avait une grande valeur car elle était un remède, une solution à tous les maux.

Donc voilà que si le mont n’est pas entièrement couvert, on va y trouver des difficultés, des contrariétés. Avouez que « Tout le mont n’est pas origan » est franchement plus porteur d’images, de senteurs que….hum, je pensais à « Tout n’est pas rose ».

Oh, ¡qué bien huele esta, un monte recubierto de orégano, allá vamos!

Según Wiki la palabra « origan » proviene del griego ὀρίγανον / origanon, que significa « que disfruta en la montaña », compuesta de ὄρος / oros « montaña » y γάνος / ganos « destello, aspecto risueño? » . Para los antiguos esta planta tenía un gran valor ya que era un remedio, una solución a nuestros males.

En francés se diría…hum, por ejemplo, “no todo es de color rosa”, que es menos evocador, ¿no?



13 sept. 2023

Le calme délicieux du couchant / La divina calma del ocaso

 











 

 

 

A force de scruter le ciel, de palper l’air 

humide, d’écouter le vent des îles, tout comme

 le paysan ou le marin, je savais samedi dernier

 que ce serait le dernier jour de grosse chaleur.

Courte excursion à la côte à l’heure du coucher

 du soleil avec mon appareil photo.

Il y régnait une étrange lumière mais ce n’est

 qu’en regardant les photos sur mon écran, 

tard le soir, que j’ai pensé : pourquoi ne suis-

je pas peintre ?

 

 

A fuerza de escrutar el cielo, de palpar el aire húmedo, de escuchar el viento de las islas, tal como el campesino o el marinero, sabía el sábado pasado que sería el último día de calor.

Corta excursión a la costa a la hora de la puesta del sol con mi cámara de fotos.

Reinaba una luz extraña pero sólo fue al mirar las fotos en mi ordenador, tarde por la noche, que pensé: ¿por qué no seré pintora?



J’ai découvert un sonnet du Mexicain Manuel José Othon (1858-1906). J’en aime 

le rythme, les couleurs.

                                        

A un peintre

Voici, peintre, ton splendide paysage:
un lac obscur, des rafales marines
trempées de teintes cramoisies
et, dans le bleu profond des nuages,

un tronc qui balance son feuillage
au souffle des vents vespéraux,
et tachés de vert les coteaux
et de jaune le fond du bocage;

un rocher de lichens couvert;
une langue de terre illuminée
par le dernier rayon du soleil mort;

et dans la lueur de la soirée
une voile au loin, noyée
dans le calme délicieux du couchant.

 
(Trad. Colo)

He descubierto un soneto del Mejicano Manuel José Othon (1858-1906). Me gustan los colores y el ritmo.


A un pintor

He aquí, pintor, tu espléndido paisaje:
un lago oscuro, ráfagas marinas
empapadas en tintas cremesinas
y en el azul profundo del celaje,

un tronco que columpia su ramaje
al soplo de las auras vespertinas,
y manchadas de verde las colinas
y de amarillo el fondo del boscaje;

un peñasco de líquenes cubierto;
una faja de tierra iluminada
por el último rayo del sol muerto;

y de la tarde al resplandor escaso,

una vela a lo lejos, anegada
en la divina calma del ocaso.



5 sept. 2023

La musique de l'âme

 

Le poème d’aujourd’hui, très simple et basé sur le rythme, la répétition, m’a

été soufflé par la magnifique pleine lune, la lune bleue, de la fin août.




Musique secrète

Jaime Torres Bodet (Mexico 1902-1974)



Comme la forêt a

tant de fleurs secrètes

que semble odorante

la lumière de la lune.


Comme le ciel a

tant d’étoiles secrètes,

elle semble briller

la nuit de lune.


Comme l’âme a

sa musique secrète,

il semble que l’âme

pleure avec la lune!…



(Trad: Colo)

                                    Lune appelée bleue / Luna llamada azul



Música oculta



Jaime Torre Bodet (Mexico 1902-1974)



Como el bosque tiene
tanta flor oculta,
parece olorosa
la luz de la luna.


Como el cielo tiene
tanta estrella oculta
parece que brilla
la noche de luna.


Como el alma tiene
su música oculta,
parece que el alma
llora con la luna!…