Il suffit de taper “ Gabriel García Marquez” roses jaunes, ou fleurs jaunes ou jaune tout court pour qu’apparaissent des sites, tant en espagnol qu’en français (plus nombreux en espagnol évidemment) où l’on cite ce passage de “Cent ans de solitude”:
“«Ils ont vu par la fenêtre qu'une pluie de minuscules fleurs jaunes tombait. Ils sont tombés toute la nuit sur la ville dans une tempête silencieuse, ont couvert les toits, ont bloqué les portes et ont étouffé les animaux qui dormaient en plein air. Tant de fleurs sont tombées du ciel, que les rues se sont réveillées couvertes d'une courtepointe compacte, et ils ont dû les nettoyer avec des pelles et des râteaux pour que l'enterrement puisse passer ».
Ah, c’est vrai qu’il aimait cette couleur mais surtout les fleurs. En forme de boutade il a déclaré après avoir reçu le prix Nobel en 1982 “...de sorte que la grande conjuration de tous les maux serait une belle femme, mais comme on ne peut la mettre dans un vase, ni la porter à la boutonnière, alors le plus beau, après une belle femme, c’est une fleur jaune”.
Dans Cent ans de solitude on trouve nombre de plantes et fleurs comme les Strelizia, Acorius, Aloe Vera, palmiers...et une artiste chilienne Luisa Rivera a illustré une version du roman dont voici quelques exemples.
Mon roman préféré de lui est “L’amour aux temps du choléra”, ah, si vous ne l’avez pas lu…! C’est là que j’ai trouvé quantité de fleurs, pour toutes les occasions, fleurs d’amour et de mort mais pas que...
Voici quelques extraits, j'ai choisi des fleurs différentes.
- De toute façon il allait envoyer une couronne de gardenias, pour si jamais Jeremiah de Saint – Amour avait eu un dernier moment de repentance.
Et puis ceci qui me fait rire.
Juvenal Urbino se levait au chant du coq, heure à laquelle il commençait à prendre ses remèdes secrets : bromure de potassium pour remonter le moral, salicylates pour les douleurs dans les os par temps de pluie, gouttes d’ergot de seigle pour les vertiges, belladone pour le bon sommeil.
Belladone
Il prenait son petit déjeuner en famille mais s’accordait un régime personnel : une infusion de fleurs d’absinthe …
Flowers in the hair...
Fermina Daza était différente sans son uniforme de collégienne car elle portait une tunique de fil toute plissée qui lui tombait des épaules comme un péplum et elle avait sur la tête une guirlande de gardénias naturels qui lui donnait une apparence de déesse couronnée.
Le langage des fleurs:
Il lui offrit alors le camélia qu’il portait à la boutonnière. Elle le refusa : « C’est une fleur de fiançailles”.
Camélia blanc
Un matin qu’il coupait des roses dans son jardin, Florentino Ariza ne put résister à la tentation de lui en porter une lors de sa visite suivante. Dans le langage des fleurs c’était un délicat problème car Fermina Daza était veuve depuis peu. Une rose rouge, symbole d’une passion brûlante, pouvait l’offenser dans son deuil. Les roses jaunes, qui dans un autre langage portaient bonheur, étaient, dans le vocabulaire trivial, signe de jalousie. Il lui avait une fois parlé des roses noires de Turquie qui eussent sans doute été plus appropriées, mais il n’avait pu en obtenir pour les acclimater à son jardin. Après avoir longtemps réfléchi, il se décida pour une rose blanche. Il les aimait moins que les autres parce qu’elles étaient insipides et muettes : elles ne disaient rien.
Au dernier moment, craignant que Fermina Daza ne commît la méchanceté de leur donner un sens, il en ôta les épines.
Et pour terminer, ces fleurs inattendues!
Certaines avaient orné leurs cheveux de superbes fleurs de pomme de terre
qui commençaient à défaillir sous la chaleur.
C'est sûr que s'il avait écrit: "Certaines avaient orné leurs cheveux de superbes pommes de terre", cela n'aurait pas eu le même effet. Trêve de plaisanterie, je me suis toujours dit que je devrais lire " Cent ans de solitude" mais je ne l'ai pas encore fait. Plusieurs personnes m'ont dit que c'était terriblement ennuyeux. Il va falloir que je me fasse ma propre opinion. Tu m'as relancée sur ce projet de lecture et je t'en remercie avec un bouquet de fleurs virtuels. Bises alpines.
RépondreSupprimerhihhi, plus lourd aussi pour ces pauvres jeunes filles...Je te conseille plutôt L'amour aux temps du choléra Dédé, on ne s'y perd pas dans les personnages et il est aussi représentatif de cet écrivain.
SupprimerUn beso mediterraneo.
je ne connais cet auteur que de nom mais j'ai vraiment envie de le découvrir
RépondreSupprimerComme presque toute la littérature sud-américaine, ses romans sont très imagés, colorés, et, comme je le disais à Dédé je te conseille L'amour aux temps du choléra. Merci d'être passée Niki.
SupprimerJ’adore cet article. Pour les gouttes d’ergot de seigle contre les vertiges, je pense que Márquez est n peu espiègle car l’ergot de seigle contient le principe actif du LSD. Sinon, moi aussi j’adore les fleurs jaunes (kwarkito)
RépondreSupprimerHola Kwarkito, je n'en suis pas sûre, évidemment, mais sans doute que ce cher Docteur Juvenal Urbiño savait ce qu'il faisait..question de planer un peu ???
SupprimerJe viens de voir des mimosas, les premières fleurs de l'année sont toutes jaunes, un régal.
Je vais suivre ton conseil à Dédé pour découvrir cet auteur.
RépondreSupprimerJe voulais te dire aussi, que les fleurs de pommes de terre sont très belles, fines, élégantes.Elles sont qualifiées de "superbes" dans le texte, un qualificatif mérité.
Bises ensoleillées, Colo.
fifi
Tu as raison Fifi, elles sont magnifiques ces fleurs. Nous venos de planter les pdterre, en juin on aura les fleurs! Besos pour toi!
SupprimerVoilà bien un auteur que j'aime énormément, je l'ai lu il y a très longtemps mais L'amour au temps du choléra est pour moi le roman que l'on n'oublie pas; pour un peu j'irai le chercher pour le relire mais bon il faut que je reste sagement en Russie j'ai un gros pavé à lire
RépondreSupprimerj'aime le langage des fleurs, Colette a écrit un petit livre là dessus très agréable
J'ai lu quand dans le coin de sa Colombie natale, il y avait énormément de fleurs, un plaisir! C'est un roman qu'on peut relire, avec bonheur, n'importe quand, oui. Bonne journée Dominique.
SupprimerIl y a longtemps, j'ai lu "Cent ans de solitude" et "l'amour au temps du choléra" et peut-être d'autres qui m'ont moins marquée. Une relecture ne serait pas du luxe, mais comme Dominique, il faut que je m'en tienne déjà à ce que j'ai en cours et à venir. C'est déjà un plaisir de lire tous ces extraits sur les fleurs et j'aime les illustrations. Bises Colo.
RépondreSupprimerCes beaux romans intemporels, le choléra, le corona....peuvent être relus n'importe quand. Moi j'en relis des passages de temps en temps.
SupprimerBonne journée Aifelle !
Ah oui, Cent ans de solitude et l'amour au temps du choléra ! Il y a longtemps ! Avec quelques citations et photos de fleurs , tu nous le fais revivre ici ! C'est vrai, tu nous donnes envie de le relire mais... Merci pour ces retrouvailles !
RépondreSupprimerBonne soirée et à bientôt !
Je me suis replongée dans L'amour aux temps du choléra suite à des photos de GGMárquez entouré de fleurs et papillons jaunes... Espérons que cette année il y aura plus de papillons aussi. Bonne journée.
SupprimerSuper intéressant, un très bel article. Bisous
RépondreSupprimerMerci, bonne journée Val.
SupprimerLa belladone, ça me fait toujours penser à "Atropa belladona" dans "Le messager" ... merci de raviver mes souvenirs (de jeunesse).
RépondreSupprimerJe me souviens mal de ce film mais si des souvenirs remontent en toi, c'est parfait!
Supprimerc'est probablement parce que j'ai tenu à le lire en espagnol que je me suis complètement perdue dans les méandres de la généalogie de la famille Buendía :-)
RépondreSupprimer(et bien sûr, en espagnol, les noms des fleurs et des arbres... LOL...)
Cent ans de solitude, sans arbre généalogique à côté est compliqué, en effet. Essaye L'amour aux temps du choléra, bien plus simple et que je trouve magnifique.
SupprimerC'est grâce à toi que j'ai lu "L'amour au temps du choléra", un roman magnifique, il y a quelques années. Juste après nos études (à Louvain-la-Neuve, grâce à Gustavo, un étudiant latino-américain, colombien peut-être, qui m'en avait parlé avec enthousiasme), j'ai lu "Cent ans de solitude" qui m'a éblouie. Plus tard, j'y repensais en fréquentant la librairie Macondo dans une vieille galerie de Bruxelles, devenue Tropismes en déménageant dans les Galeries Royales Saint-Hubert.
RépondreSupprimerVoilà pour les souvenirs réveillés par ton billet. Merci pour ces fleurs et ces couleurs, ces beaux passages illustrés & bonne journée jaune mimosa, Colo.
Tu as une excellente mémoire dis donc! Bravo. Une étrange lumière jaune pâle en ce moment par la fenêtre....bonne soirée...avec Colette peut-être.
SupprimerCoucou chère Colo, je savoure ton billet. Merci pour les extraits de poème et ceux des fleurs. Ces belles fleurs que l'on a envie d'avoir dans son jardin :-)
RépondreSupprimerGros bisous et bel après-midi
Avec plaisir chère Denise, les fleurs réjouissent nos journées, tu ne trouves pas? Un beso
SupprimerTon article est très agréable à lire Colo, cette succession d'images de fleurs avec les textes qui leur correspondent !
RépondreSupprimerCelui sur la rose et cette valse hésitante m'a bien fait rire.
J'ai noté en rouge sur mon petit carnet "l’Amour aux temps du choléra". Merci et Besos !
Merci beaucoup ! Certains trouvent ce roman un peu lent, mais ici nous l'avons adoré.
SupprimerJ'ai ri aussi à cet épisode des roses, surtout la dernière phrase sur les épines...Un beso, bonne soirée
Merci pour la belle découverte. Il faut connaître le langage des fleurs. Merci pour ces textes avec le nom de quelques fleurs. Bonne soirée et bises. Elisabeth Leroy.
RépondreSupprimerMon précédent commentaire ne voulait pas passer, je me suis mise en mode Anonyme et cela a fonctionné.
RépondreSupprimerBonjour Élisabeth, oui Anonyme et mettre son nom est une possibilité devant l’énigme des commentaires chez Blogspot!!! Merci d'avoir insisté. Un jour fleuri pour toi!
SupprimerJ'ai lu Cent ans de solitude qui fut un vrai choc, cette histoire familiale fourmillante avec ces nouvelles du monde qui parviennent grâce au passage des Gitans. J'en ai gardé un souvenir troublant, la mort de José qui se réalise en passant des portes. Lu aussi Chronique d'une mort annoncée et L'amour au temps du choléra. Tous m'ont donné beaucoup de plaisir (beaucoup d'humour chez Garcia Marquez). Merci pour les fleurs jaunes, j'ignorais ce goût particulier . J'ai hérité ce week end d'un très beau bouquet de mimosas. Bonne journée
RépondreSupprimerBonjour Zoé, on oublie souvent l'humour de García Márquez, qui n'en manque pas, merci de le relever. Ici dans L'amour aux temps du choléra, et dans un contexte terrible d'épidémie, on trouve de l'amour, bien sûr, mais des couleurs, des fleurs, de la légèreté, et c'est bienvenu.
SupprimerAh, un bouquet de mimosas en hiver est un cadeau somptueux, et l'odeur!!!!
Bonne fin de semaine.
G.Garcia Marquez a plus que quiconque l'art de la narration vivante, prenante qui fait que lorsqu'on tourne la première page d'un ouvrage et plus particulièrement celui-ci, on ne peut le lâcher. Je l'ai lu pour mes vingts ans et garde encore la saveur de cet ouvrage.
RépondreSupprimerTu as raison, des récits lents mais qui emportent, un excellent narrateur, près des gens et de la nature.
SupprimerAvec ces fleurs somptueuses et parfois aussi vénéneuses, tu m'as bien donné envie de lire ce livre, que je convoite depuis longtemps d'ailleurs...
RépondreSupprimerJe ne peux que t'y encourager, tu y aimeras la fantaisie et le côté si humain Edmée.
SupprimerMerci pour ce beau billet varié et fleuri, j'aime bien le passage avec les épines de la rose blanche.
RépondreSupprimerEt bien je n'ai toujours rien lu de G. G. Marquez... Pourquoi pas "L'amour au temps du choléra" alors.
Je croyais avoir les "100 ans" mais je ne le retrouve pas dans l'armoire.
Malgré la fraîcheur, beau ciel prévu cette semaine, nous irons voir les tapis de Violette dans le parc de Cointe.
Bonne semaine !
Bonjour Christian, L'amour...est un récit beaucoup plus simple, moins de personnage que dans Cent ans de solitude. L'amour y a une grande place, mais pas seulement.
SupprimerIci froid et pluies, un temps de début février en principe , mais nous sommes contents d'avoir de la pluie!
À bientôt, et j'espère que vous aimerez cette lecture
Le fabuleux savoir et fabuleux langage des fleurs, une richesse sans équivalent ! Mon dieu, que de livres à lire ou à relire, je vais bientôt rêver de devenir centenaire... Bises pluvieuses, enfin ! brigitte
RépondreSupprimerTu en auras déjà lu quelques extraits si jamais tu disparais avant tes 100 ans:-))
SupprimerPluies pour quelques jours ici aussi, partout on se réjouit je vois! Un beso
Les romans de Garia Marquez ont quelque chose d'onirique, et comme ils se déroulent dans des contrées lointaines et à une époque révolue, la magie ne m'a pas surprise.
RépondreSupprimerJ'ai découvert une autrice française contemporaine dont l'univers rappelle Garcia Marquez : Carole Martinez.
"Les roses fauves" se passe en Bretagne, mais difficile de ne pas être émerveillé par ce monde mystérieux, où des roses luxuriantes envahissent le jardin à grande allure .
Bonjour Eeva, contente de te lire ici! De Carole Martínez j'ai lu avec bonheur "Coeur cousu", la magie y est fort présente, et "Le domaine des murmures", tu me recommandes ces roses fauves alors...merci!
SupprimerTous ces extraits sont beaux ! Et oui, les fleurs de pomme de terre aussi ! G Garcia Marquez fait parti de mes échecs en littérature. Impossible de lire jusqu'au bout, L'amour au temps du choléra !
RépondreSupprimerJe pense que j'ai publié mon commentaire sous anonyme; je te parlai de mon rendez-vous manqué avec Marquez !
RépondreSupprimerPage poétique aux couleurs des fleurs...
RépondreSupprimer""N’arrête jamais de sourire, même si tu es triste, car tu ne sais pas qui pourrait tomber amoureux de ton sourire."Garcia Marquez