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11 nov. 2022

Se perdre de vue / Perderse de vista

 

Dans ce curieux livre, très mince en pages mais qui contient une foule de références littéraires “Le poète est sous l’escalier”,  Jacques Lèbre parcourt la littérature internationale en mettant en correspondance des phrases, des vers, relatifs à un thème. C’est surprenant et très intéressant !

Ainsi, le livre commence par un extrait de La Semaison de Philippe Jacottet:

L’attachement à soi augmente l’opacité de la vie. Un moment de vrai oubli, et tous les écrans les uns derrière les autres deviennent transparents, de sorte qu’on voit la clarté jusqu’au fond, aussi loin que la vue porte; et du coup plus rien ne pèse. Ainsi l’âme est vraiment changée en oiseau.


Et il trouve un écho dans la Neuvième poésie verticale de Roberto Juarroz.

Insistir demasiado en sí mismo
es gastar sin sensatez la sustancia del mundo

Trop s’attacher à soi-même

c’est gaspiller la substance du monde

 

On pourrait rechercher sans fin des correspondances entre les écrits des auteurs dit-il, mais il clôt cette première partie par une phrase de David Gascoyne dans Le journal de Paris et d’ailleurs.

Nul être au monde ne peut s’accomplir, ou réaliser quoi que ce soit, à moins qu’il ne s’oublie complètement, à moins qu’il ne se perde de vue: sans cet oubli de soi, impossibilité d’être pleinement humain. 

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NB: Merci Dominique de me l'avoir recommandé ! 

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Jacques Lèbre, Le poète est sous l'escalier, édition Corti, p. 9,10,11 

23 commentaires:

  1. ce sera mon prochain billet de blog

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    1. Dommage que tu ne mettes pas le lien vers ton blog.

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    2. Oh j'espère ne pas t'avoir coupé l'herbe sous les pieds !
      Je serai contente de lire ton billet.

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    3. Chinou, le blog de Dominique est: http://asautsetagambades.hautetfort.com/

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  2. Tu sais que La semaison, de Philippe Jaccottet est un de mes livres phares. Ainsi que Juarroz, bien sûr ! Que c'est passionnant ce billet. Je vais chercher ce livre... Corti, une maison d'édition exceptionnelle.

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    1. Ah je l'ignorais, tant mieux alors! C'est un livre érudit dans le sens où il nomme des tas d'auteurs que inconnus, de moi du moins !

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  3. Je confirme : J.Corti est une maison exigeante et clairvoyante, qui, entre autres écrivains très talentueux, a édité et fait connaître J.Gracq. Après, si l'estime de soi est nécessaire, tout attachement excessif à sa propre personne entraîne naturellement un détachement, voire un désintérêt, vis à vis de tout le reste.
    Merci Colo, de nous avoir signalé le livre de J. Lèbre, qui paraît intéressant.

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    1. Dans la postface l'auteur écrit: "De ce livre, au fond, je n'ai été que le scribe. Je n'ai fait que recopier ce qui m'avait interrogé ou touché lors de mes lectures...". 92 pages de découvertes et plaisirs.
      Bon week-end Antoine.

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  4. 92 pages de découvertes et de plaisirs ne se refusent pas !!! Merci Colo, doux week end à toi. brigitte

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  5. La démarche est originale. Si souvent, nous pensons à des passerelles, aux fils invisibles entre des livres lus. Une bonne idée de rassembler ces "bribes" littéraires par thème. L'escalier du titre m'intrigue.

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    1. L'escalier...c'est expliqué au dos du livre: "Le titre emprunte l'image du poète sous l'escalier à Hugo von Hofmannsthal et à la légende de saint Alexis. Car, dans sa famille, comme dans la société, le poète est sous l'escalier que tout le monde monte et descend, sans jamais le reconnaître. Mais n'est-ce pas là sa place naturelle?"

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    2. Merci pour la citation éclairante. Je suis allée lire la légende de St Alexis que je ne connaissais pas. Bon dimanche, Colo.

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  6. C'est une superbe idée ces liens et ces ponts faits entre différents textes et je suis certaine d'y découvrir des poètes inconnus. Les extraits que tu donnes sont déjà très tentants. Bon dimanche Colo, bises.

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    1. Tu ne seras pas déçue Aifelle ! Bonne semaine, un beso

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  7. L'escalier est très inspirant ces derniers temps. De nombreux blogs traitent de ce sujet en "devoir" proposé par un internaute. Merci pour la réponse sur mon commentaire précédent.

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    1. Merci d'être revenue Chinou, Dominique a publié son billet ce matin

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  8. Bonjour Colo, ces textes sont très philosophiques. Il y a de quoi faire de nombreuses dissertations. Je ne suis pas sûre que je serais capable de disserter.
    Bonne fin d'après-midi.

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    1. Bonjour Dasola, ce sont quelques vers ou des phrases de différents auteurs sur différents sujets: la vie, la mort, la solitude...donc oui, assez philosophiques. Bonne journée.

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  9. Voilà un livre que j'aurai plaisir à me faire offrir ou à m'offrir.
    En lisant les quelques exemples sur l'oubli de soi, j'avais en tête une citation de Jean Sulivan, une autre de Maurice Zundel à propos de l'émerveillement, qui est un oubli de soi. Mais je ne les aies pas retrouvées. Mais j'en ai trouvé une autre :
    "Se connaître soi-même, c'est s'oublier. S'oublier soi-même, c'est s'ouvrir à toutes choses" Dôgen
    Merci de ton passage, Colo.
    Bises du soir

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    1. Bonjour Fifi, merci, cette phrase est en accord parfait avec celles que l'auteur a mis en écho.
      Tu l'as compris, il aborde divers sujets en faisant des correspondances de phrases-idées entre différents auteurs.
      Bonne journée, besos

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  10. Voilà qui attise ma curiosité. D'autant que je me replonge avec délectation dans les poésies verticales de Juarroz. mais tous ces échos ces correspondances sont interessants

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    1. Ce livre ne peut que t'enchanter Kwarkito, j'espérais que tu passerais.

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