Blanca Andreu (La Coruña 1959- ) est connue pour écrire une poésie néosurréaliste.
Voici deux courts poèmes où l’océan est central. Des images inattendues, vos imaginations, comme la mienne en les traduisant, va être mise au travail...
Hommes des océans
Je navigue
sur du blé céleste
entre des herbes bleues parmi les champs marins.
Ici sont mouettes les tourterelles
et le merle, cormoran.
Ceux qui labourent ces sillons humides
de couleur verte et indigo
récoltent de l’argenté
s’ils sèment
rêves
ou désirs
de rentrer chez eux.
(Trad: Colo)
Hombres
de los océanos Blanca Andreu
A
Miguel Lodeiro
Navego
sobre
trigo celeste
entre hierbas azules por los campos marinos.
Aquí
son gaviotas las tórtolas
y el mirlo, cormorán.
Los que
labran estos húmedos surcos
de color verde o índigo
recogen
plata
si siembran
sueños
o deseos
de volver al
hogar.
MARINE
Je t’ai vu, océan,
je t’ai galopé sur le dos d’un violon
de bois poli
d’un poulain arrondi
couleur du cerisier
et tu étais, océan
un pré
d’herbes bleues
en mouvement.
Comme si tu étais
l’océan lui-même
je t’ai visité
océan
empereur des eaux
miroir profond du ciel
et j’ai vu dans tes éternelles barbes d’écume
céréales bleues et fleurs du silence.
(Trad: Colo)
Marina
Te
he visto, océano
te he galopado
a lomos de un violín
de madera pulida
de un potro alabeado
del color del cerezo
y eras, océano
un prado
de hierba azul
en movimiento.
Como si fueras
el propio olvido
te he visitado
océano
emperador de las aguas
espejo profundo del cielo
y he visto en tus eternas barbas de espuma
cereales azules y flores del silencio.
"El sueño oscuro" 1994
ce sont de très beaux poèmes, pleins de vie, de bouillonnements de vagues, d'air marin - merci pour le dépaysement colo
RépondreSupprimerAvec plaisir Niki, je les ai aussi choisis parce que la Méditerranée est si calme face à mer du Nord de ma jeunesse. J'aime les vagues, leur bruit, et l'écume bien sûr.
SupprimerCes poèmes me parlent évidement et ils arrivent à point nommé, je lis en ce moment sur le Cosmos et les mots se répondent puisqu'il est question chez moi d'écume stellaire, de vague de galaxies et de danse des galaxies
RépondreSupprimerj'aime ces correspondances qui donnent raison à Jacques Lèbre
Ah oui, alors c'est fort intéressant ce rapprochement avec le Cosmos !!! On pourrait commencer un cahier de "correspondances", toi qui lis tellement et sur tout, ce serait vraiment bien. Comme l'a fait, en effet, Monsieur Lèbre.
SupprimerLes herbes bleues reviennent deux fois ; j'aimerais les voir ces champs là, onduler doucement ; on sent aussi le vent, les oiseaux qui tourbillonnent, le vent, tout donne envie d'aller voir l'océan tout de suite.
RépondreSupprimerBonjour Aifelle, ici il y a des "prairies" de posidonie qui, j'imagine, pourraient être ces herbes bleues qui, oui, ondulent, c'est superbe.
SupprimerBonne journée !
Deux très beaux poèmes, où l'on se sent très agréablement fouetté par le vent du large, les embruns, les herbes bleues et les barbes d'écume! J'aime spécialement les vers magiques des "Hommes de l'Océan"
RépondreSupprimerBonne journée, Colo
Merci Antoine, oui, les hommes de l'océan, rythmé, est très beau.
SupprimerSûr que plus d'un diamant gît dans le fond de l'eau...
Le premier poème touche beaucoup. Mais ces champs liquides parfois se dérobent fort dangereusement
RépondreSupprimerTu as raison, autour des Baléares les endroits couverts de posidonie sont zone protégée, mais la Méditerranée est tellement polluée que...
SupprimerIndiscutablement c'est le premier qui m'embarque.Il claque magnifiquement comme éclaboussures et rafales de vent. On en a plein les poumons.
RépondreSupprimerUne poétesse que je découvre, à suivre...Bonnes respirations cher K.
SupprimerJ'aime bien le 1er poème. J'espère que tu vas bien, gros bisous
RépondreSupprimerMerci Val, moi aussi je le trouve très beau et fort. Un beso
SupprimerVraiment très beau
RépondreSupprimerUne découverte, oui. Merci Obni!
SupprimerJ'aime la simplicité du premier poème, l'imaginaire du second - qui m'a rappelé "Le bateau ivre".
RépondreSupprimerBelle illustration de Van Rysselberghe, merci, Colo.
La mer, l'océan, sujets tellement traités en poésie, mais ici ils sont traités de façon originale, puissante.
SupprimerMerci, bon week-end Tania
Je suis venue les relire, ces deux poèmes. Je les trouve très beaux et je préfère le premier : je trouve très belle l'image de la récolte argentée des rêves.
RépondreSupprimerMerci Marie, moi aussi je préfère le premier mais les "céréales bleus et fleurs du silence "du second me séduisent aussi. Bonne journée !
SupprimerJ'ai cherché si l'œuvre de Blanca Andreu était disponible en Français. Hélas non. Un livre traduit, indisponible. Et bien sûr, rien dans les médiathèques.
SupprimerDommage mais pas surprenant en fait.
SupprimerBonjour Colo, l'océan, empereur des eaux me plait bien. Bon dimanche.
RépondreSupprimerLe ciel qui rend visite à l'empereur, de belles images oui, Dasola, merci de ta visite
SupprimerQuand les océans deviennent champs...champs où poussent les "herbes bleues" où les sillons se creusent pour y semer des graines de rêves, on ne peut qu'être conquis!...
RépondreSupprimerEn effet, un "portrait" très vivant des océans. Bonne journée Marie
SupprimerJ'aime particulièrement le premier poème. Le va et vient incessant du champ à l'océan, de la prairie à la mer, donne un rythme, un balancement, un bercement qui rappelle celui des vagues. Merci à toi Colo !
RépondreSupprimerSans doute as-tu, comme moi, vu ces prairies marines "danser" au rythme des mouvements de l'eau, c'est magique. Bonne journée Claudie !
SupprimerQu'ils sont beaux, ces poèmes, et oui, il font naître des images en mouvements et en couleurs mais curieusement et étrangement silencieux surtout pour le premier. Dans le second, une musique avec l'image du violon et les fleurs du silence?
RépondreSupprimerTu as raison, je n'avais pas pensé au silence du premier, merci !
SupprimerQue de belles découvertes ! J'aime beaucoup le premier poème ! A bientôt !
RépondreSupprimerBonjour, merci. Je me demande si j'arriverai à laisser un mot chez toi aujourd'hui...il y a un temps j'ai essayé et nada. Voyons..
SupprimerSuper, ça marche ! Encore merci et à bientôt !
SupprimerDeux très beaux poèmes dans un festival de couleurs et de sensations uniques qui ondulent et nous font passer d'un référentiel de champs à celui de l 'océan; un peu comme lorsque je suis sous les pins et qu'en fermant les yeux, j'ai l'impression d'entendre , dans le vent, les murmures de l 'océan.
RépondreSupprimerUn beso, Colo.
Il y a un parallélisme dans le poème entre les champs marin et terrestres je trouve. Comme un peu plus loin ici "sont mouettes les tourterelles et le merle, cormoran". Ce serait comme un miroir du navigateur qui vogue dans l’infini et qui rêve de rentrer chez lui, comme les terrestres rêvent souvent de se laisser emporter par les flots. Suis-je le seul à noter ces réalités mélangées ???
RépondreSupprimerHola Sergio, non, tu n'es pas le seul, j'y vois la même chose que toi. Merci pour cette contribution !
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