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26 nov. 2019

Le pont de la nuit / El puente de la noche


Juan Ramón Jiménez, peut-être vous souvenez-vous de lui, de ce poème?
 Oublier un peu, rien , trop... ah si nous pouvions décider, être les maîtres de nos mémoires!


No os lo tengo que presentar, y ya publiqué varios poemas de él, entre ellos este.
¿Recordar y olvidar. Olvidar un poco, nada, demasiado...¡si pudiéramos decidir y ser dueños de nuestras memorias!

Je vous souhaite une bonne semaine. ¡Qué paséis una buena semana!

Oswaldo Guayasamín 1919-1999 Ecuador*

La mémoire
Juan Ramón Jiménez

Quelle tristesse voir passer
le débit de chaque jour
(tours en haut et en bas!),
par le pont de la nuit
(tours en bas et en haut),
vers le soleil du lendemain!
Qui saurait
laisser sa cape, content,
dans les mains du passé;
ne plus regarder ce qui fut;
entrer de front et ravi,
tout nu, dans la libre
allégresse du présent!
(Trad Colo)


La memoria
JR Jiménez

¡Qué tristeza este pasar
el caudal de cada día
(¡vueltas arriba y abajo!),
por el puente de la noche
(¡vueltas abajo y arriba!),
al otro sol!
¡Quién supiera
dejar el manto, contento,
en las manos del pasado;
no mirar más lo que fue;
entrar de frente y gustoso,
todo desnudo, en la libre
alegría del presente!


41 commentaires:

  1. Quel beau programme, on ne saurait mieux dire, en ce matin d'automne. Mais en serons-nous capables ?
    Bonne semaine à toi.

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    1. Bonjour Anne, rien n'est moins sûr, mais à ne rien tenter...
      Un beso.

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  2. Il y a du concept bouddhiste dans cette poésie. Il est aussi vrai que se libérer du poids du passé rend léger le présent.

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    1. Le poète dit "qui saurait". Ce serait en effet et parfois idéal, oui!
      Bonne journée Sergio!

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  3. Je suis allée relire le beau poème d'aujourd'hui à demain, dont le thème revient ici, associé à la tristesse. Entrer "dans la libre allégresse du présent" exige de tourner le regard vers l'ici et maintenant, ce qui n'est pas donné, mais on peut y travailler - sans se détourner du passé pour autant, serait-ce la quadrature du cercle ?

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    1. C'est le poète du raffinement, de la délicatesse, de la tristesse aussi, tu as raison. Pense à Platero y yo.
      Sa vie ne fut pas gaie du tout, l'histoire de l'Espagne ne l'est pas.
      Ce méli-mélo que nous sommes, que nous vivons, où passé, présent et futur vivent ensemble, comment en effet chasser l'un ou l'autre?

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  4. C'est serein, positif, une vraie marche en avant...

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    1. le lire le matin et hop la journée s'annonce meilleure!

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  5. je me sens en totale communion avec ce poème

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  6. Ah oui, quelle chance ce serait, à moins que ce soit un acte de courage !

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    1. Comme un défi au passé, oui, le connaissant un peu ce pourrait bien être ça Annie.

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  7. Carpe diem! C'est puissant comme poème. Etre présent au présent. Tout un programme. Bises alpines.

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    1. Un programme bien difficile à suivre aussi.
      Un beso Dédé

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  8. Souvent je trouve les poêmes tristes! Bisous

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    1. Ils le sont en général chère Val, ce poète en particulier n'a rien de joyeux.
      Un beso

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  9. "la libre allégresse du présent" ce serait l'idéal ! mais ça demande du travail, beaucoup et tout le temps. Et je ne suis pas adepte d'oublier le passé, à condition de ne pas le laisser nous envahir et nous paralyser. C'est tout un équilibre et on n'a pas trop d'une vie pour essayer de l'atteindre (je n'y suis pas encore ...)

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    1. Bonjour Aifelle, le poids du passé est particulièrement lourd dans son cas. Guerre civile, exil, pertes violentes d'êtres proches. Alors le souhait de pouvoir oublier tout ça s'explique si bien.

      Tu parles d'équilibres bien difficiles, je suis tout à fait avec toi.
      Bonne journée, soleil ce matin ici.

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  10. encore un poète inconnu pour moi, que je découvre grâce à toi colo

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    1. Niki, si tu n'as pas lu de lui, en prose, Platero et moi, c'est charmant, tu peux le lire gratis ici:
      https://mobecangepec.firebaseapp.com/223210351X.pdf

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  11. Les plus sérieuses recherches sur le cerveau tentent à dire que nous reconstruisons notre passé en fonction de ce que nous vivons, de ce que nous sommes au présent (tiens justement une citation ce jour chez moi). Et même au moment de retenir quelque chose en mémoire, nous ne sélectionnons «au scan» que ce qui nous convient...

    Ne plus être sur ce pont où se mirent passé et présent (belle image des tours vers le haut et le bas). Nous existons entre deux éternités... (ce n'est pas de moi, je ne sais plus qui).

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    1. Merci Christian,
      Nous sélectionnons, trions, les vieux se souviennent des jours anciens... mais je me pose souvent des questions sur ces souvenirs, mauvais, que nous enfouissons volontairement mais qui s’obstinent à remonter. Ceux qui hantent probablement JR Jiménez mais nous tous parfois.
      Bonne journée, je m'en vais de ce pas sur votre blog.

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  12. " entrer de front et ravi,
    tout nu, dans la libre
    allégresse du présent!"
    Une pensée à retenir pour inaugurer chaque matin.
    Merci Colo de nous offrir ces pépites.
    Bises pluvieuses.

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    1. De très beaux vers, encourageants en effet!
      Ici soleil aujourd'hui, je t'en envoie!
      Un beso

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  13. J'aime beaucoup ! Merci et bonne journée.

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  14. Tout ceci est bien dit, belle économie de mots sans pour autant simplifier, c'est lucide et engageant. Tout un programme, comment "être là", ici/maintenant, et avancer aussi.
    Merci !

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    1. Toute ces difficultés que tu énumères, dire beaucoup en peu de mots. JR Jímenez est un maître des mots.
      Merci d'être passé K.

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  15. Tu m'as également fait découvrir Oswaldo Guayasamín.... très sensible à son art - belle découverte - Merci

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    1. Ah chouette, moi aussi j'aime bien ce qu'il fait, merci de ta visite Olivier, un beso

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  16. Je découvre aussi cet auteur. Je rejoins ce qui est dit, c'est précis, efficace et beau. Ah ! La mémoire… qui s'effrite un peu avec le temps qui passe et qui n'en fait parfois qu'à sa tête… (si j'ose dire)

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    1. Ha, ha, oui c'est bien ça! On tire parfois sur un fil et des souvenirs inattendus apparaissent. Par contre on a oublié d'acheter le pain.
      Bon week-end Obni.

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  17. Dans les deux poèmes (je suis allée lire l'autre) l'angoisse du temps qui passe, peur de demain, regret d'hier. Le bonheur est pour celui qui sait vivre le présent mais ce n'est pas facile pour tout le monde !

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    1. Bonjour Claudialucia, Juan Ramón Jiménez était un homme à tendance dépressive, extrêmement soucieux de la perfection. Le manque d'argent, la Guerre Civile, l'exil, tout cela sans doute explique ce que tu as bien vu dans ses poèmes. Pas facile du tout même!
      Bon dimanche.

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  18. Merci pour ces douces lectures, bisous

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  19. Bonjour Colo, pas très gai ce poème mais très beau. Bon dimanche.

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    1. Bonjour Dasola, merci d'être passée, bonne semaine!

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  20. ah moi c'est sûr je ne saurais pas. Sauf à perdre la tête...

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    1. ...ce que je ne te souhaite pas!

      Se secouer et se débarrasser du poids du passé, un vœu parfois.

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  21. S'alléger pour mieux vivre le présent et foncer tête en avant chaque jour:chaque jour étant une chance donnée.
    Dur, mais la route est tracée.

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