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18 juil. 2018

Une autre fenêtre / Otra ventana


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Une autre fenêtre
    Miguel Angel Zapata (Perú, 1955)
On se lasse d’être seul à délirer
avec sa fenêtre au milieu de la rue,
parmi la neige qui traîne
sa blancheur dans les ruelles oubliées.
On se lasse de sortir pour chercher
la même femme à la chevelure
jusqu’aux pieds.

Peut-être est-ce cela l'art de la solitude :
écrire maintes fois l’île avec son ciel lilas
et la sveltesse du phare qui verse sa lumière sur
nos cheveux en désordre.
Peut-être est-ce seulement ça : une boussole sans mémoire
pour les temps à venir.

(Trad : Colo)


Otra ventana

    Miguel Angel Zapata (Perú, 1955)

Uno se cansa de estar solo delirando
con su ventana en medio de la calle,
entre la nieve que arrastra
su blancor por los callejones olvidados.
Uno se cansa de salir a buscar la
misma mujer con el cabello
largo hasta los pies.

Tal vez en eso consista el arte de la soledad:
escribir repetidas veces la isla con su cielo lila
y la esbeltez del faro que derrama su luz sobre
nuestro cabello alborotado.
Tal vez sea sólo eso: una brújula sin memoria
para el tiempo que vendrá.


22 commentaires:

  1. La solitude : une boussole sans mémoire, belle metaphore

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    1. Tout le poème est comme une longue métaphore je trouve Dominique, et la boussole, le pompon!

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  2. Quelle tristesse Colo, c'est à pleurer !

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    1. Ah Annie, les poètes expriment rarement leur joie dans leurs écrits, tu l'as remarqué aussi, sûrement.
      Solitude de l'artiste?

      Mon prochain billet sera plus léger, promis.

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  3. "Seulement voir", "seulement ça" : il y a un grand dépouillement dans la poésie de Miguel Angel Zapata.
    Merci pour la traduction, Colo. Tu as choisi "la solitude" pour "el arte de la Soledad", pour une raison précise ?

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    1. Oh, merci de me le signaler! J'avais fait deux traductions différentes et au moment de publier j'ai pris celle qui ne parle pas de l'art de la solitude...je corrige vite.

      Ce poète est une nouvelle découverte, beaucoup de poèmes en prose aussi, je poursuis mes lectures.

      Gracias, un beso

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  4. une boussole sans mémoire pour les temps à venir, c'est peut-être une bonne philosophie de vie, au lieu de traîner un tas de souvenirs ;-)

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    1. Peut-être, et sûrement dans certains cas Adrienne.
      Bonne journée.

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  5. Un très beau poème qui résume bien la situation des poètes (à mon avis) : être seul.
    Merci pour cette lecture.
    Bonne journée.

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    1. Bonjour Bonheur, je crois que tous ceux qui écrivent sont éminemment seuls, vivent une vie "anormale", 8h par jour devant un papier, un écran, tout seuls, hésitants, pensant...Un choix de vie.
      Bonne journée!

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  6. J'aime cette idée de la boussole sans mémoire... Juste la mer, une ile, un phare et l'on peut naviguer dans son intériorité et en écouter le silence, précieux moment ! Bises, douce journée Colo. brigitte

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    1. Que tu le dis bien Brigitte, merci.
      Bonnes balades, besos.

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  7. Il vaut mieux ne pas la perdre la boussole, même si elle est sans souvenirs ... Faut-il avoir beaucoup de tristesse en soi pour devenir poète ?

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    1. Pour la boussole, en effet!:-))

      Pour la tristesse, je ne crois pas qu'elle soit une condition pour devenir poète, mais au fur et à mesure des années, j'ai fini par penser qu'il est plus facile de parler de peines et/ou mélancolies que de joies et gaieté. Un peu comme ce qu'on dit des gens heureux qui n'ont pas d'histoire...

      J'ai souvent cherché des poèmes gais....et tu vois le résultat:-))

      Bonne journée Aifelle.

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  8. Oui, la fameuse tristesse du poète, qui la rend belle, lancinante, séduisante... comme un chant des sirènes. On pourrait s'y perdre et se jeter par la fenêtre...

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    1. Comme tu y vas;-))
      Il est vrai que certains poètes/poèmes arrivent à nous émouvoir, les plus talentueux.
      Bon week-end Edmée.

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  9. tristesse et beauté réunies dans un poème - merci colo

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  10. "Une boussole sans mémoire pour les temps à venir" : la seconde strophe de M.A. Zapata ravive le thème du saisissant roman "Monarques" (S Rutés- JH Luna), achevé il y a quelques jours.
    Une des épigraphes dit "On vit dans l'espoir de devenir un souvenir" (Antonio Porchia - Voix).

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    1. Ah, oui, le souvenir d'un souvenir, très joliment dit.
      Merci pour la référence.

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  11. Entre métaphore et reflet d'une réalité douloureuse. C'est bien connu, la solitude ne se goûte qu'avec modération et par consentement.
    Hélas...
    S'il en émerge un iceberg de poésie, c'est moitié mal et solitude momentanément pardonnée.

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    1. Un cri de découragement sans doute de la part du poète...

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