- C’est un poème du XVIIIº ou XIXº siècle?, me demande señor Colo
- Non, de la première moitié du XXºs, pourquoi?
-
C’est la forme...qui me semble d’un autre temps.
-
Ah bon, peut-être, mais l’érotisme n’a pas d’âge.
-¿Es
un poema del siglo XVII o XIX,? me pregunta el señor Colo.
-
No, es de la primera mitad del siglo XX, por qué?
-Es
la forma... que me parece anticuada.
-Ha,
bueno, tal vez, pero el erotismo no tiene edad.
La
caresse perdue Alfonsina Storni
(le prochain billet sera consacré à cette incontournable poétesse Argentine)
S’échappe
de mes doigts la caresse sans cause,
s’échappe…
Dans le vent, en passant,
la
caresse qui erre sans destin ni objet,
la
caresse perdue- qui la recueillera?
J’ai
pu aimer cette nuit avec une infinie pitié,
j’aurais
pu aimer le premier arrivant.
Personne
n’arrive. Le sentiers fleuris sont solitaires.
La
caresse perdue, errera...errera…
Si
on te baise les yeux cette nuit, voyageur,
si
un doux soupir fait frémir les branches,
si
t’opprime les doigts une petite main
qui
te prend et te laisse, et t’obtient et s’en va.
Si
tu ne vois pas cette main, ni cette bouche qui embrasse,
si
c’est l’air qui tisse l’illusion d’embrasser,
oh,
voyageur, toi aux yeux ouverts comme le ciel,
fondue
dans le vent, me reconnaîtras-tu?
(Trad: Colo)
Temple de l'amour - 1916 - Auguste Rodin |
La caricia perdida de Alfonsina Storni
Se
me va de los dedos la caricia sin causa,
se me va de los dedos… En el viento, al pasar,
la caricia que vaga sin destino ni objeto,
la caricia perdida ¿quién la recogerá?
se me va de los dedos… En el viento, al pasar,
la caricia que vaga sin destino ni objeto,
la caricia perdida ¿quién la recogerá?
Pude
amar esta noche con piedad infinita,
pude amar al primero que acertara a llegar.
Nadie llega. Están solos los floridos senderos.
La caricia perdida, rodará… rodará…
pude amar al primero que acertara a llegar.
Nadie llega. Están solos los floridos senderos.
La caricia perdida, rodará… rodará…
Si
en los ojos te besan esta noche, viajero,
si estremece las ramas un dulce suspirar,
si te oprime los dedos una mano pequeña
que te toma y te deja, que te logra y se va.
si estremece las ramas un dulce suspirar,
si te oprime los dedos una mano pequeña
que te toma y te deja, que te logra y se va.
Si
no ves esa mano, ni esa boca que besa,
si es el aire quien teje la ilusión de besar,
oh, viajero, que tienes como el cielo los ojos,
en el viento fundida, ¿me reconocerás?
si es el aire quien teje la ilusión de besar,
oh, viajero, que tienes como el cielo los ojos,
en el viento fundida, ¿me reconocerás?
Source Photo: https://zoebalthus.blogspot.com.es/2015/09/rodin-dessin-passion-danse-et-volupte.html
tout feu tout flamme :-)
RépondreSupprimeramoureuse de l'amour...
Oui, un mélange entre le plaisir d'être seule et l'attente...
Supprimersuperbe. Oui en effet c'est très en avance sur son temps
RépondreSupprimerTu as raison Kwarkito, c'est la solitude d'une femme d'âge mûr prise par le désir; seul le vent...
SupprimerInfinie Pitié ...bizarre je ne capte point...
RépondreSupprimerAh, j'espérais que tu me l'expliques K! (je blague). J'ai été lire tout ce qu'il y avait pour essayer de comprendre.
SupprimerComme je viens de l'écrire à Kwarkito, ce poème a été écrit quand elle n'était plus jeune. L'infinie pitié se réfère, je crois, à elle-même, prête à s'offrir au premier venu mais ne trouvant que le vent. Une sorte d’auto-compassion....enfin , c'est comme cela que je l'ai compris.
Le fond est assez désespéré .. attend-t'elle n'importe quel inconnu ou un homme précis ? On dirait qu'elle pleure après un temps enfui, moins solitaire.
RépondreSupprimerUne grande solitude sexuelle, en effet Aifelle. Je ne pense pas que ce soit un homme précis. C'est une illustration, d'après ce que j'ai compris, d'un désir difficile à partager quand une femme seule n'est plus jeune.
SupprimerQue c'est beau, teinté de désespérance, de faim d'amour...
RépondreSupprimerJe l'ai trouvé si parlant mais allusif, beau, léger dans le cri, oui.
SupprimerBonne journée...je t'envoie du soleil.
Il me semble qu'elle attend l'amour, aimer et être aimée... La solitude amoureuse est un chemin si difficile à traverser. Très beau dessin aussi. J'espère que mon comm. restera, dans ton précédent billet deux tentatives ont échoué. Bises ensoleillées Colo, à bientôt. brigitte
RépondreSupprimerOh, désolée pour tes mots envolés Brigitte.
SupprimerSinon, oui, c'est ça. Reste le vent, et l'espoir sans doute.
Grand soleil ici aussi, je t'embrasse.
une forme très classique mais magnifique
RépondreSupprimerVoyons si j'arrive à te la faire apprécier aussi la semaine prochaine!
SupprimerOh! quel sublime poème traduit avec la couleur des tes yeux nourris de tes mots ravissants. Bises à toi Colo
RépondreSupprimerQuelle jolie formule Bizak, merci.
SupprimerJ'espère que tu vas bien, un beso.
Il y'a des mots qui ne nécessitent pas d'être traduit, tellement ils sont beaux: Un beso !
Supprimerje dirais 18ème siècle, mais sans certitude - en tout cas, très beau et audacieux
RépondreSupprimerC'est la forme classique qui donne cette impression Niki, car ce poème date des années 1950 plus ou moins.
SupprimerAudacieux, oui!....si tu veux sa biographie sera la semaine prochain ici.
Déjà pouvoir exprimer tout ceci, quelle belle chose. J'aime beaucoup la mélancolie de ce poème. Tu vois, je progresse...
RépondreSupprimerAh, grand bravo!
SupprimerJe voulais te remercier car grâce à toi je passe d'excellents moments à lire "Le dernier ermite".
Une caresse perdue... pour qui ? La poésie est l'art de ne pas tout dire, de parler à l'imagination.
RépondreSupprimerLe jeu des rimes ou plutôt des assonances, les anaphores... voilà qui me rappelle le temps des analyses textuelles ! Je suis déjà très curieuse de ton billet sur cette poétesse.
Tu as raison, les différents rythmes et assonances ne sont pas aussi réussies dans ma traduction qu'en español, mais tu as quand même perçu quelque chose, ouf:-)) Si l'envie te prend de l'analyser, je suis preneuse et te publierai illico!
SupprimerBonne soirée.
Merci, Colo ! Ce poème me fait vaguement penser à celui de Supervielle, "Les amis inconnus".
RépondreSupprimerVaguement, oui, je n'y avait pas pensé, merci Danièle!
SupprimerLa caresse du vent échappée d'une main inconnue et solitaire... ça me plaît beaucoup! bises!
RépondreSupprimerProfitons-en, ce n'est pas courant chère amie!
Supprimerbesos!
Forme d'un autre temps : des quatrains, je n'ai pas compté les syllabes, hexamètres sans doute, mais j'entends à peine le rythme d'alexandrins...
RépondreSupprimerPourtant : "La caresse perdue errera.. errera...". Que c'est réussi.
Tout au long de sa courte vie elle a gardé la forme classique tout en lançant des idées grandement en avance sur son temps, féministes et revendicatrices.
SupprimerEt c'est beau, oui.
Je ne sentirai plus le vent de la même façon ;-)
RépondreSupprimerDéjà que je le trouvais coquin !!!
Oui, un fripon ce vent disait Brassens...ici c'est si doux, sensuel.
SupprimerBonne soirée Marcelle.