Pages

5 janv. 2016

Les pompons du catafalque / Los pompones del catafalco


Explorons encore le recueil de poètes belges, cette fois avec un homme aux multiples talents et activités.(clic sur son nom)
Seguimos con esa breve antología de poetas belgas, esta vez con un hombre de muchos talentos y actividades. ¡Era arquitecto, poeta, ensayista y crítico de arte y de arquitectura!

Pierre Puttemans 1936 - 2013, un poète surréaliste / un poeta surrealista


Ces deux courts textes, que vous qualifierez comme bon vous semble, m'ont fait monter le rire aux yeux.
Estos dos textos, que calificareis como queráis, me pusieron risa en los ojos.


Tartares

À l'exacte jonction des voûtes et du soleil, dans le parfum duveteux des prairies, les coureurs harassés reprennent le collier. Un beignet se gonfle au son du violoncelle, les couturières baissent les yeux à temps: voici l'athlète! Il se mouche bruyamment, le catafalque ébroue ses pompons, les chevaux s'abattent dans les abreuvoirs, le montgolfier monte au-dessus des bois...

Tártaros

En la exacta unión de las bóvedas y del sol, en el sedoso perfume de los prados, los corredores agotados vuelven al tajo. Un buñuelo se hincha al son del violonchelo, las costureras bajan los ojos a tiempo: ¡aquí está el atleta! Se suena ruidosamente, el catafalco sacude sus pompones, los caballos se desploman en los abrevaderos, el globo* se iza encima de los bosques...
(Trad: Colo) 

Paul Whitehead, surrealist painter and graphic designer

Beau comme

En pleine forêt dense, une machine à coudre de type manuel attend le passage de Geneviève. Mais l'hallali se rue à travers elle. Des cavaliers rougeauds ahanent vers la meute et s'arrêtent au bord du ravin. Là, dans le silence retrouvé, ils boivent enfin la bonne baf*, tandis que le plus vieux, à la machine à coudre, achève un coulis de feston.

Guapo como

En medio de un bosque denso, una máquina de coser de tipo manual espera el paso de Geneviève. Pero el “hallali” se precipita a través de ella. Jinetes rubicundos jadean hacia la jauría y se paran al borde del barranco. Allí, en el silencio recobrado, beben por fin la buena baf*, mientras el más viejo, en la máquina de coser, acaba un jugo de festón.
(Trad: Colo)

Paul Whitehead, pochettes de disques pour Genesis



* Montgolfière es un globo aerostático
*BAF, bière artisanale, cerveza artesanal 
https://www.instagram.com/p/7Z55VQu6OH/
* Hallali, grito de victoria en la caza al zorro, o la montería

42 commentaires:

  1. J'aime beaucoup. Un texte amusant, aux jolies sonorités et qui dégage comme un air de fête. Sans doute à cause du mystère.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Après ton super texte de début d'année, c'était tout indiqué!
      Bonne journée Obni.

      Supprimer
  2. Comment les qualifier ? Des textes inclassables et irrésistibles comme des cadavres exquis. Les illustrations de Whitehead leur vont comme un gant de grand air. (Je ne sais rien de l'époux de Jacqueline Harpman en tant que poète, je découvre sa poésie grâce à toi.)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Moi non plus, de fait j'ai découvert qui il était après avoir lu ces courts textes! Il semble plus connu comme architecte.
      J'aime beaucoup ton gant de grand air! merci.

      Supprimer
  3. J'aime bien. Il y a de belles images, de belles sonorités... et je verrais bien ces textes dits avec l'emphase de Dali: ce serait exquis!
    Cela me rappelle les " exercices en groupe" d'écriture automatique et toute la part d'inconscient qui s'y révélait...
    Textes fort bien illustrés.
    Bonne semaine, Colo.
    Je vois que tu mets ton repos à profit.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Dali, oui!
      Merci Maïté, je commence à me remettre mais, tu as raison, j'en ai profité pour lire beaucoup de poèmes et textes courts.
      Je t'embrasse, bonne semaine, ici c'est Reyes demain, très très important, hihihi.

      Supprimer
  4. sens de l'humour et de la dérision j'aime ça et puis il y a un peu de surréalisme là dedans

    RépondreSupprimer
  5. J'aime beaucoup cette manière de poser comme des évidences de telles loufoqueries!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Moi aussi! on en ferait bien une courte bande dessinée, non?
      Bonne semaine K.

      Supprimer
  6. je croyais qu'il était architecte (je ne le connaissais que comme étant le mari de Jacqueline Harpman)
    merci de lui rendre cet hommage mérité, je découvre :-)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tu croyais bien, il avait visiblement plus d'un crayon dans sa poche.
      Bonne soirée Adrienne.

      Supprimer
  7. Ce sont des textes inclassables, mais qui charment .. Je ne le connais pas, aucun idée qu'il pouvait être l'époux de Jacqueline Harpman (que je n'ai toujours pas lu, honte à moi !)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Aucune honte chère Aifelle, mais mets-la sur un liste à lire un jour...

      Supprimer
  8. J'adore !
    Dérision poétique, c'est charmant.
    Meilleurs vœux pour une bonne année 2016 ;-)
    Marcelle

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Marcelle, tant de découvertes dans ce recueil.
      2016, que nous réserve-t-il? Meilleurs voeux à toi aussi.

      Supprimer
  9. Pour être honnête, j'ai été dubitative.. quel lien entre ", les couturières baissent les yeux à temps: voici l'athlète!" et " le plus vieux (des cavaliers rougeauds) à la machine à coudre, achève un coulis de feston ?

    Une manière loufoque d'entamer la nouvelle année :-) Je souscris ! Rien ne vaut le rire et le sourire ♥

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Fifi, va-t-en savoir les liens (mentaux) entre ces idées disparates...surréalisme.
      En lisant puis traduisant ces courts textes, les images me sautaient en tête, et...je riais, oui!

      Supprimer
  10. Bonne et heureuse année amie lointaine.
    Cela m'a fait beaucoup de plaisir d'avoir de tes nouvelles. Je te souhaite pour l'année à venir, le meilleur, la santé de la joie, de la curiosité pour trouver d'autres textes qui nous donnerait envie de découvrir d'autres horizons, un monde nouveau. Biz bien cordiale
    véb

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Veb, je te suis toujours tu sais. Et continue à me délecter de tes textes et recettes!
      Excellente année à toi aussi!

      Supprimer
  11. "Un beignet se gonfle au son du violoncelle"... Lorsque je ré-écouterai Vincent Ségal accompagné de Sissoko, j'observerai le phénomène qui est très réjouissant. Quant au coulis de feston, j'en mettrai sur mes gaufres qui suivront les beignets. Très bonne année à toi, Colo, à travers poésie, nature, rencontres et joies familiales. Bises !

    RépondreSupprimer
  12. "Un beignet se gonfle au son du violoncelle"... Lorsque je ré-écouterai Vincent Ségal accompagné de Sissoko, j'observerai le phénomène qui est très réjouissant. Quant au coulis de feston, j'en mettrai sur mes gaufres qui suivront les beignets. Très bonne année à toi, Colo, à travers poésie, nature, rencontres et joies familiales. Bises !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ah, joie de lire tes mots Lily!
      Mais oui, essayons de faire tout ça de cette année, toi aussi!
      Un beso

      Supprimer
  13. Venant lire la suite des commentaires, je m'aperçois avoir oublié de recommander dans l'album de Genesis le morceau méconnu "can utility and the coast-liners" !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Peu connu, en effet et c'est surprenant car magnifique...
      "Nothing can my peace destroy as long as none smile."
      More opened ears and opened eyes,
      And soon they dared to laugh.

      Merci de le signaler K. bon dimanche.

      Supprimer
  14. Surprenant tes 2 textes . Ils me donnent envie de dessiner ce que je lis, provoquant un sentiment indéfinissable.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oh ce serait magnifique si tu dessinais ces mots imagés!

      Supprimer
  15. Un style déjanté qui décoiffe. Cela fait du bien en début d'année. Avant d'aller voir dans le jardin si les beignets gonflent, je t'offre tous mes meilleurs vœux de santé et de bonheur pour 2016, chère Colo.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Danièle, de fait à Pâques on pourrait songer à cacher des beignets plutôt que des oeufs! ;-)
      Excellente année à toi aussi.

      Supprimer
  16. Heureusement que ta présentation m'a détournée de mon premier recul. Catafalque ? Catafalque ?
    Etonnant, en effet, cette succession de situations et mots "incongrus". Original pour le moins.
    Ps : belle année à toi, chère Colo.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Catafalque pour Davis Bowie ce matin; trop souvent on élude la mort, on oublie (volontairement) qu'elle fait tellement partie de la vie.

      Mais ici chère Lou, des images, loufoques.
      Bonne semaine chère Lou, je t'embrasse

      Supprimer
  17. Lorsque j'ai suivi sur le tard des cours de littérature il y a une quinzaine d'années et que l'on abordait la période du surréalisme, je me souviens d'un "élève" qui, malgré les explications du professeur pour faire passer le sens du mouvement, tiquait et persistait à répéter : "oui, mais ça ne veut rien dire".
    Je repense souvent à ce monsieur, très brillant par ailleurs.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, pour vous répondre (et/ ou à ce monsieur) je recopie ces mots trouvés sur le site Copie double:

      SPECIFICITES DE LA POESIE SURREALISTE

      C'est une poésie novatrice, avec utilisation à l'excès d'images surprenantes (« stupéfiant image »).
      André Breton cite à ce propos Pierre Reverdy (revue Nord-Sud) dans son premier Manifeste : « Une image n'est pas forte parce qu'elle est brusque ou fantastique - mais parce que l'association des idées est lointaine et juste. ».
      Breton rapporte également les propos de Reverdy, définissant l'image poétique comme « le rapprochement de deux réalités plus ou moins éloignées ».« La valeur de l'image dépend de la beauté de l'étincelle obtenue ; elle est, par conséquent, fonction de la différence de potentiel entre les deux conducteurs. ».


      Bonne semaine Christian, vents fous ici mais ciel bleu.

      Supprimer
    2. Ah mais moi ça va ! Je ne suis pas certain, par contre, que ceci aurait convaincu le brave bonhomme en question, que j'ai perdu de vue d'ailleurs, lui voulait comprendre pour "voir". Merci pour l'extrait des specificités.

      Supprimer
    3. Oh, désolée, je ne pensais pas vous apprendre quoi que ce soit (ni vous vexer bien sûr)!
      La poésie, surréaliste ou pas, est souvent assez hermétique, et tout comprendre est une utopie je crois. Souvent je me laisse prendre par les images, le côté onirique aussi.

      Supprimer
    4. Non non pas de vexation là-dedans ! Je n'ai jamais lu le Manifeste et c'est intéressant pour tout le monde.
      Quel temps noir et venteux en Belgique, c'est le creux de l'hiver avant des grands froids ce week-end.

      Supprimer
  18. Bonjour Colo, j'ai dû relire deux fois afin de m'imprégner de ces drôles de mots et j'en ai appris un nouveau "baf". J'ai ri en lisant qu'une machine à coudre attendait Geneviève dans une forêt dense... j'imagine le tableau ;-)
    Je te souhaite une belle journée en souhaitant qu'elle soit plus belle que la nôtre, pluie et rafales de vent.
    Bisous ♥

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Denise, ici il fait soleil mais un vent fou et pas chaud.
      Mais...les amandiers commencent à fleurir, c'est leur moment et les mimosas éclatent d'un jaune magnifique.
      Je suis bien contente que tu aies ri, ça illumine la journée!
      Un beso

      Supprimer
  19. C'est quelque peu loufoque mais j'aime ça !!! Surtout en ce moment ! Merci pour ce choix Colo !
    Bonne journée !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonne fin de journée Enitram, contente que tu aies aimé!

      Supprimer
  20. alors là, c'est une découverte. je ne savais pas que cet illustrateur écrivait aussi. C'est très intéressant. Bises Colo, j'espère que tu vas bien.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Kwarkito, oui, c'est fort intéressant et comme dit plus haut, les images m'ont fait rire.
      Par ici ça va, ça va doucement, j'espère que tu vas bien, toi.
      Besos.

      Supprimer