Le premier juillet, souvenez-vous,
un court poème de Silvia Baron Supervielle sur ce blog...je l'avais
traduit en espagnol. Une amie-blog, Adrienne, a eu l'idée de le
traduire en néerlandais...tâche ardue car sans ponctuation il nous
faut interpréter, mais elle le publie aujourd'hui sur son blog et
m'a donné l'autorisation, muchas gracias, de le reproduire ici.
Suite à son idée, j'ai fait appel à
Danielle, poète
et spécialiste de la langue wallonne, puis à ma fille pour qu'elle
le traduise en catalan. Toutes deux acceptèrent le défi, mille
mercis.
El día 1 de
julio, acordaos,
un corto poema de Silvia Baron Supervielle en este blog...lo había
traducido al español. Una amiga-blog, Adrienne, tuvo la idea de
traducirlo al neerlandés...tarea ardua debido a la falta de
puntuación que obliga a interpretar, pero lo publica hoy en su blog
y me dio la autorización, muchas gracias, de ponerlo aquí.
Siguiendo su
idea, contacté a Danielle,
poeta y especialista de la lengua valona, luego a mi hija para que lo
traduzca al catalán. Las dos aceptaron, mil gracias.
Si l'envie vous prenait de le traduire
en italien, breton ou portugais ou …?, ce serait fantastique!
Si tuvierais
ganas de traducirlo al italiano, portugués, gallego o...? ¡sería
fantástico!
- Texte original en français (rappel)
Silvia
Baron Supervielle
dans
La distance de sable
dans les tiroirs de l’armoire
la valise vide les coins inanimés
sur l’étagère dans les miroirs
enchaînés l’escalier l’étalage
de la rue permanente pressée
au fond du jour du sac des poches
d’où viennent toutes ces clefs
le fleuve les arbres les coupoles
qui coulent avec le vent le virage
depuis longtemps contre le lit
le mur revenir sur ses pas demander
mais les gens ne sont pas d’ici
j’ai perdu quelque chose au large
de l’espace la mer le désert
au seuil d’une ombre disparue
2)
Traduction espagnole
(Colo) (rappel)
en La distancia de arena
en La distancia de arena
en los cajones del armario
la maleta vacía los rincones inanimados
en el estante en los espejos
encadenados la escalera el escaparate
de la calle permanente apresurada
en le fondo del día del bolso de los bolsillos
de dónde salen toda esas llaves
el río los árboles las cúpulas
que fluyen con el viento la curva
desde hace tiempo contra la cama
la pared volver sobre sus pasos preguntar
pero la gente no es de aquí
he perdido algo en la lejanía
del espacio el mar el desierto
en el umbral de una sombra desaparecida
(Trad:
Colo)
3) Traduction en
Wallon . Danielle (http://albumvenitien.blogspot.com.es/)
dins
lès ridants d' l'ârmwêre
èl
valîje vûde lès cwins bôyant ô lôdje
su
l’ bâr dins lès murwès
atchin.nès
lès montéyes, èl mousse
dèl
rûwe toufêr a dalâdje
ô
pèrfond du djoû du satch dès poches
d'ayu
vèn.neut-èles toutes lès clés
èl
fleûve lès-ârbes lès ronds twèts
qui
coul'neut avè l'vint èl toûrnant
dispûs
lontins asto du lit
èl
mur èrvèni su sès pas d'mandér
mins
lès djins n’ sont nin dè d'ci
dj'é
pièrdu 'ne saqwè ô lon
d’
l’èstindûwe èl mér´ èl désêrt
su
l'soû d'ène ombe dèsfacéye
4) Traducción al catalán . Anaïs
a La distància
de sorra
als
calaixos de l’armari
la
maleta buida els racons inanimats
al
prestatge als miralls
encadenats l’escala l’aparador
del carrer permanent afanyat
al fons del dia de la bossa de les butxaques
d’allà on surten totes aquestes claus
el riu els arbres les cúpules
que flueixen amb el vent el viratge,
d’un temps ençà contra el llit
la paret tornar enrere demanar
però la gent no és d’aquí
he perdut quelcom a la llunyania
de l’espai la mar el desert
al llindar d’una ombra desapareguda
encadenats l’escala l’aparador
del carrer permanent afanyat
al fons del dia de la bossa de les butxaques
d’allà on surten totes aquestes claus
el riu els arbres les cúpules
que flueixen amb el vent el viratge,
d’un temps ençà contra el llit
la paret tornar enrere demanar
però la gent no és d’aquí
he perdut quelcom a la llunyania
de l’espai la mar el desert
al llindar d’una ombra desapareguda
- Traduction en néerlandais, Adrienne (http://adrienne.skynetblogs.be/archive/2014/07/03/t-comme-traduction.html)
De afstand van
zand
in
de laden van de kast
de
lege koffer de levenloze hoeken
op
het rek in de spiegels
vastgeketend
de trap het uitstalraam
van
de straat steeds gehaast
in
het diepste van de dag de tas de zakken
vanwaar
al die sleutels komen
de
stroom de bomen de koepels
die
verglijden met de wind de bocht
al
lang tegen het bed
de
muur op zijn stappen terugkeren vragen
maar
de mensen zijn niet van hier
ik
ben iets kwijt in de verte
van
de ruimte de volle zee de woestijn
op
de drempel van een verdwenen schaduw
traduction
de l'Adrienne
Tableaux / Cuadros
oui comme tu dis le manque de ponctuation permet parfois des doubles sens qu'il faut essayer de rendre dans la traduction. Or grammaticalement en passant d'une langue romane à une langue germanique, il y a parfois des choix à faire qu'on a pu éviter entre le français et l'espagnol (euh... je me comprends, mais me comprend-on? ;-))
RépondreSupprimermerci pour cet exercice, Colo, je suis prête à le refaire :-)
Bonjour Adrienne, on remettra ça quand tu veux!
SupprimerTant Danielle que ma fille m'ont parlé de ces choix, peut-être pas les mêmes que les tiens, car, c'est vrai, la langue néerlandaise a d'autres structures grammaticales...encore merci.
Bonne journée à toi, un beso.
Voilà bien la grâce d'internet au service de la poésie !
RépondreSupprimerun art difficile la traduction qui en dit presque autant sur le traducteur que sur le poète !
Bravo à tous les participants
Ces dames te liront Dominique! Merci.
SupprimerForrmidable ! Merci à toutes les traductrices pour ces traversées en langues de poètes.
RépondreSupprimer"j’ai perdu quelque chose au large
de l’espace la mer le désert
au seuil d’une ombre disparue"
Ces mots me parlent autrement aujourd'hui...
Colo, voici un lien vers cette parution dont je t'ai parlé : http://www.franceculture.fr/oeuvre-notes-sur-theme-de-silvia-baron-supervielle
Je comprends si bien ta peine!
Supprimermerci pour le lien, je le garde précieusement.
Un beau cadeau que ces traductions, grâce à internet ces participations autour d'un texte sont possibles.
RépondreSupprimerMerci Colo et Merci aux différentes participantes !
Bonjour Fifi, oui, c'est vraiment enrichissant et distrayant. J'aime ces liens qui, comme des ondes, se propagent à travers les cieux!
SupprimerJ'avoue cette fois-ci être vraiment déconcerté à la lecture en français de ce poème ???
RépondreSupprimerMerci Colo de la fidélité de tes visites.
Bonsoir Yanis, l'absence de ponctuation déconcerte, c'est vrai...à chacun de construire son histoire?
SupprimerBel été chez toi!
Ainsi que je te l'ai dit, le manque de ponctuation me perturbe un peu mais c'est vrai qu'il autorise différentes approches et adaptations.
RépondreSupprimerLe wallon est tout sauf une langue concise.Là où un mot suffirait , le wallon en utilise plusieurs pour mieux approcher du sens du mot" étranger".
En lisant le texte d'Adrienne, je constate qu'elle dispose, elle, de mots plus proches ainsi en est-il pour" inanimés" qu'elle traduit par " levenloze " c'est-à-dire sans vie ou qui a perdu la vie , tout est dit en un mot, pareil pour Anaïs : inanimats et pour toi :inanimados
Moi, pour coller au texte, j'aurais du écrire" sins pupont d' vîe "" ou bien "sins pupont d'âme" ou encore " dju d' vîye" c'est-à-dire" coupé de vie"et cela ne me plaisait pas dans ce contexte , j'ai donc choisi une autre image " bôyant ô lôdje" béant au large"
Une ligne m'a laissée pensive, était-elle ou pas interrogative :d’où viennent toutes ces clefs "
Est-ce une interrogation coupée du reste ou la suite de la ligne précédente? Par exemple "les poches desquelles viennent toutes ces clés"ou alors plus simplement" D'où viennent toutes ces clés?"
Finalement, moi, j'ai laissé l'interrogation :d'ayu vèn.neut-èles toutes lès clés?
C'était un bel exercice, pas vraiment facile pour autant mais ce fut un vrai plaisir.
In gros bètch!
Danielle
Bonsoir Danielle, tu m'avais écrit il y a un temps que le wallon employait beaucoup de mots pour exprimer les idées. Ce "béant au large" est fort poétique, tout à fait à propos.
SupprimerAlors pour ce bout de phrase....moi je l'ai pris comme une interrogation se rapportant au sac, poche...mais là encore chacun est libre de l'interpréter, c'est sans doute un de ses intérêts, non?
Encore grand merci, je t'embrasse
Merci pour Colette, Colo !!!
RépondreSupprimerJe ne pourrais plus jamais regarder les vrilles de nos vignes de la même façon :-)
Tu as compris...oui, je connais bien l'oeuvre de mon homonyme, et cet extrait m'avait frappé...
SupprimerBonne fin de semaine Fifi!
Je ne peux hélas le traduire en aucune langue, mais je trouve formidable ces échanges mutuels et cette flambée de créativité. Bravo ! Bonne journée Colo, chaleur et soleil chez moi.
RépondreSupprimerGrand merci Aifelle, ces échanges nous font plaisir aussi.
SupprimerIci la chaleur et le soleil, c'est le quotidien en été, je suis contente que tu en profites aussi.
Merci à tous pour cette toile de mots. La poésie se rit des frontières.
RépondreSupprimerMa petite participation restera invisible, j'ai traduit le poème en Langue des Signes Française et en le faisant, j'ai pensé à vous.
Je t'embrasse fort
Tes signes universels se baladent de par le monde...grand merci Dame Sable.
SupprimerJe t'embrasse fort aussi
Bravo pour ces ponts entre les langues et j'aime beaucoup le premier tableau.
RépondreSupprimerPour la première fois, je vois du wallon écrit après l'avoir entendu et écouté avec attention lorsque j'en avais l'occasion.
Merci Maïté.
SupprimerMa grand-mère était wallonne et son langage était parsemé d'expressions savoureuses..l'écrire me semble si compliqué! Je suis si contente que Danielle ait bien voulu traduire le poème.
J'ai une grande admiration pour toutes ces traductrices. Il m'arrive quelquefois de traduire de l'anglais technique pour des informaticiens et je mesure à quel point il doit être difficile de mettre en lumière toute la subtilité des poètes dans une autre langue.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup les deux tableaux de Le Quilleuc et j'ai beaucoup apprécié mes excursions virtuelles vers d'autres blogs, l'Italie, la Grèce, l'Espagne .L'art est universel et la poésie n'a pas de frontières. Merci et bon week-end "Dame" Colo .
Bonjour Gérard, moi qui pensais que peut-être vous le traduiriez en breton ou normand...vous me parlez d'anglais!
SupprimerMais vous pourrez peut-être nous dire si cet artiste est connu dans votre partie de France? (ou en France?) J'aime beaucoup ses couleurs, le mouvement aussi.
Bon week-end à vous aussi...il fait vraiment fort chaud, trop...mais se plaindre serait de mauvais goût sieur Gérard!
Malheureusement Colo je ne parle Breton que sous la torture..et encore je ne me comprends pas moi-même :) . Je ne connais que quelques mots , pas de quoi traduire le moindre billet.. Dommage!
SupprimerJe connaissais (par hasard) Le Quilleuc, mais malgré son nom à consonance bretonnante il n'est pas connu ici. Son activité semble être presque exclusivement parisienne .
Ici il fait très chaud aussi ( sans doute bien au-dessous de vos températures)..et comme on n'est pas habitués on passe notre temps ..à ne rien faire.
Oh, on ne s'habitue pas aux grosses chaleurs Gérard, on adapte la vie en fonction d'elle....c'est pas qu'on devient paresseux (injuste reproche fait aux gens du sud!!!), c'est juste qu'entre midi et 18h, on fait peu, si peu à l'extérieur...on lambine à tout casser!!!
SupprimerVous voulez que je vous dise ? Vous êtes géniale... Et on ne pourrait pas trouver quelqu'un qui le traduirait en italien ? en anglais ? etc ? En voilà un magnifique projet !
RépondreSupprimerMe voilà toute rouge!
SupprimerJ'aimerais tant que ce poème soit traduit en d'autres langues que celles-ci...mais il ne suffit pas de parler l'anglais, par exemple, pour se sentir capable de traduire la poésie...voyons si la chance se présente..quelqu’un...quelques un(e)s...?
Quelle belle idée ce travail collective universel ou presque. En français, ce texte sonne comme une urgence de vie. Un essoufflement, un rythme que l'on prend grâce ou à cause de l'absence de ponctuation. Je m'imagine le saisir au kilomètre, comme je le faisais dans le temps, et m'arrêter pour reprendre mon souffle. Adaptant le rythme de mes doigts au rythme des mots et accélérant pour connaître l'énigme, la chute, le fin mot...
RépondreSupprimerAh si je connaissais un pratiquant de la langue d'Oc !
Merci Lou de si bien parler du rythme, du souffle...poétique, physique....peut-on les dissocier?
SupprimerJ'espère qu'on finira par trouver d'autres traducteurs, Oc et, pourquoi pas, swahili?
Bon week-end, je t'embrasse
Ah, le swahili, tu me cherches....Hélas, je ne possède pas suffisamment la langue et je risque aussi d'y mélanger du lingala.Dommage!
SupprimerOn ne peut pas tout savoir chère Danielle! Il m'arrive la même chose avec le majorquin (catalan)...je ne le connais pas suffisamment pour traduire un poème...
SupprimerBon week-end, merci!
Beau travail en groupe ! Merci à toutes.
RépondreSupprimerLes accents circonflexes du wallon, tous ces chapeaux, m'amusent: est-ce parce qu'on étire tant nos syllabes...? ;)
Bonjour Christw, de fait beaucoup de ces "chapeaux allongeurs de voyelles" ont disparu ou devraient exister en français...pensez au mot "zone" par exemple...le circonflexe aiderait à savoir que le o est long.
SupprimerBon dimanche, au soleil ou pas!