Parfois, et c'est fort heureux, ce sont les lecteurs/blogueurs qui décident de la poursuite d'un sujet qui aurait pu se clore ou prendre des chemins hasardeux.
J'ai
reçu des cadeaux-couseuses/brodeuses que je m'empresse de partager
avec vous.
A
veces, y es muy afortunado, son los lectores los que deciden de la
continuación de un tema que habría podido cerrarse o coger caminos
azarosos.
Recibí
unos regalos costureras/ bordadoras que comparto en seguida con
vosotros.
YanisPetros,(clic pour son blog) nous offre un haïku, merci à vous:
Petites
mains
penchées sur l'ouvrage
sur l'ouvrage du temps.
penchées sur l'ouvrage
sur l'ouvrage du temps.
Manitas
inclinadas
sobre la labor
sobre
la labor del tiempo.
(trad: Colo)
Ne
trouvant aucune toile de couseuses nordiques, j'ai encore une fois fait appel à BOL-le Norvégien qui, non seulement m'a envoyé plusieurs tableaux, mais en a
fait lui-même un beau et fort intéressant billet, précipitez-vous
ici. Grand merci Bernard.!
Pas à pas
à l´endroit à l´envers
l´écho du temps
à l´endroit à l´envers
l´écho du temps
BOL
Paso a paso
al derecho al revés
el eco del tiempo
(Trad: Colo)
Al
no encontrar pinturas de costureras nórdicas, me dirigí a BOL que, no contento con mandarme unos cuadros, les dedicó une
entrada interesante y bonita. Su blog: http://lancelot-d-oslo.over-blog.com/article-couseuses-scandinaves-112743500.html
En
voici donc quelques uns.
Photo : Michael Peter Ancher (Le mari) : Anna Ancher assise cousant chez
elle
Photos 2,3 : Harriet Backer : diverses Femme cousant (21 January 1845 — 25 March 1932)
Aquí un extracto de "La brodeuse" mandando, especialmente para esta entrada, por la autora belga Edmée de Xhabée
Quel
beau tissu ! s’émerveille Géraldine, le laissant s’écouler
entre ses doigts. Comme une coulée de crème. Le motif d’oiseaux
de paradis sera parfait, on la lui admirera, sa nappe, à la jeune
Madame Grandjean !
Elle
sourit. La petite demoiselle Duchantier , future Madame Grandjean,
veut que son trousseau soit fait main, comme celui de sa mère, sa
grand-mère et les autres dames de sa famille, mais elle le veut
original et chantant de tous les triomphes de la nature : des
géraniums s’élancent à l’assaut des quatre angles d’une
nappe à thé déjà terminée, et des paons du jour et coccinelles
semblent frémir le long de l’ourlet ajouré. Sur une paire de
draps de lit, un entrelacs de feuilles de lierre et lézards en
broderie blanche. (…)
Bien
que concentrée avec une joie tranquille sur des plumages écarlates
au point de tige, et sur son fil de soie perlée qui tend parfois à
boucler , elle lève de temps à autre les yeux de son ouvrage aux
rumeurs de la rue, qu’elle cherche du regard pendant quelques
secondes. La camionette qui s’arrête juste devant le numéro 15 et
le bruit d’un homme qui en sort et s’éloigne en toussant vers le
café du coin. Un chien minuscule qui aboie d’une voix aiguë
derrière une fenêtre, courant entre deux bacs de langues de
belles-mères. (…)
Merci Sable!
Merci Sable!
La bordadora
¡Qué
tejido tan bonito! se maravilla Geraldine, dejando que se escurra
entre sus dedos como una colada de crema. El motivo de las aves del
paraíso sera perfecto; admirarán el mantel de la joven Señora de
Grandjean.
Sonrie.
La señorita Duchantier, futura Señora de Grandjean, quiere que su
ajuar sea hecho a mano, como el de su madre, como el de su abuela y
el de las otras damas de su familia; pero lo quiere original y
adornado de todos los triunfos de la naturaleza: geranios lanzándose
al asalto de las cuatro esquinas de un mantel para el té, ya
terminado, donde mariposas y mariquitas parecen estremecerse a lo
largo del dobladillo calado. Sobre un par de sábanas un entrelazado
de hojas de hiedra y lagartos en bordado blanco. (…)
Aunque
concentrada, con una alegría tranquila, sobre plumajes escarlatas al
punto de trazo y sobre el hilo de seda perlado que a veces quiere
enredarse, levanta de vez en cuando los ojos de su tarea y durante
algunos segundos busca con su mirada los rumores de la calle. La
camioneta que se para justo delante del número 15 y el ruido del
hombre que sale y se aleja tosiendo hacia el bar de la esquina. Un
perro minúsculo que, detrás de una ventana, ladra con una voz aguda
mientras corre entre dos macetas de lenguas de suegra. (...)
Trad: MAH, Colo
Le
trousseau, l'aiguille... reliques d'un autre temps?
Lou
m'envoie une chanson “Tire, tire l'aiguille”, mélodie, ai-je
lu, tirée du folklore Yiddish. Les paroles sont d'
Eddy Marnay 1952. Beaucoup l'ont interprétée, voici la version de Renée Dubas...c'est pas tout jeune mais si savoureux.
Paroles ici:http://www.le-parolier.net/paroles/c/Claveau_Andre/74399516.html
Après tant de petits points, tant de coutures, s'installe une grande lassitude: d'Allemagne ce repos si mérité, merci EP.
Después
de tantos puntitos, de tantas costuras, se instala una gran lasitud:
de Alemania me mandan este descanso tan merecido, Danke EP!
Die schlafende Naeherin am Fenster - Adolf Menzel
Le cadeau de Veronica, gracias!
" Le partage des eaux cousu à la chandelle et la feuille de vigne où je bois ton choral ...
Pulpeuse et marinière, une langue d'oiseau orchestre ta voix d'ailes, par la grâce d'un cygne ...
Ton chant H20 régale l'atmosphère et laque nos volières de courants migrateurs ...
Quand on a fière alule, on choisit le haut-vol sur la tige des fleurs ... Petite goutte peau ...
Tu es mon eau potable, ma Théthys glacière, ma solution orale des aurores de fontaine qui t'écoutent en corps ..."
Veronica B, 13 septembre 2010.
" Le partage des eaux cousu à la chandelle et la feuille de vigne où je bois ton choral ...
Pulpeuse et marinière, une langue d'oiseau orchestre ta voix d'ailes, par la grâce d'un cygne ...
Ton chant H20 régale l'atmosphère et laque nos volières de courants migrateurs ...
Quand on a fière alule, on choisit le haut-vol sur la tige des fleurs ... Petite goutte peau ...
Tu es mon eau potable, ma Théthys glacière, ma solution orale des aurores de fontaine qui t'écoutent en corps ..."
Veronica B, 13 septembre 2010.
Il y a une certaine universalité dans la broderie, la vision de ces petites mains est toujours aussi fascinante.
RépondreSupprimerVous avez raison, un certain recueillement solitaire les lie.
SupprimerQuoique j'aie trouvé de vieilles photos de groupes de femmes espagnoles cousant/brodant tout en parlant et riant...tiens, je pourrais en mettre une!
Bonne journée Serge.
Une femme brodant c'est le repliement sur soi, la concentration, plusieurs femmes brodant, bavardant, échangeant c'est de la distraction et de la convivialité !
SupprimerUn temps pas si éloigné...pourvu qu'il revienne!
SupprimerTire tire l'aiguille .. on la chantait cette chanson-là dans ma jeunesse .. je vais explorer les liens que tu indiques, le sujet est inépuisable.
RépondreSupprimerBonjour Aifelle, ah, tu la chantais! J'aime bien la version de Dalida aussi. Je ne l'avais jamais entendue.
SupprimerInépuisable sujet... et je n'ai pas abordé le côté industriel sur lequel il y aurait tant à dire!
Belle journée.
Le deuxième tableau: attraper la lumière du jour pour la faire passer dans le chas de l'aiguille.
RépondreSupprimerBien vu! Coudre des rayons...
SupprimerBonne journée Bacchante. Gris et froid ici, brrrrrrrr
RépondreSupprimerTous ces tableaux sont magnifiques et me rappellent tant de (bons) souvenirs!
Peut-être ai-je l'esprit mal tourné mais les "couseuses" d'aujourd'hui ne sont plus ce qu'elles étaient!
Entre cet atelier datant des années 1900 de confection Montchauffée
http://oeil-americain2.blogspot.fr/2012/11/mauchauffee-bonneterie-troyes.html
et celui des années 2012 travaillant pour Mickey en Chine
http://www.citizenside.com/fr/photos/manifestations/2008-12-02/11017/usines-disney-en-chine-les-ong-denoncent-un-manque-de-transparence.html#f=0/56788
,je ne vois pas trop la différence.
Ces femmes qui se tuent au boulot sans doute payées à "coups de trique" sont loin des conditions de ce qu'a vécu ma grand-mère et de ces couseuses tranquilles espagnoles.
L'industrialisation poussée à l'extrême est donc aussi une extrême régression.
Je ne la vois pas non plus Gérard, merci quand même pour ces "tristes liens".
SupprimerLe "toujours plus" ne peut continuer, on le sait tous même si certains font semblant de...
En préparant ce billet j'ai lu de nombreux articles, études sur les couseuses a travers les temps. Peut-être ferais-je appel à vous un jour si je me décide à en parler, ce serait fort intéressant, non?
Excellent weekend.
Je serais ravi de vous parler de la vie de cette "couseuse" .
SupprimerCar elle était inépuisable, elle faisait aussi du tricot , du crochet , de la dentelle , de la broderie, du canevas. Elle avait un "bon" caractère bien trempé, pas toujours facile, elle accommodait aussi des proverbes bien à elle.Par exemple quand un client se prenait pour le nombril du monde , elle disait "il n'y a bien que lui et les mouches pour chier au plafond".
Pendant que mon grand-père comme un vrai gamin s'amusait à coudre les poches (ou à "surfiler" plutôt) des costumes qu'il venait de faire ou bien mettait des haricots dans les poches ou dans les gants des manteaux de femmes qu'il réparait.
C'était leur marque de fabrique très reconnaissable dans le village, un atelier où il faisait bon vivre et où le rire était donné en prime.
Mais je voyais tout cela bien entendu avec mes yeux d'enfant. Le quotidien devait être beaucoup plus rude car je les ai très souvent vus inquiets.
Excellent week-end à vous aussi Colo.
Merci pour cette avant-première Gérard, des souvenirs si amusants!
SupprimerUn sujet manifestement par delà toutes les frontières, les hommes se font la guerre, les femmes tire l'aiguille
RépondreSupprimerj'adore ce billet et je vais explorer toutes ses potentialités moi qui ressemble question broderie à une poule qui a trouvé un couteau
J'adore ton image de la poule!!! Mon amie japonaise m'a également envoyé des couseuses de son pays, sans aucune frontière, ce que j'aime.
SupprimerDire que les premières aiguilles de l'histoire furent en os et les fils étaient des tendons d'animaux..
Beau weekend à toi.
Pas à pas
RépondreSupprimerà l´endroit à l´envers
l´écho du temps
Encore un joli cadeau, merci BOL, je vais remonter votre haïku dans le billet.
SupprimerJ'avais tout à fait oublié la chanson mais je l'ai reconnue tout de suite...
RépondreSupprimerLes travaux d'aiguille... monde des femmes, leurs pensées, leur paix ou solitude - subie ou appréciée -, leur talent et la fierté d'un beau trousseau. J'ai encore les nappes brodées par ma grand-mère. C'est un peu usé parfois, mais ça ne fait rien: je les finirai, qu'elles finissent sur ma table et pas dans un placard!
Merci Colo :-)
Merci à toi!
SupprimerMoi j'ai une nappe de dentelles entièrement crochetée à la main; œuvre de ma grande tante. Je la garde précieusement!
Oui, le linge brodé passe d'une génération à l'autre, j'aime mettre sur la table une nappe d'autrefois - notre matrimoine. Il faut continuer à les utiliser, bien sûr - sauf les pièces de musée. Le 13h de TF1 a présenté toute cette semaine des travaux d'aiguille en tous genres, certaines continuent à transmettre cet art dans des ateliers très actifs. Chouette, ce billet tissé par les uns et les autres ! Bonne soirée, Colo.
RépondreSupprimerDe plus en plus d'ateliers ici aussi Tania, plus par nécessité que par plaisir, mais les deux se combinent facilement car la réalisation d'un travail manuel apporte de grandes satisfactions! Femmes et hommes s'y sont remis.
SupprimerBeau weekend Tania, un jour nous admirerons nos nappes respectives!
Un billet à plusieurs petites mains !!! Super !!!! Je cherche un autre fil...
RépondreSupprimerBelle soirée
Il y a aussi la couseuse de Millet, ici :
RépondreSupprimerhttp://www.histoire-image.org/photo/fullscreen/tsi11_millet_001z.jpg
Le fil de Millet est superbe, merci Enitram.
SupprimerBeau weekend à toi.
Pas spécialement passionné ni concerné par l'activité couture, un homme que voulez-vous, j'apprécie cependant beaucoup la quiétude émanant de ces œuvres.
RépondreSupprimerLe tableau de H. Backer m'intéresse, ses couleurs, la vue de dos. L'ouvrage n'est même pas montré, l'essentiel est ailleurs.
Je comprends ce point de vue mais on retrouve cette même quiétude, même position aussi chez les cordonniers...mais je vous taquine!
SupprimerAvez-vous jeté un coup d'oeil au billet de BOL? Il dit en mots et images, exactement la même chose que vous.
Excellent weekend à vous.
Un billet fait comme un millefeuille d'idées et d'écritures, d'images et de souvenirs.Vous lire le suns, les autres est passionnant.
RépondreSupprimerJ'ai conservé aussi un dessus de lit entièrement crocheté ainsi que des cols d'une grande finesse faits par ma grand-mère.
De prime abord le sujet ne me semblait pas passionnant, mais, tu vois, de fil en aiguille...merci d’apprécier les nombreux "cadeaux" de tout genre. Extra!
SupprimerDes cols...oh, je dois en avoir vu quelques fois. Ce doit être superbe, difficile à porter peut-être?
Beau dimanche Maïté, muchas gracias!
et dire que je te proposais un fil, moi qui ne savais pas ...
RépondreSupprimerMoi qui ne sais pas coudre, l'aiguille dans le chas, car l'ouvrage m'échappe, mes yeux ne sont pas bons et ma main malhabile ...
J'admire tellement le travail des brodeuses, l'infinie délicatesse, le savoir-faire des mères, j'ai aimé le coeur cousu !
Mères veilleuses, ces espagnoles cousant sur la dernière photo ...
Que pourrais-je t'offrir sinon que quelques mots cousus au fond du coeur, ah tiens, ce petit poème , Le partage des eaux ! oh merci pour tout Colo, c'est regalo ! de te lire !
" Le partage des eaux cousu à la chandelle et la feuille de vigne où je bois ton choral ...
Pulpeuse et marinière, une langue d'oiseau orchestre ta voix d'ailes, par la grâce d'un cygne ...
Ton chant H20 régale l'atmosphère et laque nos volières de courants migrateurs ...
Quand on a fière alule, on choisit le haut-vol sur la tige des fleurs ... Petite goutte peau ...
Tu es mon eau potable, ma Théthys glacière, ma solution orale des aurores de fontaine qui t'écoutent en corps ..."
Veronica B, 13 septembre 2010.
Grand plaisir de te retrouver grâce à ces fils que je retrouve chez toi au milieu des pommes!
SupprimerMerci, merci pour ce cadeau que je remonte illico dans le billet.
Beau dimanche à toi!
Bel hommage aux brodeuses qui, il est vrai voyons assises à leur porte en Espagne.
RépondreSupprimerOn en voit encore dans les villages reculés, tu as raison.
SupprimerBelle semaine Alba.
Ah oui Ancher et Menzel, je les connais. Je vais chercher de la peinture allemande sur le sujet si tu veux.
RépondreSupprimerTrès beaux textes et très jolie chanson. Merci Colo pour ces découvertes !
Ça me/nous ferait grand plaisir Euterpe, merci!
SupprimerJe ne connaissais pas du tout Menzel, j'adore ce dessin. Tu ne dessines plus de tout?
Beau weekend à toi.