Le surnom de Majorque est, je
l'ai écrit dans le billet précédent, l'île au calme. C'est du
moins le titre français du livre que Santiago Rusiñol, catalan,
écrivit en 1922: “L'illa de la calma”
Cet écrivain, peintre et
idéologue du mouvement moderniste catalan réalisa plusieurs séjours
à Majorque et décrivit l'île de façon si idyllique qu'il créa
un mythe de paradis terrestre; ce qui provoqua l'arrivée de tas
d'artistes catalans, européens et latino-américains dans les années
1900...* et fut la base sans aucun doute d'un futur développement
touristique.
« Cette sensation
paradisiaque est due à la beauté de l'île, à sa lumière, (ceci
n'a pas changé, je ne cesse de le répéter, l'île est superbe),
mais aussi au côté rural, archaïque de l'île (…) «
- El apodo
de Mallorca, tal y como lo escribí la semana pasada, es La Isla de
la
Calma, o, mejor dicho “L'illa de la calma”, libro escrito por el catalán Santiago
Rusiñol en 1922.
Escritor, pintor e ideólogo del movimiento modernista catalán, Rusiñol realizó varias estancias en Mallorca y describió la isla de manera tan idílica que creó un mito de paraíso terrestre, lo que provocó la venida de gran número de artistas:
“El
mito de Mallorca como paraíso terrenal es bastante generalizado
entre los artistas catalanes, europeos y latinoamericanos que
llegaron a la isla y se establecieron en ella hacia el 1900. Esta
sensación es debida, además de a la belleza de la isla y su luz, al
toque arcaico y rural de la vida mallorquina, asimilado como un
arcadismo feliz.”
La
luz y la belleza, a pesar de algunos y terribles destrozos, perdura,
no me canso de repetirlo...
S.Rusiñol. Jardins en terrasse |
Voici un passage du livre :
Majorque, lIle au calme,
Santiago Rusiñol
"Si
tu souffres de neurasthénie ou si tu crois en souffrir, ce qui
revient au même ; si tu es étourdi par les bruits que nous
vaut la civilisation, par cette angoisse qui nous fait toujours être
pressés d’arriver au plus tôt où nous n’avons rien à faire ;
si les affaires ont rempli de chiffres, chez toi, la place que doit
occuper ce que nous nommons l’esprit ; si les cinémas ont
abîmé le mécanisme de ta vue ; si ton remuement est devenu
chronique et que tu n’en puisses plus d’inquiétude et que
tu veuilles jouir d’un peu du repos que mérite, dans cette vie,
celui qui n’a fait de mal à personne, suis-moi dans l’île dont
je vais te parler, dans une île où règne toujours le calme, où
les hommes ne sont jamais pressés, où les femmes ne vieillissent
jamais, où l’on ne gaspille même pas les mots, où le soleil
s’attarde, où dame lune elle-même marche plus lentement
qu’ailleurs, atteinte par le calme.
Cette
île, lecteur, c’est Majorque (...) "
Pour lire la suite:
http://majorque-ile-flottante.kazeo.com/textes/majorque-l-ile-au-calme-santiago-rusi%C3%B1ol-1952-extrait-citations,a634813.html
Santiago Rusiñol, Mallorca |
Aquí
un pasaje. Cómo no lo encontré online en español, lo traduje con
mi fiel ayudante MAH. Gracias.
“Si
padeces de neurastenia o crees padecerla, lo que es lo mimo; si estás
aturdido por los ruidos de la civilización, por esa angustia que nos
hace siempre tener prisa en llegar allí donde no tenemos nada que
hacer; si los negocios han llenado en ti el lugar que debe ocupar lo
que nombramos el espíritu; si los cines han estropeado el mecanismo
de tu vista; si tu agitación se ha vuelto crónica y no puedes más
de inquietud y quieres disfrutar de un poco del descanso que merece,
en esta vida, el que no ha perjudicado a nadie, sígueme a la isla de
la cual voy a hablarte, a una isla donde siempre reina la calma,
donde los hombres jamás tienen prisa, donde las mujeres nunca
envejecen, donde no gastan ni siquiera las palabras, donde el sol se
demora, donde incluso dama luna anda más lenta que en otras partes,
alcanzada por la calma.
Esa
isla, lector, es Mallorca.”
Gravure de G. Vuillier. Na Foradada |
* Avant lui il y avait eu, bien sûr, "Un hiver à Majorque" de Georges Sand qui, si elle avait détesté son séjour et ses habitants, a réalisé de superbes descriptions de l'île.
Il a l'air superbe l'exemplaire que j'ai trouvé: seul ennui, il coûte 223€ , pèse 5kg400 et ce n'est pas mon anniversaire!
Quelle est la plus belle saison pour visiter cette ile ? Est-ce un endroit plutôt cher (hôtellerie; restaurant) ?
RépondreSupprimerLa pub de Mr Rusiñol a bien fonctionné je vois! -:)
RépondreSupprimerEt puis tes ancêtres bien sûr Obni...et la beauté.
Alors la saison la plus belle est le printemps, les mois d'avril et mai, où tout est en fleur. Pour les prix des hôtels, je ne sais trop, vaut mieux que tu regardes de chez toi je pense, les agences online font des offres très intéressantes surtout hors haute saison.
Par contre manger simple et délicieux est très bon marché (pour vous). Si tu veux écris-moi et je te dirai les coins de l'île à éviter et les "calmes"!
"Majorque, l'île au calme", alors qu'une autre île, le Japon ne présente cette caractéristique que le matin...
RépondreSupprimerSur les dépliants appelant à découvrir Majorque, aucune publicité mensongère à souligner que cette île calme aussi les bébés qui pleurent, la faim, les jeux (on évoque alors un calme olympien), les marchés financiers, la toux, les rages de dents...
seules des langues rongées par la jalousie ou serves de la concurrence, osent affirmer que le calme peut être mortel...
Puissent les marchés financiers et mes dents vous entendre cher JEA!
SupprimerQue répondre à vos mots si pertinents? Ceci peut-être:
Diogène n’hésitait pas, paraît-il, à se masturber sur la place publique et il répondait aux passants offusqués : «Si seulement en se frottant aussi le ventre, il était possible de calmer sa faim!»
Je n'entends que le chant des oiseaux en ce moment...délice.
Très bonne image pour parler de la faim des ancêtres-habitants de cette île, gracias.
SupprimerPeintre, écrivain, quel artiste complet, ce Santiago Rusiñol !
RépondreSupprimerLe calme est-il un archaïsme ou un luxe ? Ce texte enthousiaste me rappelle la conversion du Jacinto d'Eça de Queiroz à la vie campagnarde qui l'a guéri des Champs-Elysées parisiens.
Difficile aujourd'hui d'imaginer l'île de Majorque d'avant le développement touristique, en 1922. Mais la lumière, l'hospitalité, la beauté des paysages, le vieux Palma, tout y a, il est vrai, un goût de revenez-y.
Le calme est parfois aussi un choix qui va de pair avec l'isolement, et cela partout.
SupprimerOui, j'ai pensé à ton billet campagne/ville. Palma, une petite ville, n'est, ni trop envahie de touristes, ni assourdissante.
Tu reviens quand?¿?¿?¿
Oh merci Colo pour cette si belle découverte ! Cette île de quiétude que l'on sent dans chacun des mots que tu cites ... avec la langue qui traîne (enfin c'est moi qui traîne à la dire en la lisant ... sourire )je suis dépaysée vraiment, et je vais rêver d'un jour m'y rendre ... an-chanté ... en cantada ? sonrisa ...
RépondreSupprimerBesos
Oui, oui, encantada, muy bien!
SupprimerLa vie a changé ici, mais il reste, surtout dans les villages, cette lenteur qui énerve plus d'un étranger au début, qu'il faut apprivoiser puis s'en délecter.
Feliz día Verónica.
Une île au calme où la lune s'arrête et où l'on ne vieillit pas ?! ... j'arrive !!!
RépondreSupprimerAh, je t'attendais bien là chère Sable ... et je t'attends aussi donc!
SupprimerBelle journée, un beso.
ça y est je vais boucler ma valise et partir me mettre au calme, me tenir sous ces arbres en fleurs et regarder le temps passé !
RépondreSupprimermais dis nous vraiment y a t-il une saison où Majorque correspond à cette description ?
Ceci n'est pas simple Dominique, voilà: les amandiers du tableau fleurissent fin janvier/début février, et là il ne fait pas assez chaud pour s'asseoir dehors tranquillement...Comme je le disais à Obni, les mois de printemps sont les plus beaux, très fleuris. L'arrière-saison est souvent fort belle aussi.
SupprimerPour le temps, je ne garantis jamais rien!
Mais boucle, boucle, je t'attends quand tu voudras.
Ah ben si ce n'est pas une invitation, ça ! Et il y a toujours autant de calme que lors de l'écriture de ces livres ?
RépondreSupprimerTrès alléchante description, Colo ! Déjà que j'avais adoré le livre de Sand...
Ça dépend où et quand Euterpe, mais oui, il y a plein d'endroits "magiques".
SupprimerMême après 35 ans ici, je les savoure silencieusement.
Bonsoir Colo
RépondreSupprimerce sujet d'île et de littérature me fait établir un parallèle avec le destin de la presqu'île dont je parle dans mon dernier sujet.Mais je ne pourrais pas parler ici de calme si ce n'est à l'arrière-saison.
Très beau sujet qui fait rêver.
Hola Maïté,
SupprimerOui, j'y ai pensé en voyant la photo et l'endroit sur ton blog; et ici aussi les ports, naturels ou pas, sont transformés en de véritables parkings à bateaux en saison! Le long des (superbes) plages, aucun calme à cette période.
Indispensable tourisme...
Belle journée.
Tous les meuniers dormiraient-ils? Vous nous mettez l'eau à la bouche Colo,une île où "on ne gaspille pas les mots" ,où la lune "marche plus lentement qu'ailleurs" , le rêve! Ecoutez le silence.
RépondreSupprimerhttp://www.jukebo.fr/jacques-brel/clip,une-ile,vzsfl.html
Définir le caractère des habitants est délicat Gérard, mais on peut dire qu'ils sont peu bavards, méfiants (dû probablement aux invasions de tout genre), très près de la nature qu'ils respectent tout en exploitant ses moindres ressources; ainsi à l'époque des escargots, le riz s'accompagne des mollusques, si c'est les asperges sauvages, ce sont elles qui...vous voyez?
SupprimerQue de beaux souvenirs dans cette chanson de Brel, merci!
Ce Santiago, il m'émerveille ! Tant d'images et de mots si judicieusement choisis qu'ils semblent avoir été écrits pour nous, aujourd'hui ! Mais dans la réalité, l'insularité n'est peut-être pas tous les jours la joie ...
RépondreSupprimerÀ le lire, Lily, on se croirait souvent en 2012, tu as bien raison! Et ici certains aspects de la vie on peu changé.
SupprimerL'insularité est un handicap dès qu'on désire aller voir ailleurs: tout déplacement est un voyage, il faut réserver des billets d'avion ou de bateau et y mettre le prix. Pas d'improvisation, de coups de tête!
Mais le reste du temps on n'y pense pas.
On devrait tous se cotiser pour alimenter une cagnotte qui te permettra d'acquérir ce bel ouvrage !
RépondreSupprimerCe Santiago est un sacré publiciste, il vendrait un chat dans un sac :-) Mais quelle piètre comparaison avec cette île. J'ai un ami (disons une connaissance de ma fille) qui y vit la moitié du temps, ma fille est allée le rejoindre et n'a de cesse que d'y retourner, pour dire qu'il ne s'agit pas d'une publicité mensongère !
Quelle gentille idée merci!
SupprimerSi toutes les pubs étaient aussi poétiques et vraies..rêves.
Il te reste à faire ton sac Savarati.
À bientôt?
Esta isla me habla. Existe? donde esta? Cerca? de verdad? Un abrazo fuerte
RépondreSupprimerAlegría de volver a leerte, ¡mucha!
SupprimerUn mito conlleva semi-verdades y semi-mentiras...vale la pena venir a averiguarlo tal vez, tan cerca.
Te devuelvo el abrazo amiga.
Il va donc falloir que nous nous cotisions tous, Colo, pour t'offrir ce livre... Merci pour cette charmante visite de Majorque.
RépondreSupprimerGrand merci pour cette généreuse idée Danièle....moi j'espère que la situation va s'améliorer poco a poco ici et ailleurs...et que nos poches seront bientôt habitées par d'autres hôtes que nos seuls mouchoirs.
SupprimerAmicalement.
Je suis sous le charme et je vais me procurer ce livre, si même la lune marche plus lentement qu'ailleurs...
RépondreSupprimerCela correspond tout à fait à mon état d'esprit actuel... Carpe Diem...
Belle idée, je crois qu'il fera ton affaire Marcelle!
SupprimerC'est drôle car depuis quelques temps je fais des recherches autour de Gaston Vuillier.
RépondreSupprimerIl a écrit et dessiné dans ma région et puis j'avais fait des recherches au moment où j'étais partie en Sicile
Essaie d'aller jeter un oeil sur ce lien tu vas peut-être trouver ton bonheur
Bonne journée
Oh,oui, merci! Il ne sera pas illustré de ses gravures, mais à ce prix-là je pourai le lire!
SupprimerUn homme fort intéressant ce Mr Vuillier, en effet.
Ca semble plus que merveilleux en effet... Une splendeur!
RépondreSupprimerAh, le paradis!
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