Où il
s'avère que les poules sont loin d'être sottes...
Donde
se prueba que las gallinas están lejos de ser tontitas...
Deux
fables; l'une du grand maître Ésope, et l'autre du fabuliste
espagnol Tomás de Iriarte (XVIII) . Ce dernier est moins connu que son
contemporain et ennemi juré Samaniego, (je vous en reparlerai), et
tous deux suivent la ligne d'Ésope et de La Fontaine.
Dos
fábulas; una del gran maestro Esopo, la otra del fabulista español
Tomás de Iriarte (XVIII). Este último es menos conocido que su
contemporáneo y enemigo del alma Samaniego (volveré a hablar de
ello), y ambos siguen la linea de Esopo y La Fontaine.
Du faucon et d'une Poule, Ésope
Un
Faucon disait à une Poule :
- Vous êtes une ingrate.
- Quelle ingratitude avez-vous remarquée en moi ?
répondit la Poule.
- En est-il une plus grande, reprit le Faucon, que celle que vous faites voir à l'égard des Hommes ?
Ils ont un extrême soin de vous.
Le jour, ils cherchent de tous côtés de quoi vous nourrir et vous engraisser, et la nuit, ils vous préparent un lieu pour dormir.
Ils ont bien soin de tout fermer, de peur que votre repos ne soit interrompu par quelque autre animal, et cependant, lorsqu'ils veulent vous prendre, vous fuyez, ce que je ne fais pas, moi qui suis un Oiseau sauvage.
À la moindre caresse qu'ils me font, je m'apprivoise, je me laisse prendre et je ne mange que dans leurs mains.
- Cela est vrai, répliqua la Poule, mais vous ne savez pas la cause de ma fuite :
c'est que vous n'avez jamais vu de Faucon à la broche et j'ai vu des poules à toutes sortes de sauces.
- Vous êtes une ingrate.
- Quelle ingratitude avez-vous remarquée en moi ?
répondit la Poule.
- En est-il une plus grande, reprit le Faucon, que celle que vous faites voir à l'égard des Hommes ?
Ils ont un extrême soin de vous.
Le jour, ils cherchent de tous côtés de quoi vous nourrir et vous engraisser, et la nuit, ils vous préparent un lieu pour dormir.
Ils ont bien soin de tout fermer, de peur que votre repos ne soit interrompu par quelque autre animal, et cependant, lorsqu'ils veulent vous prendre, vous fuyez, ce que je ne fais pas, moi qui suis un Oiseau sauvage.
À la moindre caresse qu'ils me font, je m'apprivoise, je me laisse prendre et je ne mange que dans leurs mains.
- Cela est vrai, répliqua la Poule, mais vous ne savez pas la cause de ma fuite :
c'est que vous n'avez jamais vu de Faucon à la broche et j'ai vu des poules à toutes sortes de sauces.
J'ai rapporté cette fable pour montrer que ceux qui veulent s'attacher à la cour n'en connaissent pas les désagréments.
Un Halcón le decía a una Gallina
- Es
usted una ingrata.
- ¿Qué
ingratitud notó usted en mí? Contestó la Gallina.
- ¿Existe
acaso una más grande que la que muestra hacia los Hombres? Dijo el
Halcón.
La cuidan con suma atención.
De
día buscan por todas partes alimentos para engordarla y, de noche,
le preparan un cobijo para dormir.
Cierran
todo a cal y canto por miedo que vuestro descanso esté
interrumpido por cualquier otro animal y, sin embargo, cuando
quieren cogerla, usted huye, lo que no hago yo que soy un Pájaro
salvaje.
A
la mínima caricia que me hacen, me domestico, me dejo coger y sólo
como en sus manos.
- Es
cierto, replicó la gallina, pero usted desconoce el motivo de mi
huida: es que jamás ha visto un Halcón ensartado y yo he visto
gallinas cocinadas a cualquier salsa.
Relaté esta fábula para mostrar que aquellos que quieren hacerse cortesanos no conocen los inconvenientes (Trad: Colo)
La poule et la grenouille, Tomás de Iriarte
De la mare où elle vivait, une grenouille babillarde entendit caqueter une poule.
Je n'aurais pas cru ma chère, lui dit-elle, que vous fussiez une voisine si incommode. À quoi bon tant de bruit? Qu'y a-t-il de nouveau?
Rien, dit la poule, j'annonçais seulement que je ponds un oeuf.
Quoi! Pour un oeuf vous dérangez autant?
Oui madame la grenouille, pour un oeuf je fais tant de bruit. Cela vous surprend tandis que moi je ne m'étonne point de vous entrendre croasser jour et nuit.
Moi, comme je suis utile, je le célèbre; toi qui ne sers à rien, tais-toi.
On accepte le bruit de celui qui travaille; celui qui ne fait rien, qu'il se taise. (Trad: Colo)
La
rana y la gallina Tomas de Iriarte
Desde su charco una parlera rana oyó cacarear a una gallina.
La rana entonces dijo:
¡Vaya! No creyera, hermana, que fueras tan incómoda vecina. Y con toda esa bulla, ¿Qué hay de nuevo?
La gallina le respondió:
Nada, sino anunciar que pongo un huevo.
La rana le dijo:
¿Un huevo solo y alborotas tanto?
Nuevamente respondió la gallina:
Un huevo solo; si, señora mía. ¿Te espantas de eso cuando no me espanto de oírte como graznas noche y día? Yo, porque sirvo de algo, lo público; tú que de nada sirves, calla el pico.
Al que trabaja algo, puede disimulársele sin que pregone; el que nada hace debe callar.
Desde su charco una parlera rana oyó cacarear a una gallina.
La rana entonces dijo:
¡Vaya! No creyera, hermana, que fueras tan incómoda vecina. Y con toda esa bulla, ¿Qué hay de nuevo?
La gallina le respondió:
Nada, sino anunciar que pongo un huevo.
La rana le dijo:
¿Un huevo solo y alborotas tanto?
Nuevamente respondió la gallina:
Un huevo solo; si, señora mía. ¿Te espantas de eso cuando no me espanto de oírte como graznas noche y día? Yo, porque sirvo de algo, lo público; tú que de nada sirves, calla el pico.
Al que trabaja algo, puede disimulársele sin que pregone; el que nada hace debe callar.
Ah ! ah ! J'adore les fables et celles-ci sont particulièrement bien senties. Le langage est savoureux, les leçons pas moins...
RépondreSupprimerAh, parfait alors car je pensais poursuivre un moment sur ce chemin; j'aime moi aussi les fables...et les poules!
SupprimerBelle fin de semaine Danièle!
Les fables, un excellent moyen de rire de nous, pauvres humains, qui avons tant de mal à comprendre et accepter ce qui vient des autres : leur crainte, leur bruit, leur façon de penser et d'agir
RépondreSupprimerBonsoir Lily, oui, c'est tout ça à la fois, un grand art pour tous les âges.
SupprimerÀ bientôt!
Une fable, ce n'est pas bête, c'est drôle, et comme l'écrit Lily, on en prend toujours de la graine.
RépondreSupprimerOh, oui! Bien vu!
SupprimerBonne soirée Tania, un beso.
J'ai toujours eu du plaisir à lire les fables: elles représentent un art et une sagesse universelles vu que faucons, poules et grenouilles ont partout le même comportement.
RépondreSupprimerUn plaisir partagé donc.
SupprimerIl existe nombre de fables sur les coqs...mais j'ai préféré les poules!
Belle journée Maïté.
Non les poules ne sont pas si sottes, la preuve nous imitons souvent leur caquet!
RépondreSupprimerEt puis on ne fait pas d'omelettes sans élever des poules car on a besoin d'oeufs et non pas d'ailes ! De toute façon une poule ça ne vole pas , c'est plutôt nous qui lui chapardons ses oeufs.
Ma grand mère couturière me disait toujours "Qui n'a jamais vu un pied de poule n'a rien vu."
Depuis j'aime beaucoup les poules. Merci Colo
Votre grand-mère avait bien raison Gérard, et les poules sont si malignes.
SupprimerEn 2010 mon compagnon a réalisé un savant bricolage: un vieux four transformé en couveuse; j'ai raconté les premières naissances ici: http://espacesinstants.blogspot.com.es/2010/07/dur-de-naitre-que-duro-es-nacer.html
Depuis les 34 poules nous font la fête à chaque visite et nous leur trouvons toutes les qualités!!
Belle journée à vous, ici soleil et chaleur depuis 2 jours.
Je voulais juste signaler que dans les fables pour enfants on n'apprend pas toujours le véritable langage des animaux !
SupprimerAinsi, mes poules, pourtant bien écloses en France, ne font pas "cot cot "du tout!
Le matin , lorsque je leur demande "alors les poules , ça va?" , elles me répondent "Bbrrot , brott , brot brot" tout en faisant leur crotte . C'est différent non ?
Idem pour mes moutons lorsque je les interpelle . Il ne font pas bêtement "Bêê" , mais plutôt "Meeêêais" . "Mais quoi?" semblent-ils me dire . Je leur réponds "bon ça va , je ne vous demanderai plus rien".
Ah , les animaux ne sont plus du tout ce qu'ils étaient!
Très bon Dimanche Colo, Ici il fait beau aussi mais pour la chaleur c'est un peu juste mais pas quand même un temps de chien . Et puis on dit toujours que le moi de Mai est le mois des chats .."Mééoûoû".
Vous avez des poules et des moutons...super!
SupprimerAlors je suis ravie que vous abordiez le sujet des onomatopées animales. Les coqs espagnols feraient "quiquiriki"...j'ai beau écouter et même en y mettant toute ma bonne volonté, je n'ai jamais entendu tous ces iiii. Les anglais, eux, entendent "Cock-a-doodle-do"...ici des "ous"...La même chose pour les aboiements des chiens etc...pas de norme donc quant au langage des animaux.
J'entendrais bien brrrrot des poules moi aussi.
Belle journée Gérard.
J'aime bien ces histoires de poules où ne rôde pas le goupil.
RépondreSupprimerPour ton renard...lui dessiner un mouton ou l'apprivoiser...juste une idée!
SupprimerC'est l'idée la plus humaine qui ait traversé mon esprit colérique cette semaine, effectivement.
SupprimerBien aimé ton billet Colo.
RépondreSupprimerPlaisir de lire ces fables.
Celles-là je ne les connaissais pas.
Merci Alba, j'aime beaucoup le ton "enlevé" de Iriarte que je connaissais si peu.
SupprimerBon weekend à toi.
Esope je l'ai croisé chez La Fontaine et chez Erasme bien sûr, mais je n'ai pas lu ses fables, seulement des petits bouts , tu te fais très tentante là
RépondreSupprimerParles nous de ton fabuliste Espagnol , je n'en connais rien de rien , je rougis un peu de honte
Dominique, mettre côté à côte certaines fables d'Ésope et de La Fontaine ou de Samaniego est très intéressant...je poursuivrai mon travail...quelques difficultés pour certaines qui ne sont pas traduites sur la toile et ne sont pas évidentes à rendre dans l'autre langue, mais rien ne m'arrêtera!!!!!
SupprimerNe rougis pas surtout, tant de choses à découvrir sur les blogs, c'est gai!
Ah, un adage d'Érasme trouvé en faisant mon billet-poules:
Albae gallinae filius = Fils de la poule blanche (avoir une naissance heureuse)
Excellent weekend.
Le bien, avec les fables, qu´elles soient d´Esope,de La Fontaine ou de quinconque, c´est que toujours elles sont "lacte gallinaceum", autrement dit "lait de poule" ; et donc : "mets de roi ... qui satisfait tous les dèsirs"
RépondreSupprimerÀ consommer at libitum ce "lacte"-là!
SupprimerGrand merci BOL.
Belle après-midi à vous.
Ah ! En cette période de printemps comme j'aimerais voir une poule glousser parce qu'elle a pondu un oeuf ou en train d'élever ses poussins et entendre tout ce petit monde caqueter et pioupiouter !
RépondreSupprimerAu lieu de cela je ne vois que des oiseaux passer dans les airs à toute vitesse (car en ville ils ont l'air aussi overbookés que les gens).
Merci pour ces fables d'Esope. J'adore les fables.
...d'Esope et de Tomás de Iriarte, je voulais dire !
RépondreSupprimer(En Allemagne, on a Gotthold Ephraim Lessing).
Tiens, je n'ai jamais entendu le nom de ce fabuliste! merci Euterpe, voyons si sur la toile...
SupprimerDes oiseaux filants à Berlin! Inouï.
Bon weekend.
J'adore ces petites fables qui sont du tac au tac, finalement! Et si justes! Je ne les connaissais pas, merci Colo et bon week-end!
RépondreSupprimerPas la langue en poche ces animaux, en effet!
SupprimerÀ bientôt Edmée.
J'adore ces petites fables. Merci ma chérie.XXx Nadine
RépondreSupprimerElles sont si délicieuses ou, oui Nadine, contente de te revoir par ici. Un beso de domingo.
SupprimerTrop gai de découvrir tes poules ici... je les voyais, voilà que je les entends ;-) et je les revois aussi à travers ces merveilleuses illustrations (l'ombre chinoise est vraiment marrante, c'est la poule qui saute le coq ;-)
RépondreSupprimerD'après ces illustrations un coq semble plus aisé à sauter qu'un faucon, mais sait-on jamais...;-)
SupprimerÀ très bientôt MH.
picoti picota, Esope connaissait-il la poule sur un mur qui picotait du pain dur ?!!!
RépondreSupprimerLe bruit de celle qui travaille du bec?
SupprimerAh, ça, je l'ignore Sable...
A quand la prochaine poule ? Belle semaine, Colo !
RépondreSupprimerCe weekend il y a eu 39 naissances...la poule c'est moi en ce moment..;-)
SupprimerExcellente semaine Danièle.
Un rien !
SupprimerConnais-tu La jeune poule de le vieux renard de Florian?
SupprimerJ'ai toujours cru qu'il n'y avait pas plus bête qu'une poule comme quoi....
Bonne journée
Oui, je la connais, mais la poule y est présentée comme une sotte inexpérimentée et crédule...le contraire de ce que je prétends!!
SupprimerMerci quand même :-)
Excellente journée à toi aussi.