(biografía aquí)
"C'est quand on croit posséder toutes les réponses, qu'on s'aperçoit qu'on a changé les questions", plaisantait-il.
« Es cuando uno cree tener todas las respuestas que se da cuenta que han cambiado las preguntas » bromeaba.
Je connaissais bien sa poésie et avais décidé de publier aujourd’hui son « Qu’arriverait-il ? » si fort et intemporel, quand j’ai découvert qu’il avait écrit beaucoup de haïkus, en voici deux avant ce poème.
Ya conocía su poesía y había decidido publicar hoy “¿Qué pasaría?”, tan fuerte e intemporal, cuando descubrí que había escrito muchos haïkus; aquí van dos de ellos antes del poema.
y el cielo queda limpio
de toda culpa
et le ciel devient clair
de toute faute
Drama cromático
el verde es un color
que no madura
Drame chromatique
le vert est une couleur
qui ne mûrit pas (Trad- Colo)
Qu'arriverait-il ?
Qu'arriverait-il si nous nous réveillions un jour
en réalisant que nous sommes la majorité ?
Qu'arriverait-il si tout à coup une injustice,
une seule, était rejetée par tous,
tous autant que nous sommes, pas quelques-uns,
ni certains, mais tous ?
Qu'arriverait-il si au lieu de rester divisés
nous nous multipliions, nous nous additionnions,
et affaiblissions l'ennemi qui interrompt nos pas ?
Qu'arriverait-il si nous nous organisions
et si nous affrontions nos oppresseurs sans armes,
silencieux, nombreux,
regardant par millions la face de nos oppresseurs,
sans vivats, sans applaudissements,
sans sourires, sans tapes sur l'épaule,
sans hymnes partisans,
sans cantiques ?
Qu'arriverait-il si j’implorais pour toi, qui es si loin,
et toi pour moi, qui suis si loin,
et nous deux pour les autres, qui sont très loin,
et les autres pour nous, qui sommes si loin ?
Qu'arriverait-il si les cris d'un continent
étaient les cris de tous les continents ?
Qu'arriverait-il si nous nous prenions en main
au lieu de nous lamenter ?
Qu'arriverait-il si nous brisions les frontières
et que nous avancions et avancions,
et avancions, et avancions encore ?
pour n'en avoir qu'un seul, le nôtre,
celui de tous, ou mieux aucun,
car nous n’en avons nul besoin ?
Qu'arriverait-il si nous cessions brusquement d'être des patriotes
pour devenir des humains ?
Je ne sais pas. Je me le demande.
Qu'arriverait-il ?
Mario Benedetti
Traduction proposée par Lieucommun .
Je m’en suis largement inspirée, mais y ai apporté quelques modifications.
¿Qué pasaría?
¿Qué pasaría si un día despertamos
dándonos cuenta de que somos mayoría?
¿Qué pasaría si de pronto una injusticia,
sólo una, es repudiada por todos,
todos que somos todos, no unos,
no algunos, sino todos?
¿Qué pasaría si en vez de seguir divididos
nos multiplicamos, nos sumamos
restamos al enemigo que interrumpe nuestro paso,
Qué pasaría si nos organizáramos
y al mismo tiempo enfrentáramos sin armas,
en silencio, en multitudes,
en millones de miradas la cara de los opresores,
sin vivas, sin aplausos,
sin sonrisas, sin palmadas en ¡os hombros,
sin cánticos partidistas,
sin cánticos?
¿Qué pasaría si yo pidiese por vos que estás tan lejos
y vos por mí que estoy tan lejos,
y ambos por los otros que están muy lejos,
y los otros por nosotros aunque estemos lejos?
¿Qué pasaría si el grito de un continente
fuese el grito de todos los continentes?
¿Qué pasaría si pusiésemos el cuerpo en vez
de lamentarnos?
¿Qué pasaría si rompemos las fronteras
y avanzamos, y avanzamos,
y avanzamos, y avanzamos?
¿Qué pasaría si quemamos todas las banderas
para tener sólo una, la nuestra,
la de todos, o mejor ninguna
porque no la necesitamos.
¿Qué pasaría si de pronto dejamos de ser patriotas
para ser humanos?
No sé. Me pregunto yo,
¿qué pasaría?
Preguntas al azar, gracias Hélder!
Oui qu'arriverait-il?
RépondreSupprimerce serait si étonnant qu'il pleuvrait sans doute des haïkus!
Citoyen du monde
tous ensemble tous ensemble
l'humain dans nos yeux.
***
et une belle découverte: Mario Benedetti
************************************************
RépondreSupprimerhttp://www.youtube.com/watch?v=EjSsJP1LsGg
************************************************
«PREGUNTAS AL AZAR
¿Cuánto me queda?
¿siete? ¿diez? ¿quince setiembres?
¿le pregunto al azar
acaso porque sé
que el azar no responde?
y así y todo
el azar
¿es realmente un azar?
(...)
¿cúanto me queda?
¿siete? ¿diez? ¿quince setiembres?
¿y qué es después de todo
eso que espera?
(...)
lo cierto es que no tengo
con respecto a esa noche sin murciélagos
ninguna expectativa o esperanza
¿o será que la muerte
no es realmente mi noche predilecta?
le pregunto al azar
al mudo
sordo
ciego
le pregunto al azar
le pregunto al azar
desalentadamente
le pregunto al azar
que no responde
¿estará mudo sordo ciego?
¿o
para nuestro escarnio
habrá muerto
el azar?»
************************************************
«Un pesimista
es sólo un optimista
bien informado.»
************************************************
«Es cierto que esa globalización
de nuestro pobre miserable globo
tiende a globalizar el desaliento.»
MARIO BENEDETTI
______________________________________
http://periodiccircumspection.blogspot.com/2009/05/mario-benedetti-1920-2009.html
______________________________________
Bonne fin d’octobre, Colo.
**Maïté, tu connais la chanson de Stephan Eisher: "Tous les cris, les SOS"? Elle finit ainsi:
RépondreSupprimer"Tous les cris les SOS
Partent dans les airs
Dans l'eau laissent une trace
Don't les écumes font la beauté
Pris dans leur vaisseau de verre
Les messages luttent
Mais les vagues les ramènent
En pierres d'étoiles sur les rochers"
Merci pour tes mots, bonne journée.
**Hélder, grand merci, je ne connaissais pas ce "questions au hazard". J'ai ajouté la vidéo au billet.
Globalizar el desaliento, découragement et/ou désespoir.
En s'unissant, une lueur surgit...peut-être?
Bonne journée cher Hélder.
Une page de blog comme une île aux trésors émergeant d'une mer bilingue, avec les points d'interrogations de nuages dans un ciel en mille miroirs...
RépondreSupprimerVoilà un poème qui va nourrir toute ma journée. Et peut-être ma semaine. Je le fais mien. Je me l'approprie. Merci colo.
RépondreSupprimerQu'arriverait-il ? Qué pasaría ?
RépondreSupprimer"la poésie
dit des profondeurs que parfois
la prose tait"
(Mario Benedetti)
**JEA, d'un continent à l'autre vagues d' espoirs de reflets moins brisés.
RépondreSupprimerBelle journée et merci.
**Damien, un langage simple et percutant, je suis contente que ce poème t'ait marqué autant que moi. A bientôt!
**Tania, la forme poétique met sûrement plus en relief certains mots, bouts de phrase. Ce texte en prose pourrait être plus plat, oui.
Saura-t-on jamais ce qu'il adviendrait?
Magnifique !! je pense à la bonne question, "l'oxygène de la pensée" dont parlait JEA sur son blog, elle existe et se fait moins rare. J'aime le "drame chromatique" du vert;-))
RépondreSupprimerUn bisou.
Qu'arriverait-il?
RépondreSupprimerUn monde meilleur sans aucun doute, alors pourquoi je suis mal à l'aise...
Peut-être que j'aime les différences, l'uniformité est un peu monotone, mais bien sur dans le respect de l'autre, la paix et non la violence.
Sur le glacis d'un lac de signes dans la vapeur musicale faite de points d'interrogations et de contre points d'exclamations, des couples formés par des questions et des réponses dansaient une valse de Vienne. D'eux viennent les doutes certains des certitudes aléatoires en attente de mise à jour empilées au bas du mur.
RépondreSupprimer**MH, tant que les drames restent au vert!:-))
RépondreSupprimerOxygénons-nous sans modération...je t'embrasse.
**Pâques, le contexte dans lequel il vivait, devant s'exiler, la répression, sont pour beaucoup dans l'écriture de ce poème. Vive les différences bien sûr, mais pas dans la relation oppresseur-opprimé comme tu le dis. Belle semaine Marcelle.
**Alex, oui, oui, un vrai doute vaut mieux qu'une incertaine certitude... mais tu le dis si bien! Gracias amigo.
tous identiques!ce serait triste. Cultivons, acceptons et partageons nos différences, qui font notre force et notre richesse.
RépondreSupprimer**Sable, pour toi deux courtes citations:
RépondreSupprimer-Montaigne:"Se trouve autant de différences de nous à nous-mêmes que de nous à autrui."
-Restif de le Bretonne, plus poétique:
"Les hommes étant originaires des différents points du globe, ils ne sont pas tous sortis d'un seul homme, mais qu'ils n'en sont pas moins frères, n'ayant qu'un seul auteur, qui est le soleil, et une même mère qui est la terre."
Belle journée musicale!
J’adore ce poème de Benedetti. Il me touche beaucoup.
RépondreSupprimerA propos de l’inconscient chromatique, je me souviens d’une discussion fort intéressante avec MA, dont la conclusion était que nous avions tous une ou deux couleurs reliées à notre prime enfance – que nous captons avec une attention plus particulière. Moi c’est le gris. Merci hermanita de tout ce que tu nous apportes – besos .
Seulement hier j'ai pu visiter avec du temps votre blog.
RépondreSupprimerJ’ai été ravi de connaître vos belles images, très bien choisies, enrichissant vos excellents textes, toujours culturels. Toutes mes félicitations pour votre magnifique blog.
Je suis un écrivain brésilien de Rio de Janeiro qui a écrit LA BÊTE DES MILLE ANS sur la Tapisserie médiévale de l’Apocalypse, logé au Château d'Angers au Pays du Loire.
Je serais très content de vous recevoir dans mon blog: www.abestados1000anos.com.br, car il y a beaucoup de pages et textes explicatifs en français sur mon livre.
Je vous remercie de pouvoir conter avec votre visite, qui me fera beaucoup de plaisir.
Merci d’avance pour votre intérêt et curiosité
«ELLOS
RépondreSupprimerEllos saben si soy o si no soy,
ellos abren la puerta y dicen: “Pase”,
miran y relativamente son felices,
endosan el destino como un cheque
y eructan, aquiescentes, sin provocar a nadie.
Ellos saben si soy o si no soy,
por detrás de los dientes dicen: “Hola”,
hablan y relativamente son ingenuos
y sencillos y escupen y recelan
y transpiran a veces en dos dedos de frente.
Ellos saben si soy o si no soy,
ellos cierran la mano y dicen: “Pero”,
viven y relativamente son milagros
y sueldo y providencia y mal aliento
y gastan por docenas los pañuelos sin lágrimas.
Ellos saben si soy o si no soy,
ellos miran al cielo y dicen: “¿Cuánto?”,
pasan y relativamente son nombrados,
pero yo, como ellos me instruyeron,
no digo ni caramba ni ahí te pudras.»
MARIO BENEDETTI
************************************************
Buenas tardes, Colo,
buenas noches,
buenos días
sin “Pase”, “Hola”, “Pero”,“¿Cuánto?”...
**Olivier, tiens, le gris! Tu sais que j'ai une prédilection pour cette couleur moi aussi? Bon, on n'est pas frères/sœurs para nada!!
RépondreSupprimerJe t'embrasse bien fort...à bientôt.
**A Besta dos 1000 ans, je passerai vous rendre visite bien sûr.
**Hélder, terrible este poema, creo que podemos, sin exagerar, decir un fuerte ¡Caramba!
¿No le parece?
Una tarde gris, pero un abrazo caluroso.
merci infiniment pour ce magnifique poème ! c'est un hymne à la paix et à l'humanité !
RépondreSupprimerUn poème comme une oeuvre de salut public ! magnifique et encourageant
RépondreSupprimerque se passerait-il ....si ....
j'ai pris une dose de tonus pour faire la route jusqu'à Laon et même le soleil tu m'en a envoyé un morceau
**Lautreje, n'est-ce pas? Une belle découverte.
RépondreSupprimerBon weekend à toi.
**Dominique, du tonus pour la route...tu en reprendras bien un peu?
Excellent séjour à Laon.
Ne pourrait-on lire ce poème tous les matins dans les familles, les écoles, les administrations et les entreprises?
RépondreSupprimerC'est curieux, avant de lire "humano" j'avais interprété "hermano".
**Delphine, une magnifique, fantastique idée!
RépondreSupprimerBallade des pendus- François Villon
"Frères humains qui après nous vivez,
N'ayez pas vos cœurs durcis à notre égard,
Car si vous avez pitié de nous, pauvres,
Dieu aura plus tôt miséricorde de vous.
Vous nous voyez attachés ici, cinq, six:
Quant à notre chair, que nous avons trop nourrie,
Elle est depuis longtemps dévorée et pourrie,
Et nous, les os, devenons cendre et poussière.
De notre malheur, que personne ne se moque,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre!..."
Magnifique poème de paix et d'espoir. Merci de nous avoir offert cette traduction.
RépondreSupprimerJ'adore le haïku "drame chromatique".
**Danièle, ce vert "dramatique" me plaît beaucoup aussi, j'espérais (secrètement) que tu passes et le lises.
RépondreSupprimerBelle semaine à toi.
J'avoue mon ignorance et découvre ce poète grâce à toi.
RépondreSupprimerComme Danièle, j'aime particulièrement le second haïku. Merci pour la traduction et très belle semaine Colo
**Kenza, tu n'y es pour rien! Curieusement certains auteurs sud-américains sont connus en France, d'autres pas du tout; pas ou peu traduits? Probablement.
RépondreSupprimerBelle semaine à toi aussi, le soleil brille ici aujourd'hui, tableaux, couleurs d'automne, c'est superbe.
Ce poème c'est un peu "Imagine all the people" mais avec la petite piqûre d'aiguille dans le ventre en plus.
RépondreSupprimerBel automne à toi à Majorque. Est-ce qu'il y a autant d'orange que dans le nord ? Ou seulement du vert qui ne veut pas mûrir/mourir ?
Je reviendrai ici !
RépondreSupprimerEn plus de m'offrir une initiation à l'espagnol, j'y lis de belles choses !!
:-)
**Euterpe, tiens, c'est vrai, j'y avais pas pensé.
RépondreSupprimerLes orages sont passés, les sapins sont ever green, les palmiers aussi. Par contre la vigne vierge et les cognassiers (quel vilain nom!!!) sont rouge-orange, superbes!
A bientôt.
**Cédric, merci, sois le bienvenu...Tout est bilingue et gratuit ici, oui, oui!:-)
Hasta pronto.
3Qu'arriverait-il si au lieu de rester divisés
RépondreSupprimernous nous multipliions, nous nous additionnions" ?
Je pense que nos politiques seraient bien ennuyés car ils faudraient qu'ils tiennent compte de notre avis, mais à force d'injustice dans un monde qui ne va pas trop bien, j'espère qu'un jour il y aura rééquilibrage, moins d'égoisme égocentrique, et plus de partage moins de faim...je rêve...je rêve...Tu me donnes envie d'emprunter le recueil que tu cites à la biblio. Décidément tous tes sujets récents m'inspirent.Biz bien cordiale