Moi ça me convient bien ainsi
L’effacement ne me contrarie pas,
A marée descendante je recommence »
Jean Dubuffet.
« Sable du temps » auteure du blog Voix de l’oubli et Colo se sont unies cette semaine pour mitonner ce billet sur le sable.
Des moments d’échanges passionnants, à distance, nous ne nous sommes jamais vues ; si loin, si proches.
Magie des mots
Sables mouvants Jacques Prévert
Démons et merveilles
Vents et marées
Au loin déjà la mer s'est retirée
Et toi
Comme une algue doucement caressée par le vent
Dans les sables du lit tu remues en rêvant
Démons et merveilles
Vents et marées
Au loin déjà la mer s'est retirée
Mais dans tes yeux entrouverts
Deux petites vagues sont restées
Démons et merveilles
Vents et marées
Deux petites vagues pour me noyer.
ARENAS MOVEDIZAS Jacques Prévert
Demonios y maravillas
Vientos y mareas
A lo lejos ya el mar se ha retirado
Y tú
Como un alga dulcemente acariciada por el viento
En las arenas del lecho te agitas entre sueños
Demonios y maravillas
Vientos y mareas
A lo lejos ya el mar se ha retirado
Pero en tus ojos entreabiertos
Dos pequeñas olas se han quedado
Demonios y maravillas
Vientos y mareas
Dos pequeñas olas para ahogarme. (trad.Colo)
De sable et d'eau
j’ai mille ans
mais je n’ai pas le temps.
Château de sable
lève l'ancre !
l'océan se retire
et t'emporte
vers d' autres rivages,
là où la vague
n'atteindra jamais la dune
là où s'enlisent les rêves
frangés d'écume.
Glisse à travers les reflets
de brume grise,
caresse les mots,
fils d'or et d'argent entrelacés,
et disparais
dans l'émouvance des sables
du temps.
(texte : Sable du temps)
Ajout un peu surréaliste d’un ami doué :
Le vent de la mer m’a soufflé
silence !
des mots, un colosse
majestueux, si lent,
ici, Victor Hugo Boss.
De arena y agua
El Viento del mar
me ha susurrado
tengo mil años
pero no tengo tiempo.
Castillo de arena
¡levanta el ancla!
El océano se retira
Y te lleva
Hacia otras orillas
allá donde la ola
jamás alcanzará la duna
allá donde se hunden
los sueños festoneados
de espuma.
Resbala entre los reflejos
de bruma gris,
acaricia las palabras,
hilos de oro y plata
entrelazados,
desvela nuestros juramentos olvidado
y desaparece
en las arenas
movedizas del tiempo
Texto: Sable du temps.
Añadido un poco surrealista de un amigo talentoso:
El viento del mar me ha susurrado
¡silencio!
de las palabras, un coloso
majestuoso, tan lento,
aquí Víctor Hugo Boss.
Vague de sable,
de dunes en châteaux, joue sur le vent, emplis les seaux multicolores des enfants sur la grève, et quand viendra le soir, effleure de mille grains nos yeux endormis. (S.duT.)
Ola de arena,
de dunas en castillos, juega en el viento, llena los cubos multicolores de los niños en la playa, y cuando venga la noche, roza de mil granitos nuestros ojos dormidos.
Photos 1 et 2, Sable du temps, photo 3 prise au Sénégal par I. Pampín, ¡gracias!
Traductions en español, Colo
Vague de bonheur ... merci Colo.
RépondreSupprimerje t'embrasse.
toujours l'oeil sera attiré par la courbe, la rondeur et toujours l'homme cherchera son origine.
RépondreSupprimer**Lautreje, ah cet horizon...belle journée à toi.
RépondreSupprimerJ'arrive ici par le hasard des sables.
RépondreSupprimerCet ensemble mots-photos est magnifique, bravo aux deux!
**Merci et bienvenue Marie, les sables sont parfois hasardeux, c'est vrai!
RépondreSupprimerC'est bien la preuve que la "Sable est un cadeau de la mer"
RépondreSupprimerDés que j'entends son murmure je fais la ola et me revient, comme une antienne, cette comptine:
"A las orillas del Titicaca grabé tu nombre sobre la arena
Vino la ola y lo borró todo. Y de tu nombre no quedó nada.
Sobre las peñas grabé tu nombre, vino la lluvia y lo borró todo
Sobre las peñas grabé tu nombre, vino la lluvia y lo borró todo"
Que je te laisse le soin de traduire, chère Colo.
Très beau billet évoquant la douceur de l'enfance ! le sable fait partie de nos premières surprises du toucher.
RépondreSupprimerUn billet en hommage au sable ! C'est une idée pleine de finesse et je découvre des merveilles sans le moindre démon. Le sable semble fait de rien, de vent, d'eau, de lumière avec un tout petit peu de matière.
RépondreSupprimerTrès beaux textes et très belles photos.
**Alex, chantonne donc mon ami:
RépondreSupprimer"Sur les rives du Titicaca
J'ai gravé ton nom sur le sable
Vint la vague, il s’est effacé.
Et de ton nom il n'est rien resté
Sur les rochers j'ai gravé ton nom
Vint la pluie il s'est effacé." (bis)
**MH, chaque année, à Pâques, mes parents nous emmenaient "à la mer"...du Nord bien sûr. J'en ai de merveilleux souvenirs...on creusait des trous dans le sable pour en faire des magasins où on vendait des fleurs en papier, payait avec des couteaux trouvés sur la plage. Merci de me rappeler tout ça!
RépondreSupprimer**Euterpe, grand merci, tes mots pour parler du sable sont si délicats.
Ce billet est dû en grande partie à Sable du Temps, à ses textes et photos.
Amicalement, à bientôt.
Une amie, il y a longtemps, m'avait dédié "démons et merveilles"... et j'ai été si heureuse de le relire ici! Merci....
RépondreSupprimerEdmée
Superbe ce billet, je viens de me perdre entre sable et eau, d'écouter le clapotis des vagues, d'enfoncer mon pieds dans le sable
RépondreSupprimerDe bien belles photos et des mots que je suis heureuse de retrouver, je les avais un peu oublié ces "démons et merveilles" et je suis sensible à "l'émouvance des sables du temps"
maintenant vous me pardonnerez cette remarque : des sables mouvants il vaut mieux être deux pour avoir une chance de s'en sortir ! :-))))
**Edmée bien contente pour toi! Merci d'être passée, bonne semaine.
RépondreSupprimer**Dominique: tu vois, on s'y est mis à deux, en prévision de traitres mouvances :-)
Rêvons amie, personne ne peut nous l'enlever.
Amitiés.
J'aime beaucoup ce billet, les photos sublimes et les poèmes enchanteurs.
RépondreSupprimerMerci pour le partage!
Oh la belle promenade!... Je me promène les pieds nus dans le sable, et la tête pleine d’imaginaire. Et ils me viennent ces mots de Sophia de Mello Breyner
RépondreSupprimerLes vagues se brisaient l’une après l’autre
J’étais seule avec le sable et l’écume
De la mer qui chantait pour moi toute seule.
**Pâques, on est ravies, merci de le dire. Belle semaine à toi.
RépondreSupprimer**Armando, honte à moi, je ne connaissais pas Sophia de Mello Breyner et je lis que c'est la plus grande poétesse portugaise de XXº siècle!!!
Merci, merci, je m'en vais chercher d'autres poèmes d'elle, il y en a sans doute sur ton blog....voyons.
Besos.
Chère Colo, je constate que nous avons partagé la même mer qui a enchanté mon enfance et continue à m'émerveiller. Elle est à la fois démons et merveilles, violence et caresse, larme salée et gaufre sucrée, muscle bandé et doux baiser. Merci pour ces beaux souvenirs.
RépondreSupprimerdelphine
**Bonsoir Delphine, je me demandais si les enfants belges jouaient encore "à vendeurs de fleurs"...il y a si longtemps que je n'y suis allée.
RépondreSupprimerSouvenirs partagés, c'est gai.
Besos.
C'est une bien belle page, Colo.
RépondreSupprimerMerci aux artistes!
RépondreSupprimerSuperbe résultat!
**Merci Danièle, la mer, le sable, le vent, des éléments qui vont sont bien familiers...
RépondreSupprimer**Lali, les artistes te saluent et te remercient!
oui oui, dès que le soleil fait son apparition, les fleurs surgissent et s'échangent contre les faux couteaux, développant l'esprit commercial des enfants.
RépondreSupprimerdelphine