“Toda cultura nace de la mezcla, del encuentro, de los choques. Por el contrario, a raíz del aislamiento mueren las civilizaciones” Octavio Paz
"Toute culture naît du mélange, de la rencontre, des chocs. À l'inverse, c'est de l'isolement que meurent les civilisations" Octavio Paz
(Photo Colo et illuminée par JEA, mille mercis! Cliquez pour agrandir)
Hier et toujours c’est le Mexicain Octavio Paz et ses vers qui m’ont séduite, emmenée danser dans l’espace ; instants magiques.
Ayer y siempre el Mejicano Octavio Paz y sus versos me han seducido, llevado a bailar en el espacio; instantes mágicos.
Viento Octavio Paz
Cantan las hojas,
bailan las peras en el peral;
gira la rosa,
rosa del viento, no del rosal.
Nubes y nubes
flotan dormidas, algas del aire;
todo el espacio
gira con ellas, fuerza de nadie.
Todo es espacio;
vibra la vara de la amapola
y una desnuda
vuela en el viento lomo de ola.
Nada soy yo,
cuerpo que flota, luz, oleaje;
todo es del viento
y el viento es aire siempre de viaje.
Vent
dansent les poires sur le poirier ;
tourne la rose,
rose du vent, pas du rosier.
Nuages et nuages
flottent endormis, algues de l’air ;
tout l’espace
tourne avec eux, force de personne.
Tout est espace ;
vibre la tige du coquelicot
et l’un, nu,
vole dans le vent dos de la vague.
Rien je suis,
corps qui flotte, lumière, houle ;
tout est au vent,
et le vent est de l’air toujours en voyage.
(Trad. Colo)
Extrait d’une interview d’Octavio Paz datant du 2 septembre 1992 dans le journal belge Le Soir.
- De quelle époque datent vos premiers poèmes?
- J'inventais des poèmes quand j'étais enfant mais je ne les écrivais pas de manière délibérée: des imitations, c'est normal! Aristote dit que l'homme est surtout l'animal capable d'imiter. C'est ce qui nous permet d'apprendre, et la création commence comme un pastiche: il faut l'accepter ainsi, même chez Mozart.
Après vient la transgression.
Et l'amour de la transgression. Ce «passage à travers» n'a pas la même importance pour tout le monde, peut-être pas pour moi, alors qu'elle en a eu tant pour les surréalistes. J'aimais beaucoup la transgression sur le plan moral, philosophique, politique, ce qu'on appelle la subversion, mais, au point de vue littéraire, je suis plus attaché à une idée de perfection, au sens de rendre perfectible.
Les amis de Breton aimaient la poésie dans une sorte de spontanéité alors que, moi, je crois que la poésie doit pouvoir résister à l'érosion du temps, qu'elle doit se couler dans la forme d'un poème.
José Cuneo (pintor paraguayo) Suburbios.
Extracto de una entrevista a Octavio Paz del 2 de septiembre 1992 en el periódico belga Le Soir.
¿De qué época datan sus primeros poemas?
Inventaba poemas cuando era niño, pero no los escribía de forma deliberada: imitaciones, ¡es normal! Aristóteles dice que el hombre es sobre todo capaz de imitar. Es lo que nos permite aprender, y la creación empieza como un plagio, hay que aceptarlo así, incluso con Mozart.
Luego viene la trasgresión.
Y el amor de la trasgresión. Ese “tránsito” no tiene la misma importancia para todo el mundo, tal vez no para mí, y sin embargo tanta para los surrealistas. Me gustaba mucho la trasgresión en el plano moral, filosófico, político, lo que se llama la subversión, pero, desde el punto de vista literario, estoy más ligado a una idea de perfección, en el sentido de volverse perfectible.
A los amigos de André Breton les gustaba la poesía como un tipo de espontaneidad mientras que, yo, creo que la poesía debe poder resistir a la erosión del tiempo, que debe moldearse en la forma de un poema. (Trad. Colo)
Le vent quel programme! Jose Cuneo semble tres evente effectivement !
RépondreSupprimerBesos,
Nadine
O. Paz :
RépondreSupprimer- "La vie qui naît chaque jour
La mort qui naît chaque vie
Je frotte mes paumières :
Le ciel marche sur la terre."
**Nadine, tu as vu, des nuages et un paysage assez éventés comme tu dis. UN peu inquiétant ce tableau, mais je l'aime bien.
RépondreSupprimerIci un ciel bleu bleu, seuls quelques avions....Je t'embrasse
**JEA,le ciel marche sur la terre, et l'inverse parfois aussi. Très beau ce petit poème.
Je n'ai pas trouvé sur la toile de traduction en français du poème "Viento". En auriez-vous une faite par un "spécialiste"?
"Le vent est de l'air toujours en voyage" : j'adore ! Merci pour cette traduction réussie qui me donne envie de respirer cet air-là...
RépondreSupprimer@ Colo
RépondreSupprimerComment vous répondre ? Qui serait plus motivé(e), plus sensible (chouette, le féminin et le masculin ne s'entrechoquent pas) que vous et pour une page de votre blog ?
On devient "spécialiste" malgré soi. Ou alors, un(e) caporal-chef d'on ne sait quels tristes arguments d'autorité...
**Euterpe, peut-être pourrais-tu te transformer en "algue de l'air"? C'est pratique un nuage pour voyager....
RépondreSupprimer**JEA, vous avez sans aucun doute raison et je prends beaucoup de plaisir (et de temps) à traduire les poèmes.
N'empêche que je me trouve souvent devant d'énormes difficultés de transpositions, (d'images, de métaphores), et je me dis que l'inspiration d'un caporal-chef:)) serait la bienvenue...
Bonsoir Colo, les vers que tu as choisis sont sublimes de légèreté et de musicalité! Octavio Paz a réussi à couler la poésie dans un poème sans la corseter, un bonheur pour ses lecteurs...
RépondreSupprimerUn très beau moment avec ce vent que tu nous offres. Et aussi, j'aime (et j'approuve) ces propos sur la création/imitation/transgression.
RépondreSupprimer**Delphine, la musique, oui, oui, je me disais que mis en musique et chanté par Serrat par exemple ce serait fabuleux!
RépondreSupprimerBonne semaine Delphine, virevolte à gogo... besitos.
**Christiane, la création artistique c'est ton domaine, tu le sais bien toi aussi. Le vent me pousse vers ton blog....à très bientôt!
Oui, le vent, qui est de l'air toujours en voyage... belle traduction Colo et sublime photo, avec cet arbre qui se détache un peu sur ce grand ciel chargé, c'est très beau. Et puis la photo du "petit" avion au-dessus du nuage en fleur n'est pas mal non plus. Merci !
RépondreSupprimerChantent les feuilles de ta vigne vierge, musique de l'ombre bienfaisante.
RépondreSupprimerCe poème d'Octavio Paz, comment dire... Il incarne à la perfection l'atmosphère de tes "Espaces, instants", où il fait si bon respirer.
**MH, le rêve serait pouvoir photographier le vent mais...il faut se contenter des effets qu'il produit.
RépondreSupprimerLa deuxième photo était un moment spécial au coucher du soleil; ces nuages, le vent, la lune déjà présente, et puis l'avion... comme si tous ensemble ils quittaient l'île!
Merci à toi!
**Tania, "à l'ombre du cœur de ma mie, un oiseau s'était endormi...", Brassens, tu la connais. Besos de sol.
ah le vent! cornant novembre pour Verhaeren, gonflant le sable chez Brel, il se fait complainte pour Rutebeuf (ce sont amis que vent emporte...). J'aime le vent! et ce magnifique poème de Paz, merci à toi Colo.
RépondreSupprimer**Sable, le vent, sujet poétique...ces vers aussi de Lorca:
RépondreSupprimerSin ningún viento, ¡hazme caso!
gira, corazón; gira, corazón.
Sans vent aucun, crois-moi!
tourne, coeur; tourne, coeur.
Bon weekend, je t'embrasse
je viens prendre le vent et respirer à l'aise, prendre un bain de poésie
RépondreSupprimerLa photo est superbe comme j'aime l'alliance de la terre et des nuages
Et l'idée de résister à l'érosion du temps me plait, les poèmes aimés résistent à tout même à nos perte de mémoire :-)
whaou ça décoiffe !!! oui bon je sais pas très inspirée :) je pense que dans 1 mois, je serai en train de me saouler d'air marin... ça me réjouit. bisous !
RépondreSupprimer**Installe-toi à l'aise Dominique.
RépondreSupprimerJuste derrière l'arbre penché par les vents permanents, il y a une falaise et à pic, la mer.
Pas de touristes donc par là, juste quelques lapins, du romarin, c'est magnifique.
**Miss K, tu verras l'air marin inspire, je me réjouis pour toi aussi! Besos.
vive le vent qui emporte les graines sur les terres, vive le vent qui mélange nos cheveux, vive les brassages, les mélanges.
RépondreSupprimerMerci pour ce beau poème !
**Lautreje, vive nous alors? Mais oui!
RépondreSupprimerBonne semaine dans le vent d'avril.
Je viens de lire tes mots en écoutant "chanson que ma mère m'apprenait" de Dvorak : suis au bord des larmes.
RépondreSupprimerJ'ai la fierté d'être le fruit d'un brassage, tellement mélangée que j'en perdrai la tête mais pas le coeur... Besos tantos...
Doux Jésus ma Lou, comment es-tu arrivée sur ce billet de 2011?
SupprimerLes mélanges, les brassages sont souvent compliqués à vivre mais si riches personnellement!
C'est du moins comme cela que je le vis et encourage les "mélangés" à le faire!
Je t'embrasse très fort