Le soleil brille, la nature est superbe, les émotions fusent ; on se voit si peu.
Nos souvenirs sont bien souvent contradictoires : « mais non, ce n’était pas Tante Yoyo, c´était tante Minou ou tante Poucette qui était tombée dans une poubelle ! »… (Oui, nos tantes avaient des surnoms évocateurs).
Nous tombons pourtant d’accord sur certains sujets comme les repas dominicaux de notre jeunesse : poulet rôti-frites-salades, gâteau, souvent un quatre-quart.À l’époque, un passé pas si, si lointain quand même, le poulet était un met de fête chez nous ; quant aux frites, ah ces frites belges, uniques, les meilleures ! (ici une recette possible pour les non belges avides de connaître leur secret ! )
Corta la nota de esta semana ya que por primera vez en los 35 años que llevo viviendo en España, han venido a verme, juntas y sin su familia, mis dos hermanas.
Brilla el sol, la naturaleza es magnífica, las emociones estallan; nos vemos tan poco.
Nuestros recuerdos son por supuesto contradictorios:” no, no era la tía Yoyo, era la tía Minou o la tía Poucette que se había caído en una basura”… (sí, nuestras tías tenían apodos evocadores).
Nos ponemos de acuerdo sobre algunos temas como el de las comidas dominicales de nuestra juventud: pollo asado-patatas fritas-ensalada, pastel, a menudo bizcocho.
En aquellos tiempos (no tan, tan lejanos) el pollo era un plato de fiesta en casa, en cuanto a las patatas fritas, ¡ah, esas patatas fritas belgas, únicas, las mejores! (para los no-belgas ávidos de conocer nuestro secreto, se fríen dos veces)
La patate vient bien sûr d’Amérique du Sud et au Chili il en existe 200 variétés, ils les appellent papas ; leur préparation a inspiré Pablo Neruda, voici des « papas » poétiques.
Ode à la papa frite Pablo Neruda
Elle grésilledans l’huile
bouillante
la joie
du monde :
les papas
frites
entrent
dans la poêle
telles d’enneigées
plumes
de cygne
matinal
et en sortent
semi dorées par le crépitant
ambre des olives.
L’ail
leur ajoute
sa fragrance terrienne,
le poivre,
pollen qui traversa les récifs,
et
vêtues
à nouveau
d’un costume d’ivoire, elles emplissent l’assiette
de leur abondante répétition
et de leur savoureuse simplicité de terre. (Trad. Colo)
Oda a la papa frita Pablo Neruda
Chisporreaen el aceite
hirviendo
la alegría
del mundo:
las papas
fritas
entran
en la sartén
como nevadas
plumas
de cisne
matutino
y salen
semidoradas por el crepitante
ámbar de las olivas.
El ajo
les añade
su terrenal fragancia,
la pimienta,
polen que atravesó los arrecifes,
y
vestidas
de nuevo
con traje de marfil, llenan el plato
con la repetición de su abundancia
y su sabrosa sencillez de tierra.
(Photos de ma terrasse et des variétés de papas chiliennes)
Je suis toute émue en lisant ton billet car j'imagine la joie des retrouvailles et le bonheur de repartager, même pour peu de temps, une complicité d'autrefois
RépondreSupprimerMes trois filles partagent ce genre de relations et je les envie pour cela parfois, elles peuvent échanger à demi-mots, elles rient aux mêmes allusions et cette complicité est très forte
La plus jeune avait même trouvé quand elle était très jeune un mot qui voulait dire dans son langage "nous 3" Ce mot est resté un sésame dans la famille
Je vous souhaite tout le soleil possible et pleins de souvenirs très doux
Et que boirez-vous pour fêter ces retrouvailles et ces papas ?
RépondreSupprimer-Merci beaucoup Dominique; il y a les souvenirs communs et puis des histoires inconnues de l'une ou l'autre qui provoquent hilarité et/ou étonnements. Bon weekend à toi aussi.
RépondreSupprimer-Bernard, des nectars aux couleurs de la vigne vierge et des papas emplissent nos verres. À votre santé!
Mais c'est les français qui ont inventé les pommes frites. :) je plaisante, je plaisante !!! Quand j'ai étais à Louvain, il y a longtemps, j'ai mangé des pommes frites belges avec les cornichons. Magnifiques. Amicalement
RépondreSupprimer-Go, tout le monde (ou presque) sait en effet que les French fries sont belges!
RépondreSupprimerA Louvain je les mangeais, toujours en rue, avec de la sauce tartare, miam!
Curieusement ici je n'en prépare jamais.
Bien amicalement.
Merveilleux billet de fête avec cette alliance inédite d'une ode aux trois soeurs et aux frites ! Du Colo pur jus. Je me réjouis de vous savoir ensemble, de vous entendre raconter et rire, partager vos émotions et les couleurs du temps. Je vous embrasse.
RépondreSupprimerQuant à la papa frite de Pablo Neruda... j'en suis baba !
-Tania, ambiance et couleurs chaudes, oui!
RépondreSupprimerNeruda a composé des odes tout à fait surprenantes comme celle à l'artichaut, ou à la tomate, à la cuiller...au chat!
Les 3 t'embrassons fort, bon dimanche.
L'automne...saison propice aux bilans ,aux retrouvailles ; on fête les récoltes rentrées , les vendanges, on met tout sur la table,on partage, on se souvient joyeusement...l'hiver peut désormais faire son travail souterrain...on en ressortira grandi...
RépondreSupprimerEt puis...avec des frites, c'est du bonheur!!!
Moi qui ne connais que deux races de pommes de terre, là, je suis bluffée...merci à toi et à Mr Neruda!
Je t'embrasse.
Quel bonheur réuni dans ce billet, chère Colo: vos retrouvailles (ah, les soeurs!), évocations, souvenirs, rires et sourires, le soleil, la végétation luxuriante et les papas fritas. Je n'ai pas la même recette que Neruda pour les frites (les miennes sont faites faites à partir de bintjes), la sienne semble générer des chips Sel et poivre, idéal pour l'apéro!
RépondreSupprimerOuah ! Les variétés de patates ! Quelle photo ! (Les autres aussi d'ailleurs, toutes hautes en couleur!).
RépondreSupprimerLa recette des frites belge, c'est celle de ma mère qui est lorraine. Cela dit la Lorraine c'est si près de la Belgique, cela ne m'étonne pas. Ce n'est d'ailleurs pas la seule coutume culinaire exotique pour la France de ma mère que je découvre être belge. Par contre je ne suis pas sûre qu'elle le sache. Pour les frites, du moins.
ah ! les trois soeurs !!! vous nous rejouez Tchekhov ?
RépondreSupprimer-Sable, une fine toile d'araignée (visible si tu cliques sur la 2º photo)relie délicatement les saisons; les dernières fleurs du bougainvillier et celles de la vigne vierge. Passage du temps, des couleurs.
RépondreSupprimerOn rêve de frites de couleurs différentes...
Bonne semaine, je t'embrasse.
-Delphine, nos billets se répondent, se complètent cette semaine! Mes sœurs viennent de repartir, trois jours si inhabituels.
Sel poivre et...ail! Des bintjes à l'ail, hum, à essayer sûrement.
-Euterpe, une de mes sœurs habite dans "La Lorraine belge" (appelée aussi Gaume en Belgique)près d'Arlon. Le cours de l'histoire a si souvent modifié les frontières que ces heureuses adoptions culinaires et/ou linguistiques sont fréquentes et fort intéressantes!
-K, nous n'avons rien joué, plutôt improvisé...c'est bien aussi? :)
beaucoup mieux ;-)
RépondreSupprimerMagnifique ces retrouvailles, que du bonheur :-)
RépondreSupprimerMoi, j'adore le steak frites salades avec une bonne bière!!
Marcelle
...et la musique de Tarrega relie tes deux textes : "recuerdos" et "Alhambra"...!
RépondreSupprimer-Marcelle, bien sûr, rien ne vaut une bonne bière belge! Merci d'être passée.
RépondreSupprimer-Sable, oh oui, Tarrega, j'y avais pas pensé, merci. Je m'en vais le réécouter.
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerSuperbes photos de fleurs et des papas !!
RépondreSupprimerAah...les frites ! Je les adore (pour mon plus grand malheur;-). Celle de Neruda à l'ail à l'air succulente, merci de nous la présenter en français.
Je te souhaite de belles émotions avec tes soeurs, sont-elles encore près de toi ?
-MH, non, non, elles ne sont restées que 3 jours mais ont promis de revenir.
RépondreSupprimerL'ail(une ou plusieurs gousses entières) donne un excellent goût à l'huile et aux frites!