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23 sept. 2010

Des cadeaux d'amour /Regalos de amor

(M.C. Escher)

Il est des personnages littéraires attachants et celui de Florentino Ariza dans L’amour aux temps du choléra de G.García Márquez en est certainement un.

Amoureux fou depuis l’enfance de Fermina Daza qui ne correspond pas à ses sentiments, il « n’apprit jamais à écrire sans penser à elle » et décida d’offrir son lyrisme aux amoureux « sans plume » en écrivant gratuitement leurs lettres d’amour.

Ce n’est pas triste, lisez plutôt.

Hay personajes literarios atractivos y el de Florentino Ariza en El amor en los tiempos del cólera de G. García Márquez es uno de ellos.

Enamorado locamente desde la infancia de Fermina Daza y no correspondido, “nunca aprendió a escribir sin pensar en ella” y decidió ofrecer su lirismo a los enamorados implumes escribiendo gratuitamente sus cartas de amor.

No tiene desperdicio.

« Son souvenir le plus plaisant de cette époque fut celui d’une jeune fille très timide, presque une petite fille, qui lui demanda en tremblant de lui écrire une réponse à une lettre irrésistible qu’elle venait de recevoir, et que Fernando Ariza reconnut pour l’avoir écrite lui-même la veille au soir. Il répondit dans un style différent, en accord avec l’émotion et l’âge de la jeune fille, et avec des lettres qui semblaient venir d’elle car il savait imiter aussi une écriture pour chaque occasion selon le caractère de chacun. Il l’écrivit en imaginant ce que Fermina Daza lui aurait répondu à lui si elle l’avait aimé autant que cette créature désemparée aimait son prétendant. Deux jours plus tard, en effet, il dût écrire aussi la réponse du fiancé avec la calligraphie, le style et la sorte d’amour qu’il avait employés dans la première lettre ; et ce fut ainsi qu’il termina impliqué dans une correspondance fébrile avec lui-même. Moins d’un mois plus tard, les deux vinrent, séparément, le remercier pour ce que lui-même avait proposé dans la lettre du fiancé et accepté avec dévotion dans la réponse da la fille : ils allaient se marier. » (trad. Colo)

« Su recuerdo más grato de aquella época fue el de una muchachita muy tímida, casi una niña, que le pidió temblando escribirle una respuesta para una carta irresistible que acababa de recibir, y que Florentino Ariza reconoció como escrita por él la tarde anterior. La contestó con un estilo distinto, acorde con la emoción y la edad de la niña, y con una letra que también pareciera de ella, pues sabía fingir una escritura para cada ocasión según el carácter de cada quien. La escribió imaginándose lo que Fermina Daza le hubiera contestado a él si lo quisiera tanto como aquella criatura desamparada quería a su pretendiente. Dos días después, desde luego, tuvo que escribir también la réplica del novio con la caligrafía, el estilo y la clase de amor que le había atribuido en la primera carta, y fue así como terminó comprometido en una correspondencia febril consigo mismo. Antes de un mes, ambos fueron por separado a darle las gracias por lo que él mismo había propuesto en la carta del novio y aceptado con devoción en la respuesta de la chica: iban a casarse.”

21 commentaires:

  1. Histoire magnifique comme souvent par ici.
    Cela me fait penser à Cyrano timide, disgracieux à ses propre yeux, amoureux de Roxanne soufflant les mots dans la bouche d'un autre (dont j'ai oublié le nom)Alzeimer, Alzeimer....
    "Iban a casarse" est assez savoureux si nous le rapprochons de notre français familier ou argotique: "ils vont se caser" pour dire "il vont se marier".

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  2. Bonjour Colo, je ne comprends pas ! je trouve le passage triste. Ayudame ! Lui est un homme rejeté. Il écrit pour les autres qui ne savent s'exprimer. Il s'insère dans leur intimité, et en réalité, ce qui n'est pas le réalisme magique, il se substitue pour leur propre expression d'amour.

    Peut-être, c'est un mensonge beau qui transforme une réalité triste de trois personnes qui ne savent se nouer une relation amoureuse en conte de fées, mais je suis trop méfiant d'y croire.

    Je préfère la réalité comme elle l'est. Qu'est-ce qui leur arrivera quand ils découvriront qu'ils se seront englués dans une vie trop édulcorée ?

    Malgré ma méfiance, merci pour le billet.

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  3. La passion dévore, détruit parfois mais sans passion à quoi bon vivre ?
    G Garcia Marquez quel bonheur de lecture que ce soit l'amour ou la fantaisie débridée de Cent ans de solitude

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  4. Ecrire une lettre d'amour pour les autres. Voilà ce que je devrais faire. Merci colo. Garcia Marquez reste le plus, le plus...tout.

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  5. Quelle belle illustration tu as trouvée pour ce billet ! Prêter ses mots à d'autres, s'accorder à leurs sentiments, quelle offre généreuse. Ren a raison de parler de "beau mensonge", mais les sentiments ne semblent pas mensongers dans cette histoire.

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  6. -Alex, se caser, la belle affaire...? parfois oui, bien sûr!

    -Go, tu es méfiant...
    Je ne pense pas qu'il rentre dans l'intimité des amoureux, bien au contraire, c'est sa propre intimité qui est dévoilée.
    Par ailleurs, toute passion débutante ne ressemble-t-elle pas à un conte de fées? Je crois que oui. Après la réalité change les donnes...Dans le cas du roman, les amoureux, réellement épris, découvrent plus tard l'histoire du "scribe" et à la naissance de leur premier enfant, lui demandent d'être le parrain. Une belle histoire donc.

    -Dominique, ah, je sais que tu aimes G.Márquez autant que moi, et je suis d'accord avec toi pour la passion.

    -Damien, bien contente de te retrouver...dans des lettres d'amour; mais oui, lance-toi!

    -Tania, j'ai oublié de mettre qu'elle est d'Escher cette belle illustration, ¡madre mía!, la tête! Comme je le disais à Ren, oui, les sentiments étaient réels, manquaient les mots.

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  7. un très beau livre de G.Garcia, Lorca
    une merveilleuse histoire, que j'ai dévorée
    avec sa part de tragédie, de comédie
    tout, comme dans tous ses livres
    même l'autobiographie de son enfance, "vivre pour la raconter", ressemble à un roman
    merci Colo
    mille pensées affectueuses

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  8. Merci Charivarii, ta visite me fait grand plaisir.
    La vie comme un livre, comme un roman...plusieurs tomes dans une vie aussi. À très bientôt.

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  9. L'histoire se termine bien, mais je rejoins Ren : le mensonge au profit du bien reste le mensonge et peut desservir celle-ci... Je préfère la vérité. Les mots d'amour les plus beaux ne sont-ils pas ceux qui viennent du coeur?
    L'illustration est magnifique!

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  10. Moi j'aimais bien "Le hussard sur le toit" de Jean Giono. C'est aussi une histoire d'amour au temps du choléra ! Mais ton extrait est très charmant. Peut-être devrais-je lire ce roman-là de Garcia Marquez ? A part "Cent ans de solitude", je n'ai rien lu de lui.

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  11. -Bonsoir Delphine, chacun selon son caractère, bien sûr, mais il y a aussi le plaisir de trouver et d'envoyer un poème, une chanson d'amour...à l'aimé(e)non? Employer les mots des autres...

    -Euterpe, tiens, tu as raison, il y a fort longtemps que j'ai lu le hussard, à relire donc, merci.
    Ce roman est fort différent de Cent ans de solitude, pas de réalisme magique ici, mais je t'assure que tu ne regrettas pas de d'avoir lu...à mettre sur ta liste pour le Père Noël!

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  12. J'aime tant tes sélections d'auteurs et textes, c'est un grand plaisir que de visiter ton blog!

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  13. -Edmée, ton mot me fait énormément plaisir, merci de tout cœur.

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  14. Quelle belle histoire de Marquez... la magie et l'insolite ne sont jamais très loin du réel, c'est ce que j'adore chez cet auteur.
    Pourquio ne pas emprunter la plume d'autrui, parfois plus apte à nuancer l'expression du sentiment et du même coup en parfaire son authenticité ?
    J'ai découvert ce dessin il ya quelques années sur le net, je l'ai imprimé, il est génial !
    Un big beso ;-)

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  15. Merci de ton passage chez moi. Je découvre au hasard des commentaires semés comme des graines au vent de délicieux havres de paix et de rêve, et ton blog est l'un de ceux là.
    J'ai adoré cette histoire d'amour à la Cyrano, qui en plus se termine tellement plus heureusement!

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  16. MH: je suis une fervente adepte du mélange magie/réel qui surgit, si on y fait attention, de temps en temps dans nos vies, nos rencontres, nos ciels...Bonne semaine, un beso.

    Célestine, merci de rêver avec moi/nous. Quand tout et trop s'agite autour de nous, un repos de l'âme fait tant de bien.

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  17. pauvre Mr Ariza...aimer sans être aimé...il a quelque chose de touchant...quelque chose de Cyrano...
    ...en a-t-il reçu, lui, des lettres d'amour!?...

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  18. Il est de ces histoires qu’on ne sait si elles sont tristes ou heureuses. Les deux sans doute. Le propre des grandes histoires. Merci Colo

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  19. -Sable, ce pauvre Mr Ariza comme tu dis, ne s'ennuie pas et collectionne les conquêtes sexuelles...et la seule femme pour laquelle il a de forts sentiments, il ne la touche pas. Peur de l'amour? A bientôt, avec d'autres histoires...

    -Olivier, tu as raison bien sûr. Mais mettre sa plume au service de l'amour des autres, je trouve cela fort généreux aussi. Un beso.

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  20. je suis d'accord on peut envoyer les mots des autres quand ils résonnent de notre propre cœur. d'ailleurs n'est-ce pas ce que tu fais ici, Colo ;-)

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  21. K.role, les mots de Molière, Shakespeare sont toujours parfaits aussi, n'est-ce pas?
    Belle journée à toi, amicalement.

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