Un poème du colombien Álvaro Mutis, le moins noir que j’aie lu de lui. Cet écrivain-poète, le plus connu en dehors de la Colombie après G. García Márquez, n’a pas eu une vie de rêve.
Pensar en quién hubiéramos podido ser, soñar en todos esos posibles, esos imposibles pasados. Con o sin melancolía.
Un poema del colombiano Álvaro Mutis, el menos negro de los que he leido.
Este escritor-poeta, el más conocido fuera de Colombia después de G. García Márquez, no ha tenido una vida de ensueño.
Chanson de l’est - Álvaro Mutis
À deux pas d’ici
un ange invisible attend ;
un vague brouillard, un spectre diffus
te dira quelques mots du passé.
Telle l’eau du ruisseau, le temps
creuse en toi son dur labeur
de jours et de semaines,
d’années sans nom ni souvenir.
À deux pas d’ici
continuera à t’attendre en vain
celui que tu ne fus pas, celui qui mourut
de tant être toi-même ce que tu es.
Pas le moindre soupçon,
ni la moindre ombre
ne t’indique ce qu’aurait pu être
cette rencontre. Et pourtant,
c’est là qu’était la clé
de ton bref bonheur sur terre.
(Trad. Colo)
Canción del este - Álvaro Mutis
un ángel invisible espera;
una vaga niebla, un espectro desvaído
te dirá algunas palabras del pasado.
Como agua de acequia, el tiempo
cava en ti su arduo trabajo
de días y semanas,
de años sin nombre ni recuerdo.
A la vuelta de la esquina
te seguirá esperando vanamente
ése que no fuiste, ése que murió
de tanto ser tú mismo lo que eres.
Ni la más leve sospecha,
ni la más leve sombra
te indica lo que pudiera haber sido
ese encuentro. Y, sin embargo,
allí estaba la clave
de tu breve dicha sobre la tierra.
Mon rêve à moi, mais ce sera pour une prochaine vie, c’est d’être chanteuse d’opéra; Gloria Londoño par exemple, cette soprano colombienne que j’admire tant.
Mi sueño, será en mi próxima vida, es ser cantante de ópera. Gloria Londoño por ejemplo, esa soprano colombiana que tanto admiro.
Gloria in excelsis, Colo(mbienne) !
RépondreSupprimerelle est bonne cette rêverie, merci de la partager... souvent je me dis : admirer c'est déjà le réaliser un peu, ce rêve impossible...
RépondreSupprimermerci Colo de me faire découvrir ce texte magnifique (et cet auteur par la même occasion)
RépondreSupprimerj'en ai les larmes aux yeux
je t'embrasse
L'ange invisible dans ce poème me donne des frissons. J'aurais écrit ce qui j'aimerais faire dans une autre vie, parler italien, vivre en France, jouer du Bossa nova, mais il est temps de préparer le dîner. :)
RépondreSupprimer- Bonjour Hélder, une voix qui transporte...où l'on veut, oui, oui! Le ciel est d'un bleu pur ce matin sur mon île. Contente que vous soyez passé.
RépondreSupprimer-Role K, mais oui, tu as raison, la voix ce sera pour une autre fois-:))
-Charivarii, je pensais bien qu'il te "parlerait", mais ce n'est qu'un poème, ne pleure pas! Je t'embrasse aussi.
- Ren, les couleurs se mélangent, on ne distingue pas bien le rose du noir, parfois. Alors mangeons, belle idée! Ici, potager oblige, tomates farcies, sauce...tomate! Amicalement.
J'ai dans le coin des poètes de ma bibliothèque un recueil d'Alvaro Mutis, ce poème là est magnifique et la voix humaine est bien ce qu'on a de plus beau pour dire l'amour, la peine, l'espoir
RépondreSupprimer-Dominique, j'ai aussi lu deux contes que j'ai trouvé très beaux, moins sombres que ses poèmes, par contre aucun roman. J'ai vu(le lien à côté du titre du poème) qu'il y en a beaucoup qui sont traduits en français. Bonne semaine...au boulot, snif!
RépondreSupprimerLire le poème en écoutant le chant est émouvant.
RépondreSupprimerTu aurais voulu être chanteuse d'opéra ? Je ne te connais que par l'ordinateur mais je t'y vois assez bien... as-tu une grosse poitrine ? (sans être blonde hihi, question qui n'attend pas de réponse ;-)
Belles citations reprises par le lien, comme : "Ce n'était pas ici". Tous les humains se le disent un jour, ça c'est la grande consolation !!
Il est bien beau ce poème. Moi, j'aurais voulu épouser une diva. Dans une grande pièce claire et vide, un piano à queue, des rideaux diaphanes qui voltigent dans la brise et les trémolos de ma diva...Ceci dit, il paraît qu'ils et elles ont un caractère exécrable...
RépondreSupprimer-MH, indépendamment de toute foi ni religion, je suis une fan de la musique sacrée, alors pouvoir la chanter, un rêve!
RépondreSupprimerQuant à mon physique, tu devras te contenter de la photo de mon ombre:-))
-Damien, quel beau rêve....tu l'accompagnerais au piano peut-être et t'évaderais seul sur une île, de temps en temps pour éviter le reste...
Colo... c'est gagné, ton ombre est celle d'une diva !
RépondreSupprimerColo, je découvre ton billet avec un jour de retard et je suis très émue. La chanson de Mutis m'a fait penser à ceci de Georges Perros : "Ce qu'est un homme dans la vie m'importe peu. C'est son envie d'être autre chose qui m'excite." (Rien lu encore de Mutis, à découvrir.)
RépondreSupprimerEn écoutant religieusement la voix de colombe de Gloria Londoño, je rêve à ton rêve et l'émotion me reprend.
mots merveilleux pour parler "d'un ailleurs peut-être". Mon rêve, c'était: danseuse classique et polyglotte!...dans ma prochaine vie je le revendiquerai en priorité!
RépondreSupprimerje t'embrasse.
Ton billet fait la part belle au rêve, chère Colo.
RépondreSupprimerPetit tout petit PS: tes tomates aussi, elles rougissent? Demain, je vais enfin faire mes tomates (du jardin) / mozza ...
Merci pour ton commentaire chez moi.Ton blog est une belle surprise pour moi. Et en deux langues, génial pour progresser en espagnol.Le texte du poème est magnifique
RépondreSupprimer-Tania, merci pour cette phrase "excitante" de Perros. Une voix...quelle voix.
RépondreSupprimer-Sable, ...accordé! Assouplir le corps et la bouche, un vrai programme de vie. Un beso.
-Delphine, noyée sous les tomates, comme la cigale, je fais des provisions pour rêver l'hiver. Bon appétit!
-Célestine, ah, tu parles l'español? Extra! Il y a fort longtemps je vis dans cette langue, le français se parle peu, si peu ici. A bientôt, bon weekend.
Un poème qui apporte quand même de la tristesse. Celle que je ressens pour lui, le poète, qui a laissé mourir, un jour, celui qu'il aurait pu être. Cet autre. Cet homme heureux.
RépondreSupprimerCeci dit... cette tristesse est si bien enfilée sur les mots qu'on la laisse passer entre les doigts comme un collier de jolies perles...
-Edmée, oui il a eu une vie compliquée, difficile , qui s'est arrangée "sur le tard". Mais aussi, n'aurions-nous pas tous pu avoir une autre vie? Quant à savoir si elle aurait été plus ou moins heureuse...Bonne semaine à toi.
RépondreSupprimerA la lecture de ton blog, je suis sempiternellement émerveillé par ta grande culture, par l’énergie que tu passes à écrire, à traduire, à chercher l’accompagnement musical « ad hoc »…
RépondreSupprimerPour TANIA, j’aime beaucoup la phrase de G. Perros , je l’adopte !
Oli
´- C'est merveilleux d'avoir un "petit" frère. Merci, je t'embrasse fort Oli.
RépondreSupprimerNe pas oublier de suivre Son lapin blanc, dans cette vie ou celle d'aprés.Il conduit toujours à Terpsichore, Calliope ou Melpomène.(belle traduct.)
RépondreSupprimer-Alex, oui, oui, ne jamais l'oublier celui-là! J'aurais bien besoin de Érato aussi, question harmonie...Laquelle pour toi?
RépondreSupprimerJe viens relire ce poème qui me touche énormément. et je me dis : la clé du bonheur sur terre est de ne pas regretter ce que l'on n'a pas fait. si on ne l'a pas fait c'est qu'on ne le pouvait pas. et toute la richesse se rencontre sur le tard quand on prend la mesure de ce qui nous a empêché d'être nous-mêmes et que l'on fait en sorte de corriger le tir (dans la mesure du possible)
RépondreSupprimerJ'ai lu tous les commentaires et j'aime les voix que j'y entends
-Carole, oh oui, bien des choses peuvent être (un peu ou beaucoup) corrigées. Bonheurs momentanés, sûrement.
RépondreSupprimerMoi aussi j'aime beaucoup les voix que j'entends ici. Merci d'être revenue, je t'embrasse.
Magnifique. Puis je suis content de reentendre la magnifique Gloria Londoño. Saviez-vous que son premier récital avait été au Portugal?... sans doute que oui.
RépondreSupprimerA bientôt.
zut ... je n'ai pas terminé ma phrase "Saviez-vous que son premier récital avait été au Portugal, avant de partir conquérir l'Espagne?...
RépondreSupprimer[faut que je me réveille!!!, ou c'est la magie de sa voix qui me fais perdre mes moyens!]
-Armando, c'est la magie, pour sûr!
RépondreSupprimerJ'ignorais ses premiers pas portugais, merci, du Portugal à l'Espagne, et vice versa,le pas est aisément franchi. Bon weekend à vous.
Il y a tant de possibilités, avons-nous choisi le bon chemin?
RépondreSupprimer-Tu reconnaîtras la vérité de ton chemin à ce qu'il te rend heureux-Aristote-
Pour moi ce sont des paroles très sages :-)