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27 juil. 2024

Les discriminés / Los discriminados


En lisant ce poème de Mario Benedetti, je me disais qu’il en va de même pour les humains, du moins en


général…



Parmi les oiseaux cités par le poète, certains sont sud-américains.


 Et si on s’amusait ? Ce poème vous fait-il penser à un tableau, une musique, un livre, un dessin ou

 n’importe quoi d’autre ? 

Ce serait bien, si vous avez envie et le temps, d’élargir le sujet, j’insèrerais le tout dans le

 billet…………..un long billet collectif d’été (très chaud ici) sur les oiseaux.


Mario Benedetti   (Uruguay- 1920-2009)

Oiseaux


Le tyran quiquivi


Depuis déjà plusieurs siècles


d’illustres oiseaux survolent


les champs de la vaste poésie



Les hirondelles le rossignol l’alouette


la calandre le chardonneret le colibri


le corbeau le loriot


et bien sûr le phœnix


ont été convoqués par des poètes


pour peupler leurs forêts


orner leurs ciels


et habiter des métaphores



Moi ici je prends parti


pour les discriminés / ceux qui jamais


ou rarement apparaissent


les pauvres petits oiseaux de l’oubli


qui eux aussi sont remplis de souvenirs.



Pour cela ici je propose


le canari le moineau, la grive le merle


la viuda* l’étourneau le cardinal


la tourterelle la pie l’ortolan


le martin pêcheur le tyran quiquivi


pour qu’un jour ils soient dans un vers


même si ce n’est /comme en cette occasion


que par la porte de service


(Trad: Colo)

 


* Veuve dominicaine. 
 



Vidua (o viuda) macroura



Mario Benedetti 

Pájaros

Hace ya varios siglos
que pájaros ilustres sobrevuelan
los predios de la vasta poesía
 
la golondrina el ruiseñor la alondra
la calandria el jilguero el picaflor
el cuervo la oropéndola
y por supuesto el ave fénix
han sido convocados por poetas
para poblar sus bosques
ornamentar sus cielos
y rellenar metáforas
 
yo aquí rompo una lanza
por los discriminados / los que nunca
o pocas veces comparecen
los pobres pajaritos del olvido
que también están llenos de memoria
 
por eso aquí propongo
al canario el gorrión el tordo el mirlo
la viuda el estornino el cardenal
la tórtola la urraca el hortelano
el martín pescador el benteveo
 
para que alguna vez entren al verso
aunque tan sólo sea / como en esta ocasión
por la modesta puerta de servicio.

 

 Val, Les flamants roses, par Felix Ziem (Baune 1821-1911)

 

 


 

Adrienne. merci.



 La Malle Babbe de Frans Hals




Jeune fille à la colombe, Jean Baptiste Greuze.


Ecole des Pays-Bas méridionaux ? La fillette à l'oiseau mort
(premier quart 16ème siècle)


Denise, merci


Tania: 

2 titres de livre:  "Psychopompe" d'Amélie Nothomb, "Le jardin nu" d'Anne Le Maître 

Puis un extrait d'"un livre mystère, que je présenterai jeudi prochain sur mon blog. En voici déjà un extrait pour toi, à propos des corneilles et des pies" :

"De la fenêtre, on s'attend à une guerre. Très vite, pourtant, on s'étonne quand on voit le noir et blanc et le noir bleuté finir par se mélanger lentement sur la place sans coup d'éclat, mais plutôt à la suite de discrets détours, faux départs, contournements, reculs, avancées, astuces et abandons obligés ; tout cela comme imposé aux unes et aux autres par une espèce de loi tacite.
Pas de cris, pas de jacassements, dans ces circonstances.
Le bavardage, ce sera pour la fin de la journée, entre soi, dans le bosquet commun.
De la terrasse, on les entendra jusqu'à la tombée de la nuit, comme si elles étaient à deux pas."

 

Marie, grand merci !

Les mots sont des oiseaux sauvages
qu'on ne rattrape jamais, une fois lâchés.
Jean Simard "200 milliards de mots, explosent en plein soleil
et le vent les transporte...

Par les petits chemins
dans un jardin d'étoiles
les oiseaux les escortent
Dans ce monde d'enfants
chacun écrit son conte
et sa propre révolte"

Texte Yannick Jaulin et musique de Francis Cabrel

https://marie-aupaysdesimagesetdesmots.blogspot.com/2022/12/photos-bouquet-de-motsles-oiseaux-de.html

https://marie-aupaysdesimagesetdesmots.blogspot.com/2024/05/photos-les-pelicans-de-la-reserve-de.html


https://marie-aupaysdesimagesetdesmots.blogspot.com/2024/02/poemes-le-chant-de-lalouette.html


Anne Le Maître: Merci, ce petit discret a un chant si agréable et doux.


Fifi, merci! J'ai ajouté une vidéo de leur vol.

Claude Roy


"Les étourneaux
sont étourdis.
On le dit.
Ils font des tours
et des détours
et ils rient.
Les étourneaux n'ont pas de tête.
On le dit.
Mais ils sont gais,
les étourneaux,
légers là-haut !
Ils font dans le ciel des anneaux,
des anneaux gais à tire-d'aile
les étourneaux."


 Zoë Lucider , merci. J'ignore si c'est à ce bouvreuil que tu faisais allusion, mais c'est celui que j'ai trouvé sur le blog de JEA, à cette page:

 

Bouvreuil bourlingueur (Ph. JEA/DR).

 Avec ce texte: 

Avant de lire cette page, prière de laisser dehors appeaux, cages, filets, glu et autres miroirs des trahisons
ici, donner des noms d'oiseaux ne revient surtout pas à insulter
que ces oiseaux soient dénoncés ailleurs comme de mauvais augure et prenant vite la mouche, ils restent infiniment plus drôles, plus légers, plus libres que les tous les épouvantails du monde se donnant la main :

- alcidés accros aux jeux de hasard,
ardents ardéiformes,
coureurs de fond solitaires,
diurnes nyctalopes,
échassiers échalas,
gallinacés amateurs de galipettes et de gauloiseries,
grimpeurs et sans reproches,
intrépides impennes,
hugoliens victorieux,
migrateurs se fichant des montres et des horloges,
nocturnes avec sons et lumières,
palmipèdes pathétiques,
passereaux passéistes,
percheurs imités dangereusement par des chats joueurs,
plongeurs dégoûtés des restos,
rapaces amateurs de ragots,
ratites accusés injustement d'être ratiocineurs,
oiseaux terrestres se mettant vite en boule...


 Christw merci!


Poème "La sittelle" de Jacques Herman :


De l'encre bleue tomba
Goutte à goutte de son front bombé
En s'écrasant elle creusa
Un petit trou dans le pavé

Il en sortit plus tard
Une fleur nouvelle
Inconnue à ce jour
On la nomma Sittelle
Comme ces passereaux agiles
Qui descendent parfois les arbres
La tête en bas
Et qui étonnent souvent
Les passants prétentieux et fiers
Qui refusent de voir
Le monde à l'envers

Et le lien vers une photo prise à la Boverie à Liège : 


https://christw.piwigo.com/picture?/7/category/2-sittelle

 

Pour La Bacchante qui se plaint du manque de pigeons..


 Claudialucia: Merci!

Pour répondre à la Bacchante : La Fontaine : LES DEUX PIGEONS


Deux Pigeons s'aimaient d'amour tendre.
L'un d'eux s'ennuyant au logis
Fut assez fou pour entreprendre
Un voyage en lointain pays.

Charles Aznavour : Les deux pigeons (you tube)

Deux pigeons s'aimaient d'amour tendre
Mais l'un d'eux a quitté leur toit
Ils sont longs les jours de l'attente
Et longues sont les nuits sans toi

Un pigeon regrettait son frère
Moi je regrette mon bel amour
Comme lui j'attends un bruit d'ailes
Le doux bruit d'ailes de son retour (...)


Les deux pigeons d'André Messager (ballet) 


 Marie, Bonheur du jour, envoie ceci: Merci!

Olivier Messiaen: Réveil des Oiseaux (1953)

 




 

22 juil. 2024

Échanges et découvertes potagères.

Un troc de plus, en échange de branches de l'avocatier que ce señor-ami a greffées, il nous a donné une plante qu'il a nommée "melon-poire". Intéressant, non ?

Nous l'avons plantée et maintenant elle porte ces fruits pas encore mûrs (il dit qu'il faut attendre qu'ils deviennent orange  clair avec des lignes). Wait and see.

La vertu principale des cultivateurs est la patience....


Il paraît qu'ils ont une léger goût de concombre. Voilà qui surprend encore plus. 

Après recherches il vient de la région andine de l'Amérique du sud, là il s'appelle concombre-melon (solanum muricatum), un fruit exotique donc. 

Ce qui semble intéressant c'est qu'il est peu sujet aux maladies....pas comme les tomates, misère, quelles grincheuses, difficiles, capricieuses...

Connaissiez-vous ce fruit-légumes qui goûte, hum, je vous dirai ? 

Manou peut-être, toi la spécialiste.

17 juil. 2024

Une alouette sur ton coeur / Una alondra en tu pecho

 Cesaria Evora, Cap vert, 1941-2011



                                           Temps et silence


Une maison dans le ciel
Un jardin dans la mer
Une alouette sur ton cœur
Un nouveau départ

Un désir d'étoiles
Un soupir* de moineau
Une île dans ton lit
Un coucher de soleil

Temps et silence
Cris et chants
Cieux et baisers
Voix et chagrin

 Naître dans ton rire
 Grandir dans tes larmes
Vivre sur tes épaules
Mourir dans tes bras

(trad:Colo )

* le mot exact est "battement", mais...






Tiempo y silencio 

(Pour toi, MA)


Una casa en el cielo
Un jardín en el mar
Una alondra en tu pecho
Un volver a empezar

Un deseo de estrellas
Un latir de gorrión
Una isla en tu cama
Una puesta de sol

Tiempo y silencio
Gritos y cantos
Cielos y besos
Voz y quebranto

Nacer en tu risa
Crecer en tu llanto
Vivir en tu espalda
Morir en tus brazos


10 juil. 2024

Déguisements / Disfraces


 Elvira Sastre (Segovia 1992) est une jeune femme brillante. Écrivaine, poétesse, philologue, 
 
traductrice, que j'ai lue souvent mais jamais jusqu'à aujourd'hui je n'avais assez accroché à sa
 
poésie pour décider des passer des heures à traduire un poème. 
 
 
 
L'amour dans un bocal    
                                      
                                                 Elvira Sastre 
 
 

La solitude c’est regarder des yeux qui ne vous regardent pas.

 

Elle arrive alors, déguisée

en oiseau, arbre et vent,

elle arrive alors, déguisée,

attrape une larme avec le doigt

et la met dans un bocal.

 

La mer me manque,

j’arrive à dire.


Il ne restera aucun espace dans le monde sans toi,

tu sais,

aucun endroit où

je ne te regarderai.

Montagnes, saules, toile d’araignée,

partout je tisse ton nom,

partout je place ton corps face à la blessure.


Je t’emmènerai, peut-être,

devant le précipice,

je devrai te pousser et te prendre la main

pour que tu me croies.

 

Et seulement alors, si je détourne le regard

vers le fond,

inquiète pour ce qui t’attend là,

je te dirai que je ne peux partager ma douleur,

que le vent me porte ailleurs,

que le silence est l’unique endroit

où il me reste des mots,

que je dois te lâcher

pour pouvoir me prendre,

que je pars, amour,

que je t’aime et je pars en t’aimant

pour ne plus jamais t’aimer

et oublier les montagnes,

et les saules,

et les toiles d’araignées,

et ton corps face à la douleur

qui m’attend maintenant en d’autres lieux.

 
 

Et ainsi, avec la peine de l’inévitable,

tu recueilleras du doigt la même larme

qu’aujourd’hui tu m’ôtes

et tu la déposeras à nouveau sur mon visage,

cette fois

sur l’autre joue.


La solitude c’est regarder des yeux qui ne vous regardent pas. 

 

(Trad: Colo)


José Perdomo
Precipicio
1988
República Dominicana

 

 



 
 
 
 

Elvira Sastre - El amor en un bote de cristal

 

La soledad es mirar a unos ojos que no te miran.

Llega entonces ella, disfrazada
de pájaro, árbol y viento,
llega entonces ella, disfrazada,
atrapa una lágrima con el dedo
y la mete en un bote de cristal.

Añoro el mar,
alcanzo a decir.

No quedara hueco en el mundo en el que no existas,
me dice,
no existirá lugar alguno en el que
no te mire.
Montañas, sauces, telas de araña,
en todos tejo tu nombre,
en todos coloco tu cuerpo frente al daño.

Te llevaré, acaso,
ante el precipicio,
habré de empujarte y cogerte la mano
para que me creas.

Y solo entonces si desvío la mirada
hacia el fondo,
inquieta por lo que allí te espera,
te diré que no puedo compartir mi dolor,
que el viento me lleva a otro sitio,
que el silencio es el único lugar
en el que me quedan palabras,
que he de soltarte
para poder cogerme,
que me voy, amor,
que te quiero y que me voy queriéndote
para no quererte nunca más
y olvidar las montañas,
y los sauces,
y las telas de araña
y tu cuerpo frente al daño
que me espera ahora en otros lugares.

Y así, con el dolor de lo inevitable,
recogerás con el dedo la misma lágrima
que hoy me quitas
y volverás a dejarla sobre mi rostro,
esta vez
en la otra mejilla.

La soledad es mirar a unos ojos que no te miran.

3 juil. 2024

Un blé inépuisable / Un trigo inagotable

 

Les larmes quelquefois montent aux yeux

comme d'une source,

elles sont la brume sur les lacs,

un trouble du jour intérieur,

une eau que la peine a salée.


La seule grâce à demander aux dieux lointains,

aux dieux muets, aveugles, détournés,

à ces fuyards,

ne serait-elle pas que toute larme répandue

sur le visage proche

dans l'invisible terre fît germer

un blé inépuisable ?



(...)

 

Philippe Jaccottet 

A veces las lágrimas suben a los ojos

como en un manantial,

son la bruma de los lagos

una angustia del día interior,

un agua que la pena ha salado.


¿La única gracia por pedir a los dioses lejanos,

a los dioses enmudecidos, ciegos, derrocados,

a estos fugitivos,

no sería que toda lagrima vertida

sobre el rostro cercano

haga germinar en la invisible tierra

un trigo inagotable?

(...) Trad: Colo