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2 févr. 2024

Cet autre moi / Ese otro yo

Juan Ramón Jimenéz, vous savez, l'auteur de Platero et moi (Platero y yo), était un poète sensible, mélancolique et solitaire, qui a passé sa vie à cultiver la beauté des mots. 

Le poème d'aujourd'hui, lu et relu depuis des années, simple et profond, a de multiples sens, on peut y voir un alter ego par exemple. 

 

Je ne suis pas moi

 Juan Ramón Jiménez

Je ne suis pas moi.
Je suis celui
qui va à mes côtés sans le voir
que, parfois, je vais voir
et que parfois j’oublie.
Celui qui se tait, serein, quand je parle
celui qui, doucement, pardonne quand je hais
celui qui se promène où je ne suis pas
celui qui restera debout après ma mort.

 

                            Yolanda Ibañez 2018


Yo no soy yo

Juan Ramón Jiménez


Soy este
que va a mi lado sin yo verlo,
que, a veces, voy a ver,
y que, a veces olvido.
El que calla, sereno, cuando hablo,
el que perdona, dulce, cuando odio,
el que pasea por donde no estoy,
el que quedará en pie cuando yo muera

 



42 commentaires:

  1. Bonjour Colo, " lu et relu depuis des années, simple et profond", tu nous dis à quel point les mots d'un poète, d'un écrivain résonnent parfois en nous, mettent des mots sur nos indicibles sentiments. Tu as trouvé l'illustration forte et belle pour accompagner Juan Ramon.
    Je suis croyante et ces mots ont une particulière beauté pour moi. Merci !
    Je t'embrasse
    PS
    Je vais faire comme toi, le lire et le relire :-)

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  2. C'est encore fifi.
    Je suis désolée du fonctionnement de blogspot

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    1. Bonjour Fifi, d'abord pour Blogspot oui, c'est désolant, j'ai changé de navigateur pour pouvoir répondre aux commentaires sans devoir m'identifier!!!

      Je suis contente de savoir que ce poème te parle à toi aussi.
      Je t'embrasse

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  3. j'aime tout : le poème , son thème, le poète alors un grand merci pour ce plaisir à venir piocher chez toi pour améliorer mon livre de poésie

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    1. Je sais que tu aimes beaucoup ce poète à l'immense sensibilité. Ton carnet doit être si rempli déjà...

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  4. Depuis que j'ai ouvert ta page, j'ai lu 10 fois ce poème qui me parle vraiment!..
    J'adore aussi l'illustration...
    ******
    Il y a ce moi que l'on connait
    Son âme sœur
    Que l'on cache
    Au plus profond de soi
    Elle surgit parfois
    Au creux d'un poème
    Au détour d'une photo
    Elle est mon double,
    Mon amie secrète...
    Mon invisible...
    Marie
    ***



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    1. Merci Marie de contribuer à ce billet avec ton poème, il est parfait pour élargir le sujet....un double-ami, merveilleux.

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  5. Je comprends que tu le lises et le relises souvent ce poème. J'ai l'impression qu'il faut y revenir régulièrement pour en en pénétrer vraiment tout le sens. L'oeuvre que tu as choisie pour l'accompagner est excellente. Bon week-end Colo, bises.

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    1. Bonjour Aifelle, en tout cas il amène à réfléchir, cet autre bienveillant, qui écoute, et peut-être cette image de soi qui restera après nous.
      Bon week-end à toi aussi, je passerai chez toi dimanche matin:-)

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  6. Comme tu l'écris, il y a tant de façons d'interpréter ce poème qui nous interpelle.
    Quand il s'agit du moi, les mots de Michaux me reviennent toujours en tête, je les répète souvent : ""Il n’est pas un moi. Il n’est pas dix moi. Il n’est pas de moi. MOI n’est qu’une position d’équilibre."

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    1. Merci Tania, j'ajouterais que ces ou ce moi, à tout âge nous surprend parfois, nous irrite ou nous console. Bref, tout un monde en un seul être:-))

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  7. S'asseoir pour se regarder marcher.
    Aussi.

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  8. Vise t'il son subconscient, qui fait la part des choses, tout en restant dans l'ombre ? Ou bien un ami véritable, compréhensif, tout en restant lucide, présent jusqu'au bout, et même au-delà ? Sur la forme, un poème savamment composé, basé sur des répétitions, et très plaisant à lire et...relire !
    Merci Colo, bonne fin de semaine.

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    1. Peut-être qui si on se voyait "du dehors" on découvrirait bien des choses...
      C'est un poème prenant, d'un des grands poètes espagnols du XXº siècle.
      Bon dimanche Antoine.

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  9. C'est un joli poème d'un auteur que j'ai lu. Il se fait un peu des illusions sur ce qui se passera après la mort. Mais la poésie est ainsi pour magnifier la vie.

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    1. Que restera-t-il de nous après nos morts, oui...? Bon dimanche, hum...qui?

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    2. C'est moi (Obni) mais visiblement je n'ai pas été bien identifié ce qui est normal vu mon pseudo.

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  10. En général je ne suis pas très sensible à la poésie mais ce poème me parle alors merci. Et j’aime l’illustration !

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    1. Merci Thaïs, j'espère toujours que les poèmes que je publie fasse meiux aimer, apprécier, la poésie. Ça me fait plaisir! Bon dimanche.

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  11. Un poème qui en dit long en si peu de mots sur notre capacité à se dédoubler !
    Vive la poésie !
    Enitram

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    1. Merci d'avoir signé Enitram.
      Oui, être deux ou plusieurs...bonne soirée

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  12. On se retrouve en effet facilement dans ces mots, ils sont si vrais. Merci dame Colo, lumineuse semaine et des bises. brigitte

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    1. Avec plaisir Dame Brigitte, bonne semaine à toi aussi, un beso.

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  13. un sens profond dans ces mots - merci colo

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  14. Ce sont en effet des mots qui me parlent aussi. C'est tellement vrai qu'on a tendance à l'oublier ce "moi" qui se tait, nous suit partout, nous conseille souvent, nous observe et aussi nous pardonne nos erreurs...C'est très beau et vraiment joliment dit par ce poète que je ne connais que de nom. Merci de l'avoir traduit pour nous...j'aime aussi beaucoup le tableau que tu as choisi pour l'illustrer. Bonne semaine

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    1. Merci Manou, tes mots me font plaisir. J'imagine que tu connais quand même Platero, l'âne, non?
      Bonne semaine à toi aussi.

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  15. Ce poème me parle particulièrement dans les moments que je traverse. Il interroge.

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  16. Une intense réflexion sur qui on est - les poètes savent faire cela... Merci pour cette lecture !

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    1. Absolument, oui. On trouve tellement de pensées, de réflexions sur soi, les autres et la vie dans la poésie !

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  17. Il est vraiment très court ce poème! Bisous et belle journée à toi

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    1. Tu les préfères plus longs chère Val? Bonne journée !

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  18. Magnifique poème chère Colo que j'ai lu deux fois pour bien m'en imprégner. C'est superbe.
    Gros bisous et je te souhaite un bel après-midi ♥

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    1. Merci dame Denise, oui ce n'est pas un poème à lire vite vite. On y repense après, moi en tout cas.
      Bonne soirée Denise, un beso

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  19. Cet autre moi qui peutêtre un ami, un rival, et qu'il est si souvent difficile de connaître , d'accepter, d'apprivoiser. Ta publication impose de la réflexion.

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    1. Hola Chinou, ici dans le poème il est loin d'être un rival, mais on peut tout imaginer en effet.

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  20. Merci Colo pour ce beau poème d'un poète que je découvre ici. À lire et relire effectivement. Serait-ce notre double invisible, notre ange gardien ? En tout cas une présence presque imperceptible mais bienveillante.
    Bonne et douce soirée
    Andrée

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    1. Bonsoir Andrée, si tu ne connais pas ce poète, et tu en as envie, il a été traduit en français, en tout cas en grande partie. Je l'aime infiniment.
      Bienveillance, c'est sûr, peut-être cette idée de nous que nous aimerions laisser après notre mort...
      Merci de ta visite!

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  21. Il est très doux ce poème. Et le tableau qui l’illustre très interessant. Je crois me souvenir qu’il y a quelques poèmes chez juarroz qui évoquent le thème du double. Merci pour ce billet (kwarkito)

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    1. Hola Kwarkito, merci de ta visite si positive, et oui, Juarroz a abordé plus d'une fois le sujet du double, comme dans ce poème:


      L’autre qui porte mon nom
      a commencé à me méconnaître.
      Il se réveille où je m’endors,
      double la conviction que j’ai de mon absence,
      occupe ma place comme si l’autre était moi,
      me copie dans les vitrines que je n’aime pas,
      creuse les cavités que j’élude,
      déplace les signes qui nous unissent
      et visite sans moi les autres versions de la nuit.

      Imitant son exemple,
      j’ai commencé à me méconnaître.
      Peut-être n’est-il d’autre manière
      de commencer à nous connaître.

      El otro que lleva mi nombre
      ha comenzado a desconocerme.
      Se despierta donde yo me duermo,
      me duplica la persuasión de estar ausente,
      ocupa mi lugar como si el otro fuera yo,
      me copia en las vidrieras que no amo,
      me agudiza las cuencas desistidas,
      descoloca los signos que nos unen
      y visita sin mí las otras versiones de la noche.

      Imitando su ejemplo,
      ahora empiezo yo a desconocerme.
      Tal vez no exista otra manera
      de comenzar a conocernos.


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