Manuel Machado (Sevilla 1874-1947), frère d’Antonio que vous connaissez
sûrement, est lui aussi un poète connu, un peu moins célèbre.
Le
poème d’aujourd’hui, léger et si vivant , m’a fait penser à
Lorca. À vous de voir...
Fuente de Hispalis, Sevilla
La fontaine dit….
Elle ne se taisait pas, la fontaine,
ne se taisait pas…
Elle riait,
sautait,
bavardait...Et personne ne savait
ce qu’elle disait,
Claire, joyeuse, polyphonique,
colonnette salomonique
elle perforait
le silence du crépuscule
et, bavarde, s’élevait
pour voir le soleil couchant.
Elle ne se taisait pas, la fontaine,
ne se taisait pas…
Comme une veine
de la nuit, sa vrille,
argent froid,
rétrécissait
et s’étirait…
Montait,
descendait,
bavardait….Et personne ne savait
ce
qu’elle disait.
Quand l’aube revenait.
(Trad: Colo)
Manuel Machado: Dice la fuente…
No
se callaba la fuente,
no se callaba…
Reía,
saltaba,
charlaba…
Y nadie sabía
lo que decía,
Clara,
alegre, polifónica,
columnilla salomónica
perforaba
el
silencio del Poniente
y, gárrula, se empinaba
para ver el
sol muriente.
No
se callaba la fuente,
no se callaba…
Como
vena
de la noche, su barrena,
plata fría,
encogía
y
estiraba…
Subía,
bajaba,
charlaba… Y nadie
sabía
lo que decía.
Cuando la aurora volvía…
Manuel Machado Ruiz
Et ce sans ni savoir ni pouvoir l'exprimer, c'est exactement ce que je ressens à la vue d'une fontaine.(j'en ai dessiné presque 500 !!) N'est pas poète qui veut. Super ce pouvoir commencer l'année avec un tel post.
RépondreSupprimerC'est vrai et c'est une excellente idée, je n'avais pas pensé à illustrer ce poème avec une de tes fontaines ! Si tu me donnes la permission, j'en ajouterai une au billet.
SupprimerUne bien belle histoire de fontaine pour commencer l'année ! Que cette bavarde sévillaise (que j'ai eu l'occasion d'admirer est superbement décrite par Machado ! Merci pour cette ouverture de 2023 !
RépondreSupprimerAvec plaisir Enitram, un musique gaie, celle des fontaines. Bon dimanche
SupprimerUn poème au ton très naturel, des vers aussi simples et rafraichissants qu'une colonne d'eau qui monte puis descend, et qui nous susurre, le soir venu, de mystérieuses confidences. Beaucoup de métier en fait, dans ce poème savamment composé ! .J'aime beaucoup Colo, ainsi que les deux photos de ces deux magnifiques fontaines.
RépondreSupprimerMerci, et bonne soirée.
Bonjour Antoine, la simplicité est très difficile à atteindre en poésie, c'est vrai. Merci et bon dimanche !
SupprimerOn ne se lasse pas de ce bavardage. Les fontaines sont des quintescences de poésie comme l'illustrent celles que tu as choisies et ce très beau poème.
RépondreSupprimerC'est vrai, une musique, ou un bavardage, si agréable, un peu mystérieux aussi.
SupprimerBon dimanche Zoë
oui, c'est ça, une fontaine ne se tait jamais et le bruit de l'eau a quelque chose de joyeux :-)
RépondreSupprimerY en a-t-il dans ta ville ? Bonne semaine Adrienne
Supprimeroui bien sûr! mais on les fait taire l'hiver ;-)
SupprimerJ'ignorais que Machado avait un frère poète et je dois dire que je l'aime bien
RépondreSupprimerEn poésie je trouve qu'il se rapproche d'un Giono qui écrit certes en prose mais qui a le don identique de dire l'eau de très belle façon
Bonjour Dominique, sur la Toile, pas grand chose de Manuel Machado...je vois ce qu'il me reste à faire, je l'aime bien moi aussi!
SupprimerGiono, tien, je n'y avais pas pensé, mais oui!
Le doux bruit de l'eau est un pur enchantement... Merci Colo pour ces mots... brigitte
RépondreSupprimerEt quand le vent s'en mêle...Bonne semaine Brigitte
SupprimerBonjour chère Colo, une fontaine joyeuse, bavarde et qui rit, c'est magnifique. J'aime beaucoup ce poème avec deux superbes photos.
RépondreSupprimerGros bisous et belle journée :-)
Merci à toi Denise, bonne semaine
SupprimerEt les fontaines chanteront toujours des notes d'eau en cristal d'amour!
RépondreSupprimerDes notes apaisantes, sûrement! Merci Marie.
SupprimerQuel joli poème ! J'aime tout particulièrement : "Claire, joyeuse, polyphonique, colonnette salomonique
RépondreSupprimerelle perforait le silence du crépuscule. Magique !
Hola Obni! Contente de te lire, oui, cette polyphonie joyeuse devait te plaire !
SupprimerTapisserie sonore, brise légère. Venir écouter. Y aurait-il un banc non loin de cette fontaine ? ;-)
RépondreSupprimerJe t'y attends...
SupprimerOui, on imagine bien son glouglou intarissable, cette cascade de mots prononcés trop vite pour qu'on les comprenne :)
RépondreSupprimerAh oui, c'est amusant l'idée que c'est la vitesse qui rend ses mots incompréhensibles!
SupprimerMerci Colo !
RépondreSupprimerC'est vrai, les fontaines sont des bavardes, mais ces bavardes là ne nous fatiguent jamais ! Besos.
Hola ! je n'ai jamais essayé de dormir à côté d'une fontaine, mais, comme toi, j'ai l'impression que je ne m'en fatiguerais jamais...Besos à toi aussi!
SupprimerC'est fascinant une fontaine, on pourrait rester longtemps à la regarder couler.
RépondreSupprimerOui, à regarder et écouter, tu as raison.
SupprimerVoilà, précisément le genre de texte qui me renvoie à ce qui m'a déserté, la pensée, l'esprit poétique... Je ne sais plus quand je suis devenu un esprit proaïque alors que dans ma jeunesse je ne lisais que de la poésie. Cette façon de porter un regard autre sur des choses banales (quoique, une fontaine est ce si banal ?), je l'envie
RépondreSupprimerJ’imagine que tu es Kwarkito...ils sont énervants avec ces trucs Anonymes etc à remettre tout le temps!
SupprimerY a-t-il une possibilité de retour à l'esprit poétique ? Ah, je le crois...
Hola Colette,
RépondreSupprimerCe texte est charmant, vif, pétillant, déconcertant aussi mais avec bonheur!
Bonne journée.
Hola John, un poème joyeux, c'est sûr, très vivant.
SupprimerBonne journée à vous aussi.
Babillarde, joyeuse, toujours en mouvement... mais aussi curieuse quand elle pointe son nez pour regarder toujours plus haut vers le soleil couchant.
RépondreSupprimerOh, désolée, encore une personne anonyme. Merci en tout cas
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