Jean Siméon Chardin.Les bulles de savon
“C’était
ce que Diana craignait le plus:
que
la réalité débarque”
Liliana
Heker
Conséquente,
elle commença à laver son linge.
Elle
mit de l’eau dans un seau
et
agita le savon avec un sentiment ambigu:
c’était
une odeur nouvelle et une nouvelle certitude
pour
raconter le monde.
“Regarder
comment se cassent les bulles, dit-elle,
n’est
pas plus étrange que se regarder dans le miroir.”
Elle
pensait parler pour ses écrits
et
elle rit tandis qu’elle touchait l’eau.
Le
linge se submergeait lentement, et
la
frottait lentement, à mesure qu’elle
apprenait
le jeu.
Décidée,
elle
prit chaque bulle
et
lui donna un nom; c’était
le
mieux qu’elle savait faire jusqu’à présent,
nommer,
et que les choses
lui
explosent dans la main.
Irene
Gruss, poétesse, née à Buenos Aires en 1950
Traduction: Colo
BONNE ANNÉE à tous, FELIZ AÑO a todos !
Jean Siméon Chardin. Pompas de jabón, detalle
“Era
lo que Diana más temía::
que
la realidad irrumpiera”
Liliana
Heker
Consecuente,
ella empezó a lavar su ropa.
Puso agua en un balde
y agitó
el jabón, con un sentimiento ambiguo:
era un olor nuevo y una
nueva certeza
para contar al mundo.
“Mirar cómo se
rompen las burbujas, dijo,
no es más extraño que mirarse a un
espejo.”
”
Creía
que hablaba para sus papeles
y se rió, mientras tocaba el
agua.
La ropa se sumergía despacio, y
la frotaba despacio,
a medida que
iba conociendo el juego.
Decidida,
tomó
cada burbuja de jabón
y le puso un nombre; era
lo mejor
que sabía hacer hasta ahora,
nombrar, y que las cosas
le
estallaran en la mano.
Irene
Gruss,
poeta
nació en
1950 en Buenos Aires