Pages

22 mars 2022

L'aile forte et le regard fier / El ala fuerte y la mirada fiera

Armes, armées. 

Un pays sans forces armées depuis 1948, Costa Rica. Me voilà illico à la 

recherche d'un poète, d'un poème. Et voici Julián Marchena ( 1897-1985) et son 

poème le plus connu.

 

 

Vol suprême     Vuelo supremo

Julián Marchena


Je veux vivre la vie aventureuse

des vagabonds oiseaux marins;

ne pas avoir, pour aller à autre rivage,

la vision prosaïque des chemins.


Pouvoir voler quand mourra le soir

entre les éclairs ambrés

et opposer aux tourbillons véloces

l’aile forte et le regard fier.


Fuir tout ce qui est humain;

m’enivrer de bleu...Être souverain

de deux immensités: mer et ciel,

 

et quand sentirai mon cœur fatigué

mourir sur un rocher abandonné

les ailes ouvertes prêtes au vol. 

(Trad:Colo)

 



Quiero vivir la vida aventurera

de los errantes pájaros marinos;

no tener, para ir a otra ribera,

la prosaica visión de los caminos.


Poder volar cuando la tarde muera

entre fugaces lampos ambarinos

y oponer a los raudos torbellinos

el ala fuerte y la mirada fiera.


Huir de todo lo que sea humano;

embriagarme de azul... Ser soberano

de dos inmensidades: mar y cielo,


y cuando sienta el corazón cansado

morir sobre un peñón abandonado

con las alas abiertas para el vuelo.

25 commentaires:

  1. J'ai presque compris l'espagnol en l'écoutant avec le texte français devant les yeux. C'était beau !

    RépondreSupprimer
  2. Désirer "Huir de todo lo que sea humano", ça se comprend ;-)

    RépondreSupprimer
  3. Un vol qui nous emporte haut, très haut ! Merci pour ce beau sonnet, Colo.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Voler haut et voir les éclairs ambrés...
      Bonne soirée Tania.

      Supprimer
  4. Je ne comprends pas l'espagnol, mais je me suis laissée bercer par la musicalité de la langue et la beauté de la musique. Très agréable façon de débuter la journée, merci Colo. Bises.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Avec plaisir Aifelle, une belle diction. Un beso

      Supprimer
  5. Ne sommes nous pas nombreux à souhaiter un tel envol, un tel vol, une telle fuite vers cette fin inéluctable ?
    Tout est dit, en quelqus mots. Poème concis qui prête vraiment à réfléchir. A tout bientôt.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Une métaphore de nos vies ? De celle qu'on souhaite peut-être...Bonne journée Chinou

      Supprimer
  6. J'ai d'abord écouté en espagnol et lu en espagnol (que je ne comprends pas). C'était lent, magnifique !
    En français cela m'a rappelé l'envie de planer à 18 ans à la sortie du film de Jonathan Livingstone the seagull !
    Merci Colo pour ce cadeau multiple !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oh oui, cette envie de planer, de voler, parfois bien loin de tout...
      Avec plaisir Claudie, à bientôt

      Supprimer
  7. Très beau, oiseau, vagabond, terre, ciel, immensités.
    Parfait.
    Je ne connaissais pas ce poète. De quoi creuser !!!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est fou le nombre de poètes qu'il y a en Amérique latine, comme si la poésie et la vie étaient intrinsèquement mêlés, un réel plaisir.

      Supprimer
  8. Un pays sans force armée... tiens, cela existe? Quant au poème, on se sent planer, libre et heureux. Oui, fuir tout ce qui est humain. C'est dur comme propos mais c'est quelque chose que je ressens de plus en plus. Ou en alors plus en nuances: "fuir certains humains". Bises alpines.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Hola Dédé, pouvoir être oiseau en liberté...
      Bonne journée, un beso

      Supprimer
  9. Je suis tjs émerveillée devant ces gens qui avec de simples mots transmettent des images, des mouvements, des émotions........... Bisous

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, c'est le travail magnifique des poètes cette concision. Aller à l'essentiel.
      Bon week-end Val.

      Supprimer
  10. Coucou chère Colo, merci pour ce magnifique poème et la belle vidéo. Cela donne envie de voler vers un ailleurs mais où ?
    Gros bisous et je te souhaite un très doux week-end ensoleillé ♥

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Denise, ce serait bien de nous retrouver en vol, vers nulle part !
      Bonne semaine, je t'embrasse

      Supprimer
  11. Que c'est beau, la voix de la vidéo, elle aussi, est splendide , est-ce celle du poète ?
    Un monde sans armes, sans armées, cela fait rêver, tout pourrait être si simple mais les peuples depuis la nuit des temps sont sacrifiés par quelques fous furieux à l'ego démesuré...
    Tisser les fils d'amour et de beauté sont une force qu'ils ne pourront abattre. Bises printanières, à bientôt Colo. brigitte

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Non, ce n'est pas la voix de poète mais Gustavo Roja récite fort bien le texte, c'est vrai.
      Rien ne peut abattre la bonté, la bienveillance, la beauté, tu as raison.
      Un beso très très mouillé ici aux Baléares où il fait-et fait encore- infect, tout le mois de mars...!!!

      Supprimer
  12. Superbe poème qui nous donne enviexde rejoindre ces oiseaux pour oublier le quotidien et s'enivrer du vol au dessus de la mer.j'adore également la vidéo et le phrasé du narrateur, Gustave Roja.
    Muchas gracias por este momento de félicitations

    Belle journée (ici , il pleut[enfin], et il refait frisquet 8°alors que lundi nous avions +/- 22°)

    Paco

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Gracias Paco, ici c'est le contraire: il a fait infect tout le mois de mars et, enfin, un raton de soleil en fin de journée....on volerait volontiers du côté où il fait bon, no?
      Buen fin de semana,

      Supprimer
  13. Un bel envol poétique qui chante la liberté et l'amour des grands espaces sans frontières!

    "Fuir tout ce qui est humain;

    m’enivrer de bleu...Être souverain

    de deux immensités: mer et ciel,



    et quand sentirai mon cœur fatigué

    mourir sur un rocher abandonné

    les ailes ouvertes prêtes au vol. "

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Contente que tu aies aimé ce chant sans frontières Marie,
      Bon week-end.

      Supprimer