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26 nov. 2018

De solitude en noces / De soledad a bodas


Nous avons tous vu et regardé des gouttes d’eau couler le long d’une vitre. Souvent distraitement, un peu moroses peut-être.

Aujourd'hui il pleut ici; ces gouttes ont pris une autre vie après la lecture du poème. Quand on y met des mots, du rythme, du talent...


Ida Vitale

Gouttes

Se blessent et se fondent-elles?
Déjà elles ne sont plus la pluie.
Coquines à la récré,
petits chats d'un royaume transparent,
elles courent, libres, sur vitres et rampes,
seuils de leur limbe,
elles se suivent, se poursuivent,
peut-être vont-elles, de solitude en noces,
se fondre et s'aimer.
Imaginant une autre mort.
(Trad:Colo)


Gotas


¿Se hieren y se funden?
Acaban de dejar de ser la lluvia.
Traviesas en recreo,
gatitos de un reino transparente,
corren libres por vidrios y barandas,
umbrales de su limbo,
se siguen, se persiguen,
quizá van, de soledad a bodas,
a fundirse y amarse.
Trasueñan otra muerte.

43 commentaires:

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    1. C'est le jour des chats dirait-on Anne. Des souvenirs émus pour toi.

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  2. c'est tendre et mélancolique, comme la pluie

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  3. fundirse y amarse, c'est torride ;-)

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  4. Regarder les gouttes glisser sur les vitres engendre souvent un sentiment mélancolique. Mais à la lecture de ce poème voici qu'elles s'animent. Libres comme l'eau elles suivent leur chemin. Passage éphémère vers une éventuelle rencontre fusionnelle. Pour ensuite glisser vers d'autres univers car goutte d'eau jamais ne meurt, tout au plus se transforme t'elle pour mieux renaître. Vu comme ça les gouttes sont la Vie.

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    1. Merci Sergio, j'ai lu ce poème comme tu le dis si bien. Avec allégresse, je suivais les gouttes sur ma vitre ce matin en souriant: "passez de bons moments mes belles".

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  5. C'est tout à fait cela ! Comme j'aime ce regard d'enfant.
    Bonne journée !

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  6. Que c'est joli :
    "de solitude en noces,
    se fondre et s'aimer"
    mais pourquoi ajouter :
    "Imaginant une autre mort" ?
    pourquoi ne pas nous laisser simplement goûter les gouttes ?

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    1. Bonjour An, nous ne pouvons que faire des suppositions, comme toujours en poésie...
      Peut-être, et comme le suggère Sergio plus haut, cette autre mort est-elle une transformation. S'agissant de l’eau ce serait plausible.

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  7. Je les regarde souvent, ces coquines, s'inventer des chemins sur la vitre, dessiner des rideaux de perles. Belle évocation et une photo parfaite pour illustrer ce poème.
    Ici, dans l'air saturé de crachin, un chapelet de gouttes borde la rambarde sur la terrasse ce matin. Bonne journée, Colo.

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    1. Ah ces chapelets sont souvent très beaux aussi, moins mobiles mais scintillants.
      Bonne journée à toi aussi.

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  8. C'est délicieux! Ca ferait aimer la pluie... que je ne déteste pas d'ailleurs, je me souviens à quel point elle me manquait quand je vivais en Provence!

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  9. Une bien jolie façon de regarder couler les gouttes .. quel talent ces poètes ! La pluie est revenue aussi chez moi, tous les jours. La routine quoi ... Belle journée Dame Colo.

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    1. J'imagine bien Dame Aifelle que tu es as souvent assez de les voir sur tes vitres, mais celles-ci sont gaies, aimantes.
      Un beso.

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  10. la liberté des gouttes de pluie, c'est une image qui me plait infiniment

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    1. Elles ne s'ennuient pas, c'est sûr!
      Bonne journée chère amie.

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  11. Les gouttes ne coulent pas, elles roucoulent.

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  12. Une ode à la pluie, le regard du poète est merveilleux !!! J'aime le
    commentaire de la bacchante, une mélodie d'automne chantée par un
    oiseau... Merci pour tout Colo, à bientôt. brigitte -

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    1. Avec plaisir Brigitte, ce matin c'est le chant du soleil.

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  13. Des diamants en errance sur des notes de musique qui pleurent ou qui dansent!

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  14. Quelle belle vision optimiste ! Merci, Colo !

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    1. Ah, tu les vois couler et rigoler, parfait Annie. Bonne fin de semaine.

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  15. Lointaine et si proche Colo, je me permets de t'écrire pour te saluer depuis mon île et pour faire appel à ta connaissance des poètes espagnols.
    Je recherche en vain un poème appris au lycée sur les provinces d'Espagne ,un seul vers ( approximatif) revient à ma mémoire " Gallegos de lluvia" ( c'est ta pluie qui m'y a fait penser, depuis... je cherche) Galliciens hommes de pluie , ( je suis certaine de l'idée mais pas du vers exact), ordoncques, j'ai fouillé , en vain, la poésie du poète chevrier ( Hernandez miguel), celle de R Alberti, sans conviction...et toi, cela te dit-il quelquechose? Merci si tu peux m'aider ou pas.:-)

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    1. Bonjour Paul, le poème qui me vient tout de suite est "Vientos de pueblo me llevan" de Miguel Hernández. Le voici (c'est long).

      Vientos del pueblo me llevan,
      vientos del pueblo me arrastran,
      me esparcen el corazón
      y me aventan la garganta.

      Los bueyes doblan la frente,
      impotentemente mansa,
      delante de los castigos:
      los leones la levantan
      y al mismo tiempo castigan
      con su clamorosa zarpa.

      No soy un de pueblo de bueyes,
      que soy de un pueblo que embargan
      yacimientos de leones,
      desfiladeros de águilas
      y cordilleras de toros
      con el orgullo en el asta.
      Nunca medraron los bueyes
      en los páramos de España.

      ¿Quién habló de echar un yugo
      sobre el cuello de esta raza?
      ¿Quién ha puesto al huracán
      jamás ni yugos ni trabas,
      ni quién al rayo detuvo
      prisionero en una jaula?

      Asturianos de braveza,
      vascos de piedra blindada,
      valencianos de alegría
      y castellanos de alma,
      labrados como la tierra
      y airosos como las alas;
      andaluces de relámpagos,
      nacidos entre guitarras
      y forjados en los yunques
      torrenciales de las lágrimas;
      extremeños de centeno,
      gallegos de lluvia y calma,
      catalanes de firmeza,
      aragoneses de casta,
      murcianos de dinamita
      frutalmente propagada,
      leoneses, navarros, dueños
      del hambre, el sudor y el hacha,
      reyes de la minería,
      señores de la labranza,
      hombres que entre las raíces,
      como raíces gallardas,
      vais de la vida a la muerte,
      vais de la nada a la nada:
      yugos os quieren poner
      gentes de la hierba mala,
      yugos que habéis de dejar
      rotos sobre sus espaldas.

      Crepúsculo de los bueyes
      está despuntando el alba.

      Los bueyes mueren vestidos
      de humildad y olor de cuadra;
      las águilas, los leones
      y los toros de arrogancia,
      y detrás de ellos, el cielo
      ni se enturbia ni se acaba.
      La agonía de los bueyes
      tiene pequeña la cara,
      la del animal varón
      toda la creación agranda.

      Si me muero, que me muera
      con la cabeza muy alta.
      Muerto y veinte veces muerto,
      la boca contra la grama,
      tendré apretados los dientes
      y decidida la barba.

      Cantando espero a la muerte,
      que hay ruiseñores que cantan
      encima de los fusiles
      y en medio de las batallas.

      Si jamais ce n'est pas celui-ci (mais je crois que oui) dis-le moi,
      Un salut de mon île, amicalement.

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    2. hé non, ce n'est pas celui là. je ne suis pas sûre que ce soit M.Hernandez. Il parle de chaque province dont la Galice, pays de la pluie.Merci de ton aide

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    3. Dommage...mais tu as vu certainement que la 5º strophe parle justement de chaque province et "gallegos de lluvia y calma"...je poursuivrai mes recherches.
      Bonne soirée

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    4. mais c'est bien sûr! tout est dans la 5ieme strophe! que Paco ne chante pas , du coup je croyais bien connaître "vientos del pueblo";;ou alors je m'en vais ré-écouter Paco :-)certitude quand tu nous tiens!!!
      Merci, tu m'économises une nuit blanche

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  16. Ce poème est "jouissif". Il suffit de changer le regard pour faire chanter le jour et devenir goutte avec les gouttes de pluie, épouser leur liberté, laisser filer la réalité pour lui donner grâce aux mots et aux images une belle coloration poétique. Ceci est réalisé à merveille dans ce très beau poème.
    Bonne fin de semaine, Colo. Nous devrions avoir la pluie pendant trois jours...
    Je t'embrasse.

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    1. Merci Maïté, nous avons vu des gouttes tout le week-end à Bilbao!
      Ida Vitale emploie peu de mots et ces gouttes sont si joyeuses, tu l'as vu.
      Bonne semaine, je t'embrasse

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  17. Comme c'est bien dit, j'ai essayé de faire un poème sur la pluie il y a quelques années. Mais je n'ai pas réussi autant que ce poème. J'adore les images qui s'en dégagent. Bon week end et bisous.

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    1. Oh, j'aimerais beaucoup lire le tien Elisabeth.
      Bonne semaine, je t'embrasse

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  18. Se fondre et s'aimer, celles-ci je les aime bien !
    Tu sais que depuis que j'habite plus au sud, je m'en viens à aimer la pluie qui arrose mon jardin !!!
    Bises

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    1. Oh oui, moi aussi j'aime la pluie, et ces gouttes du poème sont si joyeuses!
      merci de ta visite, un beso

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  19. J'ai bien souvent regardé perler les gouttes de pluie sur la vitre, surtout dans ma prime jeunesse, je n'en prend plus vraiment le temps. Spectacle fascinant d'une "vie" momentanée, d'un chemin tracé pour rejoindre d'autres et ne former plus qu'une petite rigole sur le cadre en bois de la fenêtre.
    Ta photo et le poème d'Ida Vitale me parlent... ♥

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    1. Ces gouttes "courant" sur les vitres sont des tableaux vivants, tu as raison Fifi.
      Bonne journée.

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