Nous
revenons une fois encore à Alejandra Pizarnik.
Volvemos
una vez más a Alejandra Pizarnik.
elle
se dénude dans le paradis
de
sa mémoire
elle
ignore le féroce destin
de
ses visions
elle
a peur de ne savoir nommer
ce
qui n'existe pas
(Trad:
Colo)
ella
se desnuda en el paraíso
de su memoria
ella desconoce el feroz destino
de sus visiones
ella tiene miedo de no saber nombrar
lo que no existe
de su memoria
ella desconoce el feroz destino
de sus visiones
ella tiene miedo de no saber nombrar
lo que no existe
que
de moi sortit un bateau qui m'emporta
(trad:Colo)
Je
lisais et traduisais ces courts poèmes quand je me suis demandé si
cette difficulté à nommer l’avait poussée à s’exprimer aussi
d’une autre façon qu’avec des mots. Et j’ai trouvé ça:
Leía
y traducía esos cortos poemas cuando me pregunté si esa dificultad
en nombrar le había empujado a expresarse también de otra forma que con
palabras. Y encontré esto:
Seul le fragile reste |
La cage est devenue oiseau et s'est envolée |
Je demande le silence * (détail) |
Ce voyage fut une erreur * |
*La mayor parte de las ilustraciones viene de: http://alejandrapizarnik.blogspot.com.es/2011/12/galeria-de-arte-de-alejandra-pizarnik.html
ça me parle fort, ces peurs-là :-)
RépondreSupprimerNommer n'exorcise pas les peurs dans le cas d'A. Pizarnik. Dans sa courte vie (suicidée à 36 ans) elle a pourtant essayé encore et encore, c'est pour cela que je montre ses dessins.
SupprimerNommer rend-il la réalité pus crue? Toutes ces questions qui hantent les humains.
Merci Colo, pour cette poésie, et pour ton commentaire. La réalité n'est-elle pas la vie ;o)
RépondreSupprimerje ne connais pas cette poète, je vais de ce pas, essayer de trouver un livre pour la lire. Merci encore, pour ce blog formidable que tu nous fais partager. à bientôt, Claude
Bonjour Claude, contente de te lire!
SupprimerJ'ai déjà publié plusieurs billets sur A.Pizarnik, sa vie et ses poèmes. Si tu veux, clique en haut sur Poésie et tu trouveras son nom.
Merci à toi, tu es fort encourageante. À bientôt, oui, oui.
Etrange ces vies qui luttent avec l'envie de mort et finissent par céder après trop de questions... Lourd désespoir infini....
RépondreSupprimerTout à fait: j'ai lu des écrits d'elle où elle dit que ses parents ont parfaitement réussi son sabotage complet: manque d'amour et d'attention mais aussi, dit-elle, la destruction systématique de sa personne...Lourd désespoir en effet.
SupprimerBonjour chère Colo, je reviens vers toi, après un décès familial, et espère avoir du temps pour te lire dans tes billets précédents aussi.
RépondreSupprimerJe t'écris dès que possible.
Tout ceci, au-delà du poétique, donne à réfléchir. Des penchants naturels qui finissent par peser lourd dans la balance de la vie et voilà une artiste qui bascule. Au moins elle aura cherché à s'en sortir, par les mots, par le dessin, pour dire l'indicible: ce poids qu'elle avait en elle et qui occultait ce qui aurait pu être son soleil de vie.Le plus difficile est de lire " este viage fue une error".
Je t'embrasse , Colo et te souhaite une journée ensoleillée.
Bonjour Maïté, je suis désolée d'apprendre ce décès, je vous embrasse tous les deux.
SupprimerJe ne sais si chez elle c'est un "penchant naturel" ou le résultat d'une enfance/jeunesse "sabotées" par ses parents.
Tendresses, Maïté.
Le "sabotage" que tu évoques en commentaire a fini par avoir le dessus ... je ne comprends que trop bien ce qu'elle veut dire ; ses dessins ont un côté angoissant pour certains, un trop plein quelque part. Dommage qu'elle n'ait pas pu saisir des mains qui se sont sans doute tendues plus tard, mais certains êtres sont vraiment trop éprouvés.
RépondreSupprimerDépressions et médicaments ont fini par avoir raison d'elle, un vrai naufrage que les mots n'ont pas pu éviter Aifelle.
SupprimerQuel billet à la fois beau et bouleversant, chère Colo. J'ai relu tes billets précédents sur cette poétesse (il suffit de cliquer sur son nom dans les libellés ou les tags, c'est le plus simple pour les retrouver).
RépondreSupprimerAh, je viens de le découvrir grâce à toi, merci!!
Supprimerj'aime encore plus les dessins que les mots je crois, c'est magnifique
RépondreSupprimerUne découverte pour moi aussi.
SupprimerTrès beau poème qui parle de lui-même pour dire ce qui n'existe ou peut être seulement indicible, mais les illustrations sont tout simplement magnifiques et impressionnantes. Merci pour assurer les mots en français avec ta magnifique traduction.
RépondreSupprimerBise Colo
Contente que tu apprécies Bizak.
SupprimerBonne soirée automnale.
Elle a su quand même dire ce qu'elle ressentait, d'une manière ou d'une autre. Ses dessins parlent pour ceux qui savent déchiffrer. Merci pour la découverte et bon après midi.
RépondreSupprimerOui, tu as raison, elle a beaucoup dit sa difficulté de vivre.
SupprimerBonne soirée Elisabeth.
Une belle découverte. Un artiste a besoin, je crois, de tous les modes d'expressions possibles. Merci. A bientôt.
RépondreSupprimerJe vous encourage à la découvrir plus avant Bonheur.
SupprimerBonne journée.
Comme "la cage devenue oiseau", elle "s'est envolée", libérée.
RépondreSupprimerTristesse pour cette vie trop lourde à porter.
Dans son cas tu fais bien de parler de libération, trop de souffrances....elle se sentait si proche d'A. Artaud, tu vois?
SupprimerÀ bientôt Fifi
Oui, que de tourments souvent dans les vies d'artistes. Et c'est probablement cela qui nourrit leur art.
SupprimerBelle semaine, Colo !
Toujours cette implacable intensité dont elle ne se déprendra pas.
RépondreSupprimerCe peu de mots je devine qu'il te rejoint, toi qui arrives à dire "concentré".
SupprimerHola ! Toujours un bonheur de lire dans les deux langues. Merci pour cette belle rencontre avec Alejandra Pizarnik, c'est une découverte terrifiante et jouissive. Elle est de l'espèce des absolus et m'évoque Edith Azam https://www.printempsdespoetes.com/index.php?url=poetheque/poetes_fiche.php&cle=897
RépondreSupprimerRebonjour Taulière, je ne connais pas Edith Azam, merci, je pars à sa découverte.
Supprimerles expressions "dessinées" me parlent :) quelle belle idée
RépondreSupprimerUne intéressante découverte, c'est certain Niki.
SupprimerOh la, la, la ! Quel triste destin de cette femme, auteure que je découvre.
RépondreSupprimerLes mots, les dessins, même le silence mais surtout une écoute attentive d'une oreille disponible au bon moment...
Il y a des maux, des désespoirs si profonds que rien ne semble combler, hélas...
SupprimerTout est terrible ici : photo, poème, dessin. Il semble ne pas y avoir d'issue. Que de batailles, je suppose et que de souffrances.
RépondreSupprimerUne enfance, des blessures inguérissables oui Annie. Et un talent indéniable aussi.
SupprimerMerci pour la visite, bon week-end
On voit son destin tragique dans ses dessins: souffrance.
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